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Mémoires de José Bartel (Partie 7)

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Musicien, chef d'orchestre, directeur artistique, comédien, chanteur, etc. José Bartel (voix de Guy dans Les Parapluies de Cherbourg et du Roi Louie dans Le Livre de la Jungle) était un artiste à multiples facettes. 
Quelques mois avant sa disparition en 2010, il avait fini d'écrire ses souvenirs (intitulés: Faire comme si... Ou l'enrichissante mais peu lucrative balade d'un mec qui avait les dents trop courtes), que je vous propose de découvrir ici en exclusivité sous la forme d'un "feuilleton", publié avec l'aimable autorisation de sa veuve, Norma, et de son fils, David.

Dans le précédent épisode (Partie 6), José raconte son travail de directeur artistique au sein de la maison de disque La Compagnie, et la création de Grenadine Music.


« LE FRANÇAIS » 

Un matin de l’hiver 75 j’ai au bout du fil, un certain Jean-Baptiste Poquelin « dit Molière » qui me contacte sur la recommandation d’un nommé Lully, compositeur de son état… Non, soyons sérieux ! «  Je galège » comme on dit à Marseille !
En réalité, il s’agit de mon ami Michel Colombier, un grand parmi les grands compositeurs et arrangeurs du moment, qui m’apprend que la Comédie Française a pour projet de monter une version nouvelle et plus « musicalisée » du Bourgeois Gentilhomme
Pour imaginer la musique additionnelle à inclure dans ce spectacle conçu et mis en scène par Jean-Louis Barrault, celui-ci a fait appel à Michel qui peu après, me contacte à son tour.  Résultat ? Je me retrouve sur le plateau du Théâtre Français en compagnie de quelques camarades choristes, revêtu d’un caftan de soie, barbu et super enturbanné. Et ce n’est pas fini. 
A l’occasion de chaque représentation, en ma qualité d’envoyé du Grand Turc,  j’élève le Bourgeois Gentilhomme (Jacques Charron) à la dignité de « Grand Mamamouchi » ! Quant au choix des comédiens, la distribution (si j’ose dire) ne sera pas non plus « piquée des hannetons  ». Jugez plutôt : Jacques Charron  (le Doyen du Français) entouré de brillants sociétaires parmi lesquels Robert Hirsch, Louise Seigner, Georges Descrières ainsi que deux « petits jeunes » qui à juste titre, sauront bientôt faire parler d’eux. Comme par exemple Francis Perrin et Isabelle Adjani. Excusez du peu !  
Il est improbable que ma prestation ait laissé une trace notable dans les annales de la Comédie-Française, mais je dois avouer qu’en ce qui me concerne, elle s’affirmera comme une parenthèse inoubliable dans ma carrière de Saltimbanque !

Voilà pour une partie de ce que j’appellerai mes tribulations extra-musicales ! Mais que dire encore de la diversité de mes activités? Elles m’auront en tout cas mené au doublage de nombreux films musicaux américains comme le personnage du Roi des singes dans la version française du Livre de la Jungle réalisée par les studios Walt Disney! Il y eut aussi, La Vallée du Bonheur, Le Shérif est en prison et bien d’autres. Finalement, une modeste co-animation d’émission avec « Hubert » sur Europe 1, additionnée à une flatteuse mais brève incursion dans l’univers du théâtre auront finalement constitué un apport appréciable dans ma connaissance de l’univers du spectacle sous toutes ses formes. Avec en prime, la précieuse opportunité de mettre un peu de beurre dans les épinards !
De toute façon, le métier de  producteur indépendant n’enrichit pas toujours son homme.
Je mettrai donc en veilleuse pour un temps, mon envie de retrouver la jubilation que procure le travail de préparation d’un album en compagnie de copains compositeurs, d’auteurs, d’artistes ainsi que les espoirs et les angoisses suscités par la naissance d’une nouvelle production! A moins bien sûr d’avoir découvert et pris sous contrat une ou deux nouvelles stars susceptibles d’apparaître dans les hit-parades. Ce qui hélas, ne sera pas le cas.

A propos de « stars » et pour clore ce chapitre,  j’aimerais  au passage,  tordre le cou à certaines idées toutes faites généralement répandues dans le public. Des clichés injustes et néfastes pour cette catégorie de professionnels que sont les Artistes et Musiciens qui à l’égal d’autres professions, ont eux aussi étudié et travaillé dur pour gagner leur droit de vivre d’un métier qui les passionne. Tout autant qu’un pro du foot, un architecte, un cuisinier, un comptable, un vétérinaire ou un fleuriste... Et pourtant, qui n’a pas, au moins une fois, entendu un soi-disant « branché » du show-biz balancer avec assurance des conneries du genre :  Célèbre ou pas, la particularité d’un artiste c’est d’être avant tout un  privilégié, d’avoir la réussite facile et de se faire un maximum de pognon. Tout en baignant comme il se doit, dans « le strass et les paillettes ? ».
Faut-il rire ou pleurer de tout ça ?

Après le bref succès de NEMO se succéderont une série de réussites très moyennes pour les productions « Grenadine Music ». Pour finalement en arriver au « bide » associé à la sortie de Spermula. Un film qui de par son titre, a dû  laisser sur leur faim les affolés du film « cochon » tout en décevant les amateurs d’esthétique érotique. Pour ma part, étant impliqué musicalement comme compositeur et financièrement, comme éditeur de la bande originale, mon enthousiasme d’entrepreneur indépendant se refroidit à vue d’œil. De même d’ailleurs que mes relations avec mon conseiller fiscal et associé en affaires! Serait-ce les nuages à nouveau ?  Pas tout à fait, car dans ma vie professionnelle (et même, ma vie tout court) un changement radical est sur le point de se produire. 
Sur la recommandation de mon cher et respecté ami Henry Astric, directeur artistique en instance de retraite, la Société des Bains de Mer (S.B.M.) en Principauté de Monaco, me propose de prendre la succession d’Henry à partir d’avril 1976. Arrivant à point nommé, une opportunité de cette dimension ne peut bien entendu que me redonner confiance en l’avenir alors que tout semblait sur le point de s’écrouler. En effet, la  fréquence de nos affrontements ayant fini  par nous mener « droit dans le mur », Lola et moi avons d’un commun accord, pris la décision de nous séparer. Comment expliquer cette grave décision ? 
Par la crainte qu’un jour, nos différences de caractère et de tempérament ne se transforment en une haine rampante, injuste et difficile à supporter pour notre fils. Le comportement d’amants si opposés de caractère qui pour s’affirmer, éprouvent le besoin de constamment se chamailler ou même se déchirer à plaisir peut paraître pittoresque. Toutefois, s’il advient que ces susceptibles et volcaniques tourtereaux s’avisent de fonder un foyer, il est raisonnable de souhaiter que sur le plan relationnel, un certain équilibre dans leurs rapports soit préservé.  
Sinon, le soi-disant « pittoresque » disparaîtra très vite pour laisser place à la tristesse, à l’irresponsabilité, la laideur, et quelque fois même, au désespoir. Ce qui explique qu’en fonction de l’état de nos relations d’alors, Lola et moi nous avons été forcés d’admettre que nos fréquents affrontements risquaient d’installer en permanence, une atmosphère détestable pour David. D’où la rupture devenue à présent inévitable et même, souhaitable.  
Il serait faux bien sûr de penser que David n’ait pas été touché par notre séparation, mais ce dont je suis par contre absolument certain, c’est que malgré les épreuves, il a toujours eu conscience que jamais nous ne cesserions d’être là pour lui. Par le cœur, par la pensée, par les actes …

                                                                 
MONTE-CARLO  /  La  S.B.M

Ma nouvelle vie en tant que Directeur Artistique de la Société des Bains de Mer démarre un beau matin d’avril 1976  Une fois encore je débarque en Principauté mais cette fois, ce sera pour occuper des fonctions dont je suis loin d’appréhender la complexité. C’est pourquoi, afin d’éviter d’éventuels impairs, il me faudra pour un temps me plier à une seule contrainte :  Durant les premiers mois qui suivront mon arrivée, je serai tenu de travailler sous la supervision de  mon « adjoint » Henry Astric. Celui-ci, ayant bien voulu retarder son départ effectif à la retraite pour m’initier au fonctionnement administratif du service, me conseiller sur le type d’animation artistique efficace et caractéristique des établissements de la Société et enfin, me former à la gestion d’un budget annuel particulièrement conséquent. Une aubaine pour moi ?  Sans aucun doute et pour la raison suivante : Bien que bénéficiant d’une formation musicale relativement poussée ajoutée à une certaine expérience du Show business national et international, je n’étais pas tout à fait ce qu’il est convenu d’appeler un foudre de guerre en matière de management d’entreprise.  
C’est pourquoi je tiens à te le dire Ricky : sans ton « coaching » et tes inestimables conseils, je n’aurais certainement pas été capable de combler un nombre incalculable de lacunes et mériter - du moins je l’espère – la confiance dont tu m’a honoré en suggérant que je te succède lorsque sera venu le moment de la retraite. Ne rigole pas.
L’occasion m’est donnée de te remercier.  Alors j’en profite !   

Situés à l’arrière du Casino de Monte Carlo, face à la mer, les bureaux de la direction artistique donnent sur une immense terrasse surplombant ce que l’on peut probablement considérer comme la plus longue ligne droite du circuit du Grand Prix de Monaco. Un espace qui très probablement, porte toujours le même nom : Le Tir au pigeons. 
Nous sommes Henry Astric et moi en pleine analyse des programmes établis par ses soins pour l’année en cours et je dois avouer que le doute et parfois même l’angoisse, m’envahissent au fur et à mesure que se précisent les problèmes auxquels j’aurai à faire face dans peu de temps. 
Eh oui, je commence à me rendre compte qu’à la même époque l’année prochaine, je serai SEUL cette fois, pour assumer la responsabilité du choix et surtout, garantir la qualité et le succès des programmes artistiques prévus annuellement  pour les établissements de la Société des Bains de Mer. 
Au fait, ça correspond à quoi le job de directeur des Programmes de la S.B.M. ?  A cette question mille fois posée, la réponse qui de mon point de vue s’impose sans hésitation tient en une seule phrase : Etre celui qui assume l’engagement le plus total dans l’élaboration et la production de spectacles confirmant la qualité des grandes soirées de Monte-Carlo. Qu’il s’agisse du Bal de la Rose ou de la manifestation clôturant le Grand Prix de Monaco en passant par les réceptions données au Palais Princier à l’occasion d’événements exceptionnels. 
Enfin et surtout, il me faut mentionner l’agréable mais aussi, la plus délicate des missions : Concevoir  puis réaliser - sous la supervision constante de la personne d’exception qu’était S.A.S. la radieuse Princesse Grace de Monaco -  le Gala le plus prestigieux de tous : Le Gala de la Croix-Rouge Monégasque.  
En complément de cette liste, il y avait bien sûr l’établissement du calendrier de la programmation d’hiver du Cabaret du Casino incluant les Fêtes de fin d’Année et pour l’été, la préparation des futurs galas du vendredi au Monte-Carlo Sporting Club. Cette tâche n’étant pas exactement une partie de plaisir car chaque vendredi de la saison estivale, l’usage a toujours voulu qu’à cette occasion (tradition exige) se produisent certaines parmi les plus grandes vedettes du show business. De surcroît, est-il besoin de préciser que le public auquel nous nous adressions était pour le moins difficile ou pourquoi ne pas le dire …insupportablement blasé.
Ce qui peut paraître surprenant lorsqu’on sait qu’à l’époque,  peu de Casinos dans le Monde pouvaient se targuer d’aligner en huit semaines d’été, des super-stars d’un calibre correspondant aux Grands du moment : Harry Belafonte , Dionne Warwick, Nana Mouskouri, Shirley McLaine, Domenico Modugno, Sylvie Vartan, Frank Sinatra, Sammy Davis Jr, Gloria Gaynor, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud, José Féliciano, Mort Schuman, Mina, Sacha Distel. De même que Paul Mc Cartney qui lui par contre, ne s’est pas produit mais souhaitait saluer ses amis les Mills Brothers,  vedettes d’un de ces Galas.
Malgré l’attitude pour le moins « réservée » d’une partie du public en début de soirée, la salle finissait généralement par se réchauffer au fur et à mesure que se succédaient les chansons. Ce qui fait que pratiquement tous les Galas d’été du Monte-Carlo Sporting Club se sont heureusement terminés dans les meilleures conditions possibles !  
Ajoutons pour être honnête, un élément qui sans aucun doute, a fortement contribué au succès de ces manifestations. Cet avantage résidant dans le fait qu’automatiquement repéré par les maîtres d’hôtel, le contingent des « coincés » habituels se retrouvait dès l’arrivée, mystérieusement disséminé par les chefs de rangs aux quatre coins de la salle. 


Parlant de public difficile, je ne peux résister au plaisir de rapporter ici une anecdote assez « rigolote » ayant pour héroïne l’explosive Gloria Gaynor :
Un soir d’été au Monte-Carlo Sporting Club, alors qu’en plein Gala de la Croix Rouge Monégasque elle s’apprête à interpréter son tube mondial « I will survive », Miss Gaynor, prise d’une inspiration subite, s’interrompt, marche résolument sur la table Princière et à la stupéfaction générale et des services du protocole en particulier, demande au Prince Rainier s’il consentirait à reprendre avec elle, le refrain de sa chanson ! 
Léger malaise dans l’assistance, tout le monde sur scène se regarde, abasourdi. Quant au Directeur artistique - votre serviteur - il s’enfonce tout doucement dans le sol ! 
Heureusement, la situation sera sauvée par l’humour et la courtoise fermeté de S.A.S . le Prince Souverain qui rapidement, fait comprendre à la super- star, que «de multiples obligations ne lui ont pas laissé le temps de se familiariser avec le répertoire de Ms Gaynor. Désolé. Dans le futur peut être, mais certainement pas ce soir »… Tout rentre alors dans l’ordre. La Reine du Disco reprend son tour de chant comme initialement prévu,  et la soirée se termine dans la bonne humeur au grand dépit bien entendu, de la « brigade des coincés » …
                                                                     
Pour en revenir à la définition des fonctions propres à un Directeur des spectacles, peut-être est-il utile de mettre l’accent sur les problèmes liés à l’impérative nécessité d’avoir à concevoir puis concrétiser chaque programmation une bonne année à l’avance. Sans oublier un détail qui a son importance :  En homme très au fait des questions traitant de la musique et du spectacle, le Prince Rainier tenait tout particulièrement, à ce que lui soit soumis  l’ébauche des projets entrepris au cours de fréquentes séances de travail informelles et privées. C’est-à-dire seuls, et dans son bureau, Son Altesse Sérénissime, considérant à juste titre ces réunions comme étant le garant indispensable à la qualité des spectacles donnés en  Principauté, avant d’accorder son aval pour les manifestations artistiques à venir . 

Une politique logique et positive en soi mais qui impliquera de ma part non seulement un minutieux travail de préparation, une multiplication des contacts les plus variés, d’incessants déplacements mais aussi, une constance dans le travail ayant pour conséquence,  une vie familiale des plus chaotique. Auquel cas il devient pratiquement impossible de maintenir dans de telles conditions, un équilibre personnel raisonnable. Les problèmes professionnels passant en priorité, le refuge de la vie privée n’existe plus. 

Un exemple de ce genre d’obsessions ?  Essayer inconsciemment, 24h sur 24,  de prévoir d’où viendra le prochain « pépin » ?  Sera-t-il d’ordre artistique ou logistique ? Comment, dans le but de s’assurer une exclusivité, être en mesure de se soumettre avec le sourire, aux caprices d’une star avant et après la signature du contrat ? Comment quelques mois plus tard, gérer l’accueil de cette même vedette à sa descente d’avion sans révéler l’appréhension qui va vous nouer les tripes tout au long de son séjour? Une tension qui se manifestera dès les répétitions,  pour ne se dissiper uniquement qu’à la toute fin du Gala. Sans oublier toutefois que le processus se renouvellera la semaine suivante... avec une autre star ! 


1978

L’avion survole l’Atlantique, en route pour New York.  Après le succulent plateau repas qui vient de nous être servi , voici venu le moment café. Ce qui pour certains passagers, donne le signal de la reprise de leur dossiers et pour d’autres, l’occasion de faire une petite sieste. Et puis, il y a ceux qui profitent de l’occasion qui leur est donnée d’être vraiment seuls, entre ciel et terre, pour se plonger dans leurs pensées et faire le bilan. 
Le naturel et la convivialité restant des valeurs tout à fait indispensables à ma façon de fonctionner, la morosité n’est certainement pas ma tasse de thé (ou de café ) mais tout comme mes compagnons de vol il m’arrive aussi quelques fois (entre ciel et terre ou pas) d’être préoccupé par mes problèmes 1978  Et aussi, de réfléchir à ce que j’ai pu accomplir de valable  après plus de deux ans passées à la S.B.M. 
Verdict ?  Ma première impression est que ce bilan peut être considéré comme relativement positif et d’une certaine façon, encourageant pour l’avenir. Si ce n’est que mon fils me manque terriblement. La solitude me pèse et ce que j’aurais aimé voir s’épanouir comme une « famille » s’est irrémédiablement désintégré. Depuis notre séparation, je me doutais bien que la mélancolie me taperait un jour ou l’autre sur l’épaule, mais force est de constater que mis à part la période des fêtes de fin d’année ou celle des vacances scolaires, David et moi ne nous voyons que trop rarement. Ce qui pour un père et son fils, n’est pas le meilleur moyen de communiquer.   
Bien sûr, nous nous parlons le plus souvent possible au téléphone mais peu à peu, je sens qu’inexorablement, je suis devenu pour David « Celui qui est loin et vit à Monte Carlo pour son travail » alors que lui, il est : « Celui qui est à Paris dans la vraie maison, avec Maman.».
Une déstabilisation affective qui Dieu merci, fut en partie atténuée pour notre fils. Car aussi bien pour sa mère que pour moi, l’essentiel a toujours été d’être « là ». Disponibles. Et prêts à lui apporter en toutes circonstances, le réconfort, la tendresse et l’amour inconditionnel dont il pourrait avoir un jour besoin… La séparation ? Une épreuve assez pénible pour un couple qui par bonheur a eu la chance de préserver - en plus du respect que nous avons toujours eu l’un pour l’autre Lola et moi – une sincère et constante amitié. Aujourd’hui encore, alors que David va sur ses 41 ans, est marié, et s’est maintenant établi aux Etats-Unis! 
   
Mais voilà que je me rend compte que mon bla-bla devient particulièrement soporifique! Aussi, plutôt que de poursuivre dans ces considérations nostalgico-lyrico–moraliso-emmerdatoires (qui excusez-moi m’ont échappé) je propose de revenir au night club du Casino…
Pour ma première soirée à Monte Carlo en tant que directeur artistique de la S.B.M.,  je me souviens, après le dîner au restaurant privé de la salle des jeux du Casino, avoir emprunté l’ascenseur qui mène au sous-sol afin d’assister au spectacle du Cabaret. Je suis sur le point d’atteindre l’entrée du club, lorsque subitement, j’entends une voix amicale et familière inviter les dîneurs à danser, avant que ne commence le Show.  « And now Ladies and Gentlemen, everybody dance ! Tout le monde danse ! ».  
Cette voix, je la reconnaîtrais entre mille. D’autant plus que durant bien des années,  j’ai si souvent entendu cette même annonce de l’estrade où nous étions installés avec les copains de l’orchestre. Sans aucun doute, il s’agit bien du toujours exceptionnel trompettiste et chef d’orchestre : Aimé Barelli !  

Aimé … Une rencontre grâce à laquelle non seulement le gosse de 14 ans que j’étais eut l’exceptionnel avantage de découvrir la diversité magique des musiques mais de surcroît, celui d’apprendre les règles et la rigueur indispensables  à l’épanouissement  que procure la pratique d’un métier que l’on aime… Plus qu’un patron, Aimé s’est  toujours comporté comme un grand frère qui, de mon adolescence à l’âge de raison, s’est constamment avéré d’un précieux conseil. M’évitant souvent de justesse, des « coups de tête » susceptibles d’avoir plus tard, des répercussions fâcheuses sur ma vie d’homme autant que sur l’évolution de ma carrière professionnelle. Une carrière ou au fur et à mesure que passent les années, il devient de plus en plus difficile de survivre, de se faire une place et de réussir …

Concernant l’animation du Cabaret durant les années 76/80, l’excellence et l’efficacité de la formule Dîners dansants cabaret adoptée dès sa création se trouve une fois de plus confirmée. Chaque soir, tout au long du Variety Show qui lui est présenté, le public découvre (accompagnés « live » par la grande formation d’Aimé), une variété de numéros visuels de très haut niveau. Ces artistes - venant de Paris, Londres, Las Vegas ou New York- étant de surcroît magnifiquement entourés et mis en valeur par la troupe de danseuses et danseurs du chorégraphe Ben Tyber : Les fameux Monte Carlo Dancers. 

Pour la petite histoire, le soir de mon arrivée, ce fut véritablement la fête car des éléments féminins de la compagnie Ben Tyber ayant eu l’excellente idée de se joindre à nous quand avec Aimé et les « anciens » de l’orchestre  nous avons, en fin de soirée,  décidé de fêter nos retrouvailles au Tip Top ! 

L’inévitable Tip Top. Rendez-vous nocturne des artistes et musiciens de passage à Monaco, ce bar de nuit a de tous temps été réputé comme le lieu de transit obligé avant le retour aux pénates.  Que ce soit pour y  boire le dernier ou y déguster un super-plat de « spaghettis-maison » à vous filer des larmes aux yeux !


Partie 1 (enfance, Marseille), Partie 2 (débuts avec Aimé Barelli, caves de jazz à Saint-Germain-des-Prés), Partie 3 (Monte-Carlo), Partie 4 (Algérie, retour à Paris, Istamboul), Partie 5 (Parapluies de Cherbourg, Jupiter Sunset), Partie 6 (La Compagnie, voyage à Cuba, Grenadine Music), Partie 7 (La Comédie-Française, Monte-Carlo / S.B.M.)... (A suivre)

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Emission "Etonnez-moi Benoît" sur France Musique samedi 7/03/2020

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Samedi 7/03/2020 de 11h à 12h30, je serai invité par Benoît Duteurtre dans son émission "Etonnez-moi Benoît" sur France Musique. Fier et heureux de pouvoir "défendre" ma passion dans cette émission que je suis maintenant depuis dix ans. Nous parlerons de groupes vocaux et choeurs, aux côtés de mes amis Claudine Meunier et Jean-Claude Briodin, qui ont participé à un nombre incalculable de groupes vocaux du milieu des années 50 au début des années 80.

Vous pourrez ensuite réécouter l'émission en podcast ici:
https://www.francemusique.fr/emissions/etonnez-moi-benoit/groupes-vocaux-francais-d-hier-et-d-aujourd-hui-avec-remi-caremel-claudine-meunier-jean-claude-briodin-81374


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Jean-Claude Briodin : Entretien avec un Troubadour

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En 1960, par les mots de Mimi Perrin et le son des Double Six, le « Boplicity » de Miles Davis et Gil Evans devient en France « La Légende du Troubadour ». Le soliste chante « Pardonnez-moi, dites, mon nom n’est que Briodin » certainement par modestie, lui qui préfère être « choriste de rang » plutôt qu’avoir à affronter l’angoisse du solo.
En soliste ou choriste, le talent de Jean-Claude Briodin n’est pas à prouver. On le retrouve dans une quinzaine de groupes vocaux, des Double Six aux Swingle Singers, des Angels aux Masques, en passant par le magnifique quatuor folk Les Troubadours. Sa belle voix de baryton-basse accompagne également plus d’une centaine de chanteurs, dans des milliers d’enregistrements studio, du « Lion est mort ce soir » de Henri Salvador à « L’aigle noir » de Barbara, de la B.O. d’Un homme et une femmeà celle de Moonraker.
Compagnon de route de Michel Legrand, Quincy Jones, Graeme Allwright, Jacques Brel et autres légendes, Jean-Claude Briodin revient pour nous sur sa carrière avec modestie et sincérité…


Dans l’ombre des studios : Jean-Claude, peux-tu nous parler de ton enfance ? Tes parents étaient-ils musiciens ?

Je suis né le 6 mars 1932 à Paris, mais j’ai vécu toute mon enfance à Neuilly-sur-Marne. Mes parents étaient infirmiers dans un hôpital psychiatrique. On n’avait pas de poste de radio ni de phono donc on n’écoutait pas de musique à la maison. Cependant mon père avait une guitare, c’était sa passion, mais ça ennuyait ma mère donc au bout d’un moment il n’y a plus touché. A l’hôpital, pendant la guerre, ils avaient monté un orchestre qui était composé de malades et d’infirmiers.
Mon père m’a mis au banjo : on ne faisait pas de solfège, on apprenait les notes, je ne les chantais pas mais je les jouais. C’est comme ça que j’ai commencé la musique, à jouer du banjo dans cet orchestre. Dans l’orchestre, il y avait un gars qui jouait de la clarinette, je trouvais ça formidable. Alors mes parents ont voulu m’acheter une clarinette ; c’était pendant la guerre. Ils vont chez Beuscher, bien sûr il n’y avait pas de clarinette, donc on leur a vendu un saxophone soprano à la place. Et j’ai appris le sax comme ça.

DLODS : Comment as-tu perfectionné ton apprentissage du saxophone ?

Marcel Mule
Ma mère avait envie que je fasse de la musique. Elle va à la Garde Républicaine pour leur demander comment on intègre leur orchestre. Ils lui donnent le nom d’un professeur, Marcel Mule, qui était le professeur de saxophone du Conservatoire de Paris. On prend rendez-vous, et c’est un désastre, le son est dégueulasse, j’y pense maintenant, mais je ne m’en rendais pas compte à l’époque. Il m’a envoyé chez un professeur pour apprendre le saxophone et le solfège et préparer l’entrée au conservatoire.
Il n’y avait que douze places au Conservatoire, donc pour y entrer j’ai dû passer l’audition deux ou trois fois. S’il ne se libérait que deux places pour deux premiers prix, il n’y avait que deux places pour l’année d’après. J’ai eu la chance qu’il y ait eu trois places, j’ai été pris, j’y suis resté trois ans, et je suis entré dans le métier grâce à un ami élève comme moi dans la classe de sax, Roland Audefroy.

DLODS : Je crois qu’au conservatoire tu as rencontré Romuald Figuier, bien avant qu’il démarre sa carrière de chanteur ?

Oui, Romuald était beaucoup plus jeune que moi, donc quand j’étais au Conservatoire, il n’y était qu’en auditeur, puis il a eu son prix de saxophone quelques années après moi.

DLODS : Dans quels orchestres as-tu débuté ?

J’ai commencé dans un quatuor qui s’appelait Les Rickson, avec un accordéoniste très doué, Bellanger, qui avait quasiment appris à jouer en autodidacte. On faisait des petits bals dans une boîte à côté de chez nous, le dimanche après-midi c’était bal à Nogent-sur-Marne, et le dimanche soir un autre bal dans une boîte où l’orchestre étant au-dessus de la piste de danse, il nous était impossible de descendre avant la fermeture, même si on avait envie d’aller aux toilettes (rires).
Puis, en professionnel j’ai débuté chez Henri Rossotti en 1952-1953, on faisait des bals tous les samedis et on jouait des cha-chas, des tangos, etc. Avec cet orchestre on a joué au vieux Casino municipal de Cannes pendant le Festival de Cannes, je bavais car moi qui venais de ma banlieue je voyais défiler toutes ces stars que j’avais vues au cinéma, et notamment ces italiennes tellement belles, Sophia Loren et Gina Lollobrigida. Chez Rossotti la chanteuse était la superbe Anita Nubel et dans l’orchestre j’ai fait la connaissance de Roger Guérin (trompette), Claude Germain (piano) qui m’a présenté à sa femme (Anne Germain), André Paquinet et Benny Vasseur (trombones), etc.

Ensuite, j’ai eu mon prix de conservatoire en 1954, et je suis entré en 1955 chez Jacques Hélian. Michel Cassez qui a ensuite fait une carrière d’animateur et de chanteur (et membre des Compagnons de la Chanson, ndlr) sous le nom de Gaston était le premier sax alto, c’est lui qui m’a fait entrer dans l’orchestre. Il avait fait le tour de tous les orchestres de Paris et il m’avait trouvé un soir au dancing en-dessous du Moulin-Rouge, où je faisais un remplacement. Il m’a demandé si j’étais libre et m’a donné le numéro d’Hélian. J’ai été pris, et j’y suis resté une année. Chez Hélian c’était sympa, je n’avais jamais connu ça : d’abord on était payé au mois (pour moi ça n’existait pas, et ça ne s’est jamais reproduit), et c’était un orchestre de scène qui avait du succès, comme des vedettes. On tournait, tournait, tournait, on n’arrêtait pas ; on a fait trois tournées cette année-là.
Dans l’équipe, il y avait notamment Henri Tallourd, Jacques Hendrix, et les chanteuses, Les Hélianes: Rita Castel (femme du sax baryton) et Lou Darley.

DLODS : Comment sont nés les Cha-Chay Boys ?

Roland Audefroy (dit Roland Audy) est arrivé chez Hélian comme premier sax alto, quelques temps après moi. On se connaissait bien car on était entré et sorti en même temps de la classe de saxophone du conservatoire, on faisait du quatuor classique ensemble. Jacques Hélian se fichait de la danse, on ne faisait orchestre de danse que les samedis après le concert. Les Cha-Cha Boys était un pseudo de Jacques Hélian, Roland Audefroy a réussi à faire jouer l’orchestre entier pour la danse avec les arrangements des Cha-Cha Boys et de Paul Piot. Puis l’orchestre s’est arrêté et Hélian a revendu les Cha-Cha Boys à Roland. Roland m’a demandé de venir jouer dans son orchestre pour une saison au Canet Plage en 1963 et pour des bals un peu partout en France, c’était très sympa. Dans l’orchestre on a eu Jackye Castan au piano, et c’est moi qui l’ai poussée à chanter et à faire des séances de chœurs.

DLODS : Comment es-tu passé du saxophone au chant ?

Le groupe vocal Les Blue Stars existait depuis un an ou deux, ils avaient trouvé un très beau son, Michel Legrand les employait souvent dans ses séances. Tout le monde travaillait ensemble dans les studios d’enregistrement à l’époque (chanteur, orchestre, chœurs), on n’enregistrait pas les uns après les autres comme cela a été le cas plus tard et encore aujourd’hui. Les chanteurs avaient la réputation de ne pas très bien lire la musique donc Michel voulait des musiciens qui chantent. Michel a demandé à sa sœur Christiane de constituer Les Fontana avec des anciens Blue Stars et des nouveaux. Grâce à Jacques Hendrix qui jouait du saxophone avec moi chez Hélian, j’ai passé une audition devant Christiane et j’ai eu la chance d’être pris. Dans le groupe il y avait notamment, outre Christiane Legrand, Janine de Waleyne, Henri Tallourd, Jacky Cnudde et Jacques Hendrix.
Tous m’ont appris à chanter en groupe. Au début, au lieu de faire « ouh » je faisais des « uh », et Janine et Christiane me corrigeaient. Mais je n’avais pas de problèmes de lecture.
Ensuite, le groupe a évolué ainsi que la qualité du son, avec l’habitude de chanter ensemble et de s’écouter chanter de la même façon. On a enchaîné comme ça avec les Double Six.

DLODS : Quel était ton premier engagement avec les Fontana ?

En septembre 1956, pour la réouverture de l’Alhambra, rebaptisé Alhambra Maurice Chevalier, Michel Legrand avait constitué un grand orchestre et des choeurs, il dirigeait en première partie cinq de ses compositions, puis accompagnait Maurice Chevalier dans la deuxième partie. On a fait trois mois là-bas avec cet orchestre somptueux : quatre cors, six sax, cinq trompettes, quatre trombones, etc. Les morceaux que Michel avait composés et arrangés étaient formidables, c’était tellement beau… Tout le métier venait l’écouter.

DLODS : Michel Legrand raconte dans ses mémoires que ses compositions étaient « diversement » accueillies par le public traditionnel de Maurice Chevalier…

Je ne m’en rendais pas compte, j’étais absorbé par la musique de Michel…

DLODS : Avec Les Fontana, as-tu abandonné le saxophone ?

Pendant l’Alhambra, j’ai commencé les séances d’enregistrement comme choriste pour des chanteurs de variétés. J’en faisais deux ou trois par jour, ça n’arrêtait pas, donc le saxophone était un peu entre parenthèses.
Et puis en 1957, Michel Legrand partait l’été en Russie avec son orchestre et les Fontana. On ne m’a pas donné mon passeport car je n’avais pas fait mon service militaire, je devais le faire au mois de novembre, et on a eu peur que j’en profite pour m’éclipser. André Paquinet et Benny Vasseur, que j’avais connus chez Rossotti et chez Legrand (où Paquinet avait un solo magnifique), avaient monté un petit orchestre, Les Trombone Paraders, pour faire la saison au Palm Beach de Cannes, donc j’ai rejoint cette équipe, au saxophone. Dans l’orchestre il y avait, outre Paquinet et Vasseur (trombones), Georges Grenu (sax), Anne Germain (chanteuse d’orchestre), Claude Germain (piano), Henri Tallourd (contrebasse)…  A notre retour on a enregistré un disque de ce répertoire chez Festival. J’ai fait démarrer Claude dans les séances de chœurs, et Anne est entrée dans le métier grâce à Christiane.

Après j’ai rangé le saxophone, mais pas complètement car j’ai fait partie de l’orchestre du Lido, d’abord en remplaçant, puis j’ai eu la place.  En 1962, je devais partir au Canada pour le festival de jazz de Montréal avec les Double Six, Delvincourt qui s’occupait de l’orchestre m’a dit « Mon vieux Briodin, il faut choisir : le Lido ou les Double Six », j’ai choisi les Double Six. Mais j’ai continué à travailler au Lido, il me demandait de convoquer les chanteurs pour les enregistrements de chœurs pour les revues du Lido et du Moulin-Rouge, on était resté en très bon terme et je connaissais bien les musiciens.

DLODS : Je crois que tu as fait ton service militaire en même temps que le grand arrangeur Jean-Michel Defaye….

On s’est retrouvé dans la même caserne, à Courbevoie, en 1957. Lui était dans l’administration, et moi j’étais planqué dans la musique. Il avait laissé sa voiture, une belle Renault, devant la porte. Moi je laissais ma voiture dans un champ, et à la première occasion je partais en permission.  D’habitude, les musiciens s’engageaient dans la musique militaire pour faire leurs études à Paris, et être logés et nourris. Mais là, comme on était en pleine guerre d’Algérie, il n’y avait plus d’engagés car ils avaient peur d’être envoyés en Algérie. Du coup, nous, les prix de Paris, étions bien soignés et on ne nous emmerdait pas, du moment qu’on répétait et qu’on assurait le service.
S’il n’y avait pas de répétition le matin, les musiciens posaient une permission jour et nuit. C’était ça sans arrêt. J’ai eu de la chance, j’ai pu travailler, et ma femme qui avait été obligée de trouver un travail, a pu arrêter et s’occuper de nos deux jeunes enfants.
En journée, pendant mes permissions je faisais des séances et le soir je remplaçais au Lido.
Un soir on a téléphoné, c’était l’adjudant « Briodin, il faut revenir, le quartier est consigné à cause des événements ». Je suis resté en France, j’ai eu de la chance, mais dix-huit mois c’était long.


Les Double Six: "Sweets : Les quatre de l'opéra"
Solistes et choeur: Jean-Claude Briodin, Claude Germain, Mimi Perrin et Eddy Louiss

DLODS : Mimi Perrin crée fin 1959 le groupe vocal Les Double Six. En s’inspirant du groupe américain Lambert, Hendricks & Ross, elle reprend des instrumentaux de jazz en les faisant chanter par des chanteurs, avec des paroles qu’elle a écrites. Comment as-tu rejoint le groupe ?

Les Double Six avaient fait une première séance fin 1959 (trois titres : « Count’em », « Evening in Paris » et « Walkin’ »), j’étais un petit peu en froid avec Mimi à ce moment-là donc je n’y avais pas participé. Et puis Roger Guérin a quitté le groupe, je l’ai remplacé (début 1960). On s’est tapé des morceaux extraordinaires avec les Double Six, difficiles, rapides. Il y a un morceau, «Sweets / Les quatre de l’opéra »  qu’on chante à quatre avec Claude (Germain), Mimi (Perrin) et Eddy (Louiss). Un morceau d’une difficulté… Mais ça nous faisait plaisir. On ne gagnait pas un sou avec les Double Six mais on se régalait d’aller enregistrer, on y passait des nuits.

DLODS : L’histoire des Double Six est très liée à celle de Quincy Jones qui vivait à Paris à cette époque-là, et avait aidé Mimi à monter le groupe….

Quincy Jones avec W. Swingle, J.-C. Briodin,
C. Germain, J. Denjean et M.Perrin
Quincy avait fourni à Mimi pour le premier album (Les Double Six meet Quincy Jones) des arrangements instrumentaux qu’il avait écrits pour un disque enregistré en Suède, et il a continué de nous conseiller et de nous aider. On a fait des répétitions avec lui, mais il ne venait pas aux enregistrements, on faisait un peu ce qu’on voulait. C’est lui qui nous a dit de faire l’album avec Dizzy Gillespie (Dizzy Gillespie and The Double Six of Paris) et a choisi l’arrangeur (Lalo Schifrin). Pour l’album The Double Six of Paris sing Ray Charles, nous étions accompagnés par un très bon musicien, le saxophoniste Jerome Richardson, qui était un « requin de studio », il faisait toutes les séances pour Quincy, Basie, etc. Il nous avait invités chez lui à New York, il y avait dans chaque pièce de son appartement un casque et un petit ampli pour écouter sa musique.

DLODS : Les fans des Double Six peuvent à l’écoute entendre les noms de certains membres du groupe. Dans « Boplicity / La Légende du Troubadour » tu chantes en solo « Mon nom n’est que Briodin »…

Lorsque je réécoute mes soli maintenant je me dis que j’aurais dû les chanter d’une autre façon. J’ai toujours été freiné pour chanter tout seul, un peu angoissé. Lorsque je devais chanter seul une publicité ou autre je dormais mal la nuit d’avant, c’est curieux, non ? Il fallait qu’on me pousse, comme lorsque j’ai chanté dans Un homme et une femme (1967). J’avais le trac, alors qu’au milieu d’un groupe, je me sentais heureux, à l’aise, je vivais.
Pour ce qui est de « Boplicity », c’est un morceau formidable. Mimi trouvait les mots pour que ça swing, elle arrivait à faire swinguer le Français comme l’Américain. Les consones étaient au moment où il en faut. Ecoute « Faufile-toi voyou » dans « Tickle Toe », reprenant le son des sax. Ou « Folie d’une nuit d’été, etc . »  dans « Early Autumn » où le son des mots est doux. Elle avait le chic pour trouver tout ça, et elle y passait un temps fou.


Les Double Six: "Boplicity : La Légende du Troubadour"
Chant: Claude Germain, Monique Aldebert (soliste), Jean-Claude Briodin (soliste), Louis Aldebert, Mimi Perrin et Eddy Louiss 

DLODS : Te souviens-tu de l’enregistrement de « Fascinating rhythm » ?

Oui, dans celle-ci Monique Aldebert avait des difficultés avec un passage très aigu. On a fait des essais avec Gilles, le fils de Mimi, qui était tout petit. Et c’est finalement Anne Germain, qui venait rejoindre son mari Claude au studio, qui a enregistré le passage en question.

DLODS : A l’époque, la technique du re-recording était assez balbutiante. Comment se passaient les séances d’enregistrement ?

C’était difficile car on avait un micro pour trois, il fallait se doser par rapport au micro, et on faisait alors des re-recordings. On choisissait qui chantait quoi (trompette, trombone, sax), on enregistrait six voix et on rajoutait encore six voix car dans les arrangements de grandes formations que Quincy nous avait donnés, il y avait à peu près dix-huit musiciens, donc ça faisait déjà trois prises, plus après les soli de sax, trompette, etc.
Le problème est que le magnétophone était un deux pistes, donc à chaque re-re on faisait une copie de copie. A chaque fois que l’un d’entre nous se plantait, il fallait qu’on s’y remette tous les six, et qu’on refasse les deux ou trois prises de groupe, plus les soli, et la rythmique qui était enregistrée avant. Et parfois dans ces copies de copies, on perdait certaines voix ou instruments donc il fallait les réenregistrer. Je me souviens que pour un morceau de Stan Kenton dans le deuxième disque, on n’entendait plus la cymbale. Les musiciens qui avaient fait la rythmique étaient partis donc c’est Eddy Louiss qui s’est mis à la batterie et a refait la cymbale.

Je me souviens de séances dans un autre studio –je ne me souviens plus de son nom, mais ce n’était pas encore Charcot- monté par Jean-Michel Pou-Dubois et Yves Chamberland dans une maison près de la Place d’Italie ; ils avaient réussi à installer un trois pistes, mais la cabine, la batterie, les chanteurs et le piano étaient dans des pièces différentes, sur plusieurs étages, donc on ne se voyait pas.

DLODS : Que penses-tu des évolutions techniques dans la prise de son ?

Les Voice Messengers
A l’époque des Double Six, on avait sympathisé avec Caterina Valente et son frère, on était même allé chanter pour son anniversaire en Allemagne, un grand concert. Elle nous disait qu’aux Etats-Unis elle enregistrait sur un huit-pistes et pour nous, un huit-pistes, c’était de la science-fiction. Ce serait un bonheur de faire les Double Six dans les conditions techniques d’aujourd’hui, avec un 78 pistes virtuelles. Lorsque j’ai découvert sur scène grâce à toi les Voice Messsengers (groupe français créé par Thierry Lalo, ndlr), c’était un plaisir : chacun son micro, et le preneur de son avait réglé chaque voix. Et leurs albums studio, quel régal ! Nous, sur scène on avait deux micros, et on changeait de micro selon nos voix, s’il y avait un soliste on le laissait seul et on allait à cinq sur l’autre micro. C’était quelque chose. La technique nous a manqués.

DLODS : Quand on voit les Blue Stars chanter en 1959 pour une télévision à six devant un seul micro avec un son parfait, on se dit qu’il y a un savoir-faire dans le dosage des voix qui n’existe peut-être plus dans les groupes actuels, qui dépendent beaucoup de la technique…

Le fait de travailler avec à peu près la même équipe depuis des mois dans les studios pour des groupes vocaux, séances de variétés, musiques de film, etc. faisait qu’on avait l’habitude de se doser et on n’avait pas besoin de plus de micros : un micro pour trois ou quatre hommes et un pour les femmes, donc on arrivait à s’équilibrer. S’équilibrer c’était écouter les autres, et chanter par rapport aux autres. Dans le groupe on suivait la voix lead, on essayait de coller sans la dépasser, sans chercher à faire plus fort qu’elle.
J’ai eu l’occasion de travailler avec des gens qui écrasaient tout le groupe parce qu’ils chantaient pour eux, fort, pour s’entendre : là ça casse le groupe, il disparaît, il n’y a plus de cohésion. S’il y avait deux personnes comme ça dans une même séance, c’était fichu, il n’y avait pas le beau son, le son rond où tout le monde s’écoute et ne cherche pas à tirer la couverture. Surtout lorsque tu veux tirer la couverture et que tu as une troisième ou quatrième voix, ce n’est pas intéressant.

DLODS : Aujourd’hui les Double Six font figure de légendes pour les amateurs de jazz, mais comment étaient-ils accueillis à l’époque ?

On a eu quelques prix : Prix Downbeat, Prix Playboy, Charles Cros. Pour la sortie du premier disque, on avait eu un grand article avec photo pleine page dans France Soir, article que mon père avait gardé, j’ai découvert ça quand il est décédé.
Nous avions un public de spécialistes, et nous avions du succès lorsqu’on passait sur scène, mais le grand public ne nous connaissait pas. On a eu plus d’échos vingt ou trente après quand le CD est sorti. On a fait quelques télés en Italie, en Espagne, à Genève, et relativement peu de tournées : Etats-Unis, Canada…
Je me souviens d’une belle catastrophe technique à Montréal. On répète l’après-midi avec l’orchestre, sans se préoccuper du son car on n’était pas très techniciens à cette époque-là : aujourd’hui on aurait répété le son, préparé les lumières, etc. mais à l’époque on ne pensait qu’à notre son à nous. Le soir, avec le son, l’orchestre nous entendait par la salle car il n’y avait pas de retour, donc il y avait un décalage constant, pendant tout le concert on se courait après. C’était un désastre, on n’était plus avec l’orchestre.
Autre souvenir du Canada, mais cette fois-là positif, je me souviens d’un concert que nous avions fait pour la radio. Eddy Louiss et Monique Aldebert avaient fait des soli absolument extraordinaires, à tel point que j’avais récupéré les bandes et les avait ramenées en France. Je rêverais que tout ça sorte un jour en CD.

DLODS : Les Double Six ont aussi fait beaucoup de premières parties à l’Olympia…

Oui, c’était un arrangement avec Coquatrix. A l’époque il y avait un orchestre à l’Olympia pour accompagner les artistes, c’était formidable mais ça revenait cher. Du coup il nous engageait à chanter deux ou trois morceaux en première partie, à condition que dans la seconde partie on fasse les choristes de la vedette. On avait accepté, ça ne nous gênait pas car on les accompagnait tout le temps en studio : Richard Anthony, Gilbert Bécaud, Sacha Distel, etc.

DLODS : Les Double Six ont eu une durée de vie assez courte, avec quatre albums seulement, dont les deux derniers (le Dizzy Gillespie et le Ray Charles) ont eu moins de succès…

Le disque sur les musiques de Ray Charles n’a pas plu à Mimi, elle n’a pas voulu qu’il sorte en France. Il est sorti après. Quant au Dizzy Gillespie, je l’ai fait arriver par le Japon.

DLODS : En 1965, comment se sont terminés les Double Six ?

Mimi travaillait pas mal pour le groupe, mais c’était quelqu’un de plutôt tranquille et qui n’était pas stressée par des échéances financières car son mari travaillait et gagnait bien sa vie. Nous, à chaque fois qu’on répétait, on refusait une séance, donc il fallait que je fasse vivre ma femme et mes trois enfants. En 1965, en rentrant d’une série de concerts que nous venions de faire dans une boîte en Espagne, on avait la possibilité de travailler l’été. Mimi nous a dit « Oh non, l’été on prend des vacances ! », on lui a répondu sur un coup de tête qu’on arrêtait le groupe. Au moment de la séparation, on a eu une petite brouille avec Mimi, mais ça n’a pas duré, et on se voyait toujours avec plaisir. Mimi a essayé de reconstituer un groupe entièrement nouveau (avec au chant Bernard Lubat, Jef Gilson, Gaëtan Dupenher, Anne Vassiliu, Hélène Devos et Mimi, ndlr), mais le disque n’est pas sorti.

DLODS : A la même époque que les Double Six, dans la période 1959-1962, chaque arrangeur de chansons françaises voulait avoir son propre groupe vocal et faisait appel à la même équipe de choristes. Tu as fait partie d’à peu près tous ces groupes-là : Les Angels (Christian Chevallier), Les Barclay (Christiane Legrand), Les Scarlet (Caravelli alias James Ayward), Les Ventura (Ray Ventura & Caravelli), Le Groupe J.M.S. (Jo Moutet), Les Riff (Hubert Rostaing alias Jean-Michel Riff), Les Satellites (Paul Mauriat), Les Ambassadors (Jean Leccia)…

Pour Les Barclay, la chef de chœur était Christiane Legrand. L’effectif était important donc on grossissait les rangs avec des choristes lyriques ou des musiciens sachant chanter, comme Jean-Claude Casadesus, qui était percussionniste dans les séances.
Lorsque je revois ce scopitone des Barclay, « Un deux trois, je t’aime », c’est à pleurer de rire. Christiane et moi chantons tous les deux en soliste (ndlr : Jean-Claude chante à l’image avec la voix de Louis Aldebert) et on m’avait demandé de danser avec elle à la fin. Or je ne savais pas danser, je m’élance comme un fou et on arrive je ne sais pas où, l’image ne le montre pas…


Les Barclay : "Un, deux, trois, je t'aime"
Solistes à l'image: Christiane Legrand et Jean-Claude Briodin (avec la voix de Louis Aldebert)

Pour ce qui est des Riff, le chef d’orchestre et arrangeur était Hubert Rostaing. Quel musicien extraordinaire, et quelle gentillesse. Il était toujours effacé, et servait de nègre pour des compositeurs de musiques de film, son nom n’apparaissait pas au générique mais ça lui suffisait du moment qu’il gagnait sa vie. Christian Chevallier, lui, n’a pas supporté ça. Il était nègre pour un auteur-compositeur-interprète (qui composait également de grands spectacles musicaux pour enfants) qui lui donnait huit mesures, et à partir de ça Christian devait écrire 1h30 de musique sans que son nom apparaisse quelque part, il n’appréciait pas…

DLODS : Le premier disque des Riff d’Hubert Rostaing (les suivants ont changé de formule) et ceux des Ambassadors de Jean Leccia étaient très inspirés par ce que faisait Ray Conniff et son orchestre aux Etats-Unis…

Oui, on chantait en onomatopées en doublant les trompettes, trombones, etc. On a fait ça aussi à quatre femmes et quatre hommes avec l’orchestre d’Eddie Barclay, les arrangements étaient du saxophoniste américain Jimmy Mundy (qui avait pris le relais de Quincy Jones), puis nous avons eu Armand Migiani et Jean Bouchéty.

DLODS : Comment sont nés les Swingle Singers ?

Répétitions pour l'album Going Baroque
L’idée venait de moi, mais je n’en avais pas parlé à grand monde à l’époque. On cherchait une idée pour un nouveau groupe, et en entendant Jacques Loussier et son album Play Bach (interprétation jazz de compositions de Bach, ndlr), je me suis dit qu’on pourrait faire la même chose en vocal. J’ai soumis l’idée à Ward Swingle (membre des Double Six, ndlr), qui a trouvé ça formidable, il est allé chercher des arrangements originaux à la Bibliothèque Nationale, et les a recopiés. Il n’y avait qu’à suivre la partition d’orchestre en chantant des « babada » à la place des notes de chaque instrument, et ajouter une batterie et une contrebasse. Ward n’a jamais dit publiquement que c’était moi qui lui avais donné l’idée, il a nommé le groupe Swingle Singers et a vécu toute sa vie sur Bach.

DLODS : Tu as enregistré les deux premiers albums des Swingle, Jazz Sebastian Bach et Going Baroquequi ont eu un succès international, ont remporté des Grammy Awards, et pourtant tu as quitté le groupe assez rapidement. Pourquoi ?

Les Swingle Singers étaient à la base un groupe de studio. Comme les disques ont très bien marché, on nous a demandé de faire de la scène, et j’ai donc fait quelques télévisions en France et en Europe. Mais faire la grande tournée aux Etats-Unis (concert à la Maison-Blanche pour célébrer la fin du deuil du Président Kennedy, et campagne électorale de Llyndon Johnson) était impossible, car nous avions déjà quelques concerts de prévus avec les Double Six. Il fallait choisir entre les deux groupes, j’ai choisi les Double Six, et José Germain m’a remplacé définitivement chez les Swingle.
Je trouvais que chez les Swingle nous étions un peu trop nombreux et trop statiques, non pas que j’aime remuer, mais quand on me le demandait je le faisais…

The Swingle Singers : Badinerie (1964)
J.-C. Briodin, W. Swingle, C. Meunier, J. Cussac, C. Legrand, A. Germain, J. Baucomont et C. Germain

DLODS : En 1965, tu fais partie de la création des Troubadours, quatuor de chansons folk, très inspiré par le trio américain Peter, Paul & Mary…

Franca di Rienzo avait commencé une carrière de chanteuse soliste depuis quelques années, mais elle avait le trac, ça l’embêtait. Son mari Christian Chevallier et elle ont eu l’idée de monter un petit groupe et m’ont demandé d’en faire partie. Je faisais déjà partie de tellement de groupes que j’ai dit oui.
C’est Lucien Morisse, qui dirigeait Europe n°1 et Disc’AZ, qui a trouvé le nom, Les Troubadours, qui ne me plaisait pas trop. Au départ, nous n’avions pas trop notre mot à dire sur le répertoire, on nous imposait des chansons, donc on a enregistré beaucoup de conneries. D’ailleurs, il y a quelques mois ils ont sorti (chez Magic Records, ndlr) une compilation CD sans nous demander notre avis, les chansons sont celles de nos débuts, donc pas terribles et le son soit-disant « remasterisé » est un désastre car ils ont apparemment récupéré ça sur des vinyles.

Plus tard, on a fait de très belles chansons : « La Ballade de Polly Maggoo » (pour la musique du film Qui êtes-vous Polly Maggoo ? composée par Michel Legrand), « Le vent et la jeunesse », « L’enfant au cœur d’or », « De l’autre côté des collines », « N’y pense plus tout est bien »…

DLODS : Peux-tu nous dire un petit mot sur les autres membres des Troubadours ?

L’arrangeur était Christian Chevallier, qui était un ami proche depuis 1956, où j’avais rejoint son groupe vocal, Les Angels. Dans les années 70, il a créé chez lui dans son grenier un studio d’enregistrement, où nous avons fait quelques enregistrements pour les Troubadours, notamment des réenregistrements d’anciens titres. Franca, sa femme, était la chanteuse principale, avec une voix superbe. Il y a quelques mois, on s’est appelé, je lui avais envoyé des vidéos des Troubadours que tu m’avais retrouvées, et elle m’a dit : « Jean-Claude on va se revoir, si tu y tiens, car je ne ressemble plus aux vidéos que tu revois ». Je lui ai dit que moi non plus (rires). Nous avons fini par nous revoir, et elle est toujours aussi magnifique.
Bob Smart avait commencé avec nous mais la guitare l’embêtait donc il a décidé de partir, et nous avons trouvé Don Burke pour le remplacer. Don était l’élément extraordinaire du groupe, il avait la culture et le son qu’il fallait pour les Troubadours.
Quant à Pierre Urban, je ne sais pas ce qu’il est devenu, il a pendant longtemps été professeur de guitare à Oléron, et participait comme guitariste à quelques séances de studio.


Les Troubadours: "Qui êtes-vous, Polly Maggoo?"

DLODS : Il y a une télévision très drôle, où les Troubadours déambulent dans un marché parisien.

C’était un reportage sur les Troubadours, on faisait tous les trois la descente du marché Mouffetard. On commence à chanter et il se met à pleuvoir. On s’arrête pour parler avec les vendeurs du marché. On leur dit « -On va vous chanter « Le vent et la jeunesse », vous devez la connaître ? »  « -Ah, non. » « -Vous connaissez les troubadours ? » « -Ah non ». Le bide complet (rires). Par contre l’enregistrement était de grande qualité, on entendait parfaitement les guitares et nos voix.

DLODS : Vendiez-vous des disques ?

Les disques des Troubadours se vendaient très mal, on n’est jamais arrivé au vedettariat, toujours en second. Mais comme des gens comme Georges Moustaki, Jean Ferrat ou Jacques Brel nous aimaient bien, ils nous prenaient en première partie, et ce qu’on faisait sur scène était bien, du travail propre. On a fait tout un spectacle de Ferrat au Palais des Sports. Et puis des tournées en première partie de Jacques Brel, que j’avais connu à ses débuts alors qu’il faisait des premières parties de Zizi Jeanmaire à l’Olympia. Pendant cette tournée, j’ai toujours vu Brel angoissé, vomir. Dans les tournées de Georges Moustaki, après le spectacle on dînait tous ensemble, on partait aussitôt dans la ville d’après, et on se couchait à 2h ou 3h. On était réglé comme ça dans certaines tournées.

DLODS : Les Troubadours étaient aussi très proches de Graeme Allwright…

On a fait une très belle émission avec lui, « Eh bien chantez maintenant ». Il y avait une telle ambiance sur cette émission que nous étions restés à chanter tous ensemble sur le plateau alors que le tournage était fini.

DLODS : Il y a eu quelques évolutions dans le groupe : départ de Pierre Urban, changement de nom…

Comme Pierre était pas mal pris par ses cours à Oléron, Christian et Franca ne le sentaient pas assez disponibles. Pierre a quitté le groupe et de quatuor nous sommes devenus un trio. Moi je ne disais rien car je faisais beaucoup de séances, donc j’étais pas mal pris aussi. Lorsque je faisais un Olympia ça m’arrivait d’annuler un spectacle et de me faire remplacer par Jacques Hendrix.

Pour ce qui est du changement de nom, un producteur très connu trouvait que notre nom de « Troubadours » était ringard, et j’étais d’accord avec lui. Il nous a appelés « Don, Dan et Franca », j’étais devenu « Dan » car Jean-Claude ne sonnait pas bien. C’est de la cuisine…

DLODS : Comment le groupe s’est-il terminé ?

Franca en avait marre qu’on fasse toujours les mêmes morceaux, qu’on n’aille pas plus loin. En 1982 elle a dit qu’elle souhaitait arrêter. Moi ça ne me gênait pas, je travaillais, je gagnais ma vie ailleurs.

DLODS ; Fin des années 60, tu as fait partie de deux groupes vocaux qui se sont démarqués par leur originalité : Les Masques (bossa nova) et Les Jumping Jacques (compos un peu psychédéliques, très « flower power »).

Les Masques c’était sympa comme tout comme musique, Claude Germain avait fait de superbes arrangements, et l’ambiance était vraiment sympa, avec Alice (Herald), Nicole (Croisille), Anne (Germain), José (Germain), Pierre et Anne Vassiliu, etc.

Pour Les Jumping Jacques on n’a fait qu’un disque. Le groupe avait été créé par Jacques Hendrix.  Je travaillais tellement avec lui dans les séances que pour moi c’était une séance comme une autre, comme à l’époque où on faisait une séance de chœurs et on découvrait après qu’on nous avait nommés « Les Angels » ou « Les Scarlet ».
Dans Les Jumping Jacques il y avait Michelle Dornay dont le mari était musicien, il faisait beaucoup de bals car à l’époque il y en avait beaucoup.


Les Masques: "Dis-nous quel est le chemin" (1968)

DLODS : Tu as participé à énormément de groupes vocaux, mais le gros de ton activité était d’être choriste en studio pour des chanteurs de variétés. Pendant les années 60-70, vous n’étiez globalement que cinq basses (Jean Stout, José Germain, Jean Cussac, Jacques Hendrix et toi) dans les séances…

C’était une époque bénie pour les musiciens et choristes, nous faisions parfois trois séances de trois heures en journée, et un concert ou une télé en direct le soir. Lorsqu’une séance de variétés avait des chœurs, c’était généralement, à mes débuts, Christiane Legrand ou Janine de Waleyne qui les convoquait. On se retrouvait dans les studios, je me souviens à mes tous débuts des studios Jenner, faits en paille, qui appartenaient à Jean-Pierre Melville qui les louait à Pathé Marconi. Ou du Poste Parisien, sur les Champs, où j’ai fait beaucoup de séances pour Barclay qui avait importé le microsillon, avant de monter le studio Hoche.
On savait lire la musique donc le déchiffrage des partitions était rapide. Et comme nous étions une petite équipe de choristes, on se connaissait tous, donc nous avions l’habitude de travailler ensemble, ça nous faisait gagner du temps et on arrivait rapidement à un son homogène. C’est comme pour les instruments : si tu mets quatre nouvelles trompettes ensemble, il n’y a pas le son du pupitre. Alors que des mecs qui ont l’habitude de travailler ensemble en studio, ils répètent pour la cabine mais ils n’ont pas besoin de répéter pour leur son à eux. Dans notre équipe, le son était là tout de suite, on se dosait par rapport au micro, c’est un gain de temps fabuleux.

DLODS : Tu n’écoutais pas beaucoup de chansons françaises, mais tu as accompagné à peu près tous les chanteurs en activité de 1956 aux années 80, et tu as enregistré des milliers de titres dans ta carrière…

Ca ne me déplaisait pas d’accompagner les autres car il y avait des gens formidables et sympas comme Georges Moustaki, Gilbert Bécaud, Jean Ferrat… Ils n’avaient pas la grosse tête, ou l’avaient peut-être avec les autres mais pas avec nous, leurs musiciens et choristes.
Léo Ferré était très distant. Je me souviens aussi de Charles Aznavour au studio Hoche (Barclay), on venait d’enregistrer ses quatre chansons et il arrivait après en rolls pour enregistrer sa voix, passant devant nous à la pause en nous saluant à peine. Mais sinon beaucoup d’artistes ne se prenaient pas pour des grandes vedettes, s’ils l’étaient.

DLODS : Il y avait évidemment des chanteurs plus ou moins intéressants artistiquement.

Oui, mais je les respectais tous. D’ailleurs j’avais un ami choriste qui avait tendance, en séance, à se moquer un peu des chanteuses que nous accompagnions, et ça m’agaçait.

DLODS : Parmi toutes ces séances, as-tu le souvenir d’une en particulier ?

On déchiffrait si rapidement, quasiment sans répétition, et on travaillait tellement, que ma mémoire a conservé peu de souvenirs précis de ces séances. Une qui m’a marquée était « Count Basie » pour Henri Salvador. Henri Salvador sortait des disques tous les deux mois, et avait en plus son émission tous les dimanches, Salves d’or, pour laquelle nous enregistrions les playbacks avant (comme pour les émissions des Carpentier, où nous enregistrions les bandes la veille). Sa femme et productrice, Jacqueline, veillait à ce qu’il enregistre de futurs succès commerciaux. Lors d’une séance, il ne restait plus qu’un quart d’heure avant la fin, Henri voulait enregistrer « Count Basie » mais Jacqueline lui répondait avec son accent « Henrrri, arrête ! Tu vas coûter cher avec les quarts d’heure », car à l’époque chaque dépassement d’heure était payé en quarts d’heure supplémentaires.
Henri tenait à se faire plaisir avec ce « Count Basie », il l’a enregistré avec nous en une demi-heure. J’aime beaucoup ce morceau, et la version que nous avons faite quelques années après pour la télévision était belle aussi, avec Anne Germain et Danielle Licari, merveilleuses.


Henri Salvador & Les Angels : Count Basie

Dans les autres souvenirs de séances, je me souviens de la belle ambiance qui régnait sur les enregistrements de Pierre Perret, son chauffeur apportait aux musiciens et choristes des conserves à la pause et nous pique-niquions tous ensemble dans le studio Davout, c’étaient des moments très sympas.

DLODS : Tu as également fait beaucoup de chœurs ou de voix chantées pour des musiques de film.

Oui, je chante dans Un homme et une femme (1967) tout un duo avec Nicole Croisille, « L’amour est bien plus fort que nous » (et non pas « Samba Saravah » comme on peut parfois le lire sur internet), ça m’avait angoissé de le faire. On entend ma voix dans le film, par contre dans le disque c’est Pierre Barouh qui la chante. J’ai travaillé avec la plupart des compositeurs : Francis Lai, Claude Bolling, Michel Magne. Et bien sûr Vladimir Cosma qui a démarré comme assistant de Michel Legrand et qui a réussi, avec du génie et de belles musiques.
Je garde un bon souvenir du générique de la musique des Saisons du plaisir (1988), arrangée par Hubert Rostaing pour Gabriel Yared, et dirigée par Mimi Perrin.

DLODS : La collaboration la plus longue que tu aies eu était certainement avec Michel Legrand ?

Oui, puisque j’ai travaillé pour lui dès 1956 à l’Alhambra, j’ai enregistré Les Parapluies de Cherbourg (voix chantée de Jean), Les Demoiselles de Rochefort, Peau d’âne, etc. et j’ai fait ma dernière séance pour lui en 2008. C’était une berceuse dans le film Oscar et la dame rose(quatuor vocal avec Christiane Legrand, Claudie Chauvet et Michel Barouille). C’était dans un studio au-dessus d’Issy-les-Moulineaux, j’avais pris les transports au lieu de ma voiture et je m’étais planté, j’étais arrivé à la bourre. Je voyais de loin son secrétaire me faire des grands signes. Michel ne m’a pas dit qu’il était fâché, mais je l’ai compris (rires).


Michel Legrand: Berceuse d'Oscar et la dame rose (2008)
Voix: C. Legrand, C. Chauvet, M. Barouille et J.-C. Briodin

Avec Michel, j’ai un autre souvenir. Je suis presque sûr que c’était dans Les Demoiselles de Rochefort, mais comme la chanson n’est pas sortie, elle a peut-être été coupée. Il y avait des notes qui étaient chantées, un peu comme dans la chanson des Jumelles, par exemple « do ré mi fa sol ». Sauf que c’était en chœur, donc je devais prononcer « do ré mi fa sol » en les chantant « mi fa sol la si » et je n’y arrivais pas, il a fallu que je me concentre pour arriver à dire d’autres notes.
J’ai eu une autre mésaventure comme ça dans une séance dans le home-studio de Celmar Engel.
Il y avait une phrase à dire; comme j’avais chanté avec les Double Six, je savais comment on devait phraser. Et là, les mots ne rentraient pas dans ce schéma-là, au lieu d’avoir une consonne au moment où c’est fort et une voyelle au moment où c’est faible, c’était le contraire, et je n’ai jamais pu le faire. Ca ne swinguait pas, ce n’était pas possible.

DLODS : En dehors des musiques de film, tu as participé aussi à de nombreux chœurs pour des doublages de film (Les Aristochats, Aladdin, etc.)…

Oui, au début, c’était sous la direction des frères Tzipine, mais je ne les ai pas tellement en mémoire. Puis avec Jean Cussac, et enfin les Costa, avec qui on a fait tout un tas de redoublages de vieux Disney (Bambi, Peter Pan, La Belle et le clochard, Les Silly Symphonies, etc.). J’ai aussi dirigé un petit peu.

DLODS : A propos des Costa, tu fais partie des quelques choristes de ta génération à avoir bien accueilli la nouvelle génération (les Fléchettes, les Costa, puis plus tard Jacques Mercier, etc.) à leurs débuts.

Comme à leurs débuts ils ne lisaient pas la musique, les frères Costa étaient regardés de haut par certains choristes, mais moi j’ai immédiatement été séduit par leurs voix, que je trouvais intéressantes, on n’avait pas ce type de voix dans les séances à ce moment-là. Je leur ai fait faire leur première séance, ils avaient un trac fou, et s’en souviennent encore : alors qu’ils avaient un style très américain, un peu Beach Boys, on s’est retrouvé à enregistrer une musique de cirque (rires).

Ensuite ils m’ont beaucoup fait travailler, notamment pour tout ce qui était arrangé par Gabriel Yared, qui demandait une voix plus grave. Avec les Costa et les Fléchettes, j’ai fait beaucoup de chœurs de variétés, de doublages, d’Eurovision (« L’oiseau et l’enfant » avec Marie Myriam), et même un show avec Perry Como. Ce show Perry Como m’avait rendu malheureux car tout était chanté en anglais, et je suis nul en anglais, donc j’étais un peu coincé. On a enregistré ça en studio puis on a tourné le show en playback. Heureusement on était nombreux.

Perry Como : Show in Paris (1982)

En doublage, Georges a essayé de me faire chanter en soliste sur des Silly Symphonies(Noé, Le Roi Neptune, etc.) mais je ne sais pas si le résultat était terrible, ça m’angoissait tellement, j’étais toujours mieux dans les chœurs que soliste. « Musicien de rang », comme on dit chez les violonistes.
Ca ne me plaît pas de me réécouter, à part cette télé pour TF1.

DLODS : Justement, parlons-en. En 1982, tu participes en tant que comédien-chanteur à Télé Folies : tous en chaîne, une comédie musicale télévisée assez improbable destinée à expliquer au public les bienfaits de la privatisation de TF1…

On nous avait donné des textes à l’avance, mais pas la musique. Il y avait un problème de grève chez les comédiens, on ne l’a su qu’après et on a cassé la grève sans le savoir. Il y avait dans la comédie musicale un débat télévisé de type « C à vous » où nous jouions tous un personnage (Anne Germain, Christiane Legrand, Claude Lombard, José Germain, Henri Tallourd, Jean Salamero, Olivier Constantin, Michel Barouille, Christian Genevois (beau-frère d’Isabelle Aubret), etc.), et j’avais aussi toute une chanson en soliste. Je me suis poussé pour le faire, et finalement le résultat était pas mal.
Dans la troupe il y avait Florent Pagny, qui devait avoir vingt ans à l’époque, il avait toute une scène en haut d’une échelle.

Jean-Claude Briodin: complainte du réalisateur dans Télé Folies: tous en chaîne

DLODS : Dans les années 80, le nombre de séances de chœurs a diminué dans la variété…

Christiane Legrand m’a demandé de donner des cours au C.I.M., mais je n’étais pas un bon professeur de chant, je pouvais faire travailler un groupe mais je n’étais pas un bon pédagogue comme Christiane, Régis Leroy ou Laurence Saltiel. Puis en 1984 j’ai dû arrêter car Roland Audy qui avait eu la place de chef d’orchestre du Moulin-Rouge m’a proposé d’intégrer l’orchestre, et comme les cours du C.I.M. finissaient assez tard le soir je ne pouvais pas faire les deux. J’ai fini le Moulin-Rouge en 1992.

DLODS : Le 6 octobre 1989, avec l’orchestre du Moulin-Rouge, tu as accompagné Ray Charles, Ella Fitzgerald, Jerry Lewis, Charles Aznavour, Donald O’Connor, etc. pour une émission spéciale américaine (Le Gala du Siècle) célébrant les cent ans du Moulin-Rouge…

C’était une émission extraordinaire, avec des arrangements superbes, un régal. Mais ça fait partie de mes bides, car je me rappelle plus des mauvais moments que des bons.  On découvre à la répétition  les partitions qui sont horribles, Ray Charles ne pouvait pas s’en rendre compte, mais comme les partitions avaient tourné en Allemagne, en Italie, etc. chaque musicien avait mis des annotations donc il y avait des croix partout. On répète très rapidement, et le soir on tourne. A un moment il y a écrit « reprise » et me voilà tout seul à faire une note. L’horreur (rires) !

DLODS : Depuis quelques années, tu as arrêté de chanter mais tu fais ponctuellement des réductions ou adaptations d’enregistrements musicaux de big bands pour le groupe de jazz et latin jazz vocal Zazou’ira, constitué de chanteurs pro (Régis Leroy, Claude Chauvet) ou amateurs…

On faisait déjà des réductions d’orchestre pour les Double Six, chacun faisait ses propres réductions : Mimi, Aldebert, Ward… J’ai connu Régis Leroy quand il était élève au C.I.M. Je l’aime bien. Quand il a créé Zazou’ira il est venu chez moi pour retrouver des arrangements que j’avais faits pour le C.I.M.  Je lui ai donné des exercices, des partitions, etc. Et j’ai fait quelques réductions pour le groupe. Aujourd’hui, entre des ennuis de santé, et un moral un peu dans les chaussettes avec ce qu’il se passe dans le monde, j’ai du mal à me concentrer sur des projets comme les arrangements ou l’écriture de ma biographie, que mon fils m’a offert de faire réaliser.

DLODS : « Un « mot de la fin » ?

Mon métier de musicien et chanteur ne m’a apporté, tout au long de ma carrière, que du bonheur. Il m’a permis de crois le chemin de femmes et d’hommes de talent, et de vivre des moments riches et passionnants.



DISCOGRAPHIE DE JEAN-CLAUDE BRIODIN


Au saxophone
Les Rickson
Orchestre Henri Rossotti
Orchestre Jacques Hélian
Les Cha-Cha Boys
Orchestre du Lido
Orchestre du Moulin-Rouge (pour le show TV des 100 ans : accompagnement de Ray Charles, Ella Fitzgerald, Jerry Lewis, etc.)

Chant dans des groupes vocaux
Les Fontana (Michel Legrand) : enregistrement de la plupart des titres, accompagnement d’artistes (Maurice Chevalier), scène, etc.
Les Angels (Christian Chevallier) : enregistrement de la plupart des titres, accompagnement d’artistes (Henri Salvador, Gilbert Bécaud, etc.)
Les Double Six (Mimi Perrin) : enregistrement de la totalité des titres (sauf 1èreséance : Evening in Paris/Count’em/Walkin’), concerts, radios, télévisions, accompagnement d’artistes à l’Olympia, etc.
Les Barclay (Christiane Legrand) : enregistrement de la plupart des titres, scopitones
Les Riff (Hubert Rostaing alias Jean-Michel Riff) : enregistrement de la plupart des titres
Les Satellites (Paul Mauriat) : enregistrement de la plupart des titres
Les Scarlet (Caravelli alias James Ayward) : enregistrement de la plupart des titres
Les Ventura (Ray Ventura et Caravelli) : enregistrement de la plupart des titres
Le Groupe J.M.S. (Jo Moutet) : enregistrement de la plupart des titres
Les Ambassadors (Jean Leccia) : enregistrement de la plupart des titres
The Swingle Singers (Ward Swingle) : enregistrement des deux premiers albums (Jazz Sebastian Bach et Going Baroque) lauréats de Grammy Awards, concerts, télévisions, etc.
Les Troubadours (Christian Chevallier) : enregistrement de l’intégralité des albums, tournées (premières parties de Jean Ferrat, Jacques Brel, Georges Moustaki), télévisions, etc.
Les Masques (Claude Germain) : enregistrement de la plupart des titres
Les Jumping Jacques (Jacques Hendrix) : enregistrement de la plupart des titres
Quintette + 3 (Christiane Legrand) : émission TV

Arrangements ou réductions pour des groupes vocaux
Zazou’ira (Régis Leroy)

Choeurs en studio pour des artistes de variétés et des musiciens
Adamo
Aimable
Graeme Allwright (« Emmène-moi »)
Marcel Amont
Richard Anthony (« Nouvelle vague »)
Antoine
Hugues Aufray (« Dès que le printemps revient »)
Charles Aznavour
Marcel Azzola
Pierre Bachelet
Josephine Baker (album Josephine Baker à Bobino)
Eddie Barclay et son orchestre
Barbara (« L’aigle noir »)
Ricet Barrier
Alain Barrière
Alain Bashung
Guy Béart
Gilbert Bécaud (« Crois-moi ça durera », « Les croix », « L’orange », « Don Juan », « Quand il est mort le poète », « Monsieur Winter go home », « Charlie t’iras pas au paradis », « Le bain de minuit »)
Guy Bedos (« Le tube de l’hiver »)
Gérard Berliner
Lucky Blondo
Frida Boccara
Claude Bolling (album Claude Bolling joue Irving Berlin)
Jacques Brel
Eve Brenner
C Jérôme
Carlos
Jean-Roger Caussimon
Eric Charden
Georges Chelon
Maurice Chevalier
Petula Clark
Julien Clerc
Annie Cordy
Nicole Croisille
Dalida
Pascal Danel
Jean-Claude Darnal
Joe Dassin
Sophie Daumier (« Je pense donc j’essuie »)
Dave
Linda De Suza
Jean-Jacques Debout
Jacques Debronckart
François Deguelt
Michel Delpech
Sacha Distel
Gilles Dreu
Charles Dumont
Yves Duteil
Leny Escudero
Eva
Jean Ferrat
Léo Ferré (« L’affiche rouge », « Les poètes de sept ans », « Les assis », « Ni Dieu ni maître », « Monsieur Barclay », « La servante au grand cœur », « Madame la misère », « Les anarchistes », « C’est la vie »)
Claude François
Les Frères Ennemis
France Gall
Christian Gaubert
Stan Getz (album Communications '72)
Chantal Goya
Stéphane Grappelli
Juliette Greco
Georges Guetary
Daniel Guichard
Jean Guidoni
Johnny Hallyday (albums Hamlet et J'ai un problème)
Françoise Hardy
Jeanette
Zizi Jeanmaire
Georges Jouvin
Patrick Juvet
Francis Lai
Serge Lama
Jack Lantier
Gloria Lasso
Thierry Le Luron
Vicky Leandros
Raymond Lefèvre et son orchestre
Maxime Leforestier
Michel Legrand (« Où vont les ballons ? »)
Georgette Lemaire
Francis Lemarque (« Marjolaine »)
Gérard Lenorman
Herbert Leonard
Danielle Licari
Enrico Macias
Guy Marchand (« C’est une chanson d’amour », album Guy Marchand 1979)
Betty Mars
Mireille Mathieu
Paul Mauriat et son orchestre
Marcel Merkès
Marianne Mille et Maurice Dulac
Eddy Mitchell (« Dans une autre vie, un autre temps »)
Yves Montand (album Montand d’hier et d’aujourd’hui)
Monty
Nana Mouskouri (« Le toit de ma maison », « Qu’il fait beau ! Quel soleil ! », « Mon enfant », « Ruby garde ton cœur ici »)
Georges Moustaki ("Heureusement qu'il y a de l'herbe", albums Espace et temps et Méditerranéen)
Marie Myriam (« L’oiseau et l’enfant »)
Nicoletta
Claude Nougaro
Marc Ogeret
Herbert Pagani
Gérard Palaprat
Patachou
Pierre Perret (« Tondeur d’œuf », album Le Plaisir des Dieux)
Annie Philippe
Les Poppys (« Non, non, rien n’a changé »)
Régine
Colette Renard
Nicole Rieu
Tino Rossi
Demis Roussos
Henri Salvador (« Count Basie », « Juanita Banana », « Le lion est mort ce soir »)
Michel Sardou
Jean-Pierre Savelli
Gilles Servat
Sheila
Mort Shuman
Sim
Stella (« Pourquoi pas moi »)
Alan Stivell (« Eliz Iza »)
Les Surfs
Michèle Torr
Charles Trénet
Caterina Valente
Sylvie Vartan
Virginia Vee
Claude Vega
André Verchuren
Hervé Vilard
Dionne Warwick
Roger Whittaker
John William
David Alexandre Winter
Georghe Zamfir
Marcel Zanini
Rika Zaraï
et une centaine d’autres interprètes plus ou moins connus.

Choeurs en live (scène, télévision, radio) pour des artistes de variétés et des musiciens
La plupart des artistes précédemment cités, accompagnés sur les scènes parisiennes (Olympia, Bobino, Alhambra, etc.), en tournées, et pour les émissions de télévision (Eurovision, Palmarès des Chansons, Top à, Numéro un, Podium 70, etc.) et de radio (Musicorama, R.T.L. Non-Stop, etc.)

Chœurs en studio pour des comédies musicales
E = MC2 (Evariste, 1967)
Paris Populi (Francis Lemarque, 1975)
La Fugue (Alexis Weissenberg, 1978)
Les Misérables (Claude-Michel Schönberg, 1980)

Musique de films et films d’animation
Terrain Vague (Michel Legrand et Francis Lemarque, 1960)
Le cœur battant (Michel Legrand, 1960)
Réveille-toi chérie (Jean Leccia, 1960)
Me faire ça à moi (Michel Legrand, 1961)
De quoi tu te mêles Daniela ! (Georges Garvarentz, 1961)
Tout l’or du monde (Georges Van Parys, 1961)
Le Rendez-vous (Paul Misraki, 1961)
Napoléon II, l’aiglon (Paul Bonneau et Fred Freed, 1961)
Le Triomphe de Michel Strogoff (Hubert Giraud et Christian Chevallier, 1961)
Les Sept Péchés Capitaux (Michel Legrand, 1962) : choeurs
Vivre sa vie (Michel Legrand, 1962)
Mathias Sandorf (Joe Hajos, 1962)
Paris Champagne (Armand Migiani, 1962)
OSS 117 se déchaîne (Michel Magne, 1963) : choeurs
Les Parapluies de Cherbourg (Michel Legrand, 1963) : voix chantée de Jean et chœurs
La difficulté d’être infidèle (Armand Seggian, 1963)
La Ronde (Michel Magne, 1964)
Une fille et des fusils (Pierre Vassiliu et Ivan Jullien, 1964)
Les Gorilles (Raymond Lefèvre et Paul Mauriat, 1964)
La tête du client (Georges Garvarentz, 1965)
La 317èmesection (Pierre Jansen, 1965)
Le Vampire de Düsseldorf (André Hossein, 1965)
Les fêtes galantes (Georges Van Parys, 1965)
Les Grandes Gueules (François de Roubaix, 1965)
Sous le signe de Monte-Christo (Michel Magne, 1965)
Viva Maria (Georges Delerue, 1965)
Le Gendarme à New York (Raymond Lefèvre, 1965)
Les Demoiselles de Rochefort (Michel Legrand, 1966) : voix chantées d’un policier et d’un passant et choeurs
Le facteur s’en va-t-en guerre (Georges Garvarentz, 1966)
Qui êtes-vous Polly Maggoo (Michel Legrand, 1966)
La grande sauterelle (Bernard Gérard, 1966)
Un homme et une femme (Francis Lai, 1966) : duo « L’amour est bien plus fort que nous » avec Nicole Croisille (film seulement ; la version disque est chantée par Pierre Barouh)
L’homme à la Buick (Michel Legrand et Francis Lemarque, 1967)
Un idiot à Paris (Bernard Gérard, 1967)
Mon amour, mon amour (Francis Lai, 1967)
Fleur d’oseille (Michel Magne, 1967)
L’écume des jours (André Hodeir, 1967)
Ces messieurs de la famille (Jean-Michel Defaye, 1968)
Le Rapace (François de Roubaix, 1968) : choeurs
Faites-donc plaisir aux amis (Bernard Gérard, 1969)
Cran d’arrêt (Michel Magne, 1969)
Le Grand Cérémonial (Jack Arel, 1969)
La Planète Sauvage (Alain Goraguer, 1970)
Le Voyou (Francis Lai, 1970) : chœurs
La ville bidon / La Décharge (Michel Legrand, 1970)
L’homme orchestre (François de Roubaix, 1970) : chœurs
Peau d’âne (Michel Legrand, 1970) : chœurs
Madly (Francis Lai, 1970) : chœurs
Doucement les basses (Claude Bolling, 1971) : chœurs
Boulevard du rhum (François de Roubaix, 1971) : chœurs
Le Mans (Michel Legrand, 1971) : chœurs
Un peu de soleil dans l’eau froide (Michel Legrand, 1971)
La folie des grandeurs (Michel Polnareff, 1971) : choeurs
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (Michel Magne et Claude Germain, 1972) : chœurs
Le Petit Poucet (Francis Lai, 1972) : chœurs
Moi y en a vouloir des sous (Michel Magne et Claude Germain, 1972) : chœurs
Les Aventures de Rabbi Jacob (Vladimir Cosma, 1973) : chœurs du générique
Toute une vie (Francis Lai, 1974)
La flûte à six schtroumpfs (Michel Legrand, 1974)
Comme un pot de fraises (Jo Moutet, 1974) : chant solo du générique et choeurs
Chobizenesse (Claude Germain, 1975)
Trop c’est trop (Jean Bouchety et Christian Chevallier, 1975)
Docteur Justice (Pierre Porte, 1975)
L’aile ou la cuisse (Vladimir Cosma, 1976)
La victoire en chantant (Pierre Bachelet, 1976)
Moonraker (John Barry, 1979)
A nous deux (Francis Lai, 1979)
Courage fuyons (Vladimir Cosma, 1979)
True confessions (Georges Delerue, 1980)
Les uns et les autres (Michel Legrand et Francis Lai, 1981)
La Père Noël est une ordure (Vladimir Cosma, 1982)
Edith et Marcel (Francis Lai, 1982)
Viva la vie (Didier Barbelivien, 1983) : voix chantée de Jean-Louis Trintignant
Les cavaliers dans l’orage (Michel Portal, 1983)
Liberté, égalité, choucroute (Claude Germain, 1985)
Parking (Michel Legrand, 1985) : chœurs
Prunelle Blues (Hubert Rostaing et Ivan Jullien, 1986)
Les saisons du plaisir (Gabriel Yared et Hubert Rostaing, 1988) : quintet vocal (avec solo) du générique
Astérix et le Coup du Menhir (Michel Colombier, 1988) : chœurs de la chanson « Zonked »
Divine enfant (Hubert Rostaing, 1988)
Cyrano de Bergerac (Jean-Claude Petit, 1990)
Mayrig (Jean-Claude Petit, 1991)
Pétain (Georges Garvarentz, 1993)
Oscar et la dame rose (Michel Legrand, 2008) : quatuor « La berceuse d’Oscar »

Musique de téléfilms
Verts pâturages (Jean-Claude Pelletier, 1964)
L’œuvre (Philippe Gérard, 1966)
Perrault 70 (Christian Gaubert, 1970) : voix chantées de plusieurs personnages et choeurs

Musique de séries
Les Compagnes de Jéhu (Yves Prin, 1965)
Souviens-tu ma jolie (Hubert Degex, 1965)
Les évasions célèbres (1971)
Le Secret des Flamands (1972)
Les Faucheurs de Marguerites (Michel Magne et Claude Germain, 1974)
Le loup blanc (Vladimir Cosma, 1977)
Gaston Phoebus (Jean-Pierre Bourtayre, 1978)
Le pape des escargots (1979)
Lucky Luke, deuxième série (Claude Bolling, 1991)

Doublage de films
La conquête de l’Ouest (1962) : chœurs
Gypsy, Venus de Broadway (1963) 
Les amours enchantées (1963)
Sur la piste de la grande caravane (1965) : chœurs
L’honorable Griffin (1966) : chœurs
Camelot (1967) : chœurs
Le plus heureux des milliardaires (1968) : chœurs
Oliver ! (1968) : chœurs
Chitty Chitty Bang Bang (1968) : chœurs
La Vallée du Bonheur (1968) : voix chantée de Howard et choeurs
Rachel (1969)
Pollyanna (1970)
Un violon sur le toit (1971) : chœurs
Mon « beau » légionnaire (1977) : chœurs
Peter et Elliott le Dragon (1978) : chœurs
Popeye (1981) : chœurs
La Petite Boutique des Horreurs (1987) : chœurs
Fidèle vagabond (1994)
L’île au trésor des Muppets (1997)

Doublage de séries
L’épouvantail : le justicier des campagnes (1964) : chœurs du générique
The Saga of Andy Burnett: Andy's Initation (1965)
Le Renard des Marais (1983)
Les Craquantes (1990)

Doublage de films ou vidéos d’animation
Pas de cowboy sans cheval (1968) : choeurs
Les Aristochats (1971) : chœurs
Raggeddy Ann & Andy : A Musical Adventure (1977)
Bambi (redoublage de 1979) : chœurs
Dumbo (redoublage de 1979) : chœurs
La Belle au Bois Dormant (redoublage de 1981) : choeurs
Le Noël de Mickey (1983) : chœurs du générique
Dot et le Kangourou (1985)
Basil détective privé (1986) : choeurs
Fievel et le Nouveau Monde (1986) : choeurs
Dot et Keeto (1987)
Dot et le Koala (1987)
The Tale of the Bunny Picnic (1988)
La Belle et le Clochard (redoublage de 1989) : chœurs et arrangements
Oliver et compagnie (redoublage de 1989) : chœurs et voix chantée de Francis
Cendrillon (redoublage de 1991) : chœurs
Fievel au Far West (1991) : chœurs
La Belle et la Bête (1991) : chœurs
Les Aventures de Zak et Crysta (1992) : chœurs
Peter Pan (redoublage de 1992) : chœurs
Le Noël de Mickey (redoublage de 1992) : chœurs du générique
Winnie l’Ourson (redoublage de 1992) : soli dans « Les éphélants et les nouifs » et choeurs
Coquin de printemps (redoublage de 1992) : chœurs
Bambi (redoublage de 1993) : chœurs
Aladdin (1993) : chœurs
Poucelina (1994) : chœurs
Le Roi Lion (1994) : chœurs
L’étrange Noël de Monsieur Jack (1994) : chœurs
Little Nemo (1994) : chœurs
La Princesse et la Forêt Magique (1994)
Pocahontas (1995) : chœurs
Aladdin et le Roi des Voleurs (1996) : chœurs
Le Bossu de Notre-Dame (1996) : chœurs
Micky loves Minnie (1996) : choeurs
La Belle et le Clochard (redoublage de 1997) : chœurs
Mélodie Cocktail (redoublage de 1999) : chœurs
Le Roi Lion 3 : Hakuna Matata (2003) : chœurs
La ferme se rebelle (2004) : choeurs

Doublage de séries d’animation
Disney Parade : Three Tall Tales (1966)
Disney Parade : Pacifically Peeking (1969)
Teddy Ruxpin (1988) : direction musicale et choeurs
Muppet Babies (1989)
SOS Polluards (1989)
Fraggle Rock (1989)
Alvin et les Chipmunks (1989)
Captain Zee and the Zee Zone (1991)
Winjin Pom (1991)
Silly Symphonies (à partir de 1992) : épisodes « L’atelier du Père Noël » (voix parlée et chantée du Père Noël, 1er doublage), « L’arche de Noé » (voix de Noé), « Le Roi Midas » (voix chantée du Roi), « Le carnaval des gâteaux » (voix chantées diverses), « Le Roi Neptune » (voix chantée de Neptune)
Le Diable de Tasmanie (1992) : chœurs du générique
Doug (1992)
Sesame Street (1994)
Le Bus Magique (1995) : soli et chœurs dans le générique
Sacrés Dragons (1996)



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Décès de Lucie Dolène (1931-2020)

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C'est avec une immense tristesse que j'ai appris ce matin, par sa fille Virginie, le décès de Lucie Dolène cette nuit (chez elle, à Noisy-le-Grand) à l'âge de 88 ans.
Lucie était une merveilleuse comédienne-chanteuse. En prêtant sa voix notamment à Blanche Neige (dans sa version française la plus connue, en 1962) et à Madame Samovar (doublage original de La Belle et la Bête), elle avait touché le coeur de plusieurs générations d'enfants.
A titre personnel, je perds une délicieuse amie,  particulièrement attentive et attentionnée.

Lucie Dolène, de son vrai nom Lucienne Chiaroni, est née le 17 juin 1931 à Damas (Syrie). Son père est un jeune officier de renseignement corse, en poste à Damas (alors sous mandat français), et sa mère une belle auvergnate, répétitrice en école de sourds-muets. Lucie passe une partie de son enfance à Damas, Saïgon et Poulo Condore. L'entendre évoquer cette époque, c'était comme se plonger dans un album de Tintin complètement hors du temps, dans un monde qui n'existe plus...

Puis, départ définitif pour la métropole, dans le village familial corse de son père, Aullène (qui lui donnera son pseudonyme, Lucie Daullène, puis Lucie Dolène), puis Toulon (où elle s'inscrit au conservatoire, en classe de solfège et de diction) et Saint-Amand-Montrond, où elle travaille sa voix. Après s'être installée à Paris, c'est grâce à sa professeure de Saint-Amand-Montrond qu'elle rencontre le grand compositeur Joseph Canteloube. Le vieux maître lui fait enregistrer en chanteuse soliste ses Chants de France (1950) qui obtiennent le Grand Prix du Disque Charles Cros (qu'elle reçoit des mains de Colette) et Chants d'Auvergne et d'Angoumois (1952). A ce propos, il y a quelques années, Hugues Aufray avait évoqué Joseph Canteloube lors d'une émission de télévision. Très émue d'entendre ces mots, Lucie m'avait demandé d'essayer de la mettre en contact avec Hugues Aufray afin de le remercier, et de lui parler de Canteloube. J'y étais arrivé, et Hugues Aufray avait téléphoné à Lucie pendant une bonne heure pour parler de tous ces magnifiques enregistrements.  


Lucie Dolène: Chants de France (1950) de Joseph Canteloube

Après une assez courte période, où tentée par la voie lyrique, elle chante comme choriste dans les enregistrements classiques de l'O.R.T.F., elle devient chanteuse fantaisiste de music-hall dans les cabarets parisiens, et côtoie des personnages aussi extraordinaires qu'Orson Welles (qui lui fait la cour), William Holden, le Shah d'Iran ou Aristote Onassis. Elle emmène son tour de chant à l'étranger, et notamment aux Etats-Unis, où elle côtoie notamment Nat King Cole (elle chante en première partie de son programme, à Las Vegas), Walt Disney (inauguration de l'Hôtel Hilton de Los Angeles), etc. 
En parallèle, elle commence une carrière discographique chez Philips grâce à Jacques Canetti, avec des arrangements du tandem Michel Legrand et Jean-Michel Defaye. Et elle se lance dans l'opérette, jouant les jeunes premières dans de nombreux spectacles comme La Belle Arabelle avec Les Frères Jacques, Schnock avec Jean Rigaux ou Chevalier du ciel avec Luis Mariano. C'est parce qu'elle était sous contrat pour cette opérette qu'elle dût refuser un contrat à Hollywood.
Au cours des années 50, elle rencontre et épouse Jean Constantin, génial auteur-compositeur-interprète ("Mon manège à moi" (Edith Piaf), "Ma gigolette" (Yves Montand), "Mon truc en plumes" (Zizi Jeanmaire), Les 400 coups (B.O. du film de François Truffaut), etc.).


Lucie Dolène: "C'était hier" (1960)

L'arrivée de la vague yéyé met un terme à la carrière discographique de Lucie et de sa voix délicieusement rétro. Lucie continue alors le théâtre et la télévision , notamment grâce à Jean Le Poulain, vieil ami d'enfance (qu'elle a connu à Toulon), qui la fait notamment engager dans Le noir te va si bien, l'une des pièces les plus mémorables de l'émission Au théâtre ce soir. Elle sera plus tard, sous la direction de Guy Kayat, une superbe Mère Courage, l'un de ses meilleurs souvenirs de scène.

Mais c'est surtout grâce au doublage que le talent de Lucie touche le grand public. A partir du début des années 50, elle participe à quelques doublages chantés français comme Chantons sous la pluie (voix chantée de Debbie Reynolds, aux côtés de Pierre Laurent (premier mari de sa grande amie Christiane Legrand) et d'Yves Furet). En 1962, elle est choisie par Disney pour doubler Blanche Neige (paroles et chant) dans le redoublage de Blanche Neige et les Sept Nains, version utilisée au cinéma, en VHS et à la télévision de 1962 à 2001. 


Lucie Dolène en plein doublage de Blanche Neige et les Sept Nains (été 1962)

On la retrouve dans de nombreux autres films ou séries d'animation, où elle assure à la fois les dialogues et le chant de ses personnages: La Belle et la Bête (Madame Samovar, interprétation sublime d'"Histoire éternelle", où elle arrive à faire tout passer dans la chanson), Le Livre de la Jungle (la petite fille), La Maison de Toutou (Mademoiselle Zouzou, personnage qui enchante son voisin et ami Michel Simon, qui surnomme désormais Lucie "Mademoiselle Zouzou" quand il lui parle au téléphone), Tintin et le Temple du Soleil (Zorrino, avec les superbes "Ode à la Nuit" et "Chanson de Zorrino" sous la direction de François Rauber, Jacques Brel et Hergé), Anastasia (L'Impératrice), Le Petit Lion (Titus et Bérénice, après le départ de Micheline Dax), etc.


Lucie Dolène: Ode à la nuit (du film Tintin et le Temple du Soleil, 1969)

Dans les années 80, elle participe aussi à de nombreux doublages pour la SOFI, comme le personnage de Sally Spectra dans Amour, gloire et beauté, et s'essaie à la présentation d'émissions comme "Les petits creux de Loula" (dans l'émission jeunesse Vitamine) ou "Chanson Puzzle" (dans laquelle elle reçoit toutes les vedettes de la chanson des années 80, comme Patrick Bruel).

En 1994, inspirée par l'affaire opposant Peggy Lee à Disney, elle demande des droits sur les disques et VHS de Blanche Neige et les Sept Nains, n'ayant eu qu'un cachet de chanteuse et aucun droit depuis 1962. Face à une fin de non-recevoir pour Disney, elle porte plainte, gagne son procès au bout de deux ans de lutte courageuse (et devient un symbole de la grande grève du doublage), mais y laisse une partie de sa santé et de son énergie. Pour ne plus lui reverser aucun droit, Disney fait redoubler entièrement Blanche Neige et les sept Nains (en 2001) et fait redoubler ses rôles par d'autres comédiennes ou chanteuses dans La Belle et la Bête (ses prestations sont, par négligence de Disney, heureusement toujours présentes dans les CD exploités dans le commerce, mais plus dans les DVD) et Le Livre de la JungleDes directeurs artistiques comme Nathalie Raimbault continuent de la faire travailler sur des produits Disney, mais de façon clandestine, sous son nom de jeune fille (notamment dans James et la Pêche Géante, où elle double une vieille luciole déjantée, et pour des ambiances dans le redoublage de 1997 de La Belle et le Clochard).


Lucie Dolène: "Histoire éternelle" dans La Belle et la Bête 
(doublage d'origine de 1992)

Durant l'été 2009, j'ai eu le bonheur d'interviewer Lucie (vous pouvez relire mon entretien en quatre parties ici) et de vivre ce qu'on pourrait appeler un vrai coup de foudre amical. Lucie est devenue l'une de mes amies les plus proches dans le métier, la "marraine" de mon blog, et j'ai eu le bonheur de partager avec elle bon nombre de délicieux moments. Parmi ces moments, deux "publics": lorsqu'elle était montée sur la scène du petit théâtre que j'administrais (L'Auguste Théâtre) pour chanter avec son fils François et sa famille "Mon manège à moi", et lorsqu'elle avait bouleversé tout le public de l'Européen en reprenant "Les 400 Coups" avec tellement de talent et d'émotion. 


Lucie Dolène : Chanson des 400 Coups
(Concert de François Constantin au Théâtre l'Européen, 2014)
Lucie et ses "Trois Mousquetaires"

Lucie Dolène avait surnommé Gilles Hané, Greg Philip et moi ses "trois mousquetaires". Très affaiblie depuis quelques mois, elle nous avait réunis une dernière fois tous les trois il y a deux mois, le 5 février. Elle nous a quittés cette nuit, dans son domicile de Noisy-le-Grand. Les mousquetaires pleurent leur Reine, et pensent évidemment à ses trois enfants (Olivier, François et Virginie), dont elle était très fière, et à toute sa famille. 

Avec l'aide active et passionnée de notre ami Greg Philip (auteur de l'excellent blog "Film perdu"), Lucie Dolène a pu rédiger durant ces trois dernières années son autobiographie, qui sera bientôt publiée aux éditions L'Harmattan, et vous permettra d'en savoir plus sur cette magnifique artiste.

En 2017, Lucie avait été nommée Chevalier des Arts et des Lettres, distinction tardive, mais qui l'avait émue.


Dessin de David Gilson (reproduit avec son autorisation)

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Vidéo confinée n°1: I'm a poor lonesome cowboy (Lucky Luke: Daisy Town)

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Avec l’aide de nombreux amis artistes, je profite du confinement pour réaliser à distance des vidéos musicales de chansons de film que je voulais depuis longtemps monter en concert pour une soirée « Dans l’ombre des studios » (comme je l’avais fait autour des grandes voix Disney en 2015 et 2016). L’occasion de revenir sur l’histoire de ces chansons, et d’ouvrir mes archives. Aujourd’hui : « I’m a poor lonesome cowboy », composée par Claude Bolling pour le film d’animation Lucky Luke : Daisy Town (1971).
(Remerciements tous particuliers à Manuelle Pefferkorn-Mazerand et Daniel Barda, ainsi qu’à Claude et David Bolling, Claude Ermelin, Alice Herald, Philippe Baudoin, Michel Lorin et au regretté Gérard Rinaldi)


HISTORIQUE DE L'ENREGISTREMENT

Au moment de la sortie en salles d’Astérix et Cléopâtre (1968), les éditions Dargaud confient aux studios Belvision un nouveau projet de film d’animation, cette fois-ci centré sur le personnage de Lucky Luke. René Goscinny, Morris et Pierre Tchernia écrivent un scénario original, Lucky Luke, nommé également Daisy Town. Quelques temps plus tôt, la femme du grand Claude Bolling, Irène Bolling, journaliste à Paris Match, avait interviewé Goscinny et Uderzo, et à la suite de ça les avait présentés à Claude, qui leur avait manifesté son désir de travailler sur une musique de dessin animé.
Claude Bolling est appelé pour composer la musique de Lucky Luke : Daisy Town. Il reçoit un storyboard (avec une annotation manuscrite de René Goscinny sur l’image du panneau planté par les pionniers : « Et la musique commence ! Merci Claude ! ») et travaille sur des idées de chansons.

Le 26 février 1970, Nicole Croisille, habituée des séances de Claude Bolling (elle a notamment fait partie des premières séances des Parisiennes) enregistre la chanson du saloon (Daisy Town Saloon Song) dont elle a écrit les paroles, en anglais. Elle est entourée de Claude Bolling (piano et direction), Tony Rallo (guitare), Fernand Garbasi (banjo), Alphonse Masselier (contrebasse), Teddy Hocquemiller (batterie, wahsboard), Danielle Licari, Anne Vassiliu et Danièle Bartoletti (chœurs).
Cet enregistrement est a priori une maquette (introuvable), car un reportage (tourné plus tard (certainement en octobre 1970) et diffusé en décembre 1970) montrera une autre séance d’enregistrement de cette chanson, avec une équipe légèrement différente (Nicole Croisille (chant solo), Claude Bolling (piano et direction), William Azoulay (banjo), Max Hediguer (contrebasse), Gérard Bagot (washboard), Françoise Walle, Anne Vassiliu et Danièle Bartoletti (chœurs)).

Enregistrement de la "Daisy Town Saloon Song" (certainement octobre 1970), suivie d'un extrait de la maquette d'octobre 70 de "I'm a poor lonesome cowboy"


Une deuxième vague de séances (dirigées par Claude Bolling) a lieu en octobre 1970, principalement pour des maquettes de chansons, ou des morceaux nécessaires à l’animation des personnages.
Parmi les titres enregistrés pendant cette période, la maquette de la chanson principale, « I’m a poor lonesome cowboy ». Depuis 1955 (album Des rails sur la prairie), les albums de Lucky Luke se terminent par une image de Lucky Luke  à cheval, au soleil couchant, chantant « I’m a poor lonesome cowboy and a long way from home», extrait des paroles de « I’m a poor lonesome cowboy », chant traditionnel des pionniers américains, que Morris avait entendu pendant ses années aux Etats-Unis (notamment dans la version du groupe Sons of the Pioneers).



Sons of the Pioneers: "I'm a poor lonesome cowboy" (chant traditionnel, c.1950)



Jack Fishman
Sur cette simple phrase, Jack Fishman (1920-1997), à qui l'on doit les paroles de quelques tubes ("Help yourself" pour Tom Jones, "If Paradise (is half as nice)" pour Amen Corner) écrit les textes de toute une chanson, et Claude Bolling compose une musique originale assez inspirée du chant traditionnel. Cette toute première version, intitulée « Lonesome cowboy : version d’origine 2 » sur le score d’orchestre d’époque (soliste, chœurs, harmonica, guitare électrique, guitare acoustique, banjo, pedal steel, basse, batterie, percussions, synthé (cordes)) a peut-être été enregistrée pour une première maquette, mais est a priori introuvable.
Claude Bolling retravaille encore la mélodie et la fait enregistrer en maquette le 1eroctobre 1970, avec au chant le guitariste folk canadien Don Burke (membre du quatuor Les Troubadours, et voix chantée de Gene Kelly dans Les Demoiselles de Rochefort) et un quatuor de choristes composé d’Anne Germain, Alice Herald, Bob Smart et Jean Stout (voix de basse profonde), tous les quatre habitués des séances de chansons pour des musiques de film. Alice Herald s’en souvient : « René Goscinny était présent lors de l’enregistrement, et j’avais eu la chance de pouvoir discuter avec lui. J’étais une fan absolue de Pilote à ce moment-là et il avait répondu avec beaucoup de gentillesse à mes questions sur les dessinateurs du journal. » Cette maquette a été exhumée il y a quatre ans par Music Box Records dans l’excellent triple-CD consacré aux musiques des Lucky Luke (Pat Woods y est crédité par erreur, mais c’est bien Don Burke dans la maquette).


"I'm a poor lonesome cowboy": maquette du 1er octobre 1970

Gérard Rinaldi
Une autre chanson est a priori enregistrée en octobre 1970, vraisemblablement sous la forme d’une maquette, « Voilà le quadrille ». Pour la chanter, Gérard Rinaldi est contacté, mais comme il me l’avait raconté, il était alors sous contrat avec Les Charlots et n’avait pas le droit de se produire comme soliste. Il prend un pseudonyme, Gérard Dinal. Cette chanson sera donc enregistrée pour le film par Gérard Rinaldi (version définitive a priori en juillet 1971), et pour le disque par Philippe Clay en français (« Voilà le quadrille ») et par Don Burke (crédité par erreur Dan Burke) en anglais (« Stamp your feet », 4 octobre 1971). Dans le morceau, les danseurs tapent du pied. Ces enregistrements seront faits plus tard (a priori juillet 1971). Daniel Barda, ancien assistant de Claude Bolling, s’en remémore : « J’avais fait venir trois ou quatre copains, comme Gilles Petit, et on tapait du pied au moment où Claude Bolling nous le demandait ».

En octobre 1970, deux séances réunissent un très grand nombre de percussionnistes, visiblement pour les enregistrements des deux morceaux « indiens ». « En lisant les noms des musiciens que vous avez retrouvés, il n’y avait que des pointures, comme Sylvio Gualda, qui était le percussionniste de l’orchestre de l’Opéra et des Percussions de Strasbourg, un musicien formidable. Il fallait beaucoup de monde afin de faire un ramdam suffisant pour la musique des indiens. A l’époque on ne lésinait pas sur les budgets »témoigne Daniel Barda.
Je n’en ai pas trouvé la trace, mais c’est certainement aussi à cette période que Claude Bolling a enregistré lui-même les parties de piano « saloon » afin que l’animation du piano mécanique soit calquée sur le son.

Daniel Barda
Au printemps 1971, Daniel Barda devient l’assistant de Claude Bolling : « En 1965, j’étais trombone du groupe Les Haricots Rouges. Notre groupe et le big band de Claude Bolling se sont tous deux retrouvés programmés dans un festival au château de Lunéville. Notre vestiaire, c’était la chapelle du château, dans laquelle il y avait un piano à queue. Nos pauses étaient à peu près ensemble, et lors d’une pause je me suis mis à jouer du piano classique, la berceuse de Chopin. Quand j’ai fini de jouer, j’ai vu Claude Bolling à côté de moi, la bouche ouverte. Je ne l’ai plus revu pendant cinq ans. Et en 1970, il me voit jouer dans un club, le Drugstore Saint-Lazare, et m’appelle à sa table : « C’est bien vous que j’ai vu jouer du piano à Lunéville ? Pourriez-vous me donner des leçons de piano ?». Je lui ai fait répéter trois fois sa question, c’était le monde à l’envers ! Il m’a expliqué qu’il voulait travailler le déchiffrage. Très gonflé, j’ai accepté, et à partir de septembre 1970, j’allais tous les dimanches chez lui avec des partitions classiques à travailler. Il s’est établi un climat assez sympa, et comme il s’était fâché avec son assistant, il m’a proposé le poste (printemps 1971). C’était l’époque où il était en pleine préparation de « Lucky Luke », et j’ai eu la grande chance de déjeuner chez René Goscinny, j’étais très content de rencontrer cet homme extraordinaire et adorable. »

Claude Bolling
Alors qu’il arrivait parfois à Claude Bolling, comme beaucoup de compositeurs de sa génération, surchargés de travail, d’engager des collaborateurs (crédités ou pas) pour faire les arrangements de ses musiques de film (Vladimir Cosma (également arrangeur de Michel Legrand, avant de voler de ses propres ailes), Pierre Porte, Régis Dubost (alias Matheus Grand), Claude Germain, etc.), Claude Bolling s’investit particulièrement dans la musique de Lucky Luke : Daisy Town. « Claude me demandait parfois un coup de main sur ses orchestrations quand il avait des doutes sur la tessiture de certains instruments, mais je peux témoigner qu’il a travaillé jour et nuit sur la composition et l’arrangement de « Lucky Luke : Daisy Town ». Contrairement à la plupart des compositeurs, qui faisaient leur arrangement sans instrument, Claude se mettait à son piano, et avait fait installer un pupitre géant pour pouvoir placer les scores et écrire ses orchestrations » se souvient Daniel Barda.

Pendant l’été 1971, la production du film a bien avancé, et l’enregistrement de la musique définitive commence au Studio Davout (avec Claude Ermelin à la prise de son), sachant que des versions alternatives (plus longues) sont enregistrées lors de ces mêmes séances pour une sortie en disque, comme cela était courant à l’époque. Daniel Barda assurait, à la manière d’une script sur un tournage, le suivi en cabine : « Sur Lucky Luke, j’assistais à toutes les séances avec la partition sous les yeux, et devais indiquer s’il y avait des choses qui n’allaient pas. Je contribuais également aux bruitages du film.»

Le 2 juillet 1971, le chant solo et les chœurs d’ « I’m a poor lonesome cowboy » sont enregistrés : une version longue pour le disque (trois couplets, quatre refrains, une coda) qui sera découpée en plusieurs parties pour le film, et des versions alternatives.
Les couplets sont chantés par Pat Woods, guitariste (a priori américain, et qui vivrait actuellement en Irlande du Nord) alors assez connu dans le petit milieu folk parisien, Claude Bolling l’aurait repéré en l’entendant chanter dans la rue. Sa voix est un peu plus « country » que celle, plus douce, de Don Burke, qui avait enregistré la maquette un an plus tôt. Comme dans la maquette, la voix de basse profonde, qui fait toute la force de cet arrangement, est assurée par Jean Stout (voix chantée de Baloo dans Le Livre de la Jungle, etc.), l’une de cinq voix de basses dans les studios parisiens à cette époque-là, et certainement le seul à timbrer autant dans le grave.
Pour les chœurs, quelques choristes studio habituels (Janine de Waleyne, Anne Germain, Danièle Bartoletti, Anne Vassiliu, Claudine Meunier, Henri Tallourd, Vincent Munro), une moins habituelle (la chanteuse martiniquaise Stella Felix) et, afin d’obtenir un son américain, des « renforts » venus de la communauté d’artistes anglophones expatriés, ou de passage à Paris à ce moment-là : la chanteuse folk américaine Mary Rhoads, l’harmoniciste et chanteur folk anglais John Wright, la chanteuse de jazz anglaise Beryl Bryden, le chanteur et musicien canadien Don Burke (dont j’ai parlé précédemment), le guitariste américain Roger Mason et l’acteur américain Charles Pfluger.

Jean Richard
Le 26 septembre 1971, Jean Stout enregistre en solo le « Dalton Theme » (répétant tout le long du morceau « The Daltons »), qui sera pas mal coupé pour le film. Dans cette chanson, on entend un fouet. Le « fouetteur » n’est autre que l’acteur Jean Richard (commissaire Maigret). Daniel Barda s’en souvient : « Comme je faisais en parallèle des études de direction d’orchestre, Claude Bolling m’a confié la direction de plusieurs de ses musiques comme « Borsalino and co », « La Mandarine », et les enregistrements du disque de l’opérette « Monsieur Pompadour », dont il avait écrit la musique, avec Jean Richard dans la distribution. Comme Jean Richard, en dehors de son activité de comédien, dirigeait un cirque, Claude lui a demandé s’il ne connaissait pas quelqu’un qui pourrait venir donner quelques coups de fouet pendant la séance. Jean lui demande la date, et lui dit qu’il trouvera quelqu’un. Et grosse surprise, le jour de la séance, Jean Richard arrive avec son propre fouet. Au Studio Davout il y avait quatre studios, on s’installe dans la petite salle. Jean Richard était debout sur un tabouret avec son fouet, et Claude Bolling lui disait « je vais te faire signe à chaque fois qu’il faudra que tu donnes un coup de fouet ». J’étais tout seul à voir ça, je devais vérifier si les coups de fouet étaient bien calés, etc. et c’était un moment trop drôle et absolument prodigieux. »

Les 27, 28 septembre et 4 octobre 1971 ont lieu les enregistrements de la plupart des morceaux instrumentaux.
Le 27, parmi tous les musiciens convoqués, un quintet à cordes (Lionel Gali (violon), Jean Gaunet (violon), Gabriel Beauvais (alto), Manuel Recasens (violoncelle) et Jean-Marc Rollez (contrebasse)) utilisé par exemple pour la musique des scènes d’animation de la ville.
Le 28, un beau big band pour les morceaux jazz comme l'extraordinaire « City Life » (récit dans lequel Joe Dalton dépeint au chef indien ce que vont devenir les terres indiennes), dans le pure style des musiques que Claude Bolling aime faire jouer par son big band. On peut repérer dans ce morceau une courte citation du standard bebop « Hot House ».
« Le 28, Claude dirigeait. J'avais noté dans mon agenda que c'était une grosse journée, on avait fait deux quarts d'heure supplémentaires le matin, et un l'après-midi.  Nous passions notre temps à courir après le minutage. Le soir nous avons avancé sur le mixage, c'était plus détendu ».
Jean Gaunet
(Photo: Rémi Foutel)
Et le 4, grand orchestre d’une soixantaine de musiciens dont les cordes et Georges Rabol au piano, pour le pré-générique, le générique de fin, la scène de la bataille, etc. « Il y avait le gratin, les cordes de la Garde Républicaine, de l’Opéra de Paris et de l’Opéra-Comique, des musiciens qu’on appelait les « requins de studio ». Les cordes étaient convoquées par Jean Gaunet, un homme charmant et très compétent, que j’ai fait travailler plus tard pour mes propres musiques de film» se souvient Daniel Barda.
Parmi les morceaux enregistrés durant ces trois jours, « Far West Choo Choo », la musique du train. Daniel Barda : « Claude ne savait pas trop comment faire la cloche de la locomotive, qu’on entend sur les trois premières notes. Je lui ai demandé si je pouvais faire un essai : j’ai pris un centre de bandes magnétiques en fer, l’ai suspendu à une ficelle et l’ai frappé avec la grosse clé de chez moi. Et c’est ça que vous entendez dans le film (rires) ».

Le montage définitif du film est fait sur la musique, et le film sort sur les écrans de cinéma le 20 décembre 1971. Un 33 tours comprenant un mélange de morceaux du film et de versions alternatives enregistrées spécialement pour le disque sort. En 1997, ces titres sont repris pour la plupart dans la compilation CD FGL/PlayTime Lucky Luke au Cinéma. En 2016, Music Box Records, sort un triple CD (Lucky Luke: bandes originales) avec des morceaux du film jusque-là inédits en disque.


LES SÉANCES

Voici un listing des séances, établi selon les feuilles de présence de production (Dargaud) de l’époque, que j’ai pu retrouver (un très grand merci à Manuelle Pefferkorn-Mazerand, Claude et David Bolling).

Quelques remarques :
-Certaines feuilles sont manquantes (pas de trace par exemple de Gérard Rinaldi ou de Philippe Clay, ni de certains instruments entendus dans le film comme l’orgue de barbarie ou les ondes Martenot)
-Comme dans la plupart des feuilles de séances de musiques de film de cette époque-là (avant, que dans les années 80, avec la loi Lang, la déclaration à la Spedidam devienne plus automatique, et les feuilles soient remplies plus précisément), les titres des morceaux ne sont pas indiqués. Selon les instruments, j’ai fait des suppositions sur les titres enregistrés.
-J’ai laissé les noms par ordre d’apparition sur la feuille plutôt que de les regrouper par instruments, car des musiciens pouvaient intervenir en début de séance sur un morceau, et d’autres arriver plus tard pour un autre morceau.
-Daniel Barda, en tant qu’assistant de Claude Bolling supervisant les enregistrements, est indiqué sur les feuilles comme « musicien cabine ». Parfois d’autres appellations (trombone, piano, orgue) sont indiquées, pour des raisons de production.
-Claude Bolling a dirigé lui-même les séances de 1970, juillet 71 et au moins une partie des trois journées de septembre/octobre 1971. Pour ces trois dernières, Pierre Chaillé (ancien directeur du studio Barclay, et chef d’orchestre) est indiqué sur les feuilles comme chef d’orchestre, mais Daniel Barda n’en garde aucun souvenir, et pense qu’il pourrait s’agir d’un arrangement entre Claude Bolling et Pierre Chaillé.
-Les feuilles de présence devaient respecter une convention très précise. Les musiciens indiquaient clairement s’ils avaient le droit à un supplément de salaire : solo petit (supplément de 25 ou 50%) ou grand (supplément de 100%), improvisation, instrument rare ou compliqué à transporter, dépassement d’horaire (compté en quarts d’heure), régie (convocation des musiciens). Et pour les chanteurs : chant en anglais, « doublage » (re-recording), etc.


Séance du 26 février 1970
Guitare : Tony Rallo
Banjo : Fernand Garbasi
Contrebasse : Alphonse Masselier
Batterie + Washboard : Teddy Hocquemiller
Chant solo : Nicole Croisille
Chœurs : Danielle Licari, Anne Vassiliu, Danièle Bartoletti
Piano + Direction : Claude Bolling
(A priori maquette de « Daisy Town Saloon Song »)

Séance du 1er octobre 1970, 9h
Violon soliste : Lionel Gali
Banjo + Guitare : Michel Gesina
Btre : Serge Bonnin
Drums : Jean-Marie Hauser
Chant : Anne Germain, Alice Herald, Bob Smart, Jean Stout
Guitare basse + Contrebasse : Max Hediguer
Banjo : William Azoulay
Washboard : Gérard Bagot
Guitare + Chant solo : Don Burke
Banjo : Jean-Yves Lozac’h
Direction : Claude Bolling
(Maquette de « I’m a poor lonesome cowboy ». Et a priori maquette ou enregistrement définitif de l’accompagnement de « Voilà le quadrille », comme le laisse penser la présence d’un violon solo)

Séance du 1er octobre 1970, 13h
Batterie : Arnaud Molinetti (soliste)
Percussions : Robert Solat (tumbas), Sylvio Gualda (grosse caisse, tumba), Guy Cypriani, Jean-Marie Hauser
Direction : Claude Bolling
(A priori enregistrement de « Danse indienne » et/ou « La lutte contre les indiens », en raison de la présence d’un grand nombre de percussionnistes. Et de la nécessité d’enregistrer la musique avant l’animation de la scène)

Séance du 13 octobre 1970, Davout
Batterie : Serge Depannemacker
Percussions : Michel Zalonghi, Serge Bonnin, Roger Paraboschi, Jean François, Emil « Bonbon » Boza, Emile Serré, Robert Solat
Mandoline : Jean-Michel Larie
Direction : Claude Bolling
(A priori enregistrement de « Danse indienne » et/ou « La lutte contre les indiens », en raison de la présence d’un grand nombre de percussionnistes. Et de la nécessité d’enregistrer la musique avant l’animation de la scène)

Séance datant certainement d’octobre 70, et diffusée dans un documentaire télévisé le 19 décembre 1970
Musiciens vus à l’image :
Chant solo : Nicole Croisille
Chœurs : Anne Vassiliu, Françoise Walle, Danièle Bartoletti
Direction + Piano : Claude Bolling
Contrebasse : Max Hediguer
Banjo : William Azoulay
Washboard : Gérard Bagot
(Enregistrement de « Daisy Town Saloon Song ». Version définitive ? Ou mise en scène pour la télévision ? On entend une voix en off, qui est certainement celle de Jean Stout)

Séance du 2 juillet 1971, 13h30, Davout
Violoncelle : Jean Lamy
Violon cowboy : Roger Berthier
Guitare : Raymond Gimenes
Guitare folk : Don Burke
Batterie : Armand Cavallaro (impro)
Harmonica : René Gary (soliste)
Basse électrique + Basse sèche : Max Hediguer
Guitare électrique + Requinto + Basse sèche : Fernand Garbasi
Banjo : Jean-Yves Lozac’h (soliste)
Musicien cabine : Daniel Barda
Direction : Claude Bolling
(Certainement la version définitive de « Voilà la quadrille », rythmique de « I’m a poor lonesome cowboy » et autres musiques)

Séance du 2 juillet 1971, 17h-20h, Davout
Basse acoustique : Max Hediguer
Chant solo : Pat Woods
Chœurs : Jean Stout (basse profonde solo), Janine de Waleyne (et convocation des chœurs), Danièle Bartoletti, Mary Rhoads, Charles Pfluger, Beryl Bryden, Don Burke, Anne Vassiliu, Claudine Meunier, Roger Mason, Stella Felix, John Wright, Henri Tallourd, Anne Germain, Claude Germain, Vincent Munro
Musicien cabine : Daniel Barda
Direction : Claude Bolling
(Enregistrement des chœurs de « I’m a poor lonesome cowboy » (découpé en plusieurs parties dans le film) et de ses déclinaisons)

Séance du 12 juillet 1971
Mandoline soliste: Jean-Michel Larie

Séance du 26 septembre 1971, 17h
Chant solo : Jean Stout
(A priori chant solo du « Dalton Theme »)

Séance du 27 septembre 1971, 9h-12h, Davout (studio A)
Quintet à cordes : Lionel Gali (violon), Jean Gaunet (violon et régie), Gabriel Beauvais (alto), Manuel Recasens (violoncelle) et Jean-Marc Rollez (contrebasse)
Harpe : Jean-Claude Dubois
Harmonica : René Gary (solo)
Guitare électrique : Michel Gesina (et banjo), Pierre Cullaz
Batterie : Armand Cavallaro
Basse électrique + Contrebasse : Max Hediguer
Percussions : Michel Lorin (xylo, vibra, marimba, glock, c. claire), Sylvio Gualda (trois timb. chro)
Flûte : Raymond Guiot (et piccolo)
Trombone basse : Gabriel Vilain
Trompette : Pierre Sellin (et bugle)
Hautbois : Claude Maisonneuve (et hautbois d’amour, cor anglais)
Cor : Daniel Dubar
Direction : Pierre Chaillé (d'après feuille de présence, mais en principe Claude Bolling)
Piano : Daniel Barda (d'après feuille de présence, mais en principe "musicien cabine")
(Certainement enregistrement des versions film et disque de « La fondation de Daisy Town » et « Daisy Town Theme », et « Animation de la ville », comme le laisse penser la présence du quintet à cordes)

Séance du 27 septembre 1971, 13h30-16h30, Davout (studio A)
Quintet à cordes : Lionel Gali (violon), Jean Gaunet (violon et régie), Gabriel Beauvais (alto), Manuel Recasens (violoncelle) et Jean-Marc Rollez (contrebasse)
Harmonica : René Gary (solo)
Percussions : Michel Lorin (xylo, vibra, marimba, glock, bongo), Sylvio Gualda (timb+claire, marimba et P Mat Grey)
Trombone basse : Gabriel Vilain (solo)
Trompette : Pierre Sellin (et bugle)
Cor : Daniel Dubar
Batterie : Armand Cavallaro
Flûte : Yanet Puech (flûte en sol)
Hautbois : Claude Maisonneuve (solo)
Guitare : Pierre Cullaz (et banjo)
Guitare électrique : Fernand Garbasi
Basse électrique: Max Hediguer
Direction : Pierre Chaillé (d'après feuille de présence, mais en principe Claude Bolling)
Orgue : Daniel Barda (d'après feuille de présence, mais en principe "musicien cabine")
(Certainement enregistrement des versions film et disque de « La fondation de Daisy Town » et « Daisy Town Theme », et « Animation de la ville », comme le laisse penser la présence du quintet à cordes)

Séance du 28 septembre 1971, 9h-12h25
Tuba contrebasse : Elie Raynaud
Tuba : Raphaël Desmet
Percussions : Michel Lorin, Guy Cypriani
Orgue : Maurice Vander
Saxophone soprano + Saxophone alto + Clarinette : Pierre Gossez
Saxophone baryton : Jacques Di Donato
Saxophone alto + Saxophone ténor + Clarinette : Jean-Louis Chautemps
Saxophone + Clarinette : Jacques Noureddine, Gérard Badini (solo)
Trompette basse : Christian Guizien
Flûte : Yanet Puech (et piccolo)
Trompette : Pierre Sellin, Maurice Thomas (1ère trompette), Fernand Verstraete, Jean-Claude Naude (solo)
Trombone basse : François Guin, Camille Verdier
Trombone : Raymond Katarzynski
Batterie : Marcel Sabiani (solo)
Contrebasse + Basse électrique : Max Hediguer (impro)
Guitare électrique : Pierre Cullaz, Fernand Garbasi (solo)
Trombone : Daniel Barda (d'après feuille de présence, mais en principe "musicien cabine")
Direction : Pierre Chaillé (d'après feuille de présence, mais en principe Claude Bolling)
(Certainement enregistrement de la version complète de « City Life » découpée ensuite dans le film)

Séance du 28 septembre 1971, 13h30
Saxophone soprano : Pierre Gossez
Saxophone : Jean-Louis Chautemps, Gérard Badini, Jacques Noureddine
Trompette : Jean-Claude Naude, Fernand Verstraete (solo)
Trombone + Trombone basse : Emile Vilain
Orgue + piano : Maurice Vander
Trombone basse : François Guin
Trombone : Raymond Katarzynski (1er trombone), Francis Lussiez
Batterie : Marcel Sabiani (solo)
Percussions : Gérard Perotin (vibraphone), Michel Zanlonghi
Guitare électrique : Michel Gesina (12 cordes)
Basse électrique : Max Hediguer
Guitare : Fernand Garbasi (12 cordes)
Trombone : Daniel Barda (d'après feuille de présence, mais en principe "musicien cabine")
Direction : Pierre Chaillé (d'après feuille de présence, mais en principe Claude Bolling)

Séance du 4 octobre 1971, 9h-12h, Davout
Contrebasse : Max Hediguer
Harpe : Bernard Galais
Flûte+ Piccolo : Raymond Guiot, Michel Plockyn
Hautbois : Claude Maisonneuve (et cor anglais, solo)
Basson : Paul Hongne
Clarinette : Jacques Di Donato
Clarinette basse : Jacques Noureddine
Cor : Paul Mink (solo), Xavier Delwarde
Trompette : Pierre Thibaud (solo), Pierre Sellin, Maurice Thomas
Trombone : Christian Guizien, Francis Lussiez
Trombone basse : Camille Verdier
Tuba contrebasse : Elie Raynaud
Guitare : Pierre Cullaz, Fernand Garbasi
Percussions : Michel Lorin (glockenspiel, caisse claire, xylophone, 2 timbales chrom., tam tam), Guy Cipriani (timbales)
Piano : Georges Rabol
Violon : Lionel Gali (et solo), André Barthelemy, Lucien Perotin, Maurice Elkan, Christian Gentis, Pierre Simon, Jacques Charrier, Michel Ganot, Pepito Sanchez, Paulette Pinchinat, Maurice Caron, Paul Benedetti, Pierre Defay, Frédéric Geyre, Léon Locatelli, André Karren, Didier Saint-Aulaire, Pierre Couzinier, Jean Gaunet (et régie)
Alto : Gabriel Beauvais, Stéphane Wiener, Pierre Cheval, René Brisset, Michel Varron, Richard Postel
Violoncelle : Robert Bex, Louis Bourcier, Jean Lamy, Fernand Benedetti, Georges Raffault, Robert Dupuis
Contrebasse : Jean-Marc Rollez, Willy Lockwood
Trombone : Daniel Barda (d'après feuille de présence, mais en principe "musicien cabine")
Direction : Pierre Chaillé (d'après feuille de présence, mais en principe Claude Bolling)
(A priori tous les enregistrements avec grand orchestre (et notamment cordes) comme « Daisy Town » (pré-générique), « Bandits », « La traversée de l’ouest », « Duel », « Les Dalton dans le désert», « La poursuite de Lucky Luke », « Bataille » et « I’m a poor lonesome cowboy » (pour ce titre, chant solo, chœurs et rythmique déjà enregistrés))

Séance du 4 octobre 1971, 13h30-16h30, Davout
Contrebasse : Max Hediguer
Harpe : Bernard Galais
Flûte : Raymond Guiot (et flûte G, piccolo), Michel Plockyn (et piccolo)
Hautbois : Emile Mayousse
Basson : Paul Hongne
Clarinette : Jacques Di Donato, Jacques Noureddine
Cor : Paul Mink (solo), Xavier Delwarde
Trompette : Pierre Thibaud (solo), Pierre Sellin, Maurice Thomas
Trombone : Francis Lussiez (solo), Pierre Vandomber
Trombone basse : Camille Verdier
Tuba contrebasse : Elie Raynaud
Percussions : Michel Lorin (timbales, xylophone, glockenspiel), Jean Garron (caisse claire), Michel Zanlonghi (glockenspiel), Jean François
Violon : Lionel Gali (et solo), Michel Cron, Roger Berthier, André Barthelemy, Lucien Perotin, Maurice Elkan, Christian Gentis, Pierre Simon, Jacques Charrier, Michel Ganot, Paulette Pinchinat, Maurice Caron, Pierre Defay, Frédéric Geyre, Léon Locatelli, André Karren, Didier Saint-Aulaire, Pierre Couzinier, Jean Gaunet (et régie)
Alto : Gabriel Beauvais, Stéphane Wiener, Claude Naveau, René Brisset, Christian Lormand, Richard Postel
Violoncelle : Jean Huchot, Louis Bourcier, Jean Lamy, Fernand Benedetti, Georges Raffault, Robert Dupuis
Contrebasse : Jean-Marc Rollez, Yves Chabert
Musicien cabine : Daniel Barda
Direction : Pierre Chaillé (d'après feuille de présence, mais en principe Claude Bolling)
(A priori tous les enregistrements avec grand orchestre (et notamment cordes) comme « Daisy Town » (pré-générique), « Bandits », « La traversée de l’ouest », « Duel », « Les Dalton dans le désert», « La poursuite de Lucky Luke », « Bataille » et « I’m a poor lonesome cowboy » (pour ce titre, chant solo, chœurs et rythmique déjà enregistrés))

Séance du 4 octobre 1971, 17h
Chant solo : Don Burke
(A priori chant solo « Stamp your feet »)

Séance du 12 octobre (1970 ou 1971 ?), 18h, Boulogne
Trombone : Daniel Barda
Clarinette basse : Jean Aldegon
Percussions : Jean Garron, Michel Lorin
Batterie : Marcel Sabiani

Sortie du film le 20 décembre 1971



NOTRE REPRISE « CONFINÉE »

Ca faisait longtemps que je rêvais de monter « I’m a poor lonesome cowoy » sur scène (à l’occasion d’une soirée « Dans l’ombre des studios »), j’avais même pu récupérer il y a un an et demi une copie des partitions originales.
J’ai profité du confinement pour réunir à distance quelques talentueux amis, un grand merci à eux.






Chant solo confiné : Vincent Gilliéron (basse profonde soliste & chant 3
èmecouplet), Devon Graves (chant 1er couplet) et Edouard Thiébaut (chant 2ème couplet).
Accompagnement musical confiné : Mathieu Serradell (claviers, accordéon) et Vincent Gilliéron (guitare).
Choeurs confinés : Stéphane Bonduel, Quentin Bruno, Rémi Carémel, Miranda Crispin, Anthony Fabien, Sophie Faguin, Vincent Gilliéron, Devon Graves, Lexie Kendrick, Lucie Louvrier, Julien Mior, Rachel Pignot, Olivier Podesta, Manon Taris et Edouard Thiébaut.

Idée originale, distribution artistique et coordination confinées : Rémi Carémel  (Dans l’ombre des studios).
Arrangements et direction musicale confinés : Mathieu Serradell (d’après les arrangements originaux de Claude Bolling).
Montage vidéo confiné : Grégoire Philibert.
Mixage confiné : Stéphane Bonduel.

« I’m a poor lonesome cowboy » du film d’animation « Lucky Luke : Daisy Town » (1971) :
Musique : Claude Bolling / Paroles : Jack Fishman / Interprète original : Pat Woods / Éditions musicales : Dargaud Music et United Artists Music.

Remerciements à Claude Bolling et Manuelle Pefferkorn-Mazerand.


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Vidéo confinée n°2: Ode à la nuit (Tintin et le Temple du Soleil)

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Avec l’aide de nombreux amis artistes, je profite du confinement pour réaliser à distance des vidéos musicales de chansons de film que je voulais depuis longtemps monter en concert pour une soirée « Dans l’ombre des studios » (comme je l’avais fait autour des grandes voix Disney en 2015 et 2016). L’occasion de revenir sur l’histoire de ces chansons, et d’ouvrir mes archives. Aujourd’hui : « Ode à la nuit », écrite et composée par Jacques Brel et arrangée par François Rauber pour le film d’animation Tintin et le Temple du Soleil (1969).
(Remerciements à Serge Elhaïk, Claude Ermelin, Gérard Rauber et à la regrettée Lucie Dolène)

Entre la production du film d’animation Astérix et Cléopâtre (1968) et celle de Lucky Luke : Daisy Town (1971), Raymond Leblanc lance un autre projet pour les studios Belvision : Tintin et le Temple du Soleil (1969), compilant en un film le diptyque Les Sept Boules de Cristal / Le Temple du Soleil.
Raymond Leblanc cherchant un compositeur pour la musique du film, Henri Gruel (responsable des effets sonores, également producteur et scénariste) lui suggère François Rauber (compositeur, et fidèle arrangeur de Jacques Brel), avec qui il a travaillé pour des disques pour enfants chez Philips.
François Rauber
François Rauber compose et arrange plusieurs instrumentaux chronométrés précisément à l’image du film. Les séances ont lieu au Studio Davout (prise de son : Claude Ermelin), où un écran projette le film au-dessus des musiciens. Deux de ces instrumentaux sortiront plus tard en vinyle : le générique et la « Danse de Jauga » (superbe morceau, très inspiré par la musique andine, mais avec aussi d’autres influences, comme le folklore provençal). Un autre instrumental, « Les Dupond au Pérou » sortira plus tard en CD dans la compilation Tintin au cinéma (1998). Les autres instrumentaux sont inédits en disque. Peut-être peut-on espérer dans les prochaines années une « expanded edition » chez Universal ou Music Box Records ?

Et les chansons ? François Rauber s’en souvenait dans un entretien avec Serge Elhaïk (reproduit dans Les arrangeurs de la chanson française, éditions Textuel) : « Raymond Leblanc, qui était belge, avait connu Jacques Brel par le passé. Quand il a souhaité deux chansons pour le personnage de Zorrino dans Tintin et le Temple du Soleil, il m’a naturellement demandé de solliciter Brel pour les écrire. Ce dernier a accepté, alors que j’étais convaincu qu’il refuserait, puisqu’il avait pris ses distances avec le métier à cette époque. »
Jacques Brel écrit et compose spécialement deux chansons (dont les manuscrits ont été vendus aux enchères en 2008) qui sont de véritables merveilles : « Ode à la Nuit » chantée par Zorrino (scène où Tintin, Haddock et les Dupondt s’endorment dans la forêt) et « Chanson de Zorrino » chantée en duo par Zorrino et la fille du chef Inca (scène là encore nocturne, où Zorrino, emprisonné, est désespéré par son exécution prochaine). Pour ces deux chansons, François Rauber choisit une orchestration assez similaire, qui tranche avec l’orchestration des instrumentaux du film : petit chœur féminin, harpe, glockenspiel, guitares, contrebasse, flûtes (avec en plus une flûte alto pour « Chanson de Zorrino »), trompette (avec sourdine pour « Chanson de Zorrino »), clarinette (pour « Ode à la Nuit »), percussions (pour « Chanson de Zorrino »).
« Ode à la nuit », malheureusement coupée lors de certaines diffusions télévisées, me fait fortement penser par son rythme, son ambiance, sa couleur orchestrale, etc. à « L’Ostendaise » enregistrée un an plus tôt par le même Jacques Brel.

Jacques Brel: "L'Ostendaise"

Lucie Dolène
C’est notre magnifique Lucie Dolène (voix de Zorrino également pour les dialogues, enregistrés à la S.P.S. avec Serge Nadaud à la direction et Jean Neny au son) qui enregistre les deux chansons (en duo avec Linette Lemercier pour la seconde), qui feront partie des préférées de son répertoire. Comme elle me l’avait raconté dans mon entretien pour « Dans l’ombre des studios » : « Jacques Brel avait écrit certaines chansons avec François Rauber et ce film lui tenait à cœur car à l’époque il commençait le tournage de « Mon Oncle Benjamin » et je me souviens qu’il avait annulé tous ses rendez-vous ce jour-là pour rester avec nous jusqu’à la fin de l’enregistrement. Il y avait Hergé qui était là aussi, adorable, la crème des hommes. Il était très content de notre travail. »
Claude Ermelin, qui était à la prise de son, se souvient lui aussi de la gentillesse de Hergé… et de son regret de ne pas avoir pensé à lui demander une dédicace.
Quand Lucie parle du « début de tournage » de Mon oncle Benjamin, il s’agirait plutôt des préparations hippiques et sportives (comme Lucie l’a ultérieurement précisé à mon ami Grégoire Philibert pour son autobiographie, Hollywood, non merci ! bientôt publiée chez L’Harmattan), les séances dateraient certainement de mars ou avril 1969 (peut-être le 16 avril, avec Danielle Licari et Jackye Castan dans les choeurs).

En mai 1969, une copie de travail est projetée au MIPTV de Cannes. On apprend dans l’excellent livre Belvision (de Daniel Couvreur, éditions Le Lombard) que Raymond Leblanc avait notifié à François Rauber qu’il trouvait la musique trop « ironique, grinçante, parodique. C’est un film d’aventures et pas un Walt Disney. Le thème doit être plus grave, plus mélodique. Moins lyrique, moins sentimental », remarques qui me paraissent un peu contradictoires et qui ont dû laisser François Rauber perplexe. On ne sait pas si suite à ses remarques certains passages ont été réenregistrés ou pas. Raymond Leblanc et François Rauber ont en tout cas continué à collaborer ensemble sur Tintin et le Lac aux Requins (1972)).

Le film sort en salles le 17 décembre 1969.


NOTRE REPRISE CONFINÉE

« Ode à la Nuit » faisait (et fait toujours) partie des chansons que je souhaitais depuis longtemps monter pour un concert « Dans l’ombre des studios ». Mon amie Lucie Dolène ne pouvant alors plus se produire sur scène pour des raisons de santé, j’en avais parlé il y a deux ou trois ans à Rachel Pignot, non pas par association d’idées (Rachel ayant « remplacé » Lucie lors du redoublage de 2001 de Blanche Neige et les Sept Nains), mais parce que tout simplement, parmi les nombreux artistes que je connaissais, elle était pour moi la meilleure interprète possible sur cette chanson. Rachel avait alors été très emballée car c’était une chanson qu’elle aimait depuis toujours, sans savoir jusque-là qu’elle était chantée par Lucie Dolène.
J’avais fait des démarches auprès de la famille Rauber pour retrouver les partitions, mais malheureusement, comme François Rauber n’avait pas composé mais seulement écrit les orchestrations sur cette chanson, elles étaient introuvables.
Lors des premiers jours du confinement, c’était tout naturel qu’ « Ode à la nuit » ferait partie des chansons que nous allions enregistrer à distance. Et puis, la santé de Lucie, déjà très faible, s’est dégradée. Et ce qui devait être un simple projet de reprise s’est transformé en hommage, quand Lucie nous a quittés le 9 avril 2020.
N’ayant aucune partition, j’ai proposé à Mathieu Serradell deux options : un accompagnement minimaliste (accordéon ou piano) ou un arrangement se rapprochant de l’original, sachant que je pourrais solliciter, parmi mes amis, une harpiste (Barbara-Jane), un flûtiste/clarinettiste (Jean-Pierre Solvès) et des choristes (Wassila Benaïssa, Eléonore Duizabo, Sandra Gaugué et Cécile Oechsner de Coninck, que j’ai choisis en fonction de la douceur de leur voix et de l’homogénéité possible de leurs quatre voix réunies). A ma grande joie, Mathieu a choisi la seconde, et je dois dire que j’ai été très ému quand le lendemain (!) il m’a envoyé une première simulation d’arrangement, absolument magnifique.
Je suis heureux de vous présenter cet hommage, dû au talent de tous ces artistes et de nos fantastiques Grégoire Philibert (montage vidéo) et Stéphane Bonduel (montage audio et mixage).

Pour Lucie…




Chant solo confiné : Rachel Pignot.
Accompagnement musical confiné : Barbara-Jane (Harpe), Mathieu Serradell (Claviers) et Jean-Pierre Solvès (Flûtes, clarinette).
Chœurs confinés : Wassila Benaïssa, Eléonore Duizabo, Sandra Gaugué et Cécile Oechsner de Coninck.

Idée originale, distribution artistique et coordination confinées : Rémi Carémel (Dans l’ombre des studios).
Arrangements et direction musicale confinés : Mathieu Serradell (d’après les arrangements originaux de François Rauber)
Montage vidéo confiné : Grégoire Philibert
Mixage confiné : Stéphane Bonduel

« Ode à la Nuit » du film d’animation « Tintin et le Temple du Soleil» (1969) :
Paroles et musique : Jacques Brel / Arrangements originaux : François Rauber / Interprète originale : Lucie Dolène / Éditions musicales : Éditions Raymond Leblanc

Les musiciens, chanteurs et techniciens remercient leurs proches (notamment Perle Solvès) pour leur patience et leur aide technique.

Cette vidéo est dédiée à la mémoire de notre amie Lucie Dolène (1931-2020).



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Fiches voxographiques Disney, 8ème partie: De Rox et Rouky à Oliver

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Voici la suite de la synthèse des recherches sur les premiers doublages Disney que j'ai effectuées en collaboration avec François Justamand (La Gazette du Doublage), Olikos (Grands Classiques) et Greg Philip (Film perdu). 



ROX ET ROUKY (1981)

Doublage français unique (enregistrement en juillet 19811, sortie française le 25 novembre 1981) :
Société et studio : Société Parisienne de Sonorisation (S.P.S.) 2
Direction artistique : Jacqueline Porel 2
Direction musicale : Jean Cussac 2
Adaptation des dialogues et chansons : Natacha Nahon 2

Rox : Morvan Salez 2
Rouky : Marc François 2
Rox enfant : Maïk Darah 2
Rouky enfant : Jackie Berger 2
Big Mama : Paule Emanuèle 2 (Dialogues)
Big Mama : Evelyne Voillaume 2 (Chant)
Amos Slade : Jacques Deschamps 2 (Dialogues)
Amos Slade : José Germain 1 (Chant)
Vixy : Janine Forney 2
Veuve Tartine : Jane Val 2
Chef : Francis Lax 2
Porc-Epic : Jacqueline Porel
Blaireau : Gérard Hernandez 2
Dinky : Arlette Thomas 2
Piqueur : Roger Carel 2
Chœurs : Claudie Chauvet1, etc.
Remarques :
-Petites fautes d’orthographe dans le générique, Evelyne Voillaume est créditée « Voilaume », Janine Forney « Fornet » et Jackie Berger « Jacky ».
-Maïk Darah était à l’époque créditée sous son vrai prénom (Marie-Christine).
-Il s’agit de l’un des seuls doublages d’Evelyne Voillaume, chanteuse de jazz à l’époque, reconvertie plus tard comme directrice artistique dans l’édition.

Fiches voxographiques de Rox et Rouky réalisées par François Justamand (La Gazette du Doublage), Rémi Carémel (Dans l’ombre des studios), Greg Philip (Film perdu) et Olikos (Les Grands Classiques). Ces fiches ont été vérifiées par plusieurs spécialistes mais peuvent contenir des erreurs. Pour toute reprise de ces informations, veuillez noter en source ce lien. Mise à jour : 2 juin 2020.
Sources :
1Rémi Carémel / Dans l'ombre des studios(remerciements à José Germain et Claudie Chauvet),
2Carton VHS/Laserdisc 


TARAM ET LE CHAUDRON MAGIQUE (1985)

Doublage français d’origine (enregistrement en octobre 19851, sortie française le 27 novembre 1985) :
Société et studio : Société Industrielle de Sonorisation (S.I.S.) 2
Direction artistique : Jacqueline Porel 2
Adaptation des dialogues: Anne Dutter 2 et Georges Dutter 2

Taram : Thierry Bourdon 2
Princesse Eloïse : Barbara Tissier
Le Seigneur des Ténèbres : Jean Violette 2
Le barde Ritournel : Serge Lhorca 2
Gurki : Roger Carel 2
Crapaud: Roger Carel 2
Dalben : Jacques Deschamps 2
Roi Bedaine : Philippe Dumat 2
Ronchon : Guy Piérauld 2
Grièche : Perrette Pradier 2
Goulue : Jane Val 2
Griotte : Béatrice Delfe 2
Petit elfe rose : Régine Teyssot 3
Petit elfe bleu : Jackie Berger 3
Narrateur : Serge Sauvion 2
Voix-off du rêve de Taram : Georges Atlas 3
Le garde du chien : Marc Alfos3
Gardes : Georges Atlas4, Mario Santini 4, Jacques Deschamps 4 et Georges Berthomieu3
Remarques :
-Le disque Adès a été enregistré fin septembre 1985, quelques jours avant le doublage.
-Doublage exploité en salles, VHS belge (1998), VHS québécoise (1998) et DVD zone 1 (2000).

Deuxième doublage français (enregistrement en octobre 19971, sortie française en avril 1998) :
Société et studio : Dubbing Brothers 2
Direction artistique : Colette Venhard 2
Adaptation des dialogues: Philippe Videcoq 2

Taram : Christophe Lemoine 2
Princesse Eilonwy : Chantal Macé
Le Seigneur des Ténèbres : Bernard Tiphaine 2
Le barde Ritournel : Pierre Baton 2
Gurgi : Eric Metayer 2
Crapaud: Edgar Givry 2
Dalben : Philippe Dumat 2
Roi Bedaine : Roger Carel 2
Ronchon : Guy Piérauld 2
Grièche : Perrette Pradier 2
Goulue : Marie Vincent 2
Griotte : Colette Venhard 2
Petit elfe rose : Marine Boiron 4
Petit elfe bleu : ???
Narrateur : Denis Savignat 3
Voix-off du rêve de Taram : Denis Savignat 3
Le garde du chien : Jean-Louis Faure 3
Gardes : Jean-Louis Faure 4, Georges Berthomieu3, etc.
Remarques :
-Perrette Pradier (Grièche) et Guy Piérauld (Ronchon) retrouvent leur rôle du 1er doublage. Roger Carel et Philippe Dumat sont présents dans les deux versions, mais sur des rôles différents. Georges Berthomieu est dans les ambiances (voix de gardes) des deux versions.
-Deux noms de personnages sont modifiés par Philippe Videcoq afin de mieux coller à la V.O. : Eloïse devient Eilonwy, et Gurki (écrit Gurgi en V.O.) est prononcé « Gurgui ».
-La date du premier doublage et celle du redoublage sont très rapprochées. Les deux versions ont leurs qualités (le seul point faible de la 1ère VF, selon moi, est Jacques Deschamps (Dalben), pourtant très bon comédien habituellement), alors pourquoi ce redoublage ? L’un des participants à ce redoublage m’a confié que Disney avait pris peur suite au procès de Lucie Dolène et avait fait refaire certains doublages pour lesquels il n’y avait pas eu de contrats, comme La Belle et le Clochard et Taram et le chaudron magique.
-Erreur dans le générique final du Laserdisc, pour le personnage de Ritournel les voix du 1er doublage (Serge Lhorca) et du 2ème (Pierre Baton) sont tous deux crédités. Guy Piérauld est crédité « Pierrault » et Colette Venhard « Veinhard ».
-Doublage exploité en VHS française (avec les crédits du 1er doublage), Laserdisc, DVD Zone 2 et récents DVD Zone 1.

Fiches voxographiques de Taram et le Chaudron Magique réalisées par François Justamand (La Gazette du Doublage), Rémi Carémel (Dans l’ombre des studios), Greg Philip (Film perdu) et Olikos (Les Grands Classiques). Ces fiches ont été vérifiées par plusieurs spécialistes mais peuvent contenir des erreurs. Pour toute reprise de ces informations, veuillez noter en source ce lien. Mise à jour : 2 juin 2020.
Sources :
1Rémi  Carémel / Dans l'ombre des studios(remerciements à Philippe Dumat et Philippe Videcoq),
2Carton VHS/Laserdisc /Blu Ray




BASIL DÉTECTIVE PRIVÉ (1986)


Doublage français d’origine (enregistrement en septembre-octobre 19861, sortie française le 26 novembre 1986) :
Société et studio : Société Industrielle de Sonorisation (S.I.S.) 2
Direction artistique : Jacqueline Porel 2
Direction musicale : Jean Cussac 2
Adaptation des dialogues: Anne Dutter 2 et Georges Dutter 2
Adaptation des chansons: Charles Level 2 (toutes les chansons) et Humbert Ibach2 (co-adaptation « Bye Bye Déjà »)

Basil : Roger Carel 2
Professeur Ratigan : Gérard Rinaldi (Dialogues et Chant)
Docteur Dawson : Philippe Dumat 2
Olivia Flaversham : Barbara Tissier 2
Fidget : Jacques Deschamps 2
Madame Judson : Arlette Thomas 2
La Reine des Souris : Perrette Pradier 2
Monsieur Flaversham : Serge Lhorca 2
La chanteuse de la taverne : Marie Ruggeri 2
La barmaid : Arlette Thomas 2
Dame Souris : Jacqueline Porel 3
Sherlock Holmes : Jacques Deschamps
Docteur Watson : Michel Mella 2
Bartholomé (sbire de Ratigan ivre) : Vincent Grass 2
Sbire de Ratigan (petit, chapeau et cigare) : Vincent Grass 3
Sbire de Ratigan (lézard) : Michel Mella 3
Sbire de Ratigan (faux garde) : Michel Mella 3
Infirme à Buckingham Palace : Vincent Grass 3
Ivrogne dans la taverne : Roger Lumont 1
Spectateur mécontent dans la taverne : Roger Lumont 1
Chœurs : Claudie Chauvet1, Dominique Poulain1, Michel Barouille1, Claude Germain1, Patrice Schreider1, Jean Cussac1, José Germain1, Jean-Claude Briodin1, etc.
Remarques :
-Le quatuor Carel/Dumat/Tissier/Rinaldi fonctionne à merveille. La 1ère scène après le générique, où Philippe Dumat interprète d’abord Dawson en tant que narrateur puis en tant que personnage « à l’image » est une vraie leçon de jeu.
-Erreurs sur le carton final du Blu-Ray : la Dame Souris (à la fin du film) n’est pas doublée par Arlette Thomas mais par Jacqueline Porel.
-Doublage exploité en VHS et Laserdisc.

Redoublage partiel de la version de 1986 (enregistrement a priori en 2003, sortie française en 2003) :
Professeur Ratigan : Gérard Rinaldi 4 (deux répliques uniquement)
Remarques :
-Deux répliques (dont on s’étonne qu’elles aient été enregistrées avec des gros mots en 1986) sont édulcorées : « Voilà que ce crétin de Basil […] fout tout part terre » devient « Voilà que ce crétin de Basil […] fiche tout part terre », et « Veux-tu bien t’asseoir et fermer ta grande gueule » devient « Veux-tu bien t’asseoir et te taire avant que je ne me fâche ». Voir le montage de Mike avec comparaison des deux versions.
-Tout le reste de la VF de 1986 est conservé, à part, un « mon cher Dawson » de Basil involontairement oublié lors du nouveau mixage.
-Doublage exploité en DVD et Blu-Ray.

Fiches voxographiques de Basil détective privé réalisées par François Justamand (La Gazette du Doublage), Rémi Carémel (Dans l’ombre des studios), Greg Philip (Film perdu) et Olikos (Les Grands Classiques). Ces fiches ont été vérifiées par plusieurs spécialistes mais peuvent contenir des erreurs. Pour toute reprise de ces informations, veuillez noter en source ce lien. Mise à jour : 2 juin 2020.
Sources :
1Rémi  Carémel / Dans l'ombre des studios(remerciements à Jean Cussac, José Germain, Anne Germain, Patrice Schreider, Jean-Claude Briodin, Michel Barouille, Dominique Poulain et Claudie Chauvet),
2Carton VHS/Laserdisc /Blu Ray (remerciements à Greg)



OLIVER & COMPAGNIE (1988)

Doublage français unique (enregistrement en septembre 19891, sortie française le 29 novembre 1989) :
Société et studio : Société Industrielle de Sonorisation (S.I.S.) 2
Direction artistique : Jacqueline Porel 2
Direction musicale : Jean Cussac 2
Adaptation des dialogues : Claude Rigal-Ansous 2
Adaptation des chansons : Charles Level 2

Oliver : Renaud Tissier 2
Roublard : Patrick Poivey 2 (Dialogues)
Roublard : Jacques Mercier 2 (Chant)
Fagin : Philippe Dumat 2
Tito : Gérard Hernandez 2 (Dialogues)
Tito : Michel Barouille 1 (Chant)
Francis : Jacques Deschamps 2 (Dialogues)
Francis : Jean Cussac 1 (Chant)
Einstein : René Bériard 2
Rita : Sylvie Moreau2 (Dialogues)
Rita : Dada Hekimian 1 (Chant)
Georgette : Michèle Bardollet 2 (Dialogues)
Georgette : Marie Ruggeri 2(Chant)
Jenny : Sauvane Delanoë 2 (Dialogues)
Jenny : Linh Rateau 2(Chant)
Sykes : Henry Djanik 2
Winston : Georges Berthomieu 2
Roscoe : Régis Ivanov
Desotto : Marc Alfos 3
Chanteur générique : Slim Batteux 2
Gros Louis le marchand de hot-dogs : Jacques Deschamps 3
Couple dans la rue : Michèle Bardollet 3 et Georges Berthomieu 3
La mère du petit garçon: Jacqueline Porel 3
Passante au moment du faux-accident : Jacqueline Porel 1
Acteur jouant Hamlet à la TV : Georges Berthomieu 3
Voix-off TV aérobic : Régine Teyssot 1
Voix-off TV match de catch : Gérard Hernandez 3
Chœurs : Jean-Claude Briodin2, Graziella Madrigal 2, etc.
Remarques :
-Erreur dans le générique DVD qui crédite Jean-Frédéric Ducasse sur Roscoe (alors qu’il s’agit de Régis Ivanov) et Régis Ivanov sur Desotto (alors qu’il s’agit de Marc Alfos). Jean-Frédéric Ducasse a probablement fait uniquement des ambiances sur ce doublage.
-Renaud Tissier est le frère de Barbara Tissier ; il a participé à quelques doublages étant enfant, avant d’arrêter.
-Patrick Poivey, quelques mois plus tôt (janvier 1989), sous la direction de la même Jacqueline Porel, a doublé un autre chien « clochard » célèbre : Clochard dans le 2èmedoublage de La Belle et le Clochard.
-Jean Cussac m’avait raconté que pour un film d’animation le client lui avait imposé de faire passer des essais au chanteur Renaud, alors que ce n’était pas du tout dans sa tonalité ni dans son style de voix, Renaud était venu et avait reconnu de lui-même que ce n’était pas pour lui. En croisant ses souvenirs et ceux de Jacques Mercier, cet essai de Renaud serait a priori pour la voix chantée de Roublard dans Oliver & Compagnie (bandana rouge autour du cou, « mec de la rue »).
-Le disque Adès a lui aussi été enregistré en septembre 1989.
-Il existe aussi une V.F.Q. (version française québécoise) pour ce film.

Fiches voxographiques de Oliver & Compagnie réalisées par François Justamand (La Gazette du Doublage), Rémi Carémel (Dans l’ombre des studios), Greg Philip (Film perdu) et Olikos (Les Grands Classiques). Ces fiches ont été vérifiées par plusieurs spécialistes mais peuvent contenir des erreurs. Pour toute reprise de ces informations, veuillez noter en source ce lien. Mise à jour : 2 juin 2020.
Sources :
1Rémi  Carémel / Dans l'ombre des studios(remerciements à Philippe Dumat, Jean Cussac, Jacques Mercier et Jean-Claude Briodin),
2Carton VHS/Laserdisc /DVD (remerciements à Mauser91)




Hommage à Roger Carel

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C'est avec une infinie tristesse que nous avons appris le mois dernier le départ de notre cher Roger Carel pour une galaxie lointaine, très lointaine. Par ses talents d'acteur, Roger était une figure populaire du théâtre, du cinéma et de la télévision, mais c'est grâce au doublage qu'il a émerveillé plusieurs générations de spectateurs. Avec lui, c'est une part de notre enfance qui s'en est allée, et des milliers de personnages (Astérix, Winnie l'ourson, C3PO, Kaa, Alf, Kermit, Hercule Poirot, Maestro, Jiminy Cricket, etc.) auxquels il a donné tant d'humanité, qui en sont restés sans voix. 
Roger faisait l'unanimité autour de lui. Avec gentillesse, humour, simplicité, intégrité, humilité, générosité, il rendait heureux toutes celles et ceux qui croisaient son chemin: famille, amis, camarades de jeu (théâtre, cinéma, télévision, doublage, radio, disque, publicité), qu'ils soient débutants ou confirmés, réalisateurs, techniciens, admirateurs. 
Synthétiser une carrière aussi vaste que celle de Roger est déjà difficile. Evoquer sa personnalité tout en essayant de garder une certaine distance, alors qu'on a eu la chance de faire partie de ses amis proches, est tout aussi compliqué. J’avais commencé à écrire cet hommage le 13 septembre (quelques jours avant l’article du Parisien), mais je l’ai abandonné pendant plus d'un mois, ayant besoin d’un peu de recul. 
Mes remerciements à Nicolas Barral pour son dessin, et à Dominique Paturel, Patrick Préjean, Philippe Sisbane et Barbara Tissier pour leurs témoignages. Toutes les autres anecdotes et citations sont, sauf mentions contraires, extraites de mes interviews ou discussions avec Roger et Liliane Carel, Jean-Claude Donda, Lucie Dolène, Michel Plessix, William Sabatier et Evelyn Selena. 


Au début des années 2000, dans ses interviews, Roger Carel aimait raconter avoir été récemment abordé par un monsieur aux cheveux blancs venu lui dire « Ah, Monsieur Carel… Toute ma jeunesse ! ». Se sentant soudainement vieilli par cette remarque, Roger avait réalisé qu’il avait débuté son métier en 1947, et que les jeunes d’hier… ne l’étaient plus. De 1947 à 2013 : 66 ans au service du public. 

Il est né Roger Bancharel le 14 août 1927 à Paris, d’une famille originaire de Salers (Auvergne). Son père est fonctionnaire à la C.M.P. (ancêtre de la R.A.T.P.) et sa mère femme au foyer. Leur activité de résistants pendant la guerre restera pour toujours une grande fierté pour Roger. 
Communion de Roger
Il fait son collège en pensionnat à l’Institut Saint-Nicolas (Issy-les-Moulineaux). Comme il l’écrivait dans ses mémoires : « Aujourd’hui, on le considérerait comme un bagne d’enfants. Mais nous n’en avions pas conscience ». Face à la sévérité extrême et à une forme de sadisme de certains frères, Roger est obligé de ruser constamment, et développe quelques talents pour faire rire ses camarades, imitant ses professeurs, se livrant à des interprétations débridées de fables de La Fontaine en classe, ou participant à des spectacles d’élèves qui lui donnent le goût de la comédie. 
Au contact d’un aumônier bienveillant, Roger souhaite entrer dans la prêtrise, et effectue même une année au petit séminaire. Bien qu’ayant plus tard complètement changé de voie, Roger gardera des souvenirs très précis de son enfance religieuse, qui lui permettront de jouer avec beaucoup de vérité des prêtres, et même d’être en quelque sorte « conseiller technique » pour des scènes de messe. 

Après une année à Centrale (pour devenir ingénieur dans les transports ferroviaires et faire la fierté de son père) qui ne le passionne pas, Roger, grâce à sa tante, rencontre le comédien et metteur en scène Jean Marchat, qui lui conseille de s’inscrire à un cours de théâtre. 
Roger posant
pour un roman-photo

Roger s’inscrit au Cours Andrée Bauer-Therond (à l’origine de son changement de nom, de Bancharel en Carel) en compagnie de Michel Piccoli et Anouk Aimée puis au Cours Simon, rejoignant ses amis Pierre Mondy et Jacqueline Maillan. 
En parallèle de ses cours, Roger pose pour des romans photos sentimentaux, et fait ses débuts au théâtre (sa mère lui offre pour sa première pièce une peluche de Pluto (le chien de Mickey, dont Roger sera l’une des voix), qui deviendra son porte-bonheur), comme par exemple un spectacle du Livre de la Jungle (avec Linette Lemercier et Sophie Leclair) où la troupe est payée… en bananes, ou Andromaque dans laquelle il joue le vieux précepteur Phoenix, avec un visage grimé comme un vieillard… et les jambes nues d’un jeune homme de dix-neuf ans, provoquant l’hilarité du public. 

Parmi les premières pièces de sa carrière, une tournée en Afrique du Nord du Petit Café de Tristan Bernard avec en tête d’affiche le grand Albert Préjean. Roger sympathise avec Albert, « d’une gentillesse et d’une générosité peu communes » d’après ses propres mots, et rencontre son jeune fils, Patrick, qui deviendra par la suite l’un de ses meilleurs amis. « Avec Roger, c’est une histoire familiale. Roger a très bien connu mon père, lui et moi avons ensuite énormément travaillé ensemble, et il a aussi fait beaucoup de doublage avec ma fille Laura à qui il disait « Tu vas vite nous faire un petit bébé, parce que travailler avec une quatrième génération de Préjean ça serait formidable ! » (rires), c’était tellement tendre et plein d’humour. Quand ma fille était petite il l’avait surnommée « Hou le loup » après qu’elle lui ait dit « Hou ! Le loup ! » et ce surnom mignon comme tout est resté. » se souvient avec émotion Patrick. 

Sur les conseils de Michel Piccoli, Roger passe une audition pour entrer dans la Compagnie Grenier-Hussenot, et il intègre cette superbe troupe, qui alterne théâtre et cabaret littéraire (notamment à La Fontaine des Quatre Saisons, tenu par Jacques et Pierre Prévert). Roger y reste sept ans, en compagnie notamment de Hubert Deschamps (avec lequel il forme un duo. Deschamps lui donnera le surnom de « Gegers » (employé par pas mal d’amis de Roger) car il trouvait que Roger écarquillait les yeux comme le fantaisiste Rogers), George Wilson, Michel Piccoli, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Rosy Varte, Yves Robert, Paul Crauchet, Serge Reggiani, Micheline Dax, Jean-Roger Caussimon, Henri Virlojeux, Les Frères Jacques et Les Quat' Jeudis. 
Avec Hubert Deschamps
Il joue L’amour des quatre colonels pendant cinq ans (1800 représentations), et devient un grand ami de son auteur, Peter Ustinov. Pour jouer la production des Trois Mousquetaires de Grenier-Hussenot (où Jean-Pierre Grenier sera gravement blessé à l’œil par l’épée de Serge Reggiani au cours d’une représentation), Roger prend des cours d’escrime chez l’un des frères Gardère, avec parmi les autres élèves Claude Carliez et Raoul Billerey, futurs grands maîtres d’armes. A cette occasion, on le recrute comme cascadeur dans le film de cape et d’épée Le fils de Lagardère (1952) : sa première expérience cinématographique sera d’être poussé dans des escaliers et d’être jeté à l’eau, pendant une journée de tournage. 

Extrait de Champignol malgré lui de Feydeau
 tourné spécialement pour la télévision (1959) 
avec Roger Carel et Jean Rochefort

Il quitte ensuite la Compagnie Grenier-Hussenot, joue Gog et Magog au théâtre avec François Périer, l’un de ses meilleurs souvenirs scéniques et extra-scéniques. On rêverait de prendre une machine à remonter le temps et d’assister, en petite souris, à une fête costumée déjantée (dont on retrouve des témoignages dans les livres de souvenirs de plusieurs des participants) organisée par François Périer avec entre autres Bernard Blier, Maurice Biraud, Jean Carmet, Pierre Mondy et Roger. 

Roger fait une grande tournée avec la Compagnie Renaud-Barrault, puis participe à de nombreuses pièces ou opérettes avec Michel Serrault, Jean Poiret, Michel Roux et Jacqueline Maillan, qui constituent l’une de ses principales familles de théâtre. 
Roux, Maillan, Desmarets et Carel
A propos de Michel Roux et de Roger, une anecdote qui m’avait été racontée par Lucie Dolène : Michel Roux avait mis une véritable séparation entre sa vie professionnelle et sa vie privée, et ses camarades étaient frustrés de n’avoir jamais été invités chez lui, de ne pas connaître son épouse, etc. Un jour où Michel Roux et Roger rentrent ensemble après une pièce, Roger simule un petit malaise devant chez Michel Roux pour que ce dernier le fasse entrer chez lui. Mais tout ne se passe pas comme prévu : Michel Roux laisse Roger sur le trottoir, rentre chez lui… et en ressort avec un verre d’eau. 

Roger arrête le théâtre au début des années 80, afin de trouver une vie familiale plus paisible. 

La carrière de Roger est un peu plus discrète au cinéma. On lui confie des seconds rôles dans quelques films à succès, que ce soit des drames (le fils de Michel Simon dans Le vieil homme et l’enfant de Claude Berri, le garagiste employeur d’Alain Souchon dans L’été meurtrier de Jean Becker) ou des comédies (le paysan pourchassant Darry Cowl dans Le triporteur, le mafieux qui prépare le parapluie pour Pierre Richard dans Le coup de parapluie, le Général Müller victime de Super Résistant (le mur de sa chambre tagué d’un superbe « Casse-toi, gros cul ») dans Papy fait de la résistance). 
Dans Les Mille et une Nuits (1990) de Philippe de Broca, il joue le sultan qui « achète » la jeune et sublime Catherine Zeta-Jones, dont c’est le premier film. Les scènes sont tournées en français et en anglais, et Roger étouffe sous son costume imposant, à 40° à l’ombre. 

Roger Carel et Pierre Richard dans Le coup de parapluie (1980)

Et des rôles plus importants dans des films plus confidentiels (notamment la sympathique comédie Les Grands Moyens (1976) d’Hubert Cornfield, où il interprète un commissaire enquêtant sur une vendetta commise par trois grands-mères corses) ou des nanars dans lesquels il retrouve souvent ses bons copains Michel Galabru, Marco Perrin, Paul Préboist, Gérard Hernandez et Pierre Tornade. 

A propos de nanars, Roger m’avait raconté une anecdote concernant la comédie érotique Le Diable Rose, dans laquelle il interprète un général allemand installé dans une maison close pendant la guerre. Pour le tournage d’une scène, une comédienne est censée lui simuler… une gâterie. Roger, très gêné et prévenant (attitude élégante qui paraît évidente aujourd’hui, mais assez inhabituelle en 1988, trente ans avant #MeToo) dit à l’actrice « Ca m’embête ce qu’on vous demande de faire, si cela vous gêne, surtout, dites-le moi, et je dis au réalisateur que je refuse de tourner cette scène ». La comédienne semble très étonnée pour ne pas dire stupéfaite par ces égards. Pierre Doris prend alors Roger à part et lui dit « Tu ne l’as pas reconnue ? C’est Brigitte Lahaie ! ».  

R. Carel et P. Sisbane
Tournage du Coma des Mortels
Dans les années 1990-2000, le réalisateur Philippe Sisbane lui confie de très beaux rôles dramatiques dans ses courts-métrage Doudou perdu, Post-scriptum et Le coma des mortels. Roger prend énormément de plaisir à tourner ces trois films, qui le font sortir des sentiers battus. (A ma demande, Philippe a gentiment accepté d’écrire un petit texte en hommage à Roger, que vous retrouverez en fin d’article). 

Carrière relativement discrète au cinéma, donc, mais par contre très prolifique à la télévision. Il enchaîne les rôles importants dans des séries comme le Commissaire Guerchard (ennemi d’Arsène Lupin) dans Arsène Lupin ou Hammel dans Schulmeister, l’espion de l’empereur. En jouant Fix dans Le tour du monde en 80 jours, il retrouve l’un de ses plus proches amis, Pierre Trabaud. « Pierre était capable de la plus grande fantaisie, il suffisait que lors d’un repas ma femme dise qu’elle aime l’andouillette, pour que le lendemain il vienne sonner chez nous avec des andouillettes emballées dans un bouquet de fleurs » m’avait-il un jour raconté.
Autre grand souvenir : La Nouvelle Malle des Indes, avec Patrick Préjean, qui se souvient du tournage : « Christian-Jacque nous a contactés pour jouer deux policiers intellectuellement un peu courts dans « La Nouvelle Malle des Indes » (1982), série qui a eu beaucoup de succès. On est parti tourner pendant huit mois dans le monde entier, en Inde, en Allemagne, en Egypte, en Tunisie, en Italie, etc. En plus d’un voyage merveilleux et très constructif sur le plan des sensations et de l’intellect, Roger et moi nous sommes entendus comme larrons en foire. Alors qu’il était très pudique, on partageait parfois la même chambre quand il y avait des problèmes d’hôtel. Je me souviens d’une anecdote en Inde, au Rajasthan. Pour les scènes qui se passaient sur l’eau, on en profitait pour tourner aussi les scènes nautiques censées se passer en Egypte sur un boutre, un bateau égyptien. Un jour, on arrive sur le bateau à 9h du matin, on rencontre les figurants locaux, avec qui on sympathise. L’un d’entre eux vomit dans la rigole pleine d’eau, qui se trouve à l’intérieur de la coque. Ce n’était déjà pas ragoûtant. Et là le deuxième assistant nous demande en anglais si on veut un thé, et nous prépare un thé… avec l’eau qui se trouve dans la rigole ! On était à la fois écœurés et hilares. » 

Roger joue des sketchs dans de nombreuses émissions télévisées (aux côtés de ses amis Michel Roux, Jacqueline Maillan, etc.) notamment pour les Carpentier, fait figure de « bon client » pour les émissions de jeux telle que Les Jeux de 20 heures ou L’académie des neuf, et participe à quelques très beaux téléfilms, qui vont des « dramatiques » tournés en direct principalement pour l’émission La caméra explore le temps (riches en anecdotes d’incidents techniques ou de rencontres étonnantes, comme l’acteur Jean Paqui, comte d’Orgeix, qui venait sur les plateaux de tournage avec sa panthère), jusqu’aux belles créations de Pierre Tchernia basées sur des histoires de Marcel Aymé. 

M. Dax et R. Carel
enregistrant Astérix et Cléopâtre

Roger fait justement partie de la « bande » à Tchernia. Devenu au milieu des années 60 la voix d’Astérix dès le feuilleton radiophonique de France Inter (Guy Piérauld avait créé la voix du personnage quelques temps plus tôt pour Radio Luxembourg), il retrouve Tchernia (comme scénariste ou voix) sur la plupart des films d’animation Astérix, puis collabore à de nombreux projets avec lui : films, téléfilms, etc. Si Roger n’apparaît pas à l’image dans Le Viager (1972), c’est lui qu’on entend commenter les actualités mondiales présentes dans le film, imitant parfaitement le ton des speakers des années 50 : « C’est un peu de printemps qui entre à l’Elysée… »

La voix de Roger dans Le Viager (1972)

La carrière radiophonique et discographique de Roger est énorme. On l’entend dans de nombreux feuilletons radiophoniques comme Signé Furax aux côtés de Maurice Biraud et de l’extraordinaire Francis Blanche. Roger prêtera sa voix à ce dernier (décédé avant de pouvoir se post-synchroniser) dans Un linceul n’a pas de poches (1974) de Jean-Pierre Mocky. Pour la radio, il participe aussi à des émissions de divertissement comme Les Grosses Têtes (qu’il quitte au bout de quelques années, un peu lassé par la tournure trop grivoise apportée par Jean Lefebvre). On entend en outre Roger dans pléthore de disques pour enfants (notamment pour la marque «Le Petit Ménestrel » de Lucien Adès) contant l’histoire, incarnant une multitude de personnages. Il fait même les aboiements du « petit chien dans la vitrine » dans la célèbre chanson interprétée par Line Renaud. Sa voix est aussi très souvent utilisée pour la publicité. 

La Belle de Moscou
Ce qui caractérise la carrière de Roger au théâtre, au cinéma, à la télévision, au disque, à la radio, c’est le plaisir immense de jouer, tout le temps, et d’incarner des personnages très différents, où il peut donner libre cours à sa fantaisie et prendre des voix, des accents. C’est ce talent là qu’il exploite au doublage et qui en fait la "star" incontestée de cette activité en France. 
En octobre 1957, voyant et surtout entendant Roger jouer un colonel russe dans la pièce L’amour des quatre colonels, Gérald Devriès, auteur et directeur artistique de doublages pour la MGM, a l’idée de lui faire doubler le grand Peter Lorre, jouant un officiel soviétique dans le film musical La Belle de Moscou (1957), remake musical de Ninotchka. Roger commence donc sa carrière dans le doublage par un rôle important, sans passer par la case « petits rôles et ambiances ». 

Roger doublant Charlie Chaplin dans Le Dictateur (doublage de 1968)

Parmi les premiers acteurs qu’il double : Jack Lemmon, dont le physique, l’œil vif, les expressions de visage, et le tempérament sont assez proches de lui : Certains l’aiment chaud (1959, où l’on confie curieusement les dialogues en voix de tête à Roger Rudel, alors que Roger Carel aurait pu faire les deux), La Garçonnière (1960), Irma la douce (1963), etc. 
Avec Benny Hill
(ambassade du Royaume-Uni)

Mais aussi Peter Sellers (dans le premier La Panthère rose (1963), Docteur Folamour (1964), Bienvenue, Mister Chance (1979), etc.), Charlie Chaplin (qu’il redouble en 1968 dans Le Dictateur, choisi sur essais par l’acteur lui-même), Anthony Daniels (C3PO dans les six premiers films Star Wars), son ami Peter Ustinov (lorsqu’il ne se double pas lui-même), Benny Hill (dont les yeux, le sourire, les accents, sont très proches de Roger). Ce dernier rencontre Roger à plusieurs reprises lors de passages à Paris. 

Puis, des années plus tard, David Suchet dans la série des Hercule Poirot. Fait amusant, la voix naturelle de Suchet est très grave, et quand il incarne Poirot, il semble imiter… Roger Carel. Parmi les meilleurs souvenirs de doublage de Roger : la série Hello Einstein dans laquelle il doublait le rôle-titre, joué par Ronald Pickup. 

Si la carrière de Roger Carel dans le doublage d’acteurs « en chair et en os » est très importante, celle dans celui de dessins animés l’est encore plus. Le dessin animé est une aire de jeux pour Roger, où il double parfois une dizaine de personnages différents dans un même film d’animation, enchaînant les voix (certaines étant inspirées d’autres acteurs, comme Jean Temerson, quand il fait la voix du croque-mort de Lucky Luke) et accents. Par sa façon si particulière de donner de l’humanité à ces personnages et de nous toucher, l’immense talent de comédien de Roger est une évidence. « Il y a des comédiens qui, dans un studio de doublage, parlent à un micro. Roger, lui, parle directement au cœur des gens » m’a dit un jour la comédienne Evelyn Selena. 

De 1961 à 1986, il participe à la quasi-totalité des doublages ou redoublages de films d’animation Disney (dialogues, et généralement chant), et suit dans les années 1990-2000 fidèlement ses personnages dans leurs nouvelles aventures. Pongo (Les 101 Dalmatiens), le Chat de Chester (Alice au Pays des Merveilles), Mickey (dans les années 70), Kaa le serpent (Le Livre de la Jungle), Jiminy Cricket (Pinocchio, Coquin de Printemps, shows de Noël), Bernard (Les Aventures de Bernard et Bianca, Bernard et Bianca au Pays des Kangourous), Timothée (Dumbo), le Roi Hubert (La Belle au Bois dormant), Donald Dingue (divers cartoons Disney), Basil (Basil détective privé), etc. 

Philippe Dumat (Prince Jean) et Roger Carel (Triste Sire) dans Robin des Bois (1973)

Lafayette
Dans
Robin des Bois (1973), en Triste Sire, serpent siffleur et persifleur, son duo avec Philippe Dumat (le méchant mais ridicule Prince Jean) est un feu d’artifice de folie. On est au théâtre, presque devant Albin et Renato de La Cage aux Folles, et on ressent la complicité et l’immense plaisir de jouer de ces deux merveilleux comédiens. « Je me souviens d’un déjeuner à la maison avec Philippe, où il nous avait raconté ses souvenirs de jeunesse comme vendeur de chaussures. Liliane et moi étions pliés de rire, je crois que parmi tous mes amis comédiens, c’est celui qui a fait le plus rire ma femme » m’a dit un jour Roger. 
Autre formidable duo : dans Les Aristochats (1970), où en plus de la petite souris Roquefort, Roger prête sa voix au sympathique chien Lafayette au côté d’un autre grand, Jacques Dynam (le bougon Napoléon). 

Parmi les personnages qu’il a le plus longtemps suivi chez Disney : Winnie l’ourson, Coco Lapin et Porcinet à partir des années 60 jusqu’à la fin des années 2000 (sauf Porcinet, remplacé par Hervé Rey un peu avant). Dans les dernières séances de son vieux copain Guy Piérauld (voix de la taupe Grignotin), qui perdant la vue ne peut plus lire la bande rythmo, Roger lui tapote affectueusement sur l’épaule quand c’est à lui de parler. En 1996, interviewé par Stéphane Lerouge pour le magazine Génération Séries, Henry Djanik s’amusait de devoir à 70 printemps passés doubler le pauvre Bourriquet qui « perdait tout le temps sa queue ». Que dire de Roger, qui en 2007 pour la série d’animation 3D Mes amis Tigrou et Winnie a dû faire tout un épisode avec la petite Darby « qui voudrait une queue comme ses amis », provoquant un fou-rire en plateau de toute l’équipe artistique et technique. 

Lily Caruso (Darby) et Roger Carel (Winnie l'ourson) : "Si j'avais une queue"


Crapaud par Michel Plessix
Autre personnage, Crapaud dans La mare aux grenouilles de Disney (compilé en vidéo sous le titre Le Crapaud et le Maître d’Ecole avec un autre moyen-métrage, La légende du cavalier sans tête) inspiré du roman britannique Le Vent dans les Saules. Le grand dessinateur Michel Plessix, qui dans les années 1990-2000 créera une adaptation en bande dessinée du Vent dans les Saules acclamée par la critique et le public, m’avait raconté avoir été tellement marqué par la voix de Roger dans ce rôle, qu’en créant ses personnages il les avait imaginés avec les voix de Roger (Crapaud), Philippe Noiret (Taupe) et Jean Rochefort (Rat). 

Roger est également très présent dans les dessins animés Hanna-Barbera (Capitaine Caverne, Fred Pierrafeu, Roquet Belles Oreilles, ou bien encore Wally Gator, personnage pour lequel il a passé les essais très enrhumé, et dont on lui a demandé par la suite de continuer à prendre cette voix). 

Sur le doublage du Muppet Show (1978)

Dans le Muppet Show, il double Kermit la Grenouille et une kyrielle d’autres personnages invraisemblables. Les enregistrements se font en grande partie dans les studios de la rue Mermoz, loués à la fois par la SOFI (société qui double principalement des programmes pour la télévision, dont les Muppets) et par Lingua-Synchrone (société de Richard Heinz doublant principalement pour le cinéma). Les comédiens du second studio viennent assister pendant leur pause au doublage du Muppet Show, tant le spectacle de ces grands enfants (Roger Carel, Gérard Hernandez, Micheline Dax, Pierre Tornade, Francis Lax) en plein travail est exceptionnel. Ses amis (notamment Jacques Ferrière) et fans lui offrent toute une collection de figurines de grenouilles, qui devient de plus en plus envahissante. 

On le retrouve bien évidemment dans les productions de dessins animés francophones comme les films d’animation de Picha (Tarzoon: la honte de la jungle, Le chaînon manquant, Le Big Bang), de Goscinny (les Astérix, Lucky Luke, etc.) ou les Il était une fois… (Maestro, le conteur à la longue barbe blanche), dont le créateur, Albert Barillet, disait de Roger dans une interview « qu’il était la définition même de ce que Brassens appelait un honnête homme » (Vos plus belles années, RTL). 

Première rencontre (en 2005)
Je voudrais lier maintenant des souvenirs personnels avec les quinze dernières années de la vie de Roger, qui vont me permettre d’évoquer sa personnalité, avec l'aide de témoignages de quelques-uns de nos amis communs. C’est grâce à Philippe Dumat que je le rencontre pour la première fois, au printemps 2005. Roger m’invite sur le doublage des Pierrafeuà Sonodi, en compagnie de son vieux complice Gérard Hernandez. De jeune « fan » j’ai la chance que la grande affection que je lui porte devienne réciproque, et de devenir au fil du temps l’un de ses plus fidèles amis. 

Roger m’invite régulièrement à assister à ses doublages (redoublage de films Laurel et Hardy, série d’animation Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles, film Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé, etc.), dans lesquels je constate à chaque fois son grand professionnalisme (toujours en avance en studio, et très à l’écoute), son humilité (restant parfois toute une journée en plateau pour quelques lignes, sans jamais demander d’aménagement d'horaires au nom de sa stature ou de son âge), sa bonne humeur (toujours souriant et sifflotant, même dans les mauvais moments) et sa grande gentillesse envers les professionnels qui l’entourent : directeur artistique, ingénieur de son, comédiens débutants ou confirmés. 

J’ai demandé à mon amie directrice artistique et comédienne Barbara Tissier de bien vouloir évoquer la gentillesse de Roger et tout ce qu’il représentait pour sa génération : 
Basil (R. Carel) et Olivia (B. Tissier)
dans Basil détective privé (1986)
« Quand j’ai commencé ce métier, j’avais 10-12 ans, et Roger Carel a été l’une des premières personnes que j’ai eu la chance de rencontrer. La façon dont un adulte accueille un enfant dans un milieu professionnel est toujours très révélatrice de sa personnalité. Roger fait partie des gens qui m’ont accueillie à bras ouverts, qui m’ont toujours considérée au même titre que les collègues qui étaient là sur le plateau. Je n’ai jamais été qu’une enfant : j’étais une enfant avec qui on était encore plus gentil que des adultes. Roger nous faisait des dessins sur l’heure du déjeuner, il nous faisait rire en imitant la mouche, on pensait tous qu’il y avait une mouche sur le plateau avant de se rendre compte que c’était lui. Nous prenions le train ensemble pour aller à Lille enregistrer les épisodes pilotes de « Croqu’Soleil et le Secret des Etoiles » (avant que Roger ne soit plus disponible et soit remplacé par Jacques Ferrière) pour FR3 Lille, et c’était précieux pour mes parents de savoir qu’il y avait quelqu’un qui allait s’occuper de moi comme le faisait Roger. 

Les comédiens de la génération de Roger n’étaient peut-être que 200 ou 250 à faire du doublage, ça encourageait la solidarité, l’entr'aide, l’écoute. Le rythme de travail était différent, je ne suis pas nostalgique, mais avant le numérique c’étaient des boucles, donc les recorders changeaient les boucles et entre chaque boucle on pouvait discuter. Même après, quand les boucles ont été mises en longueur, qu’il fallait faire défiler le film de la boucle 1 à la 70, ça mettait un quart d’heure, donc on avait du temps, on pouvait échanger, c’étaient des moments privilégiés où on s’intéressait à l’autre au-delà du travail qu’on était en train de faire. Ces gens-là, Dominique Paturel, Paule Emanuèle, ou pour parler de ceux qui nous ont quittés, Roger Carel, Jacques Thébault, Roland Ménard, Henry Djanik, Michel Muller et quelques autres, nous ont enseigné, au-delà du savoir-faire (il suffisait de les regarder travailler pour apprendre), l’éthique, l’intégrité, et comment savoir se comporter afin de rester droits dans ses bottes et fiers de faire partie de ce métier. Ces valeurs sont très importantes. Les comédiens qui ont débuté enfants dans ce métier et ont poursuivi leur carrière comme Valérie Siclay, Hervé Rey, Fabrice Josso, Damien Boisseau ou moi-même essayons d’être dans la continuité de ces gens, pour transmettre une idée de ce qu’est ce métier et de l’éthique qu’il réclame. Ca nous arrive tous de nous retrouver dans des situations "pourries" et à ce moment-là il faut être courageux, prendre son téléphone, ne pas fuir une situation même si elle est compliquée à vivre. J’ai peur que ces valeurs disparaissent, donc c’est important d’essayer de faire perdurer tout ce que ces gens brillants nous ont appris. » 

Autre témoignage (avec un éclairage sur les fameuses "colères de Roger" que Roger lui-même, Micheline Dax, etc. racontent dans leurs mémoires), celui de Patrick Préjean, qui faisait partie avec Jean-Claude Donda et Brigitte Lecordier des plus fidèles "amis du métier" de notre roi du doublage : « Roger m’a connu chez mon père quand j'étais enfant, mais j’étais trop petit pour m’en souvenir. Un peu plus tard, mon père m’a emmené voir « Gog et Magog » au théâtre avec François Périer, Roger, et toute cette troupe magnifique. Je l’admirais au théâtre, au cinéma, au doublage, etc. Il fait partie de ces gens qui m’ont donné envie de faire ce métier, et j’ai eu la chance de jouer avec lui dans sa dernière pièce « La bonne soupe » (1979) avec Danielle Darrieux. Pendant la pièce, on a commencé à avoir des rapports amicaux, il avait envie de me parler de mon père, de me présenter sa femme, etc. On était en plus à Lyon (Théâtre des Célestins), donc deux bons vivants dans la capitale de la gastronomie, c’était formidable. Et depuis le tournage de "La Nouvelle Malle des Indes" (1982) à Venise et en Tunisie, nos femmes, qui s'appellent toutes deux Liliane et se sont mariées toutes les deux avec nous un 12 juin (on se souhaitait entre nous nos anniversaires de mariage), s'entendaient à merveille. Nous avons fait de magnifiques dîners chez Roger, avec Micheline Dax, et de mon côté je l’invitais à dîner chez moi avec Philippe Dumat, car nous nous entendions très bien tous les trois. J’ai beaucoup pratiqué Roger en doublage, notamment dans tous les « Winnie l’Ourson » (plus de trente ans de carrière zébrée en orange et noir !), les « Il était une fois », etc. où j’adorais le regarder travailler. Roger était l’être le plus généreux qui soit, je l’ai vu faire des trucs formidables pour des jeunes comédiens et jeunes comédiennes qui débutaient. Il les aidait, toujours de bonne humeur, toujours bienveillant, alors que les directeurs de plateau ne le sont pas toujours, tout comme certains comédiens qui s’imaginent supérieurs parce qu’ils ont de la bouteille, alors que ce n’est que de l’imaginaire. 
C’était rare que Roger se mette en colère, il fallait que des gens ne soient pas honnêtes avec lui, qu’il y ait un vrai problème, mais c’était à chaque fois très impressionnant et absolument mémorable. Je me souviens, sur le tournage de « La Nouvelle Malle des Indes », d’un soir où nous avons bu un verre juste après le tournage. Les voitures de la production sont parties en nous oubliant sur place, et nous avons dû marcher pendant quatre kilomètres à travers la forêt, Roger, le cascadeur qui faisait ma doublure, et moi. Quand nous sommes arrivés à l’hôtel, il a incendié tout le monde, y compris Christian-Jaque, qui était mort de rire, ce qui ne faisait qu’attiser la colère de Gegers (rires). » 

Pour compléter le témoignage de Barbara et Patrick, je dois dire qu'en côtoyant Roger, j’ai découvert une qualité extrêmement rare : celle d’être à la fois très généreux et particulièrement discret et élégant dans cette générosité. Les personnes à qui il rendait service ne s’en rendaient souvent pas compte et pensaient parfois même lui rendre un service, tant c’était tourné habilement. Roger pouvait contacter un studio pour demander à ce que les droits des rôles qu’il reprenait à un camarade disparu soient reversés à la famille de celui-ci (sans que la famille ne sache d’où ça vient), ou prendre en charge discrètement les obsèques d’un camarade disparu dans la solitude. 
Anecdote que m’avait racontée William Sabatier : lorsqu’Albert Medina se brise les jambes lors d’un tournage (il devait jouer un policier arrêtant une voiture, la voiture ne s’est pas arrêtée) et risque d'être handicapé à vie et de mettre un terme à sa carrière, sur une idée de Pierre Trabaud, Roger, William, Pierre et quelques autres camarades lui rendent visite à l’hôpital, et lui remettent une boîte de chocolats. Medina est surpris par le poids de la boîte et découvre en l’ouvrant… un lingot d’or. 

Dans les années 2000, Roger s’était alors « assagi » mais il fut pendant longtemps, d’après de nombreux souvenirs de comédiens (notamment ceux de Micheline Dax, « victime préférée » des canulars du duo Gérard Hernandez-Roger Carel), l’un des plus grands farceurs de la profession, ayant élevé le canular au rang d’art. 
Roger me montrant
sa plaque "Danger artificier"
(2008)

Je me souviens de cette plaque « Danger : artificier » (avec un voyant, branché sur l’allume-cigare) qu’il m’avait montrée : il l’avait faite fabriquer spécialement, et la plaçait sur la plage arrière de sa voiture pour que les voitures qui le collaient trop prennent leurs distances de sécurité. 
Dominique Paturel a généreusement accepté de me livrer quelques anecdotes concernant l’humour de Roger: 
« J’ai connu Roger tout d’abord à la synchro, on a très souvent travaillé ensemble, dans des films, des séries ou des dessins animés comme le « Robin des Bois » de Disney qui était une vraie partie de rigolade, où il était génial dans le rôle du serpent. 

Un jour, Jean-Louis Barrault a eu la très bonne idée de l’engager pour jouer Brid’oison, le juge qui bégaie dans « Le mariage de Figaro ». Il ne l’a pas joué à Paris, mais il a fait une tournée internationale avec nous, notamment en Rhénanie et en Allemagne du Nord. Je jouais Figaro et c’est Jean-Louis Barrault lui-même qui jouait le Comte Almaviva, en remplacement de Jean Desailly, qui l’avait fait à Paris. Nous étions en tournée dans un magnifique autocar Pullman. Dans cet autocar, Roger inventait toujours beaucoup de choses pour nous faire rire. Un jour, sur le trajet entre Munich et Trèves, Jean-Louis nous dit « Attention, après la représentation de ce soir à Trèves, toute la troupe est invitée par le bourgmestre, donc tenue correcte exigée : cravate pour les messieurs et petite robe pour les dames ». Et là Roger improvise dans l’autocar le discours du bourgmestre, un texte invraisemblable avec un accent allemand comme il savait l’imiter, d’une façon extraordinaire, plein de fautes de français et de tout ce qu’on peut imaginer de gratiné. On arrive à Trèves, on joue, et après le spectacle toute la troupe se rend dans une Wienstub, une grande salle de brasserie réservée pour cette occasion. On s’assoit autour d’une immense table sur laquelle se trouvaient des verres, et des bouteilles de vins du Rhin. Je suis en face du bourgmestre, Jean-Louis à côté de moi. Le bourgmestre tape sur son verre, se lève et commence son discours… et c’était le discours de Roger Carel. En pire, mais très proche de ce que Roger avait fait, commençant par un épouvantable « Cher Jean-Louis Renaud, chère Madeleine Barrault ». C’était effrayant car il n’était pas question de rire, tout le monde se mettait les mains devant la bouche, ne savait pas comment faire. Une horreur totale (rires). 

Dans la même tournée, il y avait en plus du « Mariage de Figaro », « Rhinocéros » d’Eugène Ionesco dans laquelle jouait Roger (moi je ne jouais pas dedans). Un soir on était à Cologne ou à Munich, je ne m’en souviens plus. Au rappel, Jean-Louis demande « Mais où est Roger Carel ? Je veux que tout le monde soit là au rappel ! ». C’était la consigne, même pour les comédiens qui avaient des petits rôles et qui n’apparaissaient qu’au début de la pièce, il fallait être là à la fin pour saluer avec tout le monde. Jean-Louis s’énerve « Pourquoi le régisseur l’a laissé partir !», tout un pataquès. Ca se calme, on part dans la brasserie où Jean-Louis avait réservé une table pour les membres de la troupe qui en avaient envie, dont moi, on s’installe, un maître d’hôtel qui parle à peine français nous dit « On a de la chance, on a un de nos serveurs qui s’exprime un peu en français ». On voit arriver un serveur en veste blanche impeccable avec une grosse moustache, qui prend les commandes, nous parle en français avec accent, revient nous servir, etc. pendant un grand moment du repas. Un doute commence à m’effleurer, et à la fin du repas, on comprend que c'est Roger, et il enlève sa moustache. Il avait préparé ce canular avec beaucoup de soin, il était parti en vitesse à la brasserie avant la fin de la pièce pour soudoyer un des garçons pour qu’il lui passe sa tenue et qu’il prépare sa blague. Jean-Louis a beaucoup ri et lui a pardonné. C’était un immense moment, l’une des choses dont il était capable d’une façon invraisemblable. 

P. Clay, R. Carel, E. Dandry, D. Paturel
enregistrement du feuilleton radio
Les Cinq sous de Lavarède (1980)  

Roger faisait également des canulars téléphoniques tout le temps, il nous appelait avec un accent roumain ou américain : « J’ai besoin de vous pour un enregistrement demain matin dans tel studio ». On était habitué, alors on rappelait toujours le studio pour vérifier. 

Il était tellement merveilleux, on ne pouvait pas lui en vouloir, on était les premiers à rire de ses blagues magnifiques. Elles étaient pleines d’imagination et d’humour, c’est ça qui était extraordinaire.» 

Roger Carel jugé par le Tribunal des Flagrants Délires du 12 novembre 1980, 
pour ses accents douteux.
Avec Pierre Desproges (procureur), Claude Villers (juge), Luis Rego (avocat), 
Pierre Trabaud et Gilles Marchal (témoins), Georges Rabol (pianiste)

Passionné de dessin (il dessinait lui-même, et adorait rencontrer des dessinateurs (Michel Plessix, Nicolas Barral, Marc Bourgne, etc.) lorsqu'Albert Uderzo l'emmenait à des festivals de bande dessinée pour faire des lectures dessinées d'Astérix), d’histoire et de musique classique, Roger était également très intéressé par les gadgets et les nouvelles technologies. Quand il s’est mis à internet, je lui ai donné quelques cours (comme je l'ai fait pour d'autres amis artistes de sa génération), et j’ai créé avec son accord une fan-page Facebook « officielle » dans laquelle je lui avais proposé de partager ses archives photo et de les commenter. Il y recevait un très volumineux courrier de fans, que je lui transmettais par mail. Ces messages sont un témoignage de l’immense amour que lui porte le public. 
Avec Anthony Daniels (C3PO)
Les fans qu’il rencontrait à des conventions étaient frappés par sa modestie, sa patience et sa générosité (Roger ayant toujours refusé de faire payer ses photos dédicacées, contrairement aux artistes américains présents à ces mêmes conventions). 
Cette affection du public ne lui montait pas à la tête car il avait un regard très lucide et un peu fataliste sur la célébrité. Lui parlant d’un grand second rôle qui semblait avoir pris la grosse tête, Roger m’avait raconté qu’un jour, dans les années 60, prenant un café avec une immense star du théâtre et de la chanson de l’entre-deux guerres, une personne était venue lui (Roger) demander un autographe. Roger propose « Vous ne souhaitez pas en profiter pour demander également un autographe à Madame…. ? », mais la personne ne savait pas qui c’était. Roger constatait que les artistes étaient très rapidement oubliés et qu’il ne fallait donc jamais se prendre trop au sérieux.

Décembre 2010, à la suite de premiers problèmes de santé, Roger décide de lever le pied, et de refuser tout travail (sauf très rares exceptions), afin de ne pas faire de jaloux parmi ses amis directeurs artistiques ou les studios qui l’emploient. Il suggère aux sociétés de doublage de le remplacer dans ses rôles habituels par son ami Jean-Claude Donda (avec qui il avait enregistré bon nombre de dessins animés, comme La Bande à Picsou, Les Pierrafeu, etc. et qui avait déjà remplacé Roger sur des chansons de Winnie), et annonce officiellement sa retraite sur mon blog, à l’occasion de l’exposition qui lui est consacrée au Château de Villemomble. 
Jean-Claude prend la relève de Roger notamment sur les nouveaux Winnie l’Ourson (dès 2011), Harry Potter (Professeur Slughorn), Star Wars (C3PO), quelques projets Astérix et Il était une fois..., etc. Avant chaque nouveau projet, il appelle Roger pour le prévenir. Pour les Hercule Poirot inédits, plusieurs comédiens passent les essais et c’est finalement Philippe Ariotti qui est choisi. Le comédien rencontrera David Suchet à Londres et rapportera à Roger une jolie dédicace. 

Hommage à Roger Carel par Jean-Claude Donda (chant), Mathieu Serradell (piano et arrangements), Greg Philip (montage audio) et Rémi Carémel (présentation)
Soirée "Dans l'ombre des studios fête son non-anniversaire" (18 avril 2016)

Fin 2012, par fidélité pour son vieux copain Albert Uderzo et à la demande d’Alexandre Astier, Roger accepte de reprendre du service pour doubler une dernière fois Astérix, dans Astérix : Le Domaine des Dieux. Alexandre Astier organise une première rencontre entre Roger et Guillaume Briat (nouvelle voix d’Obélix) pour s’assurer que le duo est bien assorti. Les enregistrements ne commencent pas sous les meilleurs auspices : pour la première séance (le 29 janvier 2013), Roger a une bronchite, et le taxi qui devait le prendre arrive en retard. Lui qui n’était jamais arrivé en retard à un rendez-vous professionnel, arrive à 85 ans pour la première fois en retard en studio. 
L. Clichy, R. Carel et A. Astier
(Photo: R. Carémel)
Le 23 mai 2013, j’assiste à la dernière séance de voix de Roger pour le film, qui est aussi la dernière de sa carrière. Voici un extrait des notes que je prends sur place : « Roger nous raconte que sur l’insistance de Disney, il a enregistré récemment la voix de Kaa pour un bonus du Blu Ray du « Livre de la Jungle ». « Le Parisien voulait que je pose avec un boa, j’ai dit non ! (rires) ». La plupart des séquences d’ « Astérix : Le Domaine des Dieux » sont encore à l’état de storyboard, Laurent Morteau a enregistré au préalable une voix témoin d’Astérix. Alexandre Astier, Louis Clichy (co-réalisateur du film), un assistant, une directrice artistique, une chargée de production Hachette et un ingénieur du son supervisent la séance. Alexandre Astier veut amener Roger dans une direction différente de celle qu’il prend d’habitude pour le personnage, en gommant un peu les intonations « caréliennes » pour aller vers un ton plus « Kaamelott ». Roger se laisse faire, c’est intéressant, mais quand Roger enregistre une réplique plusieurs fois... ce n’est pas forcément la prise que je préfère (plus dans l'esprit des Astérix passés) qui est gardée par Alexandre Astier. » 

Séance de travail pour la page
Facebook "Roger Carel"
(décembre 2014)

Deux ou trois semaines après, courant juin 2013, la santé de Roger se dégrade brusquement. Fragilisé, souhaitant que ses fans et amis gardent de lui le meilleur souvenir, Roger refuse désormais tout travail, et également de paraître en public ou de répondre à des interviews téléphoniques. C’est important de le préciser, car je sais qu’en répondant, en son nom, par la négative à de très nombreuses sollicitations que je recevais sur sa page Facebook, nous avons certainement fait quelques déçus. 
Parmi les quelques requêtes exceptionnelles (au milieu d’un très volumineux courrier) que je lui transmets pendant cette période, celle d’une jeune femme m’écrivant que son meilleur ami, non-voyant, est fou de la voix de Roger et va bientôt fêter ses 30 ans. Le jour J, Roger l’appelle pour lui souhaiter son anniversaire. Je le mets aussi en contact avec Anne-Sophie Mercier, journaliste du Canard Enchaîné que j’apprécie beaucoup, et qui écrit une biographie de Michel Piccoli. Roger me fera par ailleurs la gentillesse de m’enregistrer en 2015 la voix-off de la bande-annonce de mon spectacle « Dans l’ombre des studios : Mélodie Cocktail » consacré aux grandes voix des doublages Disney.

Après sept années difficiles, au cours desquelles Liliane, sa formidable épouse, a été d’un soutien sans faille, Roger s’est éteint, à l’hôpital du Raincy-Montfermeil (et non à Aigre, comme cela a été annoncé par erreur dans les médias), vendredi 11 septembre 2020. Conformément à ses dernières volontés, ses obsèques ont eu lieu dans la plus stricte intimité familiale en région parisienne, et il repose désormais auprès de ses parents à Aigre-Villejésus, en Charente. 
Mi-octobre, Dubbing Brothers a renommé son studio 15 "Auditorium Roger Carel".
 
Nous croyions Roger éternel, et il va énormément nous manquer. Je pense très affectueusement à Liliane, ainsi qu’aux deux fils et aux petits-enfants de Roger.


L’hommage du réalisateur Philippe Sisbane, pour Dans l’ombre des studios

    « La vache, la vache, ça n’est jamais qu’un pis-à-lait ! » Cet audacieux calembour entendu dans la version française d’un épisode du Muppet Show m’avait tourné dans la tête depuis mes 14 ans. Seul Roger Carel pouvait faire passer des traductions aussi surréalistes ! Il avait également marqué mon enfance par son interprétation tout aussi inspirée du chat de Chester dans le deuxième doublage de la version disneyenne d’« Alice au pays des merveilles ». 
    C’est pourtant pour lui proposer un rôle tout à fait dramatique que je le contactai par téléphone, un matin de 1993 : j’avais écrit un court métrage avec Franck Dubosc, « Doudou Perdu », l’histoire d’un prêtre qui, en 1944, conduisait un groupe d’enfants juifs à travers le bocage normand, vers la Kommandantur. 
    Roger était ce jour-là en vacances, le courrier marchait mal, et j’avais été conduit à lui faxer le scénario à la Poste du village ! Il me rappela le soir même pour me donner son accord ferme et définitif. 
    Le tournage en Basse-Normandie s’avéra plus éprouvant que prévu : la pluie ne s’interrompait que quelques minutes par jour et je craignais que les quatre enfants ne se démotivent. J’avais tort : d’une part les gamins se révélaient d’un courage à toute épreuve, d’autre part Roger focalisait leur attention, entre les prises, avec toutes les voix des personnages de Walt Disney ou de George Lucas qu’il convoquait à leurs oreilles subjuguées. 
    Deux ans plus tard, Roger me laissa l’embarquer dans un autre court métrage où il incarnait Sigmund Freud et, quelque temps après, dans un moyen métrage (« Le Coma des Mortels »). La comédie affleurait cette fois dans la composition qu’il avait concoctée d’un Colonel trafiquant de plutonium, fasciné par les mille et un usages de la radioactivité. La dose (homéopathique) de surréalisme attachée à ce personnage séduisait Roger : elle lui permettait de retrouver cette familiarité qu’il pouvait entretenir avec certain décalage par rapport à ce qui aurait été une interprétation « normale » de son texte. 
    Nous nous connaissions désormais pour de bon et le tournage de ses scènes fut pour moi un vrai moment de bonheur : un de ces souvenirs d’harmonie qui perdurent, intacts, des années plus tard, et rappellent, dans les jours d’orage, que l’accord parfait avec un grand acteur reste, toujours, une option possible ! 

    Je n’imaginais pas que Roger Carel pût vieillir, et chaque personnage s’avérait un peu plus jeune que le précédent. À quelque temps de là, lorsque je lui proposai un rôle dans ce qui serait notre quatrième film ensemble, son enthousiasme initial ne me préparait guère à un refus. Et c’est par écrit qu’il me répondit pour, hélas, refuser ce personnage qui lui semblait cette fois trop éprouvant à incarner : « Je deviens paresseux ces temps-ci » m’expliquait-il pudiquement. 
    Il y a quelques années, Roger Carel s’était inquiété de voir les planches de mes story-boards se disperser ou s’abimer, et m’avait encouragé à les classer et les encoller sur du carton – et sa véhémence à m’en convaincre m’avait touché. J’avoue avoir laissé passer quelques temps avant de m’y atteler mais, ayant finalement suivi son conseil, je me faisais une joie de l’inviter à venir voir le résultat – et le cas que je faisais de ses affectueuses recommandations. C’est ce matin-là que j’ai appris que la maladie avait commencé de l’atteindre et que nous ne nous verrions plus à mon domicile. 

    Merci Roger, pour ta confiance indéfectible, pour ton élégante générosité, ton tact. Et pour ton attentive sollicitude : plusieurs fois tu m’avais aidé à surmonter le trac dans les couloirs des studios de télévision où nous étions interviewés. Tu me répétais dans ces moments-là – à moitié sérieux : « La vie est un combat ! ». Les vrais amis en atténuent l’âpreté.

Philippe Sisbane 


L’hommage du dessinateur Nicolas Barral, pour Dans l’ombre des studios :


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Discographie Les Double Six / The Double Six of Paris (1959-1966)

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Suite aux très nombreuses erreurs, imprécisions, etc. que l‘on trouve sur internet à propos des groupes vocaux français, j’ai le plaisir de vous proposer sur « Dans l’ombre des studios » des discographies détaillées de plusieurs de ces groupes.

Je les ai faites à partir d’une écoute attentive de disques et archives radiophoniques (ayant acquis depuis quelques années une connaissance de ces chanteurs de groupes vocaux qui me permet d'identifier leurs voix, même au sein d'un "son de groupe"), d’un visionnage des archives télévisées (permettant de dater avec plus de précision les sorties de disques mais aussi les changements de chanteurs), des discographies préétablies par les sites Encyclopédisque et Discogs, de mes entretiens et séances d’écoutes avec les chanteurs et leurs proches, et des entretiens réalisés avant moi par mes confrères Serge Elhaïk, Jean Letellier et Eric Fardet.

Bien que quasi-exhaustives, ces discographies évolueront au fil du temps, au gré de nouvelles « découvertes ».

Aujourd’hui : Les Double Six (ou The Double Six of Paris).



Discographie des Double Six établie par Rémi Carémel.
Remerciements à Claudine Meunier, Hélène Pedersen-Devos, Monique Aldebert, Anne Germain, Jean-Claude Briodin, Bob Smart, Isabelle Perrin, Serge Elhaïk (entretiens avec Christian Chevallier et Jacques Denjean), Eric Fardet (entretiens avec Ward Swingle, Mimi Perrin et Christiane Legrand), Jean Letellier et aux contributeurs des sites Encyclopédisque et Discogs.

Supervision : Mimi Perrin
Chefs d’orchestre : Christian Chevallier sur certains titres (source : S. Elhaïk)
Arrangeurs : Arrangements de big bands relevés par Quincy Jones, Mimi Perrin et Christian Chevallier (« Boplicity » et « Fascinating Rhythm », source : S. Elhaïk). Arrangements créés spécialement pour le groupe par Lalo Schifrin (album « Dizzy Gillespie »), Billy Byers & Melba Liston (album « Ray Charles ») et Jean-Pierre Landreau (titres "Blue Moon" et "My funny Valentine" chantés lors de concerts).
Pour les concerts, les membres du groupe faisaient leurs propres réductions (pas de re-recording, donc moins de voix).
Effectif : 6 (3F+3H ou 2F+4H) ou 7 (3F+4H) chanteurs + Rythmique ou orchestre.
Chanteurs solistes : tous les membres du groupe et quelques guests (Dizzy Gillespie)
Chanteurs :
Line-up n°1 (fin 1959) : Monique Aldebert, Mimi Perrin / Jean-Louis Conrozier, Louis Aldebert, Ward Swingle, Roger Guérin
Line-up n°2 (début 1960) : Christiane Legrand, Mimi Perrin / Claude Germain, Ward Swingle, Jacques Denjean, Jean-Claude Briodin
Line-up n°3 (fin 1960-c. août 1961) : Monique Aldebert, Mimi Perrin / Eddy Louiss, Claude Germain, Louis Aldebert, Jean-Claude Briodin
Line-up n°4 (fin 1961-1962): Claudine Meunier, Mimi Perrin / Eddy Louiss, Claude Germain, Ward Swingle, Jean-Claude Briodin
Line-up n°5 (1963) : Claudine Meunier, Christiane Legrand, Mimi Perrin / Bob Smart, Eddy Louiss, Ward Swingle, Jean-Claude Briodin
Line-up n°6 (1964-juin 1965) : Claudine Meunier, Monique Aldebert, Mimi Perrin / Bob Smart, Louis Aldebert, Jean-Claude Briodin
Line-up n°7 dit « Les Nouveaux Double Six » (automne 1965-1966) : Hélène Devos, Anne Vassiliu, Mimi Perrin / Bernard Lubat, Jef Gilson, Gaëtan Dupenher

Groupe créé par Mimi Perrin, constitué de choristes et musiciens (de jazz et studio) sachant chanter. La plupart d'entre eux ont précédemment fait partie des Blue Stars of France (1954-1959) et/ou des Angels (1956-1959) et/ou des Fontana (1956-1959).

Le groupe utilise le style vocalese, c’est-à-dire des transcriptions jazz pour voix (Cf. Vocal jazz groups, scat et vocalese, Eric Fardet), technique partagée avec le trio vocal américain Lambert, Hendricks & Ross. Les paroles sont écrites par Mimi Perrin.
(Exception : l’album The Double Six sing Ray Charles dont les titres existaient déjà pour la plupart sous la forme de chansons)

Le nom de « Double Six » signifie six chanteurs enregistrant en re-recording afin de reproduire les douze instruments (hors rythmique) d’un big-band.

A propos de re-recording, la prise de son (sur du deux, puis trois pistes) relevait à l'époque de l'exploit technique. Jean-Michel Pou-Dubois fut l'ingénieur du son principal du groupe. Yves Chamberland y a également contribué (en créant une console trois pistes), et Claude Battistini-Ermelin a participé au montage de plusieurs séances.

Le premier album est consacré aux compositions de Quincy Jones, qui vivait et travaillait à Paris à l’époque.

Claudine Meunier est créditée sous son nom de jeune fille (Claudine Barge), alors qu'elle était déjà mariée et qu'elle utilisait son nom d'épouse depuis quelques années. 
Monique Aldebert porte au début du groupe le nom de son précédent mari (Guérin).

Le groupe n’a pas vocation à accompagner des chanteurs de variétés, néanmoins pour des Olympia ils chantent le répertoire des Double Six en première partie, puis accompagnent ensuite la vedette (Richard Anthony, etc.) comme choristes.

Nomination aux Grammy Awards de 1964 pour l’album The Double Six sing Ray Charles (catégorie : best performance by a vocal group). Prix Revue Down Beat 1965 et 1966.

Les Double Six: Boplicity (line-up n°2, 1960)



Note importante pour toutes les discographies "Dans l'ombre des studios" de groupes vocaux: 
-Cette discographie mélange discographie traditionnelle et liste des émissions de télévision et de radio. Elle suit un ordre chronologique.
-Des événements importants pour le groupe sont mentionnés en gras et en italique.
-La discographie est chronologiquement découpée en plusieurs parties correspondant aux changements de chanteurs dans le groupe. Un "line-up" est une composition d'équipe: quand un membre du line-up n°2 quitte le groupe, le line-up n°3 commence à l'arrivée de son remplaçant.
-Je pourrais me contenter d'indiquer pour chaque morceau les solistes, mais comme certains (rares) morceaux sont chantés uniquement par une ou des solistes sans les autres membres du groupe, je précise "et groupe vocal" quand les autres membres du groupe sont présents (c'est à dire quasiment tout le temps). 
Le "groupe vocal" est en principe constitué, sauf mention contraire, de tous les membres du line-up en cours ("groupe vocal mixte"), ou de ses éléments féminins ou masculins.


Line-up n°1 (fin 1959) : Monique Aldebert, Mimi Perrin / Jean-Louis Conrozier, Louis Aldebert, Ward Swingle, Roger Guérin


33T LP « Les Double Six meet Quincy Jones » : 1ère séance (fin 1959)
-Evening in Paris / Il y a fort longtemps (Quincy Jones) : Mimi Perrin (soliste), Jean-Louis Conrozier (soliste, d’après solo de sax ténor de Zoot Sims), Monique Aldebert (soliste, d’après solo de trompette d’Art Farmer) et groupe vocal mixte
-Count’em / T’as foutu l’camp (Quincy Jones) : Monique Aldebert (soliste, d’après solo de trompette de Bengt-Arne Wallin) et groupe vocal mixte
-Walkin’ / Un tour au bois (Richard Carpenter) : Roger Guerin (soliste, d’après solo de contrebasse de Paul Chambers), Monique Aldebert (soliste, d’après solo de trompette d’Art Farmer), Louis Aldebert (soliste, d’après solo de sax ténor de Lucky Thompson), Ward Swingle (soliste, d’après solo de trombone de Urbie Green et Frank Reak), Jean-Louis Conrozier (soliste, d’après solo de trombone de Jimmy Cleveland), Mimi Perrin & Jean-Louis Conrozier (solistes, d’après solo des Trombone Fours), Mimi Perrin (soliste, basée sur le solo de sax alto de Phil Woods) et groupe vocal mixte
Art Simmons (p) / Pierre Michelot (b) / Kenny Clarke (dms)
« Evening in Paris » et « Count’em » resteront inédits jusqu’à la sortie du 33T.
« Walkin’ » restera inédit jusqu’à la sortie du CD.



Line-up n°2 (début 1960) : Christiane Legrand, Mimi Perrin / Claude Germain, Ward Swingle, Jacques Denjean, Jean-Claude Briodin


Jean-Louis Conrozier a quitté le groupe pour faire son service militaire.


33T LP « Les Double Six meet Quincy Jones » : 2ème séance (début 1960)
-Stockholm Sweetnin’ / Un coin merveilleux (Quincy Jones) : Christiane Legrand (soliste, d’après solo trompette d’Art Farmer), Mimi Perrin (soliste, d’après solo sax alto de Phil Woods) et groupe vocal mixte
-Boo’s Bloos / Au temps des indiens (Quincy Jones) : Mimi Perrin (soliste, d’après solo sax alto de Phil Woods, trombone Henry Coker, contrebasse Charlie Mingus), Christiane Legrand (soliste, d’après solo flûte de Herbie Mann et trompette solo d’Art Farmer), Jean-Louis Conrozier (soliste, d’après sax ténor solo de Lucky Thompson) et groupe vocal mixte
-Doodlin’ / Tout en dodelinant (Horace Silver) : Mimi Perrin (soliste, d’après solo trompette de Benny Bailey) et groupe vocal mixte
Art Simmons (p) / Michel Gaudry (b) / Christian Garros (dms)
Jean-Louis Conrozier avait quitté le groupe, mais d’après la pochette du CD, c’est lui qui faisait le solo dans « Boo’s Bloos ».
D'après Jean-Claude Briodin, les enregistrements ont eu lieu dans un studio boulevard Berthier (appartenant à un musicien qui était peut-être organiste).


Dans l’émission de radio « Vive le jazz » du 16 avril 1960 (enregistrée le 3 avril 1960), diffusion des enregistrements studio d’ « Un coin merveilleux » et « Dodelinant ». Le groupe n’a pas encore de nom, le journaliste interviewant Mimi Perrin propose aux auditeurs d’envoyer leurs suggestions.


33T LP « Les Double Six meet Quincy Jones » : 3ème séance (début 1960)
-For Lena and Lennie / En flânant dans Paris (Quincy Jones) : Mimi Perrin (soliste, d’après solo trompette de Jo Newman) et groupe vocal mixte
-Rat Race / La course au rat (Quincy Jones) : Mimi Perrin (soliste, d’après solo sax tenor de Billy Mitchell) et groupe vocal mixte
-Meet Benny Bailey / Au bout du fil (Quincy Jones) : Christiane Legrand (soliste, d’après solo flûte de Frank Wess), Mimi Perrin (soliste, d’après solo trombone de Henry Coker) et groupe vocal mixte
Art Simmons (p) / Michel Gaudry (b) / Daniel Humair (dms) / Elek Bacsik (g)
D'après Jean-Claude Briodin, les enregistrements ont eu lieu dans un studio boulevard Berthier (appartenant à un musicien qui était peut-être organiste).


De juillet à septembre 1960, diffusion radio des enregistrements studio « Lenna and Lennie », « Meet Benny Bailey », etc.


45T EP « The Double Six meet Quincy Jones » Columbia ‎– SEG 8088
Pays: Royaume-Uni
Sortie: 1960
A1 : Meet Benny Bailey (Au Bout Du Fil)
A2 : Rat Race (La Course Au Rat)
B : Doodelin' (Tout En Dodelinant)

33T LP « Les Double Six ‎ : Meet Quincy Jones » Columbia ‎– FPX 188
Sortie: 1960
A1 : For Lena (En Flânant Dans Paris)
A2 : Rat Race (La Course Au Rat)
A3 : Stockholm Sweetin' (Un Coin Merveilleux)
A4 : Boo's Bloos (Au Temps Des Indiens)
B1 : Doodlin' (Tout En Dodelinant)
B2 : Meet Benny Bailey (Au Bout Du Fil)
B3 : Evening In Paris (Il Y A Fort Longtemps)
B4 : Count'em (T'as F.... L'Camp)
Enregistré au Théâtre des Champs-Élysées
(Ce 33T regroupe les trois premières séances. Il manque uniquement le titre « Walkin’ ».)



Line-up n°3 (fin 1960-c. août 1961) : Monique Aldebert, Mimi Perrin / Eddy Louiss, Claude Germain, Louis Aldebert, Jean-Claude Briodin


33T LP « Les Double Six » : 1ère séance (fin 1960)
-Boplicity / La légende du troubadour (Cleo Henry) : Jean-Claude Briodin (soliste, d’après solo sax baryton de Gerry Mulligan) et Monique Aldebert (soliste, d’après solo trompette de Miles Davis) et groupe vocal mixte
-Fascinating rhythm / Le pas qui plaira (Gershwin) : Claude Germain (soliste, d’après trombone solo de Frank Rosolino), Eddy Louiss (soliste, d’après solo sax ténor de Bill Holman), Mimi Perrin & Louis Aldebert (solistes, d’après solo sax ténor de Bill Perkins) et groupe vocal mixte
René Urtreger (p) / Michel Gaudry (b) / Daniel Humair (dms)
Dans « Fascinating Rhythm », Monique Aldebert a des difficultés en studio sur certaines notes aigues. Mimi fait des essais avec son fils Gilles Perrin. C’est finalement Anne Germain, de passage au studio pour rejoindre son mari, qui enregistre les quelques notes problématiques. (Anecdote qui m'avait été racontée par Anne Germain, confirmée par Jean-Claude Briodin).
D'après Jean-Claude Briodin et Claudine Meunier, les enregistrements de ce disque ont eu lieu dans un studio boulevard Berthier (appartenant à un musicien qui était peut-être organiste) et dans la maison de Jean-Michel Pou-Dubois (studio d'enregistrement construit sur plusieurs étages, vers Place d'Italie).

TV « A recording date » du 17 décembre 1960
Chant en direct.
« Meet Benny Bailey », « Boplicity » et « Rat Race ».
Chanteurs: Monique Aldebert (soliste « Meet Benny Bailey », « Boplicity »), Mimi Perrin (soliste « Rat Race »), Eddy Louiss (soliste « Meet Benny Bailey »), Claude Germain, Louis Aldebert, Jean-Claude Briodin (soliste « Boplicity »).
Georges Arvanitas (p) / Michel Gaudry (b) / Daniel Humair (dms)

33T LP « Les Double Six » : 2ème séance (fin 1960)
Early Autumn / Finalement l’automne est arrivé (Ralph Burns & Woody Herman) : Monique Aldebert (soliste, d’après solo trompette de Woody Herman), Mimi Perrin (soliste, d’après solo sax ténor de Stan Getz) et groupe vocal mixte
Moanin’ / La complainte du bagnard (Bobby Timmons) : Monique Aldebert (soliste, d’après solo trompette de Clark Terry) et groupe vocal mixte
Georges Arvanitas (p) / Michel Gaudry (b) / Daniel Humair (dms)
Et Eddy Louiss au vibraphone sur « Early Autumn ».
D'après Jean-Claude Briodin et Claudine Meunier, les enregistrements de ce disque ont eu lieu dans un studio boulevard Berthier (appartenant à un musicien qui était peut-être organiste) et dans la maison de Jean-Michel Pou-Dubois (studio d'enregistrement construit sur plusieurs étages, vers Place d'Italie).

45T EP « Les Double Six » Columbia / Pathé-Marconi (ESDF 1350)
Sortie : printemps 1961
A1 : Boplicity
A2 : Early autumn
B1 : Fascinating rhythm
B2 : Moanin’


D'après Jean-Claude Briodin, Jean-Pierre Landreau (pianiste et arrangeur au Lido, où Jean-Claude était saxophoniste) a écrit deux arrangements chantés en concerts par le line-up n°3 (période fin 1960-août 1961), mais jamais enregistrés en studio: "My funny Valentine" et "Blue Moon". Ce dernier a notamment été chanté en rappel à l'Olympia, où Les Double Six ont coupé l'herbe sous le pied de l'orchestre (qui s'apprêtait à faire une blague, comme c'était la tradition pour les dernières) en chantant ce morceau a cappella.
"Blue Moon" a également été chanté, avec d'autres titres (dont un "Evening in Paris" avec un superbe duo Eddy Louiss-Monique Adebert) pour une émission de télévision canadienne (enregistrement dans un studio, chemin de la Côte-des-Neiges, à Montréal), prestation superbe malgré une légère fausseté sur un contre-fa de Monique. 
Jean-Claude avait récupéré les bandes de cette émission (un playback avait été enregistré spécialement) et les avait confiées à la famille Perrin. On espère qu'une édition CD verra le jour.  


TV « Discorama » du 12 mai 1961
Chant en playback.
« Moanin »
Chanteurs à l’image : Monique Aldebert (soliste son+image), Mimi Perrin, Eddy Louiss (à confirmer, car quasi caché), Claude Germain, Louis Aldebert, Jean-Claude Briodin.
La pochette du 45T ESDF 1350 est présentée.

TV « Chansons d’été et de printemps » du 21 juin 1961
Chant en playback
« Rat race »
Chanteurs à l’image : Monique Aldebert, Mimi Perrin (soliste son+image), Eddy Louiss, Claude Germain, Louis Aldebert, Jean-Claude Briodin.
Et un batteur (pas de plan sur le visage).

TV « Musique en 819 lignes » du 24 août 1961
Chant en playback.
« Fascinating Rhythm / Le pas qui plaira »
Chanteurs à l’image : Monique Aldebert (soliste son+image), Mimi Perrin (soliste son+image), Eddy Louiss (soliste son+image), Claude Germain, Louis Aldebert (soliste son+image), Jean-Claude Briodin.


Concerts à Montréal (Théâtre de la Comédie-Canadienne) les 28 et 31 août 1961.


Line-up n°4 (fin 1961-1962): Claudine Meunier, Mimi Perrin / Eddy Louiss, Claude Germain, Ward Swingle, Jean-Claude Briodin


33T LP « Les Double Six » : 3ème séance (fin 1961)
-Tickle Toe / Le racket et les balles (Lester Young) : Eddy Louiss (soliste, d’après solo sax ténor de Frank Foster), Claudine Meunier (soliste, d’après solo trompette de Joe Newman) et groupe vocal mixte
-Sweets / Les quatre de l’opéra (Bill Russo) : Jean-Claude Briodin (soliste, d’après solo sax baryton de Jimmy Giuffre), Claude Germain (soliste, d’après solo trombone de Bob Enevoldsen), Mimi Perrin (soliste, d’après solo sax alto de Bud Shank) et Eddy Louiss (soliste, d’après sax ténor de Bob Cooper)
-Naima (John Coltrane) : Mimi Perrin (soliste, d’après solo sax ténor de John Coltrane et piano solo de Winton Kelly)
-A night in Tunisia / Le tapis volant (Frank Paparelli & Dizzy Gillespie) : Claude Germain (soliste, d’après solo trombone de J.J. Johnson) et groupe vocal mixte
Georges Arvanitas (p) / Michel Gaudry (b) / Daniel Humair (dms)
Et Paul Piguilhem (g) sur « Tickle Toe » et Jean-Pierre Drouet (bongos) sur « A night in Tunisia »
D'après Jean-Claude Briodin et Claudine Meunier, les enregistrements de ce disque ont eu lieu dans un studio boulevard Berthier (appartenant à un musicien qui était peut-être organiste) et dans la maison de Jean-Michel Pou-Dubois (studio d'enregistrement construit sur plusieurs étages, vers Place d'Italie).

TV canadienne
« Quest » (CBC Television) du 31 décembre 1961
Avec le Wray Downes Trio. Contenu de l'émission inconnu.

33T LP « Les Double Six » : 4ème séance (début 1962)
-Westwood Walk / Histoire de Baryton (Gerry Mulligan) : Claudine Meunier (soliste, d’après trompette solo de Chet Baker), Jean-Claude Briodin (soliste, d’après solo sax baryton de Gerry Mulligan) et groupe vocal mixte
-A ballad / Une ballade : Ward Swingle (soliste, d’après solo sax baryton de Gerry Mulligan) et groupe vocal mixte
-Scrapple from the apple / A bâtons rompus (Charlie Parker) : Mimi Perrin (soliste, d’après solo sax alto de Charlie Parker) et Claudine Meunier (soliste, d’après solo trompette de Miles Davis)
Pierre Michelot (b) / Christian Garros (dms)
Et Georges Arvanitas (p) sur « Scapple from Apples »
D'après Jean-Claude Briodin et Claudine Meunier, les enregistrements de ce disque ont eu lieu dans un studio boulevard Berthier (appartenant à un musicien qui était peut-être organiste) et dans la maison de Jean-Michel Pou-Dubois (studio d'enregistrement construit sur plusieurs étages, vers Place d'Italie).

33T "Les Double Six"‎Columbia ‎– SGXF 108
Sortie: 1962
A1 : Tickle-Toe (Le Racket Et Les Balles)
A2 : Early Autumn (Finalement L'automne Est Arrivé)
A3 : Sweets (Les Quatre De L'opéra)
A4 : Naima
A5 : Westwood Walk (Histoire De Baryton)
B1 : A Night In Tunisia (Le Tapis Volant)
B2 : A Ballad (Une Ballade)
B3 : Scrapple From The Apple (À Bâtons Rompus)
B4 : Boplicity (La Légende Du Troubadour)
B5 : Moanin' (La Complainte Du Bagnard)
B6 : Fascinating Rhythm (Le Pas Qui Plaira)
(Ce 33T regroupe les 4 séances précédemment citées)

TV « Discorama » du 20 mai 1962
Chant en playback.
« Moanin » (extrait) et « Tickle Toe »
Chanteurs à l’image : Claudine Meunier (soliste son + image « Tickle Toe »), Mimi Perrin, Eddy Louiss (soliste son + image « Tickle Toe »), Claude Germain, Ward Swingle, Jean-Claude Briodin
(« L’année dernière vous aviez un 45T et là un 33T ». Présentation du 33T SGXF 108)


Line-up n°5 (1963) : Claudine Meunier, Christiane Legrand, Mimi Perrin / Bob Smart, Eddy Louiss, Ward Swingle, Jean-Claude Briodin


Christiane Legrand réintègre le groupe pour ce disque, mais en tant que 2ème soprano. C'est la voix de Claudine Meunier, 1ère soprano, qu'on perçoit le plus notamment dans les ensembles de ce disque (la situation est assez rare, car Christiane Legrand avait l'habitude d'avoir le "lead"). 


33T LP « Dizzy Gillespie et Les Double Six » Philips ‎– 652.038 PL
Sortie: 1963
A1 : Ow (L'Epée de Rhiannon) (Gillespie) 2:45 : groupe vocal mixte
A2 : The Champ (Robie Le Robot) (Dizzy Gillespie) 3:35 : Dizzy Gillespie (soliste) et groupe vocal mixte
A3 : Emanon (Pourquoi T'as Pas D'nom) (Dizzy Gillespie, Milt Shaw) 3:40 : Mimi Perrin (soliste) et groupe vocal mixte
A4 : Anthropology (Le Bonnet De Dizzy) (Charles Parker, Dizzy Gillespie) 2:41 : duo Mimi Perrin et Claudine Meunier
A5 : Tin Tin Deo (Rites Du Vaudou) (Chano Pozo Gonzales, Walter "Gil" Fuller) : 4:09 : groupe vocal mixte
A6 : One Bass Hit (Pierre Dans L'espace) (Dizzy Gillespie, Raymond Brown) 3:23 : groupe vocal mixte
B1 : Two Bass Hit (Tout A Coup T'as Peur) (Dizzy Gillespie, John Lewis) 3:29 : groupe vocal mixte
B2 : Groovin' High (La Vallée Des Dieux) (Dizzy Gillespie) 2:23 : Mimi Perrin (soliste) et groupe vocal mixte
B3 : Oo-Shoo-Be-Doo-Be (Billy Graham, Joe Carroll) 3:01 : Dizzy Gillespie (soliste) et groupe vocal mixte
B4 : Hot House (Le Manoir Du Loup Garou) (Ted Dameron) 2:55 : Mimi Perrin (soliste) et groupe vocal mixte
B5 : Con Alma (Le Temple Des Cariatides) (Dizzy Gillespie) 3:32 : groupe vocal mixte
B6 : Blue N' Boogie (Le Monde Vert) (Dizzy Gillespie) 3:21 : groupe vocal mixte
Arrangements : Lalo Schifrin
Trompette : Dizzy Gillespie
Saxophone ténor : James Moody (B3, B5)
Piano : Bud Powell (A1 à B2, B4, B6), Kenny Barron (B3, B5)
Contrebasse : Chris White (B3, B5), Pierre Michelot (A1 à B2, B4, B6)
Batterie : Kenny Clark (A1 à B2, B4, B6), Rudy Collins (B3, B5)
Son : Jean-Michel Pou-Dubois
Enregistré à New York, Chicago & Paris en 1963. 
D'après Claudine et Jean-Claude, leurs séances de voix et de rythmique (avec Clarke/Michelot/Powell) ont eu lieu à Paris (studio Charcot), et Dizzy Gillespie a enregistré de son côté aux Etats-Unis.


Line-up n°6 (1964-été 1965) : Claudine Meunier, Monique Aldebert, Mimi Perrin / Bob Smart, Louis Aldebert, Jean-Claude Briodin


Parmi les dates de concert mémorables effectuées à cette période, Bob Smart se souvient d'un concert dans une boîte au Canada où Duke Ellington jouait juste avant le groupe, et d'un concert avec Woody Herman et son orchestre à New York.


Radio « Concert de soutien à Bud Powell » (enregistrée le 13 mars 1964)
Chant en direct.
« Moanin » « Sherry » et « Tickle Toe »
Eddy Louiss (p) / Luigi Trussardi (b) / René Nand (dms)
« Sherry » est chantée « en avant-première ».


33T LP « The Double Six of Paris sing Ray Charles » Philips ‎– 652 054 BL, Philips ‎– BL.7638, Philips ‎– B 652.054 L
Sortie: 1964
A1 : One Mint Julep (R. Toombs) 2:55 : groupe vocal mixte
A2 : Yes, Indeed (S. Oliver) 2:21 : groupe vocal mixte
A3 : Georgia On My Mind (H. Carmichael, S. Gorrell) 2:20 : groupe vocal mixte
A4 : Lonely Avenue (D. Pomus) 2:54 : groupe vocal mixte
A5 : Sherry (B.R. Crawford Jr.) 2:50 : groupe vocal mixte
A6 : Let The Good Times Roll (F. Moore, S. Theard) 2:39 : groupe vocal mixte
B1 : Hallelujah, I Love Her So (R. Charles) 2:34 : Louis Aldebert (soliste) et groupe vocal mixte
B2 : Hit The Road, Jack (P. Mayfield) 2:16 : groupe vocal mixte
B3 : Ruby (H. Roemheld, M. Parish) 2:52 : groupe vocal mixte
B4 : From The Heart (R. Charles) 3:05 : groupe vocal mixte
B5 : Stompin' Room Only (H. Marks) 3:13 : groupe vocal mixte
Accompagnement : The Jerome Richardson Quartet
Arrangements : Billy Byers & Melba Liston
Studio : d'après Claudine, New York (orchestre pour tous les titres + voix de deux titres) et studio Charcot à Paris (voix de neuf titres).
Bob Smart se souvient quant à lui que les voix des 11 titres ont été enregistrées à Charcot.
Nomination aux Grammy Awards 1964 (best performance by a vocal group).

TV « Festival de Jazz à Juan les pins » du 24 juillet 1964
Chant en direct.
« Moanin » (diff le 28/07/64), « Dodelinant » (diff le 6/09/64), « Rat Race » (diff le 6/09/64) et « Tickle Toe » (diff le 5/12/64)
Chanteurs à l’image : Monique Aldebert (soliste « Moanin »), Claudine Meunier (soliste « Tickle Toe »), Mimi Perrin (soliste « Dodelinant » et « Rat Race »), Bob Smart, Louis Aldebert (soliste « Tickle Toe »), Jean-Claude Briodin
Georges Arvanitas (p) / Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dms)
« Tickle Toe » sera également diffusé à la radio le 24/07/64.

TV « Ni figue ni raisin » du 11 janvier 1965
Chant en playback.
« Meet Benny Bailey »
Chanteurs à l’image : Monique Aldebert (soliste image (son : Christiane Legrand)), Claudine Meunier, Mimi Perrin (soliste image (son : Christiane Legrand)), Bob Smart, Louis Aldebert, Jean-Claude Briodin

TV « Journal de Paris » du 11 février 1965
Chant en direct.
Répétition dans un appartement de « Westwood Walk/Histoire de baryton »
Chanteurs : Monique Aldebert, Claudine Meunier (soliste), Mimi Perrin, Bob Smart, Louis Aldebert, Jean-Claude Briodin (soliste).
René Urtreger (p) / Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dms)

Radio « Jazz sur scène » du 17 février 1965 : Concert à la Maison de la Radio (enregistré le 13 février 1965)
Chant en direct.
« Moanin », « Early Autumn », « Blues in hoss flat » (inédit en disque), « Hot House », « Ow », « A ballad », « Rat race », « Westwood Walk ».
Chanteurs : Monique Aldebert (présentation « A Ballad », soliste « Moanin », « Early Autumn », « Ow »), Claudine Meunier (présentation « Early Autumn », soliste « Blues in hoss flat », « Westwood Walk »), Mimi Perrin (présentation « Ow », soliste « Early Autumn », « Hot House », « Rat Race »), Bob Smart (présentation « Blues in hoss flat », soliste « Moanin », « A Ballad »), Louis Aldebert (soliste « Blues in hoss flat », « Hot House »), Jean-Claude Briodin (présentation « Hot House », soliste « Westwood Walk »).
René Urtreger (p) / Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dms)
- « Westwood Walk » n’est pas diffusé dans l’émission retransmettant le concert, mais passe dans « Un dimanche pour tous »
-Fou rire de Claudine, Monique et Mimi pendant que Jean-Claude présente « Hot House »



Le 15 février 1965, Mimi Perrin, Louis et Monique Aldebert sont interviewés à la radio à propos du décès de Nat King Cole.


Radio « Concert de Jef Gilson et des Double Six » du 8 mars 1966 (date d’enregistrement inconnue (a priori printemps 1965))
Chant en direct.
« Sherry », « Groovin’ high », « Emanon », « Blues in hoss flat » (inédit en disque), « A Ballad », « Hot House », « Rat Race ».
Chanteurs : Monique Aldebert (soliste « A Ballad »), Claudine Meunier (soliste « Groovin’ high », « Blues in hoss flat »), Mimi Perrin (soliste « Groovin’ high », « Emanon », « Hot House », « Rat Race »), Bob Smart (soliste « Groovin’ high », « A Ballad »), Louis Aldebert (soliste « Blues in hoss flat », « Hot House »), Jean-Claude Briodin.
René Urtreger (p) / Pierre Michelot (b) / Jean-Louis Viale (dms)


En raison des problèmes de santé de Mimi Perrin, les Double Six donnent relativement peu de concerts (par rapport au temps important imparti aux répétitions), ce qui entraîne depuis quelques mois une frustration de la plupart des membres du groupe.
Alors qu'ils ont une proposition d'engagement dans une boîte en Espagne pour l'été 1965, que Mimi préfère décliner pour privilégier des vacances, les chanteurs décident de quitter le groupe.


Line-up n°7 dit « Les Nouveaux Double Six » (automne 1965-1966) : Hélène Devos, Anne Vassiliu, Mimi Perrin / Bernard Lubat, Jef Gilson, Gaëtan Dupenher


Quelques mois après la dissolution de l’ancien groupe, Mimi Perrin remonte un nouveau groupe avec, à part elle, une équipe de chanteurs complètement renouvelée.

De nouveaux enregistrements (tels que « Blues in hoss flat » chanté en concert par le line-up n°6 mais jamais enregistré en studio) sont faits, mais ils ne seront jamais commercialisés.

Pour ce qui est du répertoire habituel du groupe, les remplacements se font ainsi :
Claudine Meunier ==> Hélène Devos
Monique Aldebert ==> Anne Vassiliu
Bob Smart ==> Bernard Lubat
Louis Aldebert ==> Jef Gilson
Jean-Claude Briodin ==> Gaëtan Dupenher

Anecdote : lors de l’émission de radio « Jazz vivant » du 6 novembre 1965, Jef Gilson crée avec son orchestre sa « Suite pour les Double Six » (apparemment composée pour une musique de film), en quatre mouvements : « Blues pour Mimi », « Valse pour Hélène », « Le temps qui passe » et « Volubilis ». (Bernard Lubat est au vibraphone, et Gaëtan Dupenher à la batterie).



TV allemande (au Studio Rolf Liebermann, NDR Hamburg) du 26 novembre 1965
Chant en playback ou direct.
« Four Brothers » et « Moanin ».
Chanteurs : Hélène Devos, Anne Vassiliu (soliste « Four Brothers » et « Moanin »), Mimi Perrin (soliste « Four Brothers »), Bernard Lubat (soliste « Four Brothers » et « Moanin »), Jef Gilson (soliste « Four Brothers »), Gaëtan Dupenher (soliste « Four Brothers »)
Musiciens peu visibles mais a priori René Urtreger (p), Jimmy Woode (b) et Jean-Louis Viale (dms).

Séances d'enregistrement pour un 33T
"Blues in hoss' flat" et plusieurs autres titres (liste inconnue).
Disque jamais publié.
Son: Jean-Michel Pou-Dubois.

TV « Deux voix par tête » du 25 mars 1966
Répétition et enregistrement de « Blues in hoss' flat » et chant live de « Four Brothers»
Chanteurs : Hélène Devos, Anne Vassiliu (soliste « Blues in hoss flat » et « Four Brothers »), Mimi Perrin (soliste « Four Brothers »), Bernard Lubat (soliste « Four Brothers »), Jef Gilson (soliste « Blues in hoss flat » et « Four Brothers »), Gaëtan Dupenher (soliste « Four Brothers »)
Musiciens peu visibles.

TV « La vie quotidienne » du 18 juin 1966
Chant en playback (mais titre « Four Brothers » inédit en disque, et « Ow » inédit avec ce line-up)
« Ow (L'Epée de Rhiannon) » et « Four Brothers »
Chanteurs : Hélène Devos (soliste « Ow »), Anne Vassiliu (soliste « Four Brothers »), Mimi Perrin (soliste « Four Brothers »), Bernard Lubat (soliste « Four Brothers »), Jef Gilson (soliste « Four Brothers »), Gaëtan Dupenher (soliste « Four Brothers »).
Et un pianiste (non-identifié) à l’image.


Dissolution du nouveau groupe courant 1966.


Pour écouter "Les Double Six":


Les 33T "Meet Quincy Jones" et "Les Double Six" sont sortis dans un même CD en 1999. L'album physique peut être acheté, ou téléchargé ou écouté sur toutes les plateformes de téléchargement légal et de streaming comme Qobuz, Deezer, etc.:

Les 33T "Dizzy Gillespie and Les Double Six" et "Sing Ray Charles" sont sortis en CD à l'étranger mais ne sont pas disponibles sur les plateformes.


"Les Double Six" sur Dans l'ombre des studios :


Interview de Claudine Meunier:

Interview de Jean-Claude Briodin ("Entretien avec un Troubadour"): 

Interview de Bob Smart ("Un Américain à Paris"):

Hommage à Louis Aldebert:

Interview radiophonique de Claudine Meunier, Jean-Claude Briodin et moi-même ("Etonnez-moi Benoît" par Benoît Duteurtre, France Musique, enregistrement le 6/03/2020):


Autres lectures conseillées:


Vocal jazz groups, scat & vocalese (Eric Fardet, éditions Connaissances et Savoir, 2018)

Les arrangeurs de la chanson française (Serge Elhaïk, éditions Textuel, 2018)



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Discographie Les Blue Stars / The Blue Stars of France (1954-1959)

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Suite aux très nombreuses erreurs, imprécisions, etc. que l‘on trouve sur internet à propos des groupes vocaux français, j’ai le plaisir de vous proposer sur « Dans l’ombre des studios » des discographies détaillées de plusieurs de ces groupes.

Je les ai faites à partir d’une écoute attentive de disques et archives radiophoniques (ayant acquis depuis quelques années une connaissance de ces chanteurs de groupes vocaux qui me permet d'identifier leurs voix, même au sein d'un "son de groupe"), d’un visionnage des archives télévisées (permettant de dater avec plus de précision les sorties de disques mais aussi les changements de chanteurs), des discographies préétablies par les sites Encyclopédisque et Discogs, de mes entretiens et séances d’écoutes avec les chanteurs et leurs proches, et des entretiens réalisés avant moi par mes confrères Serge Elhaïk, Jean Letellier et Eric Fardet.

Bien que quasi-exhaustives, ces discographies évolueront au fil du temps, au gré de nouvelles « découvertes ».

Aujourd’hui : Les Blue Stars (The Blue Stars of France).


Discographie des Blue Stars établie par Rémi Carémel.
Remerciements à Claudine Meunier, Franca Chevallier, Serge Elhaïk (entretiens avec Christian Chevallier et Jacques Denjean), Eric Fardet (entretiens avec Ward Swingle, Mimi Perrin et Christiane Legrand), Jean Letellier et aux contributeurs des sites Encyclopédisque et Discogs.

Supervision : Blossom Dearie puis Jean Mercadier
Style : chansons françaises ou américaines (chantées en anglais ou en français) interprétées avec une orchestration et des harmonies vocales jazz, à des degrés divers. (L’album Pardon my english, avec des arrangements jazz très modernes, préfigure Les Double Six. Tandis que quelques autres morceaux (« En 1920 », « La danse du baiser », « Mambo Italiano », etc.) n'ont rien à voir avec le jazz).
Chefs d’orchestre : Blossom Dearie, Jacques Brienne, Jean Mercadier, Eddie Barclay, Raymond Lefèvre, Quincy Jones (en première partie de Frank Sinatra au Bal de la Croix-Rouge à Monte-Carlo)
Chefs d’orchestre ayant dirigé le groupe pour l’accompagnement d’autres chanteurs : Michel Legrand, Pierre Spiers, Raymond Lefèvre, Didier Boland, Jean Mercadier, Jimmy Walter, Hubert Rostaing, Jerry Mengo, Raymond Le Pers, Jacques David, Philippe-Gérard, Wal-Berg, Mario Bua, Jany Guiraud, etc.
Arrangeurs : Blossom Dearie, Michel Legrand, Christian Chevallier, Jean Mercadier, Jo Boyer
Effectif : 8 (4F+4H) ou 6 (3F+3H) chanteurs + Orchestre. 
Chanteurs solistes : Christiane Legrand, Nadine Young, Jean Mercadier, Claudine Meunier
Chanteurs : 
Line-up n°1 (novembre 1954- c. mai 1956) : Christiane Legrand, Janine de Waleyne, Blossom Dearie, Nadine Young / Sadi (en alternance avec Ward Swingle), Christian Chevallier, Jean Mercadier, Roger Guérin
Line-up n°2 (c. mai 1956- courant 1956) : Claudine Meunier, Stevie Wise, Nadine Young / Christian Chevallier, Jean Mercadier, Roger Guérin
Line-up n°3 (courant 1956-mi-décembre 1956) : Claudine Meunier, Stevie Wise, Nadine Young / Henri Tallourd, Jean Mercadier, Jean Liesse
Line-up n°4 (mi-décembre 1956-1957) : Claudine Meunier, Mimi Perrin, Nadine Young / Henri Tallourd, Jean Mercadier, Jean Liesse
Line-up n°5 (1958) : Claudine Meunier, Mimi Perrin, Rita Castel / frère de Jean Liesse, Jean Mercadier, Jean Liesse
Il y a certainement eu d’autres changements dans le groupe mais le manque d’archives et de témoins de cette époque ne permet pas pour le moment d’être plus précis.

Groupe créé par la chanteuse et pianiste américaine Blossom Dearie (en novembre 1954, quand elle vivait à Paris) avec le soutien de Nicole et Eddie Barclay.

Le groupe est constitué de musiciens de jazz sachant chanter et de chanteuses d’orchestre. Ces chanteurs se retrouvent pour la première fois au sein d’un groupe.

Les Blue Stars sont considérés comme le premier groupe vocal français avec des orchestrations jazz. Ils révolutionnent le son de la chanson française de l’époque et le monde des studios. 
En effet, les jeunes arrangeurs Michel Legrand et Christian Chevallier (respectivement co-arrangeur et membre du groupe) seront influencés par ce son, impulsé par Blossom Dearie et ses influences américaines, pour créer leurs propres arrangements, que ce soit pour l’accompagnement de chanteurs de variétés ou pour leurs propres groupes (les Angels (Chevallier) et les Fontana (Legrand)). 
La plupart des autres arrangeurs suivront la mode, et les chanteurs des Blue Stars/Angels/Fontana, qui jusqu’à présent n’étaient pas choristes pour des chanteurs de variété (à part peut-être Janine de Waleyne) balaieront toute la précédente génération de choristes (issus du lyrique) et s’imposeront comme choristes pour la plupart des séances d’enregistrement parisiennes (chansons, musiques de film, etc.) à partir de 1956.
En 1959, plusieurs d’entre eux se retrouveront pour créer les Double Six.

A part sur les premiers disques (premier line-up), les membres du groupe ne sont mentionnés nulle part. C’est grâce à Claudine Meunier et à l'un de mes lecteurs que j’ai retrouvé les noms de Stevie Wise et de Jean Liesse. Quant au frère de Jean Liesse, également membre du groupe, nous n’avons pour l’instant pas retrouvé son prénom. Nadine Young n’a actuellement pas répondu à mes sollicitations.

Le nom de Blossom Dearie et la photo du premier line-up figurent à tort sur certains disques (notamment les EP « Alors raconte » et « Jumping at the woodside ») alors qu’il semble que plusieurs de ses membres avaient déjà quitté le groupe : on peut facilement distinguer la voix de Christiane Legrand (soprano lead du 1er line-up) de celle de Claudine Meunier (soprano lead des line-up suivants).
D’une manière générale, dans les nombreuses compilations que l’on trouve sur les plateformes, beaucoup de titres des Blue Stars sont attribués à Blossom Dearie alors qu’elle avait quitté le groupe.

D'après Claudine Meunier, plusieurs séances d'enregistrement ont eu lieu au Studio Magellan.

Le pianiste, arrangeur et chanteur Jacques Denjean a fait des remplacements occasionnels dans le groupe, notamment au Club Saint-Germain (souvenir de Claudine Meunier). D’après Serge Elhaïk (Les arrangeurs de la chanson française), Jacques Denjean se souvenait avoir chanté sur scène « Quand je monte chez toi », donc certainement avec le line-up n°4 ou 5.

Lorsqu’il se produisait au Club Saint-Germain (où Moustache, Martial Solal et beaucoup de grands musiciens l’accompagnaient), le groupe était présenté et chorégraphié par l’acteur écossais Monte Landis. Il annonçait au public que celui-ci avait la chance de les applaudir « avant leur départ en Amérique », mais alors que les Blue Stars étaient affichés au Blue Note de New York (d’après ce que leur racontait Michel Legrand), le groupe est resté au Club Saint-Germain et n’est jamais parti aux Etats-Unis (problème de contrat ou malentendu sur les dates). 

Les Blue Stars servaient aussi de groupe d’accompagnement pour des chanteurs, et le nom du groupe figurait sur les disques. 
Ces disques comme accompagnateurs sont également listés ici, dans une deuxième partie. 

Les Blue Stars : Summertime / C'est l'été (1958, line-up n°5)
Six chanteurs, un seul micro.


Note importante pour toutes les discographies "Dans l'ombre des studios" de groupes vocaux: 
-Cette discographie mélange discographie traditionnelle et liste des émissions de télévision et de radio. Elle suit un ordre chronologique.
-Des événements importants pour le groupe sont mentionnés en gras et en italique.
-La discographie est chronologiquement découpée en plusieurs parties correspondant aux changements de chanteurs dans le groupe. Un "line-up" est une composition d'équipe: quand un membre du line-up n°2 quitte le groupe, le line-up n°3 commence à l'arrivée de son remplaçant.
-Je pourrais me contenter d'indiquer pour chaque morceau les solistes, mais comme certains (rares) morceaux sont chantés uniquement par une ou des solistes sans les autres membres du groupe, je précise "et groupe vocal" quand les autres membres du groupe sont présents (c'est à dire quasiment tout le temps). 
Le "groupe vocal" est en principe constitué, sauf mention contraire, de tous les membres du line-up en cours ("groupe vocal mixte"), ou de ses éléments féminins ou masculins.


RÉPERTOIRE DU GROUPE


Line-up n°1 (novembre 1954- c. mai 1956) : Christiane Legrand, Janine de Waleyne, Blossom Dearie, Nadine Young / Sadi (en alternance avec Ward Swingle), Christian Chevallier, Jean Mercadier, Roger Guérin


Bien qu’elle ait visiblement participé comme chanteuse aux séances du line-up n°1, la voix si particulière de Blossom Dearie n’est pas reconnaissable au milieu du groupe. La voix qu’on entend la plus nettement est celle de Christiane Legrand, soprano lead.


45T EP « N°1 : Légende du pays aux oiseaux » Barclay (70 004)
Sortie : 1955 (enregistré en novembre 1954)
A1 : Légende du pays aux oiseaux (Lola) (Lullaby of birdland) (J. Constantin - George Shearing) : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte dont un homme à l’accent américain
A2 : Lettre à Virginie (Constantin) : groupe vocal mixte dont Christiane Legrand
B1 : Toute ma joie (That’s my girl !) (Ray Ellington - R. Lucchesi) : groupe vocal mixte dont Christiane Legrand
B2 : Embrasse-moi bien (P. Durand - H. Contet) (arrgt Blossom Dearie) : groupe vocal mixte dont Christiane Legrand
Direction : Blossom Dearie / Arrangements : Michel Legrand (A1 et B1) et Blossom Dearie (A2 et B2) / Au piano: Bob Dorough.
Photo au recto : Dearie, De Waleyne, Young, Legrand, Mercadier, Chevallier, Sadi, Guérin.
Sur « La Légende du Pays aux oiseaux » il y a un homme avec un accent américain, il se peut qu’il s’agisse du pianiste Bob Dorough ou de Ward Swingle, qui se souvenait avoir remplacé Sadi dans le groupe (a priori pas pour des enregistrements, mais…). 
La version Blue Stars de "Lullaby of Birdland" fait partie des meilleures ventes aux Etats-Unis pendant cinq mois et entre dans le top 20 en février 1956.

45T single n°1 « Embrasse-moi bien / Toute ma joie » Barclay (60 004)
45T single n°2 « Lettre à Virginie / Légende du pays aux oiseaux » Barclay (60 006)
45T single « Lullaby of Birdland / That’s my girl » Mercury  70742X45 (pays : US)

45T single n°3 « Mister l’amour / Tout bas, tout bas » Barclay (60 009)
A : Mister l’amour : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
B : Tout bas, tout bas : Jean Mercadier??? (soliste) et groupe vocal mixte dont Christiane Legrand
Direction : Blossom Dearie

45T single n°4 « Les lavandières du Portugal / Mambo Italiano » Barclay (60 010)
A : Les lavandières du Portugal : cf. EP n°2
B : Mambo Italiano : groupe vocal mixte dont Christiane Legrand
Direction : Blossom Dearie

45T single n°5 « Gina / Plus je t’embrasse» Barclay (60 017)
A : Gina : Ward Swingle??? Bob Dorough ??? (soliste avec accent américain) et groupe vocal mixte dont Christiane Legrand
B : Plus je t’embrasse: cf. EP n°2
Direction : Blossom Dearie

45T single n°6 « La danse du baiser / En 1920 » Barclay (60 018)
Sortie : 1955 
A : La danse du baiser (Bernard Michel - Eddie Barclay - Michel Legrand) : groupe vocal mixte dont Christiane Legrand
B : En 1920 (Tagada-tagada) (Bernard Michel - Eddie Barclay - Philippe Gérard) : Christiane Legrand (soliste), Jean Mercadier ??? (soliste) et groupe vocal mixte 
Direction : Blossom Dearie

45T single n°7 « Déjà / Avec ces yeux-Là » Barclay ‎(60 026)
A: Déjà: cf. EP n°2
B: Avec ces yeux-là: morceau introuvable

45T EP « N°2 : Les Lavandières du Portugal » Barclay (70 017)
Sortie : 1955
A1 : Les Lavandières du Portugal : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
A2 : Déjà : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
B1 : Plus je t’embrasse : Nadine Young (soliste) et groupe vocal mixte
B2 : Amour, castagnettes et tango : groupe vocal mixte dont Christiane Legrand
Le titre "Déjà" est trouvable sur les plateformes sous son nom anglais, "All at once", avec une erreur de crédit (Blossom Dearie à la place des Blue Stars).
Photo au recto (identique à celle de l’EP n°1): Dearie, De Waleyne, Young, Legrand, Mercadier, Chevallier, Sadi, Guérin.

45T EP « B.O. Graine de violence » Barclay (70 015)
Sortie : 1956 
A1 : Graine de violence (du film) "Rock Around The Clock" - par Peter ALLEN (M.C. Freedman - Jimmy De Knight)
A2 : La danse du baiser - par Les BLUE STARS (B. Michel - E. Barclay - M. Legrand): cf. single n°6
B1 : Amour, castagnettes et tango "Hernando’s Hideaway" - par Peter ALLEN (Richard Adler- Jerry Ross)
B2 : Avec ces yeux-là - par Les BLUE STARS (Charles Aznavour - E. Barclay - Legrand) : cf. single n°7

Radio « Jeux d’orchestre » du 18 mars 1956 (enregistrée le 15/03/56)
Version du 45T ou enregistrement spécial pour l’émission ? 
« Avec ces yeux-là » : groupe vocal mixte dont Christiane Legrand

45T single « Mambo Italiano / Tout bas» Mercury ‎(70808X45) (US, 1956)

33T LP «  Octuor » Barclay (80 004)
Sortie : certainement 1955 (80 002 et 80 003 sortis en 1955)
A1 : Légende du Pays Aux Oiseaux
A2 : Embrasse-moi Bien
A3 : Lettre à Virginie
A4 : Toute ma Joie
B1 : Les lavandières du Portugal
B2 : Tout bas
B3 : La danse du baiser
B4 : Mambo Italiano
Compilation avec  les quatre titres de l’EP n°1, un titre du single n°3 (Tout bas), 2 titres du single n°4 (Lavandières / Mambo Italiano) et un titre du single n°6 (La danse du baiser)
(et pressage espagnol 45T Columbia (BCGE 28 044) avec Embrasse moi bien/Virginie/Tout bas/Lavandières)


Line-up n°2 (c. mai 1956- courant 1956) : Claudine Meunier, Stevie Wise, Nadine Young / Christian Chevallier, Jean Mercadier, Roger Guérin


La photo de ce line-up figure sur la pochette du 45T anglais Felsted ESD 3033 (sorti en octobre 1956), disque qui a visiblement bel et bien été enregistré par ce line-up. Elle figure aussi sur le 33T américain Pardon my english (sorti apparemment aux Etats-Unis en 1958 chez Mercury et en France en 1959 chez Barclay), mais pour ce disque il demeure un doute sur le line-up qui a effectué l'enregistrement. Il s'agirait vraisemblablement du line-up n°5 (1958).

Blossom Dearie quitte les Blue Stars pour rentrer aux Etats-Unis, mais garde contact avec le groupe (Jean Mercadier compose "Tout doucement" pour les Blue Stars, que Blossom Dearie enregistre ensuite en solo) et continue d'écrire des arrangements.
Le couple Jean Mercadier - Nadine Young dirige désormais le groupe.

Repérée par Jean Mercadier au Chalet du Lac (Vincennes) dont elle est la chanteuse de l'orchestre de jazz, Claudine Meunier remplace Christiane Legrand en 1ère soprano. Savoir différencier leurs timbres de voix permet de distinguer la transition entre le line-up n°1 et le 2.


Radio « Jazz aux Champs-Elysées : Emission spéciale Palais de Chaillot» du 22 mai 1956
Chant en direct « Cherokee » et « Avec ces yeux-là »: groupe vocal mixte dont Claudine Meunier (soliste)
Piano : Raymond Fol / Batterie : Mac Kac / Contrebasse : Pierre Michelot

45T EP « N°3 : Alors raconte » Barclay (70 026)
Sortie : 1956 
A1 : Alors…raconte ! (Gilbert Bécaud - J. Broussolle): Bob Martin (soliste crédité) et groupe vocal mixte
A2 : Aime-moi (M. Vidalin - J. Datin) : Nadine Young ? (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B1 : J’apprendrai (B. Michel - Gene de Paul) : Nadine Young (soliste créditée) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B2 : Cha-cha-cha de Bahia (E. Marnay - Enrique Jorrin) : groupe vocal mixte
Arrangements: Blossom Dearie (A2) et Christian Chevallier (B2) / Orchestre: Eddie Barclay (A1) et Jean Mercadier (B1).
La photo recto est la même que celle des EP 1 & 2 (Dearie, De Waleyne, Young, Legrand, Mercadier, Chevallier, Sadi, Guérin), mais il s’agit à l’oreille du line-up n°2.
Remarque : la voix de Nadine Young est très proche de celle que prend Janine de Waleyne dans le medium/grave.

45T « N°4 : Jumping at the woodside » (70 027)
Sortie : 1er semestre 1956
A1 : Jumpin at the woodside (Count Basie) : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
A2 : C‘est la vie (Wolfson - White) : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B1 : Broadway at Basin street (Al Frisch - Sid Wayne) : Claudine Meunier (vocalise solo) et groupe vocal mixte
B2 : Grapevine (Abner Silver / Roy Alfred) : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
Direction d‘orchestre : Blossom Dearie
(Et 45T anglais Felsted ESD 3033 sorti en octobre 56, avec « Cherokee » à la place de « C’est la vie », photo recto : même séance photo que « Pardon my english »)
La photo recto est la même que celle des EP 1 & 2 (Dearie, De Waleyne, Young, Legrand, Mercadier, Chevallier, Sadi, Guérin), mais il s’agit à l’oreille du line-up n°2

33T « The Blue Stars » Felsted ‎– SDL 86046
Pays : Royaume-Uni
A1 : Broadway At Basin Street
A2 : C'est La Vie
A3 : Jumpin' At The Woodside
A4 : Grapevine
A5 : All At Once
B1 : Lullaby Of Birdland
B2 : Cherokee : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B3 : Speak Low
B4 : Gina
B5 : The Portuguese Washerwomen
Cette compilation anglaise comprend un titre du 45T n°1 (Lullaby of Birdland), deux titres du 45T n°2 (All at once (Déjà), Les Lavandières du Portugal), les 4 titres du 45T n°4, 2 titres de singles (Gina, Tout bas), et un inédit en France (Cherokee).

45T single «  The Kissing Dance / Broadway at Basin Street » Mercury ‎(70877X45)
Pays: US / Sortie: 08 mai 1956
45T single « Jumpin' At The Woodside / Amour, castagnettes et tango» Mercury ‎(70924x45)
Pays: US / Sortie: 16 juillet 1956


En quittant les Blue Stars, Christian Chevallier crée son propre groupe vocal, Les Angels, avec notamment deux anciennes Blue Stars, Christiane Legrand et Janine de Waleyne. Ces dernières intègrent également à la même période Les Fontana, créés par Michel Legrand (frère de Christiane).


Line-up n°3 (courant 1956-mi-décembre 1956): Claudine Meunier, Stevie Wise, Nadine Young / Henri Tallourd, Jean Mercadier, Jean Liesse


Chanteur et trombone dans l'orchestre de Jacques Hélian, Henri Tallourd remplace Christian Chevallier. 

Roger Guérin est remplacé par un autre trompettiste, Jean Liesse.


Emission TV (belge ?) en 1956
Chant en direct ou playback spécialement enregistré pour l’émission.
« La Légende du pays aux oiseaux »
Claudine Meunier (soliste au son et à l'image), Nadine Young, Stevie Wise, Henri Tallourd, Jean Mercadier, Jean Liesse + Rythmique

Emission TV « Trente-six chansons » du 16 décembre 1956
Chant en direct.
« Avec ces yeux-là » 
Claudine Meunier, Nadine Young, Stevie Wise, Henri Tallourd, Jean Mercadier, Jean Liesse + Orchestre


Des enregistrements studio ont certainement été faits avec ce line-up mais il est difficile de délimiter les line-ups n°2 et 3 (il y a au moins quatre line-up qui se suivent pendant l’année 1956). 

La chanteuse de jazz canadienne Stevie Wise (de son vrai prénom Stephanie) quitte le groupe. En juillet 1958, elle arrête le métier après s'être remariée avec un membre de la haute-noblesse britannique, William Francis Hare, Comte de Listowel.


Line-up n°4 (mi-décembre 1956-1957): Claudine Meunier, Mimi Perrin, Nadine Young / Henri Tallourd, Jean Mercadier, Jean Liesse


Chanteuse et pianiste de jazz, Mimi Perrin remplace Stevie Wise.


Emission TV « Sept villes, une chanson » du 21 décembre 1956
Chant en playback.
« Il est là »
Claudine Meunier, Nadine Young, Mimi Perrin, Henri Tallourd, Jean Mercadier, Jean Liesse 

45T EP «N°5 : Tout doucement » Barclay (70 087)
Sortie : 1957 
A1 : Tout doucement (René Clausier - Jean Mercadier) : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
A2 : Fado (M. Vendôme - H. Decker) : Nadine Young ? (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B1 : On s’en va sous la pluie (D. Lapeyrère - J.P. Michel) : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B2 : Les âmes fières (du film "The Proud One") (Lionel Newman - J. Plante) : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
Chef d’orchestre: Jacques Brienne
Photo recto : Meunier, Young, Perrin, Tallourd, Liesse, Mercadier

45T single n°8 « L’homme à la moto / La corrida » Barclay ‎(60 056)
1957
A : L’homme à la moto :  Claudine Meunier (solistes) et groupe vocal mixte
B : La corrida : Claudine Meunier (soliste) et groupe vocal mixte
Chef d’orchestre : Eddie Barclay
Arrangements: Jo Boyer.
La moto entendue dans « L’homme à la moto » est la Vespa du mari de Claudine (André Meunier). 
Après la séance, Eddie Barclay a invité tout le groupe dans son resto préféré, rue Marboeuf, où chacun a été servi d’une large portion de caviar.

45T single n°9 « Place Blanche / Quand je monte chez toi » Barclay (60 083)
1957
A : Place Blanche : cf. EP n°6
B : Quand je monte chez toi : cf. EP n°6

45T single n°10 « En écoutant mon cœur chanter / C’mot là » Barclay ‎(60 087)
1957
A : En écoutant mon cœur chanter : cf. EP n°6
B : C’mot là : cf. EP n°6

45T EP « N°6 : Place Blanche » Barclay (70 100)
Sortie : 1957 
A1 : Place Blanche (Boris Vian - Henri Salvador) : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
A2 : Quand je monte chez toi (Jean Broussolle - Henri Salvador) : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B1 : C’mot là (H. Roberts - Jean Constantin) : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B2 : En écoutant mon cœur chanter (Jamblan - Herpin) : Jean Mercadier ? et Claudine Meunier (solistes) et groupe vocal mixte 
Chef d’orchestre : Raymond Lefèvre / Arrangements : Jean Mercadier
Photo recto : Meunier, Young, Perrin, Tallourd, Liesse, Mercadier

33T LP « The Blue Stars » Barclay ‎– 80076
Sortie: 1957
A1 : Quand Je Monte Chez Toi
A2 : Place Blanche
A3 : C'mot-la (Small Talk)
A4 : En Ecoutant Mon Coeur Chanter (All Of A Sudden)
B1 : On S'en Va Sous La Pluie
B2 : Les Ames Fieres (Du Film 'Le Sherif')
B3 : Fado
B4 : Tout Doucement
Ce 33T reprend intégralement les 45T « Tout doucement » (70087) et « Place Blanche » (70100)
Photo recto : Meunier, Young, Perrin, Liesse, frère de Liesse, Mercadier


Line-up n°5 (1958): Claudine Meunier, Mimi Perrin, Rita Castel / frère de Jean Liesse, Jean Mercadier, Jean Liesse


Nadine Young (de son vrai nom Jongen), enceinte, est remplacée par Rita Castel (de son vrai nom Castellano, pianiste et chanteuse). Il se peut qu'elle soit ponctuellement revenue dans le groupe au cours de l'année.


Emission TV « Trente-six chansons » du 9 février 1958
« Summertime / C’est l’été » (Gershwin / adapt. René Rouzaud) (jamais enregistré en disque)
Chant en direct.
Claudine Meunier (soliste), Rita Castel, Mimi Perrin, frère de Jean Liesse, Jean Mercadier (soliste), Jean Liesse + Orchestre

33T LP « Pardon My English » Mercury ‎MG 20329 (US, 1958) et Mercury 7182 (France, 1959)
Sortie: 1958 
A1 : I'll Remember April (Raye, DePaul, Johnston) 2:18 : Nadine Young (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
A2 : A Smooth One (Goodman, Royal) 2:18 : Jean Mercadier ?? (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
A3 : (All Of A Sudden) My Heart Sings (Rome, Herpin, Jamblan) 2:30: Jean Mercadier ?? et Claudine Meunier (solistes) et groupe vocal mixte 
A4 : Small Talk (Morgan, Roberts) 2:33 : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
A5 : I'm Lost Without You Tonight (Daniels, Greene) 2:49  : Claudine Meunier (soliste) et groupe vocal mixte
A6 : Move (Best, Walsh) 1:53 : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B1 : Did You Close Your Eyes (Merrill) 2:25 : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B2 : Bernie's Tune (Miller) 2:25 : groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B3 : Don't Be That Way (B. Goodman, Sampson, Parish) 2:37: groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B4 : Please Be Kind (Kahn, Chaplin)3:33 : Jean Mercadier ?? (soliste) et groupe vocal mixte 
B5 : Stardust (Carmichael, Parish) 2:43: Jean Mercadier ?? (soliste) et groupe vocal mixte 
B6 : Promises And Lies (Stock, Powell) 3:10: Jean Mercadier ?? (soliste) et groupe vocal mixte 
Remarques : 
-« My heart sings » et « Small Talk » ont en parallèle été chantés en français dans l’EP n°6.
-Indication au verso : enregistrement en rerecording « quatre chanteurs deviennent huit chanteurs », or les Blue Stars étaient 6 ou 8 mais pas 4.
-Il est difficile de dater l’enregistrement, le disque est sorti en 1958 aux Etats-Unis (et en 1959 en France) mais la pochette représente au recto le line-up n°2 de 1956 (Nadine, Claudine, Stevie, Christian, Jean et Roger) et d’après un CD, il a été enregistré en 57 (line-up n°4)
-Au verso du 33T français, pub pour l’EP n°6 et le 33T 80076


En juin 1958, concert des Blue Stars avec Frank Sinatra au bal de la Croix-Rouge de Monte-Carlo. L’orchestre devait être dirigé par Eddie Barclay, mais à la demande de Frank Sinatra c’est Quincy Jones (qui travaillait à l'époque à Paris pour Eddie Barclay) qui assure la direction.

Suite à quelques tensions dans le groupe, les Blue Stars sont dissous, vraisemblablement en décembre 1958 ou début 1959.

Mimi Perrin, Claudine Meunier et Rita Castel se retrouvent dans la plupart des groupes vocaux créés à cette époque, et Mimi crée Les Double Six.



ACCOMPAGNEMENT DE CHANTEURS


Line-up n°1 (novembre 1954- c. mai 1956) : Christiane Legrand, Janine de Waleyne, Blossom Dearie, Nadine Young / Sadi (en alternance avec Ward Swingle), Christian Chevallier, Jean Mercadier, Roger Guérin

Radio « Jeux d’orchestre » du 29 janvier 1956 (enregistrée le 23)
Enregistrement du générique: groupe vocal mixte dont Christiane Legrand
Chef d'orchestre: Michel Legrand

45T EP Dario Moreno ‎& Les Blue Stars « N°5 : Le grand tour de l'amour » Philips ‎(432.057 NE)
Sortie: 1956
A1 : Le Grand Tour De L'amour (Alteman, F. Bonifay, Reid) : Dario Moreno (soliste) et groupe vocal mixte
A2 : Corps A Corps (M. Veldi, P. Liberal) : Dario Moreno (soliste) et groupe vocal mixte
B1 : L’étranger Au Paradis (Stranger In Paradise) (F. Blanche, G. Forrest, R. Wright) : Dario Moreno (soliste), Christiane Legrand (vocalise solo) et groupe vocal mixte
B2 : La Fête Brésilienne du film « Samba Fantastique » (E. Marnay, J. Manzon, J. Toledo, L. Autuori): Dario Moreno (soliste) et groupe vocal mixte
Chef d'orchestre: Michel Legrand
(45T single 372.312 « Le grand tour de l’amour / Corps à corps » et 372.313 « L’étranger au paradis / La fête brésilienne »)

45T EP Jacqueline François & Les Blue Stars « N°5 : Je t’aime encore plus » Philips ‎(432.082 NE)
Sortie: 1956
A1 : Je t’aime encore plus (A. Mickey) : Jacqueline François (soliste) et peut-être un groupe vocal d’hommes à un moment
A2 : Le Ciel (Varel & Bailly) : Jacqueline François (soliste) et groupe vocal mixte dont Christiane Legrand
B1 : La Jeunesse (H. Giraud, J. Drejac) : Jacqueline François (soliste) et re-recording
B2 : Accusée, levez-vous (Ch. Aznavour, P. Dorsay) : Pas de choeurs
Chef d'orchestre: Michel Legrand

45T EP Francis Lemarque & Les Blue Stars «N°3 : Paris se regarde » Fontana (460.506 ME)
Sortie: Juin 1956
A1 : Paris se segarde : Francis Lemarque (soliste) et groupe vocal mixte
A2 : Le Chemineau : Pas de choeurs
B1 : Seul un homme peut faire ça : Francis Lemarque (soliste) et groupe vocal mixte dont Christiane Legrand
B2 : Le Petit Môme : Francis Lemarque (soliste) et groupe vocal mixte
Chef d'orchestre: Michel Legrand

Emission TV « La joie de vivre » du 3 avril 1956
Chant en direct.
« Samba fantastique » en accompagnement de Jacqueline François.
A priori 3 femmes (Christiane Legrand, Nadine Young, Janine de Waleyne) et 2 ou 3 hommes (dont Christian Chevallier)


Line-up n°2 (c. mai 1956- courant 1956) : Claudine Meunier, Stevie Wise, Nadine Young / Christian Chevallier, Jean Mercadier, Roger Guérin


45T single Tino Rossi & Les Blue Stars « Amoureux / Gervaise » Columbia SCVF 1043
Sortie du film : septembre 1956
A : Amoureux (R. Desbois, Tito Fuggi) : Tino Rossi (soliste) et groupe vocal mixte
B : Gervaise (R. Queneau, G. Auric) : Pas de choeurs
Chef d’orchestre : Pierre Spiers


Line-up n°3 (courant 1956-mi-décembre 1956): Claudine Meunier, Stevie Wise, Nadine Young / Henri Tallourd, Jean Mercadier, Jean Liesse
&
Line-up n°4 (mi-décembre 1956-1957): Claudine Meunier, Mimi Perrin, Nadine Young / Henri Tallourd, Jean Mercadier, Jean Liesse


45T EP Eddie Constantine & Les Blue Stars « N°13 : Cigarettes, whisky et p’tites pépées » Barclay (70 072)
Sortie : mai 1957 
A1 : Cigarettes, whisky et p’tites pépées (du film) "Cigarettes, Whisky And Wild, Wild Women" (J. Soumet - F. Llenas - Tim Spencer) : Eddie Constantine (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier et Mimi Perrin
A2 : Mon bon vieux phono (F. Bonifay - J. Bourdeaux - J. Claudric) : Pas de choeurs
B1 : Laisse tomber (B. Michel - E. Barclay - R. Le Sénéchal) : Eddie Constantine (soliste) et groupe vocal mixte
B2 : Le grand bluff (du film) (Moustache - M. Legrand) : Eddie Constantine (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
Chef d’orchestre: Raymond Lefèvre 

45T EP Renée Lebas & Les Blue Stars « S’aimer d’amour » Barclay (70 075)
Sortie : 1957 
A1 : S’aimer d’amour (E. Marnay - E. Stern) : Renée Lebas (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
A2 : Les fleurs et l’amour (F. Lemarque - D. Modugno) : Renée Lebas (soliste) et groupe vocal mixte dont certainement Mimi Perrin
B1 : Giovinella (E. Marnay - Leo Poll) : Renée Lebas (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B2 : Les lilas blancs (E. Marnay - F. Doelle) : Renée Lebas (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
Chef d’orchestre : Wal-Berg 
(et single 60078  « Giovinella / Les fleurs et l’amour » 1957)

45T single Eddie Constantine & Les Blue Stars « Quand les hommes vivront d’amour / Hop digui-di » Barclay 60 067
1957
A : Quand les hommes vivront d’amour : Eddie Constantine (soliste) et groupe vocal mixte
B : Hop digui-di : Eddie Constantine (soliste) et groupe vocal mixte
Chef d'orchestre: Raymond Lefèvre

45T EP Eddie Constantine & Les Blue Stars « Ronde, ronde » Barclay (70 095)
Sortie : 1957
A1 : Ronde ronde : Eddie Constantine (soliste) et groupe vocal mixte
A2 : Pour garder le tempo : Pas de choeurs
B1 : Mon amour : Pas de choeurs
B2 : Le tendre piège: Eddie Constantine (soliste) et groupe vocal mixte
Chef d’orchestre : Raymond Lefèvre 

45T EP Manou Roblin & Les Blue Stars « N°2 : Chants de Noël » Barclay (70 106)
Sortie : 1957 
A1 : La valse de Noël (Richard Roblin) : Manou Roblin (soliste) et groupe vocal mixte 
A2 : Quel beau Noël (Richard Roblin) : Manou Roblin (soliste) et groupe vocal mixte
B1 : C’est Noël, joie du ciel (Richard Roblin) : Manou Roblin (soliste) et groupe vocal mixte
B2 : Pour mon Noël (Georges Liferman) : Manou Roblin (soliste) et groupe vocal mixte
Chef d’orchestre: Didier Boland 

45T EP Jacqueline Néro & Les Blue Stars « N°4 : Le jour où la pluie viendra » Barclay ‎(70 128)
Sortie: 1957
A1 : Le jour où la pluie viendra : Jacqueline Nero (soliste) et groupe vocal d’hommes
A2 : J'en appelle: Jacqueline Nero (soliste) et groupe vocal d’hommes
B1 : A fleur de peau: Jacqueline Nero (soliste) et groupe vocal d’hommes
B2 : Les mains des gens: Jacqueline Nero (soliste) et groupe vocal d’hommes
Chef d’orchestre: Jean Mercadier

45T EP Jimmy Walter et son Orchestre & Les Blue Stars « Cha Cha Cha de Paris » Barclay (72 038)
1957
A1 : La Mère Michel : groupe vocal mixte
A2 : Fascination: groupe vocal mixte
B1 : A la Martinique: groupe vocal mixte dont Mimi Perrin
B2 : La Java: Pas de choeurs
Et pressage anglais Felsted ESD 3039 en novembre 56.

45T EP Betty Reilly & Les Blue Stars ‎ « Rain, Rain, Rain » Vega ‎– V 45 P 1572
Sortie: 1957
A1 : Rain, Rain, Rain (J. Mc. Conologue) : Betty Reilly (soliste) et groupe vocal mixte
A2 : Tierra va tembla (M. Merceron) : Betty Reilly (soliste) et groupe vocal mixte
B1 : Je vous aime (Henri Salvador) : Pas de choeurs
B2 : Et je t'Aime comme ça (C. Aznavour, J. Davis) : Pas de choeurs
Chef d’orchestre : Jacques David

45T EP Eddy Marnay & Les Blue Stars « Giovinella » Vega V 45 P 1811
1957
A1 : Giovinella : Eddy Marnay (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
A2 : Capitaine d’Aquitaine : Eddy Marnay (soliste) et groupe vocal mixte
B1 : La fontaine endormie : Pas de choeurs
B2 : Les deux tourterelles : Pas de choeurs
Chef d'orchestre: Wal-Berg (A1, A2, B1) et Raymond Lefèvre (B1)

45T EP André Dassary & Les Blue Stars « Bambino » Véga (V 45 P 1814)
Sortie : 1957 
A1 : Bambino (G.Fanciulli - Jacques Larue) : André Dassary et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
A2 : Pour ton retour (G.Hourdeaux -Fernand Bonifay - Washington - St lewis) : Pas de choeurs
B1 : Sa jeunesse (Charles Aznavour) : Pas de choeurs
B2 : Des pays merveilleux (Cl.Valéry - Raymond Asso) : Pas de choeurs
Chef d’orchestre : Hubert Rostaing

45T EP Bachir Touré ‎& Les Blue Stars « Day o ! » Vega ‎– V 45 P 1852, Vega ‎– 45 BVG 1721
Sortie: 1957
A1 : Day O !! (E.Darling - B.Carey - A.Arkin) : Bachir Touré (soliste) et groupe vocal mixte
A2 : Oh Choucoun (A.Arkin - E.Darling - J.Airel) : Bachir Touré (soliste) et groupe vocal mixte
B1 : Tam Tam Télé (G.de Crance - Richemont) : Pas de choeurs
B2 : Le Puparu (Le Bonhomme aux Marionnettes) (D.Modungo - J.Larue) : Bachir Touré (soliste) et groupe vocal mixte
Chef d’orchestre : Jerry Mengo 

45T EP Michelle Verneuil ‎& Les Blue Stars « Marianne » Vega ‎– V 45 P 1863
Sortie: 1957
A1 : Marianne (Dehr, Gilkyson, Jacques Larue, Miller) : Michelle Verneuil (soliste) et groupe vocal mixte dont Mimi Perrin et Claudine Meunier
A2 : Buenas Noches Mi Amor (Hubert Giraud, Marc Fontenoy) : Pas de choeurs
B1 : Day O ! (A. Arkin, B. Carey, E. Darling) : Michelle Verneuil (soliste) et groupe vocal mixte dont Mimi Perrin et Claudine Meunier
B2 : Demain "Un Filo Di Speranza" (André Salvet, Hubert Ithier, Saverio Seracini) : Pas de choeurs
Chef d’orchestre : Jerry Mengo 

45T EP Georges Ulmer et Élise Vallée ‎ & Les Blue Stars « Quelle Soirée ! » Vega ‎– V 45 P 1867
Sortie: 1957
A1 : Sois Pas Cruelle (Don't Be Cruel) : Georges Ulmer (soliste) et groupe vocal d’hommes
A2 : Méfie-Toi Des Filles : Georges Ulmer (soliste) et Moustache (soliste) et peut-être d’autres hommes
B1 : Quelle Soirée ! : Georges Ulmer (soliste), Elise Vallée (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B2 : Per-Sonne : Pas de choeurs
Chef d'orchestre: Raymond Le Pers (A1), Moustache (A2), Hubert Rostaing (B1, B2)

45T EP Loris Velli & Les Blue Stars « Soudain une vallée » Ducretet-Thomson 460 V 359
Sortie: 1958
A1 : Soudain une vallée : Loris Velli (soliste) et groupe vocal mixte dont certainement Christiane Legrand (!)
A2 : Escale: Loris Velli (soliste) et groupe vocal mixte
B1 : Les sept merveilles du monde : Loris Velli (soliste), Claudine Meunier ou Janine de Waleyne ?? (soprano soliste) et groupe vocal mixte
B2 : Au coin du feu: Loris Velli (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier et peut-être Christiane Legrand
Chef d’orchestre : Jerry Mengo

45T EP Lys Assia & Les Blue Stars « Histoire d’un amour » Ducretet Thomson ‎– 460 V 370
Sortie: 1957
A1 : Histoire d'un amour : Lys Assia (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
A2 : L'Enfant que j'Étais: Lys Assia (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B1 : Buenas Noches Mi Amor: Lys Assia (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B2 : Scusami: Lys Assia (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
Chef d’orchestre : Jerry Mengo


Line-up n°5 (1958): Claudine Meunier, Mimi Perrin, Rita Castel / frère de Jean Liesse, Jean Mercadier, Jean Liesse


45T EP Jeff Lawrence & Les Blue Stars « Un Petit Enfant » Vega ‎– V 45 P 1885
Sortie: 1958
A1 : Un petit enfant : Jeff Lawrence (soliste) et groupe vocal mixte dont Mimi Perrin
A2 : C'est toi, toujours toi: Jeff Lawrence (soliste) et groupe vocal de femmes
B1 : Malheur aux Don Juan: Jeff Lawrence (soliste) et groupe vocal de femmes
B2 : Je vous retrouveral : Pas de choeurs
Track A1: Grand Prix du Disque de Bonheur 1958
Chef d’orchestre : Raymond Le Pers

45T EP Jeff Lawrence & Les Blue Stars « Le tendre piège » Vega V 45 P 1886
Sortie: 1958
A1 : Le tendre piège : Pas de choeurs
A2 : Si j’t’avais pas : Pas de choeurs
B1 : Amour, jeune amour : Jeff Lawrence (soliste) et groupe vocal mixte
B2 : La chanson de Lima : Pas de choeurs
Chef d'orchestre: Raymond Le Pers (A1, B1) et Philippe-Gérard (A2, B2)

45T EP Torre Bruno & Les Blue Stars « Mille fois merci » Ducretet-Thomson 460 V 385
Sortie: 1958
A1 : Mille fois merci : Torre Bruno (soliste) et groupe vocal mixte
A2 : Parigi Roma : Torre Bruno (soliste) et groupe vocal mixte
B1 : Gwendolina : Torre Bruno (soliste) et groupe vocal mixte
B2 : Refrain tyrolien: Torre Bruno (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
Chef d’orchestre : Jerry Mengo

45T EP Claude Piron & Les Blue Stars « Viens » Ducretet-Thomson (460 V 429)
Sortie : septembre 1958 
A1 : Viens ("When") (P. Evans - Reardon / A. Salvet) : Claude Piron (soliste) et groupe vocal mixte
A2 : Le docteur Miracle ("Witch Doctor") (Ross Bagdassarain / H. Ithier) : Claude Piron (soliste) et voix trafiquée
B1 : Hé ! Youla (A. North - G. Aber) : Claude Piron (soliste) et groupe vocal d’hommes ou mixte
B2 : D’où reviens-tu, Billie Boy ? (R. Scott / Boris Vian) : Claude Piron (soliste) et groupe vocal mixte
Chef d’orchestre : Jany Guiraud 

45T EP Jacqueline Néro & Les Blue Stars « N°5 : Ouragan » Barclay ‎(70 167)
Sortie: 1958
A1 : Ouragan : Pas de choeurs
A2 : Un Amour Dans La Ville : Jacqueline Nero (soliste) et groupe vocal mixte
B1 : Le Mur (G. Bécaud, M. Vidalin) : Jacqueline Nero (soliste) et groupe vocal mixte
B2 : Je ne sais pas pourquoi (Jacques Brel) : Jacqueline Nero (soliste) et groupe vocal mixte
Chef d’orchestre : Mario Bua

45T EP Bob Martin & Les Blue Stars « Noël » Barclay (70 195)
Sortie : décembre 1958 
A1 : Jour de l’an : Bob Martin (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
A2 : Belle nuit, sainte nuit : Bob Martin (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B1 : Il est né le divin enfant : Bob Martin (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
B2 : Minuit, chrétiens: Bob Martin (soliste) et groupe vocal mixte dont Claudine Meunier
Chef d’orchestre : Gérard Levecque
Photo de couverture : Liesse (ou Jacques Denjean ?) et frère, Mercadier, Claudine, Mimi, Rita Castel

Pour écouter "Les Blue Stars":

Mon "top 5" personnel, dans différents styles:
L'homme à la moto: https://www.youtube.com/watch?v=qBnutF4ZItE

La plupart des titres peuvent être téléchargés ou écoutés sur toutes les plateformes de téléchargement légal et de streaming comme Qobuz, Deezer, etc.:

Les titres "All at once (Déjà)" et "Cherokee" peuvent être écoutés sur cet album mais ne sont provisoirement plus disponibles en téléchargement: https://www.deezer.com/fr/album/7356593

La version studio de "Avec ces yeux-là" n'a jamais été numérisée.

"Les Blue Stars" sur Dans l'ombre des studios :

Interview de Claudine Meunier:
http://danslombredesstudios.blogspot.com/2014/04/joyeux-anniversaire-claudine-meunier.html

Interview radiophonique de Claudine Meunier, Jean-Claude Briodin et moi-même ("Etonnez-moi Benoît" par Benoît Duteurtre, France Musique, enregistrement le 6/03/2020):
https://www.francemusique.fr/emissions/etonnez-moi-benoit/groupes-vocaux-francais-d-hier-et-d-aujourd-hui-avec-remi-caremel-claudine-meunier-jean-claude-briodin-81374

Autres lectures conseillées:

Vocal jazz groups, scat & vocalese
 (Eric Fardet, éditions Connaissances et Savoir, 2018)

Les arrangeurs de la chanson française
 (Serge Elhaïk, éditions Textuel, 2018)


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Hommage à Sylvie Feit (1949-2021)

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Nous avons appris avec une très grande tristesse la disparition de la comédienne Sylvie Feit, mercredi 3 mars 2021 à Cannes. Très active au théâtre et passionnée par son art, Sylvie était également l’une des plus belles voix du doublage français, et une militante très impliquée pour la cause des artistes interprètes.
Un après-midi de juillet 2017, mon ami Gilles Hané et moi-même l’avions retrouvée pour un café-entretien, qui a duré près de trois heures. Par manque de temps, je n’avais pas encore retranscrit cette interview et ne pensais jamais que Sylvie, avec qui j’ai eu depuis le bonheur de partager plusieurs sorties spectacles et autres bons moments, nous quitterait si tôt.

(Remerciements à Béatrice Delfe, Bernard et Raphaël Bétrémieux, Bernard Métraux, David Gential et Gilles Hané)



Tandis qu’attablés dans un café bruyant, nous commençons à évoquer quelques noms de comédiens, pour certains disparus depuis longtemps, Sylvie Feit sourit : « Ça me fait plaisir de parler de toutes ces personnes avec vous. D’habitude je n’ose pas, ça fait vieux combattant. Je suis un dinosaure. »
Sylvie Feit naît le 29 juillet 1949 à Argenteuil. « Ma vie est un destin. Je suis née dans une famille avec beaucoup d’amour, mais qui était très pauvre. Mon père était mécanicien dans un petit garage. Nous vivions à cinq dans une pièce. »

A l’âge de cinq ans, Sylvie rêve de devenir danseuse étoile.
« Chez moi, il n’y avait ni radio, ni téléviseur, et nous ne sortions pas au spectacle ou au cinéma. Je n’avais jamais vu un ballet, alors comment cela m’est-il venu ? Je crois que c’est en allant chez une copine de classe qui vivait dans l’un des rares immeubles un peu chic d’Argenteuil, immeuble dans lequel mon mari et moi avons par la suite acheté notre premier appartement. Il y avait chez elle une photo ou une affiche de danseuse en tutu, et ça m’a fascinée ».
Sylvie danseuse
Sylvie mène la vie dure à ses parents, leur demandant tous les jours de l’inscrire à un cours de danse classique. Un couple de champions du monde de danse de salon vient justement d’ouvrir une école de danse, avec une classe classique. « Ma mère est allée voir ce professeur pour lui demander de me prendre à l’essai pendant un cours, en espérant que je m’en désintéresse au bout de quelques minutes. Et quand elle est venue me récupérer après le cours, le professeur a dit à ma mère que j’étais douée, et que comme nous n’avions pas d’argent il acceptait de ne pas me faire payer les cours ». Un ballet se forme et enchaîne les petits galas (Rotary, etc.) pour lesquels la mère de Sylvie coud les costumes. Très douée, Sylvie s’y épanouit complètement.

« Un jour, nous dansons pour les attractions de la Samaritaine, il y a là un magicien très connu et je discute avec sa fille et assistante. C’était un ange avec des paillettes, qui avait le même âge que moi : dix ans. Elle me raconte qu’elle va dans une école gratuite pour les enfants du spectacle. Et là, un nouveau combat avec mes parents s’annonce (rires) ».

Après que la mère de Sylvie se soit renseignée, Sylvie intègre l’École des enfants du spectacle (fondée par le comédien Raymond Rognoni), qui propose aux enfants des cours de théâtre, danse et musique le matin, des cours « normaux » l’après-midi, et la possibilité de préparer le concours d’entrée à l’Opéra.
« C’était gratuit, mais il fallait quand même aller à Paris seule, payer le métro. Levée à 6h, cours artistiques à 8h, école de 13h à 17h, puis cours de danse le soir, et retour à Argenteuil ».
L'École des Enfants du Spectacle
 aujourd'hui

A l’école, Sylvie se retrouve en même temps que les enfants Boda (fratrie de six enfants artistes ; deux d’entre eux, Benjamin et Elisabeth, ont doublé les enfants Banks dans Mary Poppins), les sœurs Babette et Valentine Ducray (danseuses, d’origine antillaise), Catherine Demongeot (future « Zazie dans le métro »), Patrick Lemaître (futur compositeur, et trésorier de la SACEM), Gérard Palaprat (premier amoureux de Sylvie, qui deviendra célèbre dix ans après en chantant « Pour la fin du monde » et « Fais-moi un signe » composés par... Patrick Lemaître), François Leccia et Sylviane Margollé (comédiens et futures « grandes voix » du doublage). Cette dernière prend une place à part dans la vie de Sylvie. « Sylviane Margollé était comme ma sœur. A l’École des enfants du spectacle, c’était la star, elle avait joué la fille de Belmondo dans « Un singe en hiver », Cosette pour la télévision, et avait même tourné une petite française dans une série américaine, qui traitait du débarquement en Normandie. Nous n’avons pas été très longtemps en classe ensemble, mais nous sommes restées très amies. Elle trouvait que j’étais une « grande personne » car je me mettais du vernis en douce (rires). »

A l’école, Sylvie suit des cours de théâtre et reçoit des accessits. La plupart des metteurs en scène de théâtre et réalisateurs pour le cinéma ou la télévision font à l’époque leur choix d’enfants parmi ceux de l’École des enfants du spectacle. Sylvie joue dans plusieurs séries, pour le film Les Vierges (1963) de Jean-Pierre Mocky, et est choisie à douze ans par Jean Mercure pour jouer un rôle important dans la pièce Le Paria (1963) aux côtés de Gaby Morlay, Daniel Gélin et Jean-Roger Caussimon, l’un de ses meilleurs souvenirs.
« C’était un grand démarrage. A côté de ça, je me rendais compte que ça devenait compliqué financièrement pour mes parents de me payer les cours pour entrer au ballet de l’Opéra. J’adorais le théâtre et les tournages, et en plus je gagnais un peu d’argent. Je me suis donc imposé le choix de poursuivre la comédie et d’abandonner ma carrière de danseuse, même si j’ai continué à danser pour le plaisir avec un ballet, la compagnie de Cluny »
Sylvie dans Le Paria
.

Gaby Morlay va jouer un rôle décisif dans le parcours de Sylvie. Tout d’abord, au théâtre, après les représentations, Sylvie croise souvent la meilleure amie de Gaby Morlay, Nicole. Quelques temps après, Sylvie croise la Nicole en question à des obsèques familiales et se rend compte qu’elles font partie de la même famille. Cette cousine est mariée au bruiteur de Lingua-Synchrone (la société de doublage de Richard Heinz, à une époque où les bruitages étaient faits en même temps que le doublage). « Il m’a invitée à une séance dirigée par Richard Heinz. Je n’allais jamais au cinéma, donc je ne savais pas ce que c’était, je suis même allée voir derrière l’écran pour voir s’il y avait des gens qui parlaient (rires). Richard m’a fait passer un essai, qu’il a trouvé très bien, en croyant que j’en avais déjà fait. Les enfants comprennent vite. Puis il m’a appelée pour doubler une fille dans « Les Anges aux poings serrés » (1967) avec Sidney Poitier. Parmi les premières comédiennes que j’ai rencontrées au doublage, Claire Guibert, qui était une femme d’une élégance et d’une gentillesse ! J’étais très impressionnée, elle m’a pris ma main en me disant « Tout va très bien » avec son si joli regard et sa voix magnifique. J’aimais aussi énormément Martine Sarcey, qui était gentille, élégante, avec des convictions et du caractère ».

Par ailleurs, Gaby Morlay conseille à Sylvie de prendre des cours de théâtre plus professionnels. « Gaby m’a envoyée chez Teddy Bilis, qui donnait des cours à la Mairie du Xème. J’y ai rencontré Denis Llorca (fils de Serge Lhorca) qui est devenu comme un frère jumeau. Nous voulions tous les deux jouer la tragédie, moi Médée et lui Caligula 
». Pendant deux ans et demi, Sylvie reste chez Teddy Bilis tout en continuant les tournages et l’École des enfants du spectacle. Son professeur lui conseille de suivre les cours de Raymond Girard. Elle a quinze ans, Denis Llorca et elle se retrouvent en cours avec Jacques Frantz, Jean Barney et Bernard Menez, et passent le concours d’entrée au Conservatoire ensemble. « On était en-dessous de l’âge autorisé pour intégrer le Conservatoire, mais on a été pris grâce à une dérogation, comme auditeurs pendant trois mois, avant d’entrer au Conservatoire comme élèves. J’avais seize ans et demi ».
Sylvie se retrouve dans la classe de Robert Manuel, tandis que Denis Llorca entre dans celle de Fernand Ledoux. « J’adorais Fernand Ledoux mais il ne m’a pas pris dans sa classe, à mon grand regret ». Elle sympathise avec Catherine Salviat (fille de Robert Manuel et future sociétaire de la Comédie-Française), avec qui elle prend des cours de théâtre espagnol et part pour un mois de tournée à jouer du Garcia Lorca en espagnol. « Il y a quelques temps, Catherine a acheté une vieille malle du Conservatoire dans laquelle il y avait des dossiers et elle a retrouvé ma fiche. Elle me l‘a remise après une représentation ».

Magali Noël

Au bout d’un an, Sylvie reçoit simultanément des engagements pour trois projets, un au théâtre, un à la télévision et un au cinéma. « On ne pouvait pas prendre une année sabbatique au Conservatoire. Je suis allée pleurer dans le bureau de Roger Ferdinand, le directeur de l’époque, qui était un vrai papa gâteau pour les élèves. Il a été magnifique et m’a accordé mon année sabbatique ». Parmi ces trois projets, Jacques Charon l’engage pour une tournée de cinq mois de La Dame de chez Maxim (de Feydeau) avec la Comédie-Française (que Sylvie ne souhaitait pas intégrer). « Il y avait Denise Gence, Jacques Dumesnil, Jean-Jacques, Maurice Risch et Magali Noël qui revenait de tourner avec Fellini, et était avec moi un amour de femme, elle m’a pris sous son aile 
».

En même temps, pour la télévision, elle joue une championne de natation dans le feuilleton Nanou, avec dans la distribution Paula Dehelly, que Sylvie retrouvera souvent au doublage plus tard (notamment dans les Arabesque), et qui invitera régulièrement Béatrice Delfe et elle à des goûters petits gâteaux-champagne chez elle. Pendant le tournage de Nanou, l'agent de Sylvie l'envoie passer une audition pour jouer sous la direction de Jean Renoir dans Le petit théâtre de Jean Renoir (1970) avec Fernand Sardou. « Jean Renoir je ne savais pas qui c’était, je trouvais que c’était un vieux monsieur, mais comme mes parents étaient très impressionnés à l’idée que je le rencontre, je me disais que ça devait être important. J'ai réussi mon audition, mais malheureusement, Fernand Sardou ayant fait un infarctus pendant le tournage, le plan de travail a été modifié et on m’a demandé de venir en urgence dans le midi tourner mes scènes. Il me restait deux jours de tournage avec « Nanou », et le réalisateur de "Nanou" a refusé de modifier son plan de travail. Je l’ai su plus tard, mais Paula Dehelly, qui avait un cœur en or et un sacré tempérament, l’a traité plus bas que terre. Quant à moi, en colère de son arrogance, j’ai fait par vengeance quelque chose qui n’était pas du tout professionnel : je me suis coupé les cheveux le matin du dernier jour de tournage! Comme ma coupe de cheveux n’était pas raccord avec celle du reste de l’épisode, ils m’ont mis un bonnet de bain pendant toute la journée».


Françoise Laurent (Nanou, à gauche) et Sylvie Feit (Katty, à droite) et l'entraînement sévère de Paula Dehelly (l'entraîneuse) dans le feuilleton Nanou

Pendant cette année 1968, Sylvie tourne également un film franco-hispano-tunisien, Le Dernier Mercenaire (titre original : Gallos de Pelea). « C’était un film de série Z, je jouais la petite-amie d’un rebelle tunisien. Le metteur en scène espagnol est tombé (platoniquement) amoureux de moi, et m’a fait tourner pendant deux mois et demi au lieu d’un mois. A l’époque il n’y avait pas de portable, je ne pouvais pas prévenir mes parents. Mon agent, Claude Briac, qui était le Artmédia de l’époque, les rassurait en leur disant qu’il réécrivait mes scènes, et que du coup le tournage prenait plus de temps ».

Sylvie rentre à Paris… en mai 1968. « J’ai découvert la politique et démissionné avec pertes et fracas du Conservatoire. « Tous des traîtres ! » ». Elle se lance alors pleinement dans le théâtre et le doublage. Parmi ses premiers grands souvenirs de synchro, quelques années après Les anges aux poings serrés, toujours pour Richard Heinz (société de doublage Lingua-Synchrone, qui doublait la plupart des films distribués par Columbia Pictures) : Cinq pièces faciles (1970) avec Jack Nicholson. « Richard Heinz adorait diriger les acteurs. C’était un prince, un homme gentil, élégant, cultivé, et très protecteur envers les jeunes. Il nous invitait toujours à déjeuner chez Germain, rue Mermoz. Je l’adorais, et je le faisais rire car lui était très policé, avec une femme anglaise qui s’appelait Cherie alors que moi j’étais très nature, fille de banlieue. Il était venu à mon mariage. Il faisait du travail d’artisan, il ne vendait pas des sardines. Des gens comme Jacques Barclay et lui prenaient le temps : huit boucles par demi-journée, deux heures pour déjeuner. On ne pouvait pas revenir en arrière, donc quand on se trompait, on refaisait la boucle tous ensemble. »

Farrah Fawcett et Lee Majors
dans L'homme qui valait trois milliards
Sylvie commence à travailler énormément, outre Richard Heinz, pour Gérard Cohen (Record Film), Roger Rudel (S.P.S.), Jacques Willemetz (Les Films Jacques Willemetz) et Jacques Deschamps et Jacques Thébault (Synchro Mondiale / Interfilms). « Jacques Deschamps me considérait comme un « mec », j’étais un peu le fils qu’il aurait voulu avoir.
Quant à Jacques Willemetz, je n’ai eu quasiment que des rôles importants chez lui, c’est dans ce studio que Béatrice Delfe et moi nous sommes connues, et que nous avons plus tard repéré Patrick Poivey et l’avons lancé dans le doublage. A nos débuts, Béatrice et moi étions convoquées sur les mêmes essais. J’ai par exemple doublé, sous la direction de Jean-Henri Chambois (Synchro Mondiale) plusieurs guests dont Farrah Fawcett dans « L’homme qui valait trois milliards » avant que Béatrice ne la double dans « Drôles de Dames ». Béatrice et moi avons eu un plus tard un emploi bien défini, elle la brune mystérieuse et rigoriste et moi la blonde insupportable qui se fait violer ou torturer. C’est ce schéma-là dans « Officier et Gentleman » (1982) (Béatrice double Debra Winger et Sylvie double Lisa Blount) et « Octopussy » (1983) (Béatrice double Maud Adams et Sylvie double Kristina Wayborn) »
.

Béatrice Delfe se souvient de sa rencontre avec Sylvie Feit : « J’avais tourné « Le Paria » de Claude Carliez en 1968-1969 avec Jean Marais et Horst Frank. Je suis allée me post-synchroniser chez Richard Heinz, qui a aimé mon travail et m’a proposé de faire du doublage. J’ai été formée au doublage par Richard, et j’ai rencontré très rapidement Sylvie chez Willemetz. Ce qu’elle dit à propos de nos emplois est vrai. On nous distribuait souvent sur deux bonnes copines. Dans « Officier et Gentleman », chez Heinz, nous enregistrions avec François Leccia -Sylvie l’avait connu à l’École des enfants du spectacle, il était adorable et on l’aimait beaucoup- et Joël Martineau. On avait aussi doublé toutes les deux « Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin» (1986) sous la direction de Jean-Claude Michel.
Je me souviens aussi du doublage du film d’horreur « La dernière maison sur la gauche » (1972). Certaines scènes étaient assez insoutenables, le film avait d’ailleurs été censuré dans certains pays. Comme Sylvie était enceinte, je lui ai proposé de sortir du studio et d’enregistrer ses cris à sa place dans les scènes d’horreur. Ce film d’horreur, nous l’avons doublé chez Jacques Willemetz, c’est là où nous avons le plus travaillé ensemble et où nous avons eu nos plus grands fous rires, Sylvie et moi. C’était la belle époque. Jacques était particulier, il disait beaucoup de bêtises et refaisait complètement le film. Il avait des indications de jeu comme «Tu peux crier sans parler fort ? » ou « Sur-articule mou ! ». Quand il se mettait en colère, on claquait la porte du studio. Un jour, Bernard Murat lui a dit « Ne me re-convoque plus jamais ! » et il lui a répondu « Je te re-convoquerai si je veux ! » (rires) et il l’a re-convoqué illico presto.
Il y a eu une époque, vers 1976, où c’était la mode des pornos -pornos soft, mais quand même du porno-, on les doublait chez Willemetz, Record Film, CELTEC, etc. Une fois, on arrive à 9h30 du matin en studio et Sylvie, voyant ce qu’on va doubler, dit « Je crois que je vais manger une petite tarte pour me donner du courage » (rires) et elle va au bar commander une tarte. »


Parmi les actrices que Sylvie double à cette époque, la belle Geneviève Bujold dans Obsession (1978) et Morts suspectes (1978). « On m’a dit que c’était Geneviève Bujold elle-même qui m’avait choisie pour « Morts suspectes ». On était très proche physiquement. Marion Loran l’a également doublée une fois où je n’étais pas libre ».

Pour Bo Derek, la "rencontre" se fait autrement. Sylvie croise dans les studios de La Garenne (où s’enregistrent les doublages S.I.S. et Sonorinter (Didier Breitburd)) Fyana Narwa, canadienne anglophone, à l’accent anglais très prononcé, qui fut assistante de plusieurs patrons de doublage. Elle lui dit qu’elle fait passer des essais pour une nouvelle star blonde magnifique et lui demande des idées : « Comme elle connaissait bien son métier, je me suis dit que si elle ne pensait pas à moi c’est qu’elle avait ses raisons. Je lui propose toutes les jolies voix enjôleuses de l’époque : Evelyn Selena, etc. Puis nous nous recroisons plusieurs fois, et à chaque fois Fyana me dit « Ma chérie, c’est infernal, ils me renvoient tous mes essais à la gueule ». »
Fyana Narwa demande à Sylvie comme un service personnel de passer les essais, pour mettre en valeur d’autres choix qui lui paraissaient plus pertinents. « Jacques De Lane Lea, nouveau patron de la S.I.S., m’a vue arriver, je pense que je jouais la pièce 
« S.O.S.» à l’époque et pesais 45 kg, quand je disais que je doublais Ornella Mutti, on me prenait pour une mythomane. Le lendemain, Fyana m’appelle : « Tu es choisie ! Tu es my chef d’œuvre !». Des années après, on s’est croisées à une manifestation pour les intermittents et elle s’est exclamée « Tu es là, my chef d’œuvre !» (rires). »
Le jeu de Bo Derek étant assez limité, le doublage est parfois compliqué. « Dans « Elle » de Blake Edwards, je souffrais, et Pierre Arditi, avec qui j’avais déjà travaillé sur « L’homme de l’Atlantide », se moquait de moi. Mais le pire était pour « Tarzan, l’homme singe » où là le directeur artistique m’a demandé d’être mauvaise et de ne pas chercher à l’améliorer, c’est un très mauvais souvenir. L’histoire a une suite : un jour, Martine Cohen (Record Film), que j’aimais beaucoup me dit « On a un film avec Bo Derek qui arrive, mais la comédienne que j’ai entendue dans « Tarzan », je ne sais pas qui c’est mais c’est catastrophique, il va falloir que je trouve quelqu’un d’autre. » Je lui ai dit « Tu vas être très déçue mais la comédienne… c’est moi. Mais je suis contente que tu ne m’aies pas reconnue ! ».»

Le directeur artistique qui avait dirigé Sylvie dans Tarzan, l’homme singe la convoque un jour pour doubler Karen Allen (que Sylvie avait déjà doublée par le passé) dans Terminus (1987) de Pierre-William Glenn, avec Johnny Hallyday. La première projection avait fait un tel flop que le film avait été complètement remonté et devait être entièrement post-synchronisé dans un studio au Perray-en-Yvelines.
« Je n’avais pas compris que je devais enregistrer en même temps que Johnny. Il arrive en retard avec toute une cour qui lui tend des chewing-gums, ne comprend pas les indications du directeur artistique (le réalisateur, lui, n’était pas présent sur le plateau), et ça devient très compliqué. A un moment, j’ai une scène typique de celles que je sais le mieux faire, où je me fais torturer, violer, etc. Johnny est sur le cul et me demande « Comment vous avez fait ça ? » « Je joue, tout simplement ». A partir de là, il m’a demandé que je le dirige dans ses scènes, le directeur artistique s’est fait discret, et nous avons eu une relation professionnelle très jolie pendant trois jours, où il arrivait seul et à l’heure. »

Sylvie double aussi Sally Field dans Jamais sans ma fille (1991). « C’était Sylviane Margollé qui l’avait doublée au début de sa carrière. Après l’École des enfants du spectacle, Sylviane et moi nous sommes un peu perdues de vue, nous avons fait notre vie, puis on s’est retrouvées à la synchro et nous ne nous sommes plus quittées jusque sa mort. On s’est demandé comment on avait vécu l’une sans l’autre. Après, elle a vécu aux Etats-Unis, j’y allais souvent, et elle venait en France, nos maris étaient tous deux batteurs dans des groupes de rock donc nous nous entendions bien. Elle est décédée en 2005 suite à une opération chirurgicale qui devait être bégnine. L’histoire incroyable est qu’elle est morte quand je jouais Madame Thénardier (Théâtre XIII et théâtre de Vaison-la-Romaine), alors que quand je l’ai connue elle jouait Cosette. Au téléphone elle me disait « Tu ne pourras jamais jouer Thénardier, tu es un cœur d’artichaut, tu n’es pas assez méchante !»».

Avant que l’actrice ne se double elle-même en français, Sylvie double régulièrement Ornella Muti. « Mon préféré, c’était « Wait until spring, Bandini » (1989) ». Un jour, lors d’un dîner à Cannes, un client lui dit se désoler qu’elle n’ait pas pu doubler Ornella Muti dans un film : « La société de doublage nous a dit que vous n’étiez pas libre ». Sylvie était bien libre, mais cette histoire est symptomatique de certaines sociétés ayant une écurie de comédiens « maison » qu’elles casent à tout prix, quitte à mentir sur la disponibilité des voix habituelles. Autre anecdote : « Pendant la grève de 1994, j’ai été interviewée par Arthur qui m’a demandé si je pouvais « lui faire la voix d’Ornella Mutti ». J’étais un peu consternée par sa question, mais j’ai compris ce qu’il voulait, j’ai fait un « ha » très évaporé ».

En série, Sylvie enregistre la série Playboyà Dubbing Brothers sous la direction de Jacques Deschamps avec François Leccia, Emmanuelle Bondeville, Pauline Larrieu, Joël Martineau, etc. « On a gagné énormément d’argent car on était payé royalement et on faisait ça rapidement. L’ingé-son de Dubbing Brothers enregistrait tout ce qu’on disait entre les prises et un jour il avait fait un bêtisier, mais malheureusement il avait laissé une phrase de Deschamps qui nous disait « On va trop vite, vous êtes trop bons » et les patrons n’ont retenu que ça de notre boulot (rires). Ils nous disaient « vous nous avez volés » (rires) ».

Parmi les autres actrices régulièrement ou occasionnellement doublées par Sylvie : Britt Ekland (L’homme au pistolet d’or (1974)), Teri Garr (Rencontres du troisième type (1977)), Melinda Dillon (F.I.S.T. (1978)), Mia Farrow (L’Ouragan (1979)), Belinda Montgomery (série L’homme de l’Atlantide (1979)), Jamie Lee Curtis (Fog (1980)), Frances Conroy (Broken Flowers (2005)), etc. « Je me souviens aussi d’un film qui s’appelait « Piranhas ». Je venais de tourner avec Pierre Santini à Argenteuil une série dans laquelle il jouait un juge, et on s’est retrouvé juste après dans ce doublage ».

Claude Bertand (Roger Moore), Jacques Thebault (Christopher Lee) et Sylvie Feit (Britt Ekland) dans 
L'homme au pistolet d'or (1974)

En dessins animés, Sylvie double notamment la douce amie Joan et divers autres personnages féminins dans Capitaine Flam, à la SOFI, aux côtés de Philippe Ogouz. « On se connaissait tous par cœur à la SOFI, il y avait beaucoup de talent, avec des comédiens comme Arditi, Hernandez, Carel, Pradier, Selena, etc. Quand Evelyn parle de « cocheurs de boucles » en évoquant les directeurs artistiques qui dirigeaient là-bas, il faut préciser que les comédiens étaient tellement talentueux que les directeurs artistiques n’avaient souvent pas grand-chose à dire. Ca marchait bien, mais on a commencé à se rebeller sur les textes qui étaient de plus en plus mal écrits. Et puis il y a eu des guerres d’ego, une course entre les directeurs de plateau qui faisaient des paris en disant « Moi, ce film, je te le fais en trois jours », « Eh bien moi, qui suis plus fort que toi, je te le fais en deux jours et demi », ce qui fait que les temps d’enregistrement se sont réduits de plus en plus. Les directeurs artistiques, qui aussi écrivaient et s’attribuaient parfois le rôle principal, ont été responsables de cette baisse de qualité ».

Sylvie dirige aussi ponctuellement des doublages, notamment pour CELTEC ou bien encore pour la société de Jean-Pierre Dorat.

Béatrice Delfe
Dans les grandes années d’activité de Sylvie, Béatrice et elle travaillent beaucoup. «Il n’y avait pas vraiment de concurrence, car nous étions sur des emplois différents, qui évoluaient avec nos âges, je n’étais par exemple pas sur le même créneau que Francine Lainé. Avant nous, les voix à la mode étaient Perrette Pradier et Evelyn Selena, puis Danielle Volle et Tanya Torrens, puis Béatrice et moi. Et quand Catherine Lafond et Maïk Darah sont arrivées, nous les avons encouragées. Maintenant, ce sont des filles comme Laura Blanc et Laura Préjean. Je trouve les voix actuelles moins timbrées qu’auparavant, et j’ai beaucoup plus de mal à les identifier.»
Un jour, Sylvie entend une comédienne se plaindre « De toute façon, avec Delfe, Pradier et Selena, y a rien à faire, elles bouffent tout le marché ! ». Ne s’étant jamais sentie en compétition, et bouleversée par ce qu’elle vient d’entendre, Sylvie décide de créer un groupe de solidarité féminine vers 1979, avec notamment les trois "Drôles de Dames" (Béatrice Delfe, Perrette Pradier, Evelyn Selena), Sylviane Margollé, Dominique Macavoy, Marion Loran, Marion Game, Francine Lainé (que Sylvie adorait), Jacqueline Porel, rejointes plus tard par Jacqueline Cohen, Paule Emanuèle et d’autres. « Le jour de notre première réunion, je leur ai dit « L’une d’entre vous, qui est présente ici, a dit ça l’autre jour, et ça m’a bouleversée. Vous êtes toutes très talentueuses et sympas, nous devons être solidaires les unes des autres, discuter ensemble ». On a fait ce groupe pendant des années, surnommé par les hommes « le groupe des salopes » parce qu’évidemment ils se demandaient de quoi on parlait, car tout ce qui se disait dans nos réunions touchait à nos vies intimes, nos vies de femmes, et on n’en parlait pas à l’extérieur. Alors on mentait, car comme on s’était rendues compte en discutant que nous avions eu des amants en commun, on leur disait « On ne parle que de vous et on vous met des notes ». Perrette était la reine pour leur instiller des inquiétudes, elle leur disait « On ne t’a pas mis une bonne note hier » (rires). C’était une aventure magnifique, qui n’existe plus. »
Béatrice se souvient également de ces réunions : « C’était bien arrosé, on s’échangeait nos vêtements, on se faisait des ventes aux enchères. Dans le groupe, il y avait Perrette, qui m’avait remplacée sur Farrah Fawcett sur un téléfilm que je ne pouvais pas doubler, vivant alors un drame personnel. Perrette avait signé en mon nom et demandé qu’on m’envoie le chèque. C’était formidable. Quand, il y a quelques jours, Sylvie est décédée, je les ai toutes appelées pour leur apprendre la nouvelle. Elles sont tristes de voir partir notre petite benjamine. Seule Martine Maximin, dans notre groupe, est plus jeune. Sylvie l’a connue à la Compagnie Je Tu Il. Sylvie et elle s’aimaient beaucoup, et c’est moi qui l’ai mise au doublage. »

S. Feit et B. Métraux

En parallèle du doublage, Sylvie continue le théâtre, où elle retrouve une partie de ses amies du doublage. Le metteur en scène Bernard Bétrémieux, mari de Béatrice Delfe, crée en 1981 la Compagnie Je Tu Il, qui présente principalement des spectacles éducatifs et des films à destination des enfants et adolescents. Sylvie fait partie de nombreuses aventures avec cette compagnie, aux côtés de Béatrice, Bernard Métraux, Martine Maximin et Didier Riey (compositeur):
« Dans « S.O.S. », pièce de prévention contre la drogue, je jouais une jeune adolescente, leader d’un groupe de rock, dont personne ne se rendait compte qu’elle sombrait dans la drogue. Mon personnage volait de l’argent pour acheter sa drogue, les mômes dans le public ne le supportaient pas et je me prenais des boulons dans la tête. C’était le début où on parlait de ça ; on a fait tout un travail avec la police, les médecins, les services sociaux. Mon rôle était difficile, et les parents m’envoyaient des courriers en s’identifiant à leurs enfants toxicomanes « Vous avez peut-être connu mon fils, etc. ».
Je jouais une ado sur scène, mais j’avais 38 ans, et deux enfants. Un jour, deux ados sont venus me complimenter après le spectacle, en me disant que je jouais trop bien de la guitare, etc. et se sont rendus compte que je n’avais pas 16 ans. L’un dit « Mais vous êtes vieille !» « Vous me donnez quel âge ? » «Vous ne serez pas fâchée si je vous le dis? » « Non » « Au moins 23 ans !» (rires) »
.
Béatrice s’en souvient de son côté : « On avait commencé par « Défense d’en parler » qui était un spectacle formidable sur la sexualité, à destination des enfants de 6 à 12 ans. C’était un spectacle interactif, on prenait les enfants avec nous sur scène et les parents étaient dans les gradins. On ne prenait jamais d’adultes seuls, pour éviter le voyeurisme. C’était une adaptation de mon mari d’un spectacle allemand que j’avais traduit, étant germaniste. On abordait tous les sujets de sexualité « Qu’est-ce que c’est qu’un garçon, une fille, etc. » et les enfants posaient toutes les questions qu’ils voulaient. Il y avait une énorme poupée pour montrer l’accouchement, je faisais la maman et Sylvie le bébé. Quand Sylvie arrivait, tout le monde se précipitait sur elle, c’était un spectacle magique. La presse venait, et les journalistes étaient obligés de venir avec un enfant. Ca a été formidable. Après on a continué avec « C’est quoi l’amour ?» sur la sexualité des adolescents, au Théâtre de la Plaine (dans le XIVème).C’était avant le sida, si on l’avait fait après il y aurait eu des scènes qu’on aurait présentées autrement. Sylvie disait que j’avais un gros cul, tapait sur son cul et je lui répondais, on parlait de masturbation, etc. Les jeunes ne nous chahutaient pas, ils étaient fascinés. Et dans « S.O.S . », sur la toxicomanie, elle était magnifique. On en a fait un film. Sylvie a également tourné pour nous dans « Histoires d’en parler». »

Hommage à Sylvie
(Participations de Sylvie aux spectacles et films de la Compagnie Je Tu Il. Montage réalisé par Raphaël Bétrémieux pour Dans l'ombre des studios. Archives : Compagnie Je Tu Il / Bernard Bétrémieux et Béatrice Delfe)


Sylvie se retrouve aussi dans des pièces de café-théâtre écrites ou mises en scène par Gérard Hernandez (Areu = Mc2) ou Francis Lax, et elle est mise en scène par Michèle Montel (célèbre voix de Diana Rigg dans la série Chapeau melon et bottes de cuir) dans Les portes claquent avec Gérard Darmon et Gérard Hernandez. « Michèle Montel était une femme impressionnante et énergique, qui savait ce qu’elle voulait. »

Lita Recio
Sylvie fait également toute une tournée théâtrale (une pièce de Labiche et des poèmes d’Eluard, etc.) en Afrique (dix pays, en 1974) avec Lita Recio, Pierre Leproux, Arlette Thomas et Joseph Falcucci.
« Lita était une pétroleuse, bonne vivante, très marrante. Elle aimait boire, manger, et les hommes. Elle avait déjà 70 ans, et voulait nous suivre tout le temps quand la nuit avec Joseph on faisait le mur pour aller dans des endroits un peu borderline sur le plan de la sécurité ou de l’hygiène… ce qui nous obligeait à faire le mur encore plus discrètement. Le lendemain elle nous disait « Mais je ne suis pas vieille ! ». Alors on faisait des parties de gin rami avec elle pour lui faire plaisir, car elle adorait ça. »

Autre souvenir, le Gala de l’Union des Artistes en 1978. « Suite à un pari stupide, Gérard Hernandez nous avait mis en scène. Evelyn Selena était habillée en chanteuse de saloon et chantait « I’m a poor lonesome cowboy » accompagnée à la guitare par Jerry, le futur mari de Sylviane Margollé, américain, qui ne parlait pas un mot de français. Anie Ballestra, Sylviane Margollé, Béatrice Delfe et moi étions déguisées en Dalton, et Perrette Pradier était déguisée en Ma Dalton. On se bagarrait avec les cascadeurs de Claude Carliez ».
La séquence a été diffusée complètement remontée avec une grosse coupe, une bande son orchestrale ajoutée, etc. Si l’intérêt artistique du numéro est limité, le plaisir de retrouver réunies sur scène ces six grandes voix du doublage est grand, avec même un petit clin d’œil amusant : quelques années après l’avoir interprétée « en chair et en os », Perrette Pradier deviendra la voix de Ma Dalton dans les dessins animés Lucky Luke. Autre coïncidence, celui qui a eu l’idée de réunir les six comédiennes n’est autre que le comédien Jean Berger, voix de Charlie dans la série Drôles de dames. Béatrice s’en souvient : « Chaque année, le Gala de l’Union, demandait aux jeunes comédiennes de faire les hôtesses et placer les spectateurs. Avec Sylvie, on l’a fait l’année précédente, et en voyant un numéro un peu tarte, on s’est dit « Pourquoi pas nous ? ». Jean Berger, qui nous aimait beaucoup, a organisé ça, relayé par Guy Marly, qui était l’organisateur de la soirée. Sylvie et moi faisions les acrobaties, et Anie et Sylviane s’étaient entraînées au fouet. Par ordre de sortie, à la fin du numéro, on peut reconnaître dans la vidéo Anie, Sylviane, Sylvie (blonde), moi, Perrette et Evelyn. On était plutôt pas mal, je trouve ! ».

Numéro du Gala de l'Union des Artistes (1978)
avec Anie Ballestra, Sylviane Margollé, Sylvie Feit, Béatrice Delfe, Perrette Pradier et Evelyn Selena


Sylvie (à droite)
sur les barricades
en mai 68
Sylvie Feit, c’est aussi un militantisme passionné pour les droits des interprètes. Elle crée au S.F.A. (syndicat des acteurs, dépendant de la C.G.T.) une section doublage avec Bernard Murat, Béatrice Delfe, et le soutien de quelques anciens comme Jacques Deschamps, Jacques Thébault et Georges Atlas, qui voulaient du sang neuf pour relancer la machine syndicale. Ils sont rejoints par Daniel Gall et Jimmy Shuman, « le seul américain cégétiste de la terre entière » plaisante Sylvie.
Elle participe à plusieurs grèves, et mène avec Daniel Gall et d’autres la grande grève du doublage de 1994, en présidant 75 assemblées générales. « Les patrons de sociétés de doublage vendaient notre travail sans demander de contrepartie pour les acteurs. Or, nos droits d’interprète ne peuvent pas être vendus. Nous les avons menacés de nombreuses fois d’une grève, sans être entendus. Les patrons ont dit qu’ils allaient rester neutres, et ont finalement dénoncé notre convention collective et monté les techniciens contre nous ».
Au milieu de ce séisme, où les comportements de certains (lettres de dénonciation, arrangements financiers, etc.) ne font pas honneur à la nature humaine, Sylvie reste droite dans ses bottes et fidèle à ses convictions. « J’étais certainement excessive et peut-être manipulée par la C.G.T. et le Parti Communiste, etc. comme le prétendaient certains, mais j’étais honnête, et dans ma conscience d’obtenir une reconnaissance de nos droits ».
Sylvie, grève de 1994

Un soir, Sylvie est invitée sur le plateau du journal de FR3 pour parler de la grève. Face à la diffusion d’une interview d’un patron de doublage connu pour ses multiples faillites organisées et déclarant qu'il risque d'être 
« ruiné par la grève », Sylvie réagit en disant « qu'il remontera une autre société, comme cela se fait depuis trente ans ». Erreur fatale, comme elle l'admet elle-même. Dès le lendemain, elle apprend que ce patron, président du conglomérat de doubleurs, a demandé sa tête, et qu’elle est en tête d’une liste noire de 150 comédiens. En 1995, à la sortie de la grève qui est un demi-échec (la convention DADR permet aux comédiens de recevoir un complément sur leur cachet correspondant à un rachat de droits, mais ils ne touchent rien sur les diffusions), Sylvie passe de 200 cachets par an à zéro, moment où elle arrête également sa compagnie théâtrale et son activité syndicale.
« Je ne voulais pas pleurer pour aller enregistrer deux lignes. Ceux qui, comme Daniel Gall, ont essayé de continuer à travailler alors qu’ils étaient sur liste noire, ça leur a détruit leur moral et leur santé. L’INA ouvrait des stages de doublage pour les comédiens, j’ai postulé comme formatrice et j’ai été prise. Je suis également entrée à l’ADAMI. J’ai été remplacée sur la plupart des actrices que je doublais.»
A l’ADAMI, Sylvie s’investit énormément pour les artistes, crée les Talents ADAMI Cannes qui récompensent de jeunes comédiens. Elle continue également de soutenir les jeunes metteurs en scène, en participant à un nombre incalculable de lectures théâtrales et d’ateliers, et en allant voir les spectacles des autres. Au Festival d’Avignon, ses comptes-rendus de spectacles permettent chaque année de partager ses coups de cœur et soutenir de petites compagnies.
A propos de l’engagement de Sylvie, Béatrice témoigne : « Au syndicat, nous étions les deux « soldates » de Bernard Murat –encore un Bernard dans nos vies ! On a bien défendu le secteur du doublage, gagné des grèves et préservé le prix de la ligne. Puis nous avons fait celle de 1994 avec Daniel Gall, qui a fait un travail énorme, et Jimmy Shuman. Sylvie a été d’un courage extraordinaire, mais parfois excessif, qui lui a coûté cher. Elle avait gardé la fougue de sa jeunesse, comme quand elle avait démissionné du Conservatoire. A l’ADAMI, elle ne lâchait rien mais était devenue plus raisonnable et plus diplomate. »

Elle continue très ponctuellement le doublage (une dizaine de cachets par an). « Je viens d’enregistrer chez VF Productions (Yann Le Madic) rue Lincoln une guest russe dans la série « The Americans ». Et je vais faire, pour le dessin animé « Ariol » (une famille d’ânes), la chanson de la grand-mère d’Ariol avec Patrick Préjean qui interprète le grand-père paternel et Christine Delaroche. On doit enregistrer le générique, qui sera dirigé par Luq Hamett. C’est de la création de voix, ils réalisent le dessin animé à partir de nos enregistrements ».

Taquinée par ses amis à propos du « repos forcé » que le confinement imposait à cette insatiable spectatrice, celui-ci a malheureusement été de trop courte durée pour Sylvie. D’une brève maladie, qu’elle a affrontée avec courage et discrétion, elle s’est éteinte le 3 mars 2021 à Cannes, où elle avait rejoint son fils, David. Nous pensons très affectueusement à lui ainsi qu’à tous ses proches. Sylvie va énormément nous manquer.



Sylvie Feit (Syria) et Philippe Ogouz (Capitaine Flam) dans Capitaine Flam


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Hommage à Fred Taïeb (1957-2021)

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C’est avec une très grande tristesse que nous avons appris hier matin la disparition, dimanche 18 avril 2021, de Fred Taïeb, mixeur, superviseur de doublages, directeur de sociétés de doublage et co-fondateur des studios Dubbing Brothers.
Ayant travaillé sous sa direction, chez Deluxe Media Paris, d’avril 2017 à octobre 2019 (dont plus d’un an à partager le même bureau), Fred me racontait souvent des anecdotes, et nous avions même commencé un entretien enregistré, que j’avais provisoirement suspendu, préférant éviter de mélanger vie professionnelle et blog, tant que nous travaillions ensemble. Je comptais lui proposer de reprendre ces entretiens après son départ de Deluxe pour Netflix, mais le confinement, puis la rapidité avec laquelle la maladie l’a emportée, ne me l’ont pas permis. J’ai rédigé cet hommage à partir de ces trop courtes trente minutes d’entretien, et de quelques souvenirs d'histoires qu'il m'avait racontées.



Fred Taïeb naît le 21 décembre 1957, dans une famille originaire de Tunis. Dans la fratrie Taïeb, Michel, l’aîné, fait une carrière de chanteur sous le nom de Michel Laurent et figure d’ailleurs dans la mythique photo de groupe du magazine Salut les copains. Le plus jeune frère, Patrick, deviendra par la suite un directeur musical et adaptateur de doublages respecté. Mais c’est dans le sillage de l’un de ses autres frères, Philippe, l’homme d’affaires de la famille, que Fred fait ses débuts professionnels, au gré des entreprises montées par son frère : vendeur de jeans à Saint-Germain-des-Prés, installateur de matériel Hi-Fi haut de gamme (expérience qui lui donne l’occasion de se rendre chez de nombreuses personnalités, de Sheila à Dalida, en passant par le tennisman Guillermo Vilas, etc.), vendeur de matériel informatique, etc.
Lorsque Philippe ouvre une société de distribution de vidéocassettes, Cocktail Video, Fred, nommé chef de fabrication, doit faire doubler un vieux film musical avec Frank Sinatra et Judy Garland. Conscient que le doublage tardif risque de desservir l’œuvre, il propose plutôt de le sous-titrer, et contacte l’une de ses amies, Patricia Angot, qui a travaillé pour du doublage au Quebec et vit maintenant à Paris. Patricia l’aiguille vers Télétota (qui ne fait alors que du sous-titrage) et écrit les sous-titres. Grâce à cette expérience, lancée comme adaptatrice de sous-titres chez Télétota, elle propose un jour à Fred, au chômage après la fermeture de Cocktail Video, de travailler chez Télétota.

Chez Télétota, Fred commence comme magasinier, il répertorie et range les bandes. Très familier avec l’informatique et notamment avec les premiers Mac, il propose que les devis, assez compliqués en doublage (comprenant de nombreuses étapes, et comptés en bobines de 9 minutes au lieu de 10), soient faits sur Excel. Il prend de plus en plus de responsabilités, jusqu’à devenir directeur de production de l’entité « doublage » naissante de Télétota (sise au 35 boulevard Berthier, dans les studios où la maison de disque CBS faisait jadis enregistrer Joe Dassin, etc.) sous la direction de Marie-Christine Chevalier. « Je dois beaucoup à Marie-Christine, qui m’a appris à faire ce métier avec rigueur, intégrité et honnêteté ».
Parmi les clients de Télétota, Disney Television, dont le représentant londonien, Horace Bishop, se lie avec Fred, et lui confie de plus en plus de travail. Télétota double alors toutes les séries d’animation Disney passant sur Disney Channel ou sur TF1 le dimanche (La Bande à Picsou, Myster Mask, Super Baloo, etc.) et double ou redouble de multiples court-métrage d’animation. « Je me suis tapé l’inventaire de tous les Silly Symphonies et autres cartoons Disney –je me souviens même du nombre, il y en avait 492- pour vérifier l’état du son, des inserts image, etc. J’ai confié ce travail à une amie, Nicole Raucher, qui était hallucinée d’être payée à visionner des cartoons (rires) » m’avait-il raconté.
Ne connaissant pas le milieu des choristes, Fred engage pour l’un de ses premiers doublages musicaux les Chœurs de l’Armée Française. Le swing n’est pas au rendez-vous, et c’est finalement son directeur technique qui lui recommande les frères Georges et Michel Costa (que Fred, plus jeune, avait vus faire des choeurs pour son frère Michel Laurent), « stars » des choristes de l’époque. « Pour moi, travailler avec les Costa, c’était un rêve inaccessible. Ils ont accepté que nous travaillions ensemble et leur travail était très précis, et remarquable ».
Les Costa entrent ainsi dans le doublage, avec les Davy Crockett (dont même la narration est chantée). Fred, qui a appris le piano classique à partir de six ans et a une excellente oreille, se régale d'assister aux séances d'enregistrement des chansons.
Autre personnage important à faire son entrée dans le doublage grâce à Fred : le parolier Luc Aulivier. « Je l’avais également connu par mon frère Michel, il lui écrivait des chansons. Luc était formidable, il avait beaucoup d’esprit et de poésie, c’était une sorte de Raymond Devos, il connaissait le dictionnaire des synonymes par cœur. Je me souviens d’un texte de chanson très imagé qu’il avait écrit pour un album de mon frère : « A l’encre de Chine, je dessine Saint-Lazare, à la peinture Réaumur en vert Prévert sur les trottoirs, j’écris S.O.S. P.A.R.IS. et je signe mon tableau avec la plume d’un oiseau qui vole vers Paris ». »
Chez Télétota, Fred rencontre également deux ingénieurs du son qui deviendront de proches amis : Fred Echelard et Frédéric Drey.

L’installation technique chez Télétota est alors assez... artisanale. « Nous n’avions pas de matériel pour la synchro, on ne pouvait pas faire défiler l’image avec la rythmo, donc on filmait l’image et la rythmo avec une caméra et un éclairage stroboscopique qui envoyait 25 éclairs par seconde. Cela donnait une cassette figée avec rythmo incrustée, à partir de laquelle on ne pouvait pas faire grand-chose. La détection était faite au timecode. »
Début 1991, on lui confie chez Télétota le truquage des voix parlées et chantées des souris pour le redoublage de Cendrillon. « C’était du bidouillage, mais j’ai trouvé le moyen d’enregistrer les rythmos des souris avec des pourcentages de ralentissement, qu’il fallait ré-accélérer à la bonne vitesse ».

Insatisfait de l’équipement du studio, Fred quitte Télétota, sur proposition d’Horace Bishop, pour devenir en mai 1991 superviseur créatif Disney (l’entité Disney Character Voices, chargée de superviser les voix Disney dans le monde, venant tout juste d’être créée) pour la France et l’Europe. « On n’avait pas de bureaux attitrés, j’allais dans les locaux de Walt Disney Records, sur les Champs-Elysées, mais je n’avais le droit d’utiliser le bureau que le matin, car l’après-midi la chanteuse officielle Disney de l’époque venait signer des autographes. Alors, j’allais travailler sur un banc du Parc Monceau ». Le premier film d’animation que Fred supervise pour Disney, La Belle et la Bête, se fait dans la douleur, avec un planning serré (dû à une date de sortie avancée au Canada), besoin du prendre du temps pour certains interprètes expérimentant le doublage pour la première fois, et de petites tensions avec la S.I.S. (studio où ont été doublés les films Disney des années 80) et les équipes en place, qui n’avaient pas de superviseurs auparavant. Fred décide de faire doubler les chansons dans un studio d’enregistrement (Studios Plus Trente) au lieu d'un studio de doublage, afin qu’elles soient enregistrées par des ingénieurs du son sachant enregistrer la musique, et dans de bonnes conditions techniques. « Il fallait que ce soit exploitable pour le cinéma, et donc veiller à ce qu’il n’y ait pas trop de réverbe. Nous avons mis des tapis par terre, et réarrangé le studio ».

Fred confie le doublage des suivants, Peter Pan (redoublage, mai 1992), Bambi (redoublage, février 1993) et Aladdin (mai 1993), à la société naissante montée par son frère Philippe (Dubbing Brothers, qui n’est alors pas encore basée à La Plaine Saint-Denis mais à Montmorency), à Jean-Pierre Dorat (Alphabet Productions) et à ses anciens amis de Télétota. Il s’entoure de ses fidèles collaborateurs : le directeur musical Georges Costa, le dialoguiste et directeur artistique Philippe Videcoq (« Philippe est un geek de Disney, il connaît tout de A à Z, et écrit remarquablement bien et synchrone, et s’est éclaté à diriger Peter Pan ») et le parolier Luc Aulivier.
« Peter Pan resortait en salles, mais en mono. C’était un projet très difficile, mais nous étions tous très motivés. On enregistrait dans une cave, nous n’avions pas de rythmo directement visible, il fallait ouvrir une porte et elle était projetée par des miroirs. Les chœurs étaient très compliqués, il y avait seize choristes à faire chanter ensemble, avec des changements de tempo fréquents, pour lesquels nous devions pré-enregistrer des clics. J’enregistrais les séances sur des D.A.T., on réécoutant les bandes on entend tout, de la première répétition jusqu’à la fin. Le film étant distribué par Warner, la superviseure Warner, Lori Rault, nous attendait au tournant, mais je crois qu’on a fait du bon boulot. Ce n’était pas évident car il fallait aussi qu’on change le texte du premier doublage, « Nous suivons le guide » devenant « A la file indienne », etc. Nous avons eu de nombreux échanges avec la SACEM et depuis ce jour, quand on réadapte un film, l’ancien adaptateur garde 10% sur les droits, car il y a forcément des bouts de dialogues qui restent identiques d’une adaptation à l’autre. »
Autre souvenir à propos des chœurs de Peter Pan : « Il y avait dans le groupe les Fléchettes (quatuor vocal constitué de deux sœurs et de leurs deux cousines, NDLR). Je me souviens d’un jour où nous étions allés déjeuner ensemble. Il y avait dans le restaurant un accordéoniste qui jouait des airs qu’elles avaient connus dans les balloches de leur enfance, et elles se sont toutes mises à chanter ensemble, parfaitement harmonisées, c’était magique ».

Tout en continuant à superviser les doublages Disney, Fred s’investit de plus en plus au côté de son frère Philippe dans la création des studios Dubbing Brothers à La Plaine Saint-Denis. Le premier film à essuyer les plâtres de l’auditorium chansons est Le Roi Lion (mai 1994). Avec Aladdin et d’autres Disney doublés un peu plus tard, Le Roi Lion est certainement l’un des meilleurs souvenirs professionnels de Fred, qui gardera longtemps la nostalgie des Disney de cette époque-là. Pour ce film, Claude Rigal-Ansous, avec qui Fred avait eu des échanges compliqués sur La Belle et la Bête,écrit les dialogues, et Luc Aulivier les chansons.
Les adaptations de chansons de Luc Aulivier sont un cas d’école, préférant trouver de nouvelles images poétiques respectant l’esprit de la version originale, plutôt que de chercher scrupuleusement à traduire les paroles (comme le font les versions françaises québécoises). Par la plume de Luc Aulivier, « A whole new world » devient ainsi « Ce rêve bleu » dans Aladdin, et « Colors of the wind » « L’air du vent » dans Pocahontas. « Je prends souvent l’exemple de « Can you feel the love tonight » que Luc a adapté dans Le Roi Lion en « L’amour brille sous les étoiles ». Le traduire en « Est-ce que tu sens l’amour ce soir ? » aurait été laid, voire… quelque peu inapproprié (rires) ».
Fred aimait beaucoup les jeux de mots et autres trouvailles de Luc. Je me souviens de Fred corrigeant les interlocuteurs qui faisaient l'erreur de chantonner "Moi j'ai du poil au menton" (dans "Prince Ali" d'Aladdin), au lieu de « Moi j’ai du voile au menton » (chanté dans le film par le génie, voilé).
Pour Pocahontas, Fred fait passer un essai à Michèle Morgan pour doubler Grand-Mère Feuillage. C’est finalement Annie Cordy qui est choisie. Anecdote (peut-être trop belle pour être vraie ?) que Fred m’avait racontée : « Annie Cordy avait l’habitude, en parcourant les routes pur faire des galas, de laisser un pourboire aux ingénieurs du son des villages où elle chantait. Après l’enregistrement de sa chanson de Pocahontas, l’ingénieur-du-son a découvert une enveloppe avec un billet sur son bureau (rires) ».
Dans Le Bossu de Notre-Dame, doublage remarquable, Fred supervise un Francis Lalanne complètement habité par son personnage (Quasimodo). « Lors d’un enregistrement, Francis enregistrait dans la cabane et tout d’un coup on ne le voit plus. Je m’approche et je le vois par terre, en larmes tellement il était touché par le personnage». Il retrouvera le chanteur par hasard quelques années plus tard vivant Etats-Unis dans le même quartier, et leurs familles deviendront amies.

Pour Hercule, Fred se rend aux Etats-Unis, où il assiste à l’enregistrement de la musique originale (chœurs des muses, etc.), et en gardera un souvenir extraordinaire. Son travail pour Disney ne se borne pas à la France, et il doit parfois faire doubler pour la première fois en Europe de l’Est des films comme Le Livre de la Jungle : « J’ai pendant longtemps conservé et écouté la piste orchestrale du Livre de la Jungle, qui était incroyable ».

En juillet 1998, Fred quitte Disney pour devenir directeur de production de Dubbing Brothers, où il travaille sur de nombreux grands films (dont les Star Wars I et II), jusqu’en 2003. Après un court passage à la supervision de DreamWorks, il s’installe à Los Angeles (il m’avait d’ailleurs raconté que le livre de mon confrère François Justamand, Rencontres autour du doublage des films et des séries télé, dans lequel il est brièvement interviewé, lui avait servi de « carte de visite » pour l’obtention de son visa) pour l’antenne américaine de Dubbing Brothers. Il y travaille jusqu’en juin 2011, mixant de nombreux films.

De retour en France, Fred Taïeb crée pour le groupe Technicolor des studios de doublage à Saint-Cloud, dans un pâté d’immeubles qui a toujours été historiquement rattaché au cinéma (laboratoires L.T.C.) et au doublage (M.P.S., etc.). Le studio ferme en janvier 2014 en raison des problèmes rencontrés par Technicolor, mais il est repris par le groupe Deluxe en juillet 2014, avec de nouveau Fred à sa tête, privilégiant la qualité du travail, le respect des conventions collectives et le bien-être au travail.
La gestion d’une entreprise ne lui octroyant que peu de temps pour toucher aux aspects les plus créatifs du doublage, c’est avec enthousiasme qu’il accepte en octobre 2019 la proposition de Netflix (ouvrant des bureaux à Paris) de devenir leur premier superviseur doublage en France (Over the moon, Ratched, etc.).

Autodidacte complet, Fred touchait à tous les domaines du doublage avec une grande expertise. Son professionnalisme, son écoute, son sens de l'accueil, sa bienveillance, en faisaient un professionnel respecté et aimé aussi bien des comédiens, que des techniciens et des clients. Dans Le Roi Lion, Med Hondo étant en tournage à l'étranger au moment de la réception de l'image finale du film, Fred avait dû enregistrer lui-même la dernière réplique de Rafiki, désignant à Simba le rocher des lions, où celui-ci doit devenir roi, d’un magnifique et dramatique : « C’est l’heure... ». L’heure de Fred est hélas venue bien trop tôt, et je pense très affectueusement à Anouch, Noé, Angela, Patrick et toute sa famille.


Fred Taïeb faisant visiter les studios Technicolor en 2012


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Roger Duchesne ou Bob le flambeur

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Retour sur une période méconnue dans la vie du comédien Roger Duchesne (le "Bob le flambeur" de Melville).

En parcourant les agendas de mon regretté ami comédien Philippe Dumat (merci à Babette Dumat), deux points m'ont paru mystérieux : une tournée théâtrale écourtée à cause d'émeutes (en 1947) et un procès auquel Philippe a participé comme témoin (en 1951).
En faisant des recherches, j'ai fait le lien entre ces deux événements, et l'histoire est intéressante.

Début 1947, Philippe a 22 ans et sa carrière n'a pas encore décollé, il enchaîne les figurations, doublures lumière (pour Henri Vidal et François Périer) et les petites tournées théâtrales, souvent dans des conditions chaotiques. Il est engagé par René Forval (comédien et directeur de tournées) pour une tournée de La femme perdue. Dans la distribution, Roger Duchesne (1906-1996), comédien qui, sans être une star, a connu son heure de gloire dans les années 30 et pendant la guerre, interprétant des rôles importants au cinéma. Duchesne est suspecté d'avoir été membre de la Gestapo pendant la guerre (une "homonymie" selon ses défenseurs) et de s'être en tout cas fait prêter de l'argent par Henri Lafont (chef de la Gestapo) pour monter son cabaret L'Heure Bleue. N'ayant pas les détails du dossier, je ne sais pas ce qui a été prouvé ou pas.
Toujours est-il que pendant la tournée, de violentes émeutes des populations locales contre la présence de Duchesne éclatent, la troupe ne peut jouer les 5 mars 1947 (Perpignan, où Duchesne manque de peu de se faire lyncher), 8 mars (Salon-de-Provence), puis la tournée est finalement annulée et la troupe rentre à Paris le 12.

Carnets de Philippe Dumat, janvier-mars 1947
Tournée de La femme perdue, émeutes le 5/03/47

Carnets de Philippe Dumat, mars-août 1947
Tournée de La femme perdue
, émeutes et retour à Paris le 12/03/47


A présent, Duchesne ne peut plus jouer au théâtre, ni au cinéma. Il sombre peu à peu dans la délinquance. Début 1950, il est arrêté pour complicité dans un braquage. En avril 1951, il est jugé pour ce braquage. Trois grands noms du monde judiciaire sont les acteurs de ce procès: René Floriot (avocat), Marcel Leser (président) et Raymond Lindon (procureur).

Carnets de Philippe Dumat, mars-juillet 1951
Témoin au procès de Roger Duchesne le 20/04/51

Le 20 avril, sont appelés à la barre des comédiens pouvant témoigner, non pas de sa participation (ou pas) à la Collaboration, mais du fait qu'il ait été empêché de jouer à cause de ces soupçons de collaboration: François Périer, Renée Saint-Cyr, René Forval, E. Dominique et Philippe Dumat, qui note dans son carnet "trac mémorable". Duchesne est condamné à deux ans de prison (étant en prison depuis quatorze mois, il ne lui reste plus que 10 mois à tirer).

Sa carrière de comédien est finie, il devient ferrailleur. Quatre ans après, en 1955, Jean-Pierre Melville (ancien résistant, mais passionné par les personnages au passé "sulfureux" comme José Giovanni) fait appel au "milieu" pour retrouver sa trace (et demande même à certains gangsters l'autorisation de faire tourner Duchesne, criblé de dettes, à Paris), et lui offre le rôle titre de son film Bob le flambeur.

J'ai retrouvé (merci à Michel P.) ce magnifique article du Monde sur le procès de 1951, écrit par le grand chroniqueur judiciaire Jean-Marc Théolleyre.

ROGER DUCHESNE est condamné à deux ans de prison
Par JEAN-MARC THÉOLLEYRE
Publié le 23 avril 1951

    Ils étaient trois. Mais l'élégant parterre de la salle des assises n'avait d'yeux que pour un seul. Il était venu voir Roger Duchesne, complice de vol qualifié, dans son rôle d'accusé. Et l'artiste déchu l'a joué sans éclat, tristement, franchement aussi. Inquiet et misérable, le visage crispé, le regard noir, la main osant à peine quitter le rebord du box, il s'est laissé disséquer bien sagement par l'interrogatoire dangereusement bonhomme du président Leser. On lui a fait raconter sa jeunesse d'enfant de divorcés, ses études sans éclat à Boulogne-sur-Mer. Sa voix n'a retrouvé un soupçon d'assurance qu'à l'évocation des jours heureux. Il a nommé ses films : l'Ange du foyer, les Ronds de cuir, Gibraltar, Prison sans barreaux...
"Prison sans barreaux, a répété en écho ironique le président Leser. Et pendant l'occupation ?"
    Pendant l'occupation il a travaillé "pour des firmes indépendantes". C'est à la Libération que tout a commencé. Pour son malheur il se trouva que la Gestapo de la rue Lauriston avait eu à son service un certain Duchesne, Roger également. "Ce n'était qu'une homonymie, précise l'artiste. Mais cela a suffi. On m'a accusé d'avoir enfoncé des clous dans la tête des gens. Je suis resté quarante jours au dépôt. Et tout cela bien que j'aie essayé de m'expliquer, de dire que ce n'était pas moi. Finalement un juge d'instruction a bien voulu m'entendre et mon affaire a été classée aussitôt".
Cependant cela ne suffisait pas. Pour l'opinion il était catalogué "collaborateur". Personne ne voulait de lui, ni le public ni, par voie de conséquence, les producteurs de cinéma. "J'ai failli me faire tuer par le public à Perpignan au cours d'une modeste tournée. Ça a été terrible."
    Et c'est comme cela que l'on commence à végéter. Même en 1949 les esprits n'étaient pas apaisés, et Roger Duchesne, à bout de ressources, mal payé à griffonner de mauvais romans policiers, en est arrivé à se faire "indicateur de cambriolage". Il connaissait des marchands de cravates, 30, rue Réaumur... La parole est à ses coaccusés, Heurtier et Logez, deux visages pâles, au passé plus que douteux : "Il nous a dit : "En allant là-bas à l'heure de la fermeture vous trouverez de l'argent ! ""
Ils y allèrent mais trouvèrent d'abord les commerçants. On entend ceux-ci : "Ils nous ont ligotés ; ils ont fouillé. Heurtier tenait un revolver." La suite est tout à fait banale. Butin : 887 000 francs. Duchesne reçut sa part. Du coup il se fit faire quatre costumes neufs. Il en avait quarante au temps de sa splendeur !
    La camaraderie toute simple de M. François Périer, la voix mouillée de Mme Renée Saint-Cyr, sont venues mettre un peu de baume sur ce pitoyable destin. "Il ne m'appartient pas de juger l'injustice qu'on a faite à Roger Duchesne en 1944, dit le premier ; ce qui est sûr c'est qu'on l'a mis dans l'impossibilité d'exercer notre profession.""Il était bon et gentil, il avait la "cote d'amour"", assure la seconde. Me Floriot tenait la matière d'une grande plaidoirie. Il ne la gâcha pas. Avant lui, en quelques minutes, Me Rivierez analysa très humainement le drame de l'artiste sans cesse guetté par la déchéance, déjà brisé par la société. Si bien que malgré un réquisitoire sévère Roger Jordens-Duchesne, condamné à deux ans de prison après quatorze mois de prévention, peut déjà songer à la liberté. Ses coaccusés, repris de justice endurcis, ont évité la relégation : respectivement deux ans et trois ans de prison.


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Studio Stereomega

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Papier à lettres
du studio Stereomega
Suite à mon article sur les Double Six dans lequel je précisais que certains enregistrements avaient eu lieu, d'après Jean-Claude Briodin, dans un studio boulevard Berthier (à quelques numéros du futur studio Berthier CBS) qui appartenait vraisemblablement à un organiste, j'ai été contacté il y a quelques jours par Céline Gail Carroll qui m'a apporté quelques précisions: Ce studio s'appelait Stereomega et était situé au 23 bd Berthier (Paris). Il avait été créé par son père, l'ingénieur du son américain James W. Carroll (il avait rencontré sa mère en 1958, alors qu'il assurait le son d'un concert de Count Basie a priori au Théâtre des Champs-Elysées, a vécu en France, puis est reparti à New York) et le directeur associé en était l'organiste Pierre Cochereau.
Ce studio Stereomega a eu une existence très courte (fin années 50, début années 60), et en dehors du passage des Double Six, je n'ai pas d'autres exemples d'artistes qui y ont enregistré. Si certains d'entre vous ont des informations, qu'ils n'hésitent pas à les partager en commentaire.


James W. Carroll au studio Stereomega (1959)


Pierre Cochereau


Carte de visite de James W. Carroll

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Hommage à Claude Lombard (1945-2021)

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C'est avec sidération et grande peine que j'ai appris mardi matin la disparition, à l'âge de 76 ans, de Claude Lombard, auteur-compositeur-interprète, choriste, directrice musicale et adaptatrice de doublages. J'avais rencontré Claude pour la première fois en 2011 (les citations dans cet article sont extraites de notre entretien de l'époque), où elle m'avait invité à assister au doublage des chansons de la série d'animation Diego, puis nous avons eu depuis la chance de partager quelques beaux moments amicaux et professionnels. Hommage à une musicienne polyvalente et surdouée, et à une femme d'une grande humanité.


Claude Lombard naît le 25 février 1945 à Etterbeek, commune de l'agglomération bruxelloise, dans un environnement musical puisque sa mère, Paula Vandebroeke, est chanteuse (plutôt dans un registre fantaisiste) et parolière sous les pseudonymes de Claude Alix et Rita Roque (elle a notamment écrit "Le plus beau jour de ma vie" chanté à l'Eurovision pour la Belgique par Mony Marc en 1956).
Claude apprend le piano, la guitare, l'harmonie, le contre-point et l'orchestration,
Claude Alix
 s'inscrit après le bac à des cours de théâtre (en parallèle à des études de droit) puis à l'Institut National des Arts du Spectacle, équivalent bruxellois de l'IDHEC, où elle se forme à la mise en scène, à la prise de son et au montage.
En revanche, pas de cours de chant: "Je travaillais déjà, chantant dans des cabarets avec ma guitare, et je me suis dit qu'il fallait quand même que j'apprenne la technique. Au conservatoire, j'ai vu une dame, chanteuse lyrique wagnérienne qui m'a dit "il faut ouvrir la bouche et laisser tomber le menton", mais je n'y arrivais pas (rires), même si j'ai plus tard, avec le recul, compris ses conseils. Je suis partie au bout de trois jours. J'ai beaucoup appris en faisant exactement l'inverse, en chantant du Luciano Berio, comme "Laborintus"
 au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, dans la petite salle, où il fallait détimbrer sa voix et chanter des septièmes et neuvièmes, les tierces étant bannies. C'était un travail très intéressant, à l'inverse de ce qu'on nous demandait au conservatoire. Christiane Legrand (en trio avec Jeanette Baucomont et Claudine Meunier, ndlr) a chanté la même oeuvre en France."

Entre différents styles musicaux, Claude fait le choix... de ne pas choisir et chante de la musique contemporaine (avec l'ensemble Musiques Nouvelles, du Berio, Pousseur, Webern, Boesmans (qui compose
Upon La-Mi pour Claude)), du classique, du jazz (avec l'orchestre de la radio belge), et de la variété, seule ou en duo avec son premier mari, l'auteur-compositeur-interprète Freddy Zegers. Elle enregistre en Belgique et en France plusieurs 45 tours avec ses propres chansons (certaines sont arrangées par Claude Denjean, frère de Jacques Denjean), représente la Belgique à l'Eurovision en 1968 ("Quand tu reviendras") et monte même un trio vocal (Les Nanas) avec ses amies Anny Gérard et Joanna Michel (qui fera occasionnellement du doublage par la suite). "L'Eurovision, c'est venu alors que je jouais du Claudel en province (rires). L'éditeur musical de cette chanson a insisté pour que je le fasse."
En parallèle, elle compose des musiques de scène, des opéras de chambre et des comédies musicales.

Claude Lombard chante "Bain de mousse" (1966)

Pour des raisons personnelles, notamment pour se rapprocher de ses parents qui vivent désormais en France, Claude emménage à Paris vers 1977 où, produite par Jacques Bedos, elle enregistre un album chez Barclay (dont, me dit-elle, elle vend "40 ou 50 exemplaires"), et fait jouer avec grand succès sa comédie musicale Attention, fragile! par Anny Duperey et Bernard Giraudeau.
Pour l'aider à trouver du travail, Jacques Bedos la présente à Jean Stout. A cette époque, Jean Stout, en plus d'être l'un des choristes les plus importants du métier (et la célèbre voix chantée de Baloo dans Le Livre de la Jungle), est également "vocal contractor" pour beaucoup d'arrangeurs ayant besoin de choristes pour leurs séances. "Jean m'a dit avec sa grosse voix et son fort accent bordelais: "Est-ce que tu lis la musique, petite?" Je lui ai répondu oui, il a pris mon numéro, et une ou deux semaines après il m'a convoquée à une séance de choeurs, où il ne prenait pas beaucoup de risques car nous étions six femmes et six hommes. C'était je crois pour "La Révolution Française" (nouvel album studio de 1977) de Claude-Michel Schönberg, au Studio Davout. Je lisais bien la musique donc ensuite les séances se sont enchaînées".

Claude participe aux choeurs de nombreux artistes à la télévision, en studio (Thierry Le Luron, Francis Lalanne, etc.) ou en tournée. Elle accompagne Charles Aznavour sur scène du milieu des années 80 jusqu'à la mort du chanteur, une collaboration exceptionnelle, avec une longévité assez rare dans un métier où les musiciens et choristes sont régulièrement remplacés au gré des changements d'arrangeurs et de modes.
"Charles Aznavour était accompagné pendant un ou deux ans par Jocelyne Lacaille, qui ne pouvait plus l'accompagner et m'avait donné le numéro d'Aldo Frank, merveilleux pianiste (décédé aujourd'hui, deux jours après Claude, ndlr) et chef d'orchestre d'Aznavour. Il m'a donné une cassette et des partitions, j'avais huit jours pour apprendre tout, sans répétition, avant de partir en croisière (Grèce, Portugal, etc.) avec eux. Lors de notre première balance, il y a eu une tempête épouvantable et tout le monde, à part Charles et moi, avait le mal de mer. On a commencé la balance avec tous les musiciens et on l'a finie à deux (rires). On a répété mon solo ("Mon émouvant amour", dont la voix originale studio était Danielle Licari, ndlr) et le reste n'a pas été répété. Aznavour, c'est le patron. Je l'aime beaucoup, de même que sa fille Katia Aznavour, qui est comme ma fille. Elle m'a dit un jour "J'ai demandé à papa si je pouvais chanter, il m'a répondu : va voir Claude" (rires). En tournée, je chante la partie de soprano, et Katia chante en alto."
A la télé, Claude tourne dans l'improbable comédie musicale "pédagogique" (pour ne pas dire de propagande) Télé Folies tous en chaînes (1982) présentée par Roger Gicquel pour expliquer au public les bienfaits de la privatisation de TF1. En raison d'une grève d'une partie de la distribution, on demande aux choristes de jouer des rôles solistes, et on retrouve ainsi dans de vrais rôles tous nos choristes préférés (Claude Lombard, Christiane Legrand, Anne Germain, Olivier Constantin, Michel Barouille, Jean Salamero, Henri Tallourd, Raoul Curet, Jean Stout, Jean-Claude Briodin, Jean Cussac, José Germain, etc.) mélangés à quelques jeunes talents de la comédie musicale dont Michel Mella, Mimi Felixine et un certain... Florent Pagny.


Les débats télévisés, séquences extraites de Télé Folies tous en chaînes (1982)
Avec par ordre d'apparition :
1ère séquence: Michel Barouille (journaliste), José Germain (député de l'opposition), Jean Salamero (député de la majorité), Anne Germain (sociologue), Claude Lombard (scat)
2ème séquence: Jean-Claude Briodin (réalisateur), Christian Genevois (directeur des programmes), Henri Tallourd (association des téléspectateurs mécontents), Olivier Constantin (journaliste hebdo), Claude Lombard (journaliste littéraire), Christiane Legrand (association des téléspectateurs satisfaits)


Avec cette même équipe de choristes, elle participe à des doublages sous la direction de Jean Cussac (Annie (1982, diverses voix chantées), La Belle et le Clochard (redoublage de 1989, chant solo "Mais qu'est-ce qu'un bébé? / La La Lou" et "Chanson des siamois")), Vincent Grass (Fraggle Rock) ou Bob Quibel (Les Aventures de Winnie l'Ourson).
Repérée par Lucien Adès, celui-ci lui fait enregistrer la plupart des génériques des dessins animés de la Cinq, dont les paroles sont généralement écrites par Charles Level et les séances supervisées par le compositeur Carmelo Carucci. Sa voix haut perchée devient la "signature" française des programmes jeunesse de la chaîne de Berlusconi (Embrasse-moi Lucile, Flo et les Robinson suisses, Le Petit Lord, etc.) et enchante toute une génération d'enfants.

Claude chantant en voix d'alto (dans un registre vocal très différent de ses génériques et chansons) la superbe "Mais qu'est-ce qu'un bébé / La La Lou"
(La Belle et le Clochard, doublage de 1989)

En 1990, Jean-Claude Briodin se voit proposé de prendre la succession de Jean Cussac sur les directions musicales de Disney. Il refuse et propose l'affaire à Claude, qui commence par co-diriger La petite sirène avec Vincent Grass, puis à diriger Cendrillon (redoublage de 1991, où on l'entend aussi au générique et en voix chantée (accélérée) de la souris Suzy) et La Belle et la Bête (1992), doublages  remarquables, dont la direction artistique des dialogues est assurée par Bruno Lais. Pour ses doublages, Claude Lombard constitue une équipe de choristes studio qui comprend notamment Claude Chauvet, Françoise Walle, Graziella Madrigal, Naïke Fauveau, Jocelyne Lacaille, Laurence Saltiel, Jean-Claude Corbel (qu'elle considère comme son propre frère), Michel Barouille, Olivier Constantin, Patrice Schreider, Michel Chevalier et Jean Stout. "Pour les choeurs de "La Belle et la Bête" il se peut que j'aie fait appel à quelques renforts lyriques, comme Elisabeth Conquet. Mais la plus grande difficulté était de trouver une voix pour Gaston, je me souviens qu'on avait fait passer pas mal d'essais. C'est finalement le chanteur lyrique François Leroux qui l'a fait, au milieu d'une tournée en Afrique du sud."

Les chansons des grands Disney suivants sont dirigés par Georges Costa (Claude en parallèle dirige pour d'autres majors Le Cygne et la Princesse, Le Prince d'Egypte, Tom & Jerry, le film, Les Noces Funèbres, Charlie et la chocolaterie, The Mask, etc.) avant que Claude ne retrouve Disney à partir de 2010 avec Raiponce, La Reine des Neiges, VaianaLe Retour de Mary Poppins, etc.
En parallèle des grands films d'animation, elle dirige aussi les chansons d'énormément de séries d'animation, dont elle assure également avec talent l'adaptation des paroles, et parfois même la direction artistique des dialogues (Dora l'exploratrice, Diego, etc.). Dans ses doublages, on retrouve à chaque fois la même famille de comédiens-chanteurs. Parmi eux, Jean-Claude et Camille Donda, Daniel et Barbara Beretta, Fily Keita, Olivier Podesta, Paolo Domingo, Emmylou Homs, Kaycie Chase, Pierre-François Pistorio, Michel Mella ou bien encore Magali Bonfils, Méry Rossignol, Jean-Jacques Cramier, Olivier Constantin et Richard Rossignol, piliers de ses équipes de choeurs.
Quand je lui demande s'il lui est parfois arrivé de devoir reconstituer une musique absente dans la version internationale: "C'est arrivé une fois à Patrice Schreider chez Claudio Ventura, et il a pris les instruments qu'il fallait. Et je me souviens du doublage de "The Last Show" (2006) de Robert Altman qui n'est pas un film musical, mais à un moment il manquait quatre mesures de guitare. Par chance, on enregistrait au studio E.o.l à Clichy, et à l'étage il y avait le studio d'un copain guitariste et je lui ai demandé de venir. Mais c'est un cas exceptionnel."
A propos de l'évolution de la technique:"Avec les logiciels d'aujourd'hui, on peut pitcher, stretcher, mettre en place, mettre ensemble, etc. mais ça ne veut pas dire qu'on peut faire chanter des gens qui ne chantent pas". Constatant qu'elle travaille principalement avec des comédiens chanteurs, je lui demande s'il lui arrive qu'on lui impose des comédiens qui ont enregistré le rôle parlé et déclaré au studio qu'ils pouvaient aussi chanter leur rôle: "Parfois, certains comédiens disent qu'ils savent chanter en toute bonne foi car ils savent chanter dans leur salle de bain ou avec une radio, mais ce n'est pas du tout pareil de chanter en studio avec une bande orchestrale. Ca crée par fois des situations difficiles. Mais d'autres chantent très bien, et on peut les aider grâce à la technique. Quand on peut choisir la même personne pour les dialogues et le chant c'est évidemment mieux."
A propos des stars imposées par certains clients pour des raisons commerciales: "Je crois avoir plutôt bon caractère, donc j'essaie de faire en sorte que ça se passe bien, dans la décontraction et le sérieux. On fait un métier extraordinaire, il faut s'amuser. Si on est stressé, ça s'entend. Je crois ne jamais avoir eu de problèmes avec des stars, la plupart comme Patrick Fiori dans "Le Prince d'Egypte" et d'autres ont été adorables. Ceux qui ont du talent ne sont généralement pas des emmerdeurs. Les problèmes peuvent venir de ceux qui ont moins de talent, et qui doutent ou veulent s'imposer."
Parmi ses meilleurs souvenirs, à la fois de direction et d'adaptation: "L'épisode comédie musicale de "Scrubs". Sur 25 minutes, il y avait 22 minutes de chansons, j'ai tout écrit à part une dizaine de phrases de dialogues. C'était un casse-tête monstrueux. C'était très vivant et je voulais être synchrone. Je crois y avoir réussi. Un autre grand souvenir, passé en France assez confidentiellement : "Flight of the Conchords" merveilleusement chanté par Olivier Constantin et Paolo Domingo, une série autour d'un duo de chanteurs néo-zélandais. C'était assez dur à faire mais c'était formidable."

Parallèlement à ses directions, elle continue à chanter dans des doublages en soliste ou choriste: "J'ai souvent raccordé avec Perrette Pradier, comme par exemple Miss Piggy dans les Muppets, ce qui m'a donné l'occasion de chanter virtuellement des duos avec Gene Kelly, James Coburn, etc. On gardait leur voix originale et je leur répondais en français".

Avec Claude.
Doublage de "La Belle et la Bête" (2016)
Tandis que les voix chantées solistes et les choeurs sont jusqu'ici confiés à des choristes professionnels "à voix" dans les années 60-70-80-90, Claude, pour plus de naturel, s'intéresse aux chanteurs de comédies musicales, et beaucoup rejoignent le doublage grâce à elle à partir des années 2010. Elle en repère certains (Candice Parise, Manon Taris, Julien Mior, Vincent Gilliéron, etc.) lors des deux concerts que j'organise en 2015 et en 2016 en hommage aux voix des doublages Disney, et c'est avec un immense bonheur qu'elle m'invite à assister aux choeurs de La Belle et la Bête (version film) en décembre 2016. Voir Claude diriger, comme j'en ai eu plusieurs fois l'occasion (en tant que passionné invité ou que professionnel) a toujours été un grand plaisir. Elle fait régner le bonheur sur ses plateaux, avec une oreille exigeante, mais toujours avec gentillesse et un grand sens de la diplomatie.
Fin des années 2010, le cumul adaptation et direction musicale la fatiguant, Claude décide de passer progressivement la main, déléguant de plus en plus ses directions à ses amis Olivier Podesta, Magali Bonfils et Olivier Constantin.

Le 30 septembre 2017, elle se produit à la Cigale, où elle chante tous ses génériques de dessins animés devant une foule de trentenaires et quarantenaires en délire. A l'aise comme si elle avait chanté ce répertoire sur scène toute sa vie, cachant magistralement son trac, Claude est absolument rayonnante sur scène. Le 15 septembre 2021, grâce à Samuel Cohen, fan qui lui apporte un "second souffle" artistique, elle interprète à la Péniche Antipode (Paris) son propre répertoire de chansons écrites dans les années 60/70 pour ses disques solistes ou ses comédies musicales.

Claude s'éteint brusquement le 20 septembre 2021, plongeant ses proches et ses (nombreux) fans dans un grand désarroi. Je pense très affectueusement à Denis et à tous ses proches.
Pour reprendre les mots de Philippe Videcoq chantés par Léovanie Raud (merci à elle de nous les avoir rappelés) dans Le Retour de Mary Poppins (dirigé par Claude):
"Si vous songez à elle soir après soir,
Dites-vous qu'elle n'est pas loin et qu'elle peut vous voir.
Elle veille et vous protège du haut du ciel
Elle vous ouvrira un chemin de roses
Pour enfin vous faire voir où vont les choses"
.



DOCUMENT INÉDIT "DANS L'OMBRE DES STUDIOS" (copie interdite)
Début 1991, Bruno Lais (directeur artistique) et Claude Lombard (directrice musicale) et leur preneur de son Bruno Bourgade font passer des essais pour le redoublage de Cendrillon. Leur "Prince"étant en retard, Bruno et Claude s'amusent à enregistrer "C'est ça l'amour" (Bruno Lais double Cendrillon, et Claude Lombard le Prince). Ils le présenteront très sérieusement au client, qui à la suite de ce canular proposera à Bruno de devenir pour quelques épisodes... la nouvelle voix de Mickey.
La copie des bandes de ce petit moment de rigolade, ayant pour nom de code "Culcendron" (le vrai nom de Cendrillon) m'a été offerte en 2004 par Bruno Lais, qui m'autorise exceptionnellement à le publier ici aujourd'hui, pour mon hommage à Claude.


PETIT BIDOUILLAGE PERSONNEL pour vous faire entendre la voix de Claude Lombard dans Cendrillon, avant et après l'accélération "chipmunks" des souris. Pas sûr d'avoir pu restituer la bonne hauteur, vitesse, etc. de l'enregistrement original, mais son timbre est en tout cas nettement reconnaissable.


Les Nanas (Anny Gerard, Claude Lombard, Joanna Michel) chantent "Vieni vieni vieni" (1971)


Montage de génériques chantés par Claude Lombard (chaîne Youtube Génération Club Do)


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Wikipedia et les Wikipidiots

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Les problèmes entre voxophiles et Wikipedia ne sont pas nouveaux, mais ce week-end c'était l'incident de trop, et j'ai posté cette publication sur Facebook, que je reproduis ci-dessous.
Je recommande par ailleurs à tous mes camarades voxophiles de ne plus mettre à jour Wikipedia, à part quand les informations proviennent de manière complète (à savoir comédien de doublage + rôle en face) d'un générique ou dossier de presse.
Puisque notre travail n'est pas respecté, nous allons respecter "à la lettre" leurs règles: pour toutes les fiches provenant d'identifications personnelles, d'échanges de ce forum, ou de bases de données indiquant en source des forumeurs, ne rien mettre (et faire le ménage sur Wikipedia de ce qui a déjà été posté). 



Chers tous,


Même si quelques projets d'articles, podcasts, conférences, etc. sont en cours, assez peu de nouveaux contenus ici ces derniers mois, à part malheureusement des annonces de mauvaises nouvelles. Je dois parfois donner l'impression d'être le "Monsieur Nécrologies" des studios, mais c'est pour moi un devoir moral de rendre hommage à des artistes que j'ai aimés et qui risquent de passer "à la trappe" des médias, ou qui ne vont bénéficier que d'une courte dépêche, alors que j'ai suffisamment d'informations inédites pour faire un article étoffé qui leur rende justice.

A propos justement des articles de mon blog, une belle mésaventure survenue hier. J'avais pris pour habitude, lorsqu'ils apportaient des informations inédites, de les mettre en "sources" ou "liens externes" des pages Wikipedia concernées (exemple: lien de mon interview de Danielle Licari en bas de la page Wikipedia de Danielle), en toute transparence puisque mon compte Wikipedia porte le nom de "Danslombredesstudios". Ce compte me permettait également d'apporter quelques corrections.

Stupeur: parce que mes articles sont, par facilité technique, sur un blog et que les blogs ne sont "pas valables comme sources, à part les blogs de spécialistes" (et que 20 ans d'interviews, d'études d'archives (fiches de paie, agendas, feuilles de présence, etc.), de conférences, de reconnaissance de la part de grands musicologues, compositeurs, comédiens, etc., de participation à des médias aussi divers que France Musique, l'AFP, Libération, etc. ne font visiblement pas de moi un spécialiste)... un petit-chef de l'encyclopédie, pas du tout spécialisé, et plus malin que les autres (selon lui, le fait que mon blog ait plusieurs extensions possibles (.com, .fr, .be, etc. ce qui est le cas par défaut pour tous les blogs Blogger), était "un moyen de mieux me référencer sur Wikipedia" (défense de rire)), a décidé hier soir de supprimer quasi toute référence à mon blog sur Wikipedia.

Donc, certaines informations que j'y ai mises restent (par exemple la correction de la chanson chantée par Jean-Claude Briodin dans "Un homme et une femme", etc.)... mais je ne suis même plus noté comme source, ce qui est non seulement irrespectueux, mais empêche les lecteurs d'avoir accès à des interviews complets et à mes recherches disco- et voxographiques, qui corrigent parfois des erreurs présentes sur le net (en partie à cause de Wikipedia) depuis 25 ans. (Par exemple, pour Danielle Licari, une notice BNF de quatre lignes est en source avec une date de naissance erronée, alors que mon article de plusieurs pages, issu de plus de 3 heures d'entretien et de dizaines d'heures d'études de fiches de paie, n'est plus cité).

La situation est ubuesque et hypocrite: les pages Wikipedia à propos du doublage et des artistes de studio pompent à tire-larigot des informations venant de forums et de blogs comme le mien, ou de bases de données reprenant des informations de ces forums (avant les années 2000, quasiment aucun générique ne donnait le nom des comédiens de doublage avec leurs rôles, et toutes les identifications ont été faites par des passionnés sur des forums). Mais dès qu'il s'agit de les sourcer "Ah non, on ne prend jamais de forums ou blogs comme sources".

Bref, hyper décourageant quand on essaie de faire du travail de qualité, bénévolement, sans aucune publicité, avec pour seul souhait que ce travail soit au minimum vu et référencé, par respect pour les artistes.

Ces chéfaillons ignares qui décident de votre "qualité" et de votre sort dans un procès stalinien de quelques secondes sans rien connaître à votre domaine, le tout dans une sphère quasi sectaire et orwellienne, me fatiguent profondément.

Je fais rarement des coups de gueule, mais là...


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Décès de Jackye Castan (1938-2021)

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J'ai appris avec tristesse cet après-midi, par sa compagne Danielle Licari, le décès ce midi de Jackye Castan.

Sous la houlette de Jacques Denjean, Jackye avait créé avec Danielle Licari et Nadine Doukhan le groupe vocal Les Fizz, qui fit peu de disques en tant que groupe, mais dont le "son" est reconnaissable dans les choeurs de plusieurs centaines d'enregistrements (pour Henri Salvador, Christophe, François Deguelt, Hervé Vilard, Sacha Distel, etc. Un exemple typique (que j'aime beaucoup) de ce "son": https://www.youtube.com/watch?v=23fSE9kkY6c).

Jackye était également pianiste, arrangeuse et compositrice de talent (pour Charles Aznavour, Mort Shuman, les émissions de Gérard Majax, etc.) dans le milieu des musiciens de studio qui était alors (à part pour la harpe, les ondes Martenot et les choeurs) exclusivement masculin.

Métisse, victime du racisme dans son enfance, puis du machisme dans son métier, Jackye était à la fois une femme très sensible, à fleur de peau, et une forte personnalité, portée à la fois par Danielle Licari, l'amour de sa vie, et par sa passion pour la musique.

Après avoir passé un week-end chez Danielle et Jackye durant l'été 2018 (où les nombreux messages que je lui transmettais de ses anciens élèves du Studio des Variétés l'ont convaincue de s'inscrire sur Facebook, où elle était devenue assez active), j'avais réalisé et publié sur mon blog "Dans l'ombre des studios" cette interview en trois parties, que je vous invite à lire pour mieux connaître sa carrière:

1ère partie: https://danslombredesstudios.blogspot.com/2018/12/danielle-licari-et-jackye-castan.html
2ème partie: https://danslombredesstudios.blogspot.com/2018/12/danielle-licari-et-jackye-castan_20.html
3ème partie: http://danslombredesstudios.blogspot.com/2018/12/danielle-licari-et-jackye-castan_23.html

Mes plus amicales pensées vont à Danielle...


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Décès de Michel Ruhl (1934-2022)

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Nous avons appris avec tristesse ce midi par nos amis Jean-Louis Faure (comédien) et Jean-François Guyot (AFP), le décès du comédien Michel Ruhl hier soir à Guérande. Né en 1934, Michel Ruhl (de son vrai nom Michel Petit) était très actif au théâtre où il a joué sous la direction des plus grands (Jean Vilar, Gérard Philipe, Jean-Louis Barrault, Jacques Charon), mais aussi à la télévision et au cinéma (Le Jouet, Mort d'un pourri, Police Python 357). 

Le doublage était venu à lui au début de sa carrière (il m'avait raconté avoir doublé Sean Flynn, fils d'Errol Flynn, certainement dans Le train de Berlin est arrêté (1963)), puis après une longue pause due à une intense vie théâtrale, était revenu de manière beaucoup plus soutenue à partir de la fin des années 80: James Cromwell (L.A. Confidential, Space Cowboys), Terence Stamp (Walkyrie), Ian Holm (Le Cinquième Elément), Norman Lloyd (Le Cercle des Poètes Disparus), les personnages Fa-Zhou (Mulan), Nestor et un grand nombre de méchants (Les Aventures de Tintin), etc.

Cet excellent, élégant, discret et courtois comédien va nous manquer. Nos pensées vont à son épouse, et à son fils Olivier.


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Discographie Les Swingle Singers / The Swingle Singers (1962-1973)

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Suite aux très nombreuses erreurs, imprécisions, etc. que l‘on trouve sur internet à propos des groupes vocaux français, j’ai le plaisir de vous proposer sur « Dans l’ombre des studios » des discographies détaillées de plusieurs de ces groupes.

Je les ai faites à partir d’une écoute attentive de disques et archives radiophoniques (ayant acquis depuis quelques années une connaissance de ces chanteurs de groupes vocaux qui me permet d'identifier leurs voix, même au sein d'un "son de groupe"), d’un visionnage des archives télévisées (permettant de dater avec plus de précision les sorties de disques mais aussi les changements de chanteurs), des discographies préétablies par les sites Encyclopédisque et Discogs, de mes entretiens et séances d’écoutes avec les chanteurs et leurs proches, et des entretiens réalisés avant moi par mes confrères Serge Elhaïk, Jean Letellier et Eric Fardet.


Bien que quasi-exhaustives, ces discographies évolueront au fil du temps, au gré de nouvelles « découvertes ».

Aujourd’hui : Les Swingle Singers (ou The Swingle Singers).



Discographie des Swingle Singers établie par Rémi Carémel.
Remerciements à Anne, Isabelle et Victoria Germain, Claudine Meunier, Alice Herald, Hélène Pedersen-Devos, Jeanette Baucomont, Nicole Darde, Claude Chauvet, Jo, Eric et Jean-Paul Novès, Caroline Houdy, Michel Barouille, Jean et Laurent Cussac, José Germain, Jean-Claude Briodin, Eric Fardet (entretiens avec Ward Swingle et Christiane Legrand), Erwin Blok, Jean Letellier, Serge Elhaïk et aux contributeurs des sites Encyclopédisque et Discogs.

Supervision artistique: Ward Swingle
Management: Pierre Fatosme (ingénieur-du-son du groupe, et époux de Christiane Legrand) puis Jean Cussac 
Style : Style vocalese, c’est-à-dire transcriptions jazz pour voix (Cf. Vocal jazz groups, scat et vocalese, Eric Fardet) d'instrumentaux (classiques, pour la plupart). Le chant est effectué, à part quelques rares exceptions, en onomatopées.
Chefs d’orchestre : Ward Swingle (disques du groupe) et, pour des collaborations extérieures, Duke Ellington, Leonard Bernstein, Luciano Berio, André Hodeir, etc.
Arrangeur : Ward Swingle (disques du groupe)
Effectif : 8 (4F + 4H) chanteurs + Rythmique ou orchestre.
Chanteurs solistes : principalement Christiane Legrand, et tous les autres membres du groupe.
Chanteurs :
Line-up n°1 (novembre 1962-printemps 1964) : Christiane Legrand, Jeanette Baucomont, Claudine Meunier, Anne Germain / Claude Germain, Ward Swingle, Jean-Claude Briodin, Jean Cussac
Line-up n°2 (printemps 1964-printemps 1965) : Christiane Legrand, Jeanette Baucomont, Anne Germain, Alice Herald / Claude Germain, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac
Line-up n°3 (printemps 1965-février 1967) : Christiane Legrand, Jeanette Baucomont, Claudine Meunier, Alice Herald / Claude Germain, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac
Line-up n°4 (mars 1967-printemps 1967) : Christiane Legrand, Jeanette Baucomont, Claudine Meunier, Hélène Devos / Claude Germain, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac
Line-up n°5 (printemps 1967-juillet 1969) : Christiane Legrand, Jeanette Baucomont, Claudine Meunier, Hélène Devos / Jo Novès, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac
Line-up n°6 (juillet 1969-août 1971) : Christiane Legrand, Nicole Darde, Claudine Meunier, Hélène Devos / Jo Novès, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac
Line-up n°7 (septembre 1971-début 1972) : Christiane Legrand, Claude Chauvet, Claudine Meunier, Hélène Devos / Jo Novès, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac
Line-up n°8 (début 1972-juin 1973) : Christiane Legrand, Nicole Darde, Claudine Meunier, Hélène Devos / Jo Novès, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac
Line-up n°9 (reformations ponctuelles du groupe à partir de 1974) : Christiane Legrand, Nicole Darde ou Claude Chauvet, Claudine Meunier, Hélène Devos / Jo Novès, Ward Swingle ou Michel Barouille, José Germain, Jean Cussac
Chanteurs remplaçants occasionnels:
Françoise Walle (soprano), Bernard Houdy (ténor)
Musiciens :
Contrebasse: Pierre Michelot (novembre 1962-printemps 1964), Guy Pedersen (printemps 1964-décembre 1968), Gilbert Rovère (janvier 1968, janvier 1969-courant 1969), Jacky Cavallero (courant 1969-été 1973)
Batterie: Gus Wallez et André Arpino en alternance (novembre 1962-été 1964), Daniel Humair 
(été 1964-printemps 1968), Bernard Lubat (été 1968-courant 1969), Roger Fugen (courant 1969- début 1972), Marcel Sabiani (début 1972-été 1973).
Certains musiciens (comme Daniel Humair) reviennent parfois dans le groupe pour des remplacements.
Musiciens remplaçants occasionnels:
Michel Delaporte (dm)

Les Swingle Singers naissent à une période où sont créés en France une multitude de groupes vocaux, plus ou moins éphémères. Les Blue Stars (novembre 1954) ont ouvert la voie, suivis par les Angels, Fontana, Double Six, Barclay, etc.
Dans ces groupes se retrouvent à peu près les mêmes chanteurs (également choristes de studio pour des chanteurs de variétés, musiques de film, etc.), interchangeables lorsque ceux-ci ne font que du studio et n'ont pas besoin de faire de la scène ou de la télévision.

Les Swingle Singers sont une idée de l'un de ces chanteurs de groupes vocaux (membre des Double Six, Angels, etc.), Jean-Claude Briodin. Il la souffle à son camarade de micro Ward Swingle (pianiste, arrangeur et choriste américain travaillant à Paris): vu le succès de l'album Play Bach du pianiste Jacques Loussier (réinterprétant Bach avec des arrangements jazz), pourquoi ne pas faire la même chose en jazz vocal?
Ce qui est à la base un "exercice" vocal de choristes pour s'entraîner au déchiffrage à vue, à l'articulation rapide, etc. devient un projet d'album.
Ward Swingle cherche des orchestrations originales de Bach à la Bibliothèque Nationale de France, y ajoute une rythmique jazz (batterie et contrebasse), et fait enregistrer un premier album sous le nom de Swingle Singers, en s'entourant de ses amis choristes parisiens.

A l'origine, il s'agit d'un groupe de studio quasi-anonyme, comme il en existe beaucoup à l'époque. Le succès des ventes aux États-Unis fait qu'ils vont devoir partir en tournée internationale à partir de 1964, et que certains choristes préférant le travail de studio plutôt que les tournées, se feront remplacer. L'apparence du groupe sur scène est très statique (aucune chorégraphie). Les morceaux sont appris par coeur.

Avec l'allure d'un pasteur assez austère et pince-sans-rire, Ward Swingle est réputé pour son extrême exigence, son oreille absolue (incapable lorsque la hauteur baisse un peu a cappella de ne pas visualiser mentalement une partition transposée) et son sens du rythme parfait. Par leur exécution quasi militaire et en raison des initiales des Swingle Singers, certains membres du groupe se surnomment pour plaisanter les "S.S.".

Leur participation à la création du Sinfonia pour huit voix et orchestre de Luciano Berio (octobre 1968) va les amener à partager leurs tournées entre leur répertoire "Swingle" habituel, et des concerts du Sinfonia avec les plus grands orchestres internationaux.

Les membres des Swingle Singers, ont participé à de multiples séances de choeurs pour des chanteurs de variétés, musiques de film, etc. En revanche, il est extrêmement rare qu'ils aient accompagné ces artistes en tant que vrai groupe Swingle Singers, ils étaient souvent mélangés à d'autres choristes qui ne faisaient pas partie des Swingle. Bien souvent, des artistes ont par simplification, orgueil ou méconnaissance, prétendu avoir été accompagnés dans leurs disques par les Swingle Singers, alors que ce n'était pas le cas. 
(Exemple d'erreur que l'on peut trouver: quelques filles qui ont appartenu aux Swingle Singers (Anne Germain, etc.) accompagnent Johnny Hallyday dans "Da Dou Ron Ron", mais contrairement à ce qui est indiqué dans les rééditions CD, il ne s'agit pas des Swingle Singers).

Claudine Meunier est créditée sous son nom d'épouse, alors qu'elle était créditée sous son nom de jeune fille (Claudine Barge) chez les Double Six. Jusque là soprano dans les groupes vocaux et séances de choeurs, elle prend désormais la voix d'alto dans les séances, après avoir intégré les Swingle Singers.

Les tenues de scène sont d'abord de Pierre Cardin (femmes), Lempereur (femmes) puis Pierre Balmain (femmes et hommes).

Au moins six morceaux chantés lors de leurs récitals (je ne parle pas des oeuvres contemporaines ou des collaborations) n'ont jamais connu de sortie discographique:
-Pavane pour une infante défunte (Maurice Ravel): enregistrement fait en 1967 mais jamais sorti en disque pour des raisons de droits (diffusé 
sur Dans l'ombre des studios en septembre 2014), chanté en tournée à partir de 1968
-La Marseillaise (Rouget de Lisle) chanté au moins une fois au Japon le 14 juillet 1970
-Danse espagnole n°1 (La Vida Breve, Manuel De Falla): chanté en tournée à partir de 1968, le seul enregistrement existant est une TV hollandaise de 1971
-Gymnopédie n°1* (Erik Satie): chanté en tournée à partir de 1970 (Nicole Darde se souvient qu'elle chantait la partie soliste, et qu'elle l'a a priori chanté au Carnegie Hall avec Ron Carter à la contrebasse)
-Cançao Sertaneja (Camargo Guarnieri): chanté en tournée à partir de 1972
-Milonga del Angel* (Astor Piazzolla): 
chanté en tournée à partir de 1972

D'après Hélène Devos, Libertango* d'Astor Piazzolla a par ailleurs été enregistré mais n'est jamais sorti en disque et n'a semble-t-il pas été chanté en concerts.

(* Ces morceaux ont finalement été enregistrés par les Swingle Singers anglais à partir des années 90).

Diffusés internationalement, les Swingle Singers ont reçu plusieurs prix et nominations aux Grammy Awards:
-6ème cérémonie des Grammy Awards (mai 1964, album Jazz Sébastien Bach): Lauréat "Meilleure interprétation par un choeur" + Lauréat "Meilleur nouvel artiste 1963" + Nomination "Album de l'année"
-7ème cérémonie des Grammy Awards (mai 1965, album Going baroque): 
Lauréat "Meilleure interprétation par un choeur"
-8ème cérémonie des Grammy Awards (mai 1966, album Anyone for Mozart?):
Lauréat "Meilleure interprétation par un choeur"
-9ème cérémonie des Grammy Awards (mars 1967, album Swingling Telemann):
Nomination "Meilleure interprétation par un choeur"
-10ème cérémonie des Grammy Awards (février 1968, album Place Vendôme):
Nomination "Meilleure interprétation par un choeur"
-12ème cérémonie des Grammy Awards (mars 1970, album Luciano Berio : Sinfonia):
Lauréat "Meilleure interprétation par un choeur classique autre qu'un opéra"

Autres récompenses:
-Prix du Disque de l'Académie Charles Cros (mars 1964, cette récompense est indiquée dans tous les dossiers de presse des Swingle Singers, or elle n'est pas répertoriée dans la page Wikipedia de l'Académie Charles Cros. Il est à ce propos dommage que cette prestigieuse académie ne répertorie pas sur son site ses prix passés)
-Prix du meilleur nouveau groupe vocal (jury des critiques internationaux de la revue Downbeat, août 1964)
-Prix du meilleur groupe vocal (Melody Maker, Grande-Bretagne, février 1965, février 1966 et février 1967)
-Prix Triomphe 1967 - Groupe vocal France
-Prix du meilleur groupe vocal (Swing Journal, Tokyo, 1968)
-Edison Award pour l'enregistrement du Sinfonia de Luciano Verio (Hollande, octobre 1969)

Le groupe a connu une "renaissance" en Grande-Bretagne dès 1974 
avec des choristes anglais (Swingle II), et continue encore aujourd'hui (sous le nom de Swingles). La présente discographie ne traite que du groupe original (français).

Les Swingle Singers: Badinerie (line-up n°3, c.1965)



Note importante pour toutes les discographies "Dans l'ombre des studios" de groupes vocaux: 
-Cette discographie mélange discographie traditionnelle et liste des émissions de télévision et de radio. Elle suit un ordre chronologique.
-Des événements importants pour le groupe sont mentionnés en gras et en italique.
-La discographie est chronologiquement découpée en plusieurs parties correspondant aux changements de chanteurs dans le groupe. Un "line-up" est une composition d'équipe: quand un membre du line-up n°2 quitte le groupe, le line-up n°3 commence à l'arrivée de son remplaçant.
-Je pourrais me contenter d'indiquer pour chaque morceau les solistes, mais comme certains (rares) morceaux sont chantés uniquement par une ou des solistes sans les autres membres du groupe, je précise "et groupe vocal" quand les autres membres du groupe sont présents (c'est à dire quasiment tout le temps). 
Le "groupe vocal" est en principe constitué, sauf mention contraire, de tous les membres du line-up en cours ("groupe vocal mixte"), ou de ses éléments féminins ou masculins.


Line-up n°1 (novembre 1962-printemps 1964) : Christiane Legrand, Jeanette Baucomont, Claudine Meunier, Anne Germain / Claude Germain, Ward Swingle, Jean-Claude Briodin, Jean Cussac


Line-up n°1 répétant le 2ème album (c.1964)
Photo: Jacques Aubert (Philips)

Le groupe est constitué en novembre 1962 (d'après les dossiers de presse d'époque). Les huit Swingle Singers sont tous déjà choristes dans les séances de studios parisiens. Jeanette Baucomont et Jean Cussac ont une formation lyrique, Christiane Legrand, Anne Germain, et Claudine Meunier sont d'anciennes chanteuses d'orchestre (mais avec un solide "background" musical), et Ward Swingle, Claude Germain et Jean Claude Briodin des musiciens (piano/direction d'orchestre pour Ward et Claude, saxophone pour Jean-Claude).



33T LP « Jazz Sébastien Bach » Philips 840.519 PY (stéréo) et 77.921 (mono)
Enregistrements : entre novembre 1962 et le printemps 1963 / Sortie : printemps 1963
A1 : Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080) 2:14 : groupe vocal mixte
A2 : Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645) 2:39 : groupe vocal mixte
A3 : Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068) 3:19 : groupe vocal mixte
A4 : Prélude n°11 en fa majeur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 880)2:13 : groupe vocal mixte
A5 : Bourrée (Suite anglaise n°2 en la mineur, BWV 807) 1:45 : groupe vocal mixte
A6 : Fugue n°2 en ut mineur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 871)1:17 : groupe vocal mixte
A7 : Fugue n°5 en ré majeur (Clavier bien tempéré, Livre 1, BWV 850)1:39 : groupe vocal mixte
B1 : Prélude n°9 (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 878)3:19 : groupe vocal mixte
B2 : Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)  4:55 : groupe vocal mixte
B3 : Prélude n°1 en ut majeur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 870)1:57 : groupe vocal mixte
B4 : Canon  1:54 : groupe vocal mixte
B5 : Invention à deux voix n°1 en ut majeur (BWV 772)  1:26 : groupe vocal mixte
B6 : Fugue n°5 en ré majeur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 874)  3:17 : groupe vocal mixte
-Arrangements : Ward Swingle
-Pierre Michelot (b) / Gus Wallez (dm, tous titres sauf A7 et B4) / André Arpino (dm, A7 et B4)
-Enregistré, selon Claudine Meunier, aux Studios D.M.S. (rue Saussier-Leroy) par Pierre Fatosme.
-Lauréat du meilleur album d'ensemble vocal et du meilleur nouvel artiste, et nomination album de l'année, aux Grammy Awards 1963. 
-Deux titres sont transposés: le prélude n°9 passe de mi majeur à ré bémol majeur, et le Sinfonia passe de do mineur à sol mineur.
-L'album est commercialisé sous les noms "Jazz Sébastien Bach" (France et la plupart des pays, peinture de couverture: Monique Chavasse-Frette),"Bach's Greatests Hits" (États-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande) et "Jazz Sebastian Bach" (Espagne, Pays-Bas).
-Il sort également sous la forme de deux 45T, "Jazz Sébastien Bach n°1" (434.875) et "Jazz Sébastien Bach n°2" (434.876)
-Utilisation des enregistrements:
"Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)" en générique de l'émission TV (O.R.T.F.) "Le Temps des Loisirs" (1963-1968)
"Fugue n°2 en ut mineur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 871)" dans la B.O. du film "The French Dispatch" (2021) de Wes Anderson
"Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)" dans la B.O. du film "Dragées au poivre" (1963) de Jacques Barratier
"Fugue n°5 en ré majeur (Clavier bien tempéré, Livre 1, BWV 850)" dans la B.O. du film "Astérix : Le Domaine des Dieux" (2014) d'Alexandre Astier et Louis Clichy



Le 31/05/63, Ward Swingle est interviewé dans l'émission radiophonique "Avant-premières". Diffusion de la version studio de "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)".


Émission TV 
« Rythmes sous cape » du 17/08/63
Chant en playback
« Fugue en ré mineur de Bach» 
Chanteurs à l'image : Jean-Claude Briodin, Ward Swingle, Jean Cussac, Claude Germain, Jeanette Baucomont, Claudine Meunier, Christiane Legrand et Anne Germain (petit doute, car visage peu visible).
Contrebassiste et batteur visibles mais non identifiés.
Les Swingle Singers ne sont alors qu'un groupe de studio. Ils sont présentés de dos, avec une cape (clin d'oeil au titre de l'émission) pour les femmes.


Critique dans le Daily Mirror du 31/10/63 (la Fugue en ré mineur, sortie en single, extraite de leur LP, est un succès), dans le Daily Herald du 9/11/63, mention dans Vie et Bonté, revue officielle de la Croix-Rouge Française (novembre 1963).

Critique assez dithyrambique dans "The Gramophone" de décembre 1963.


Jean-Claude Briodin se souvient d'un concert en Allemagne (proche de la frontière) pendant l'hiver.



33T LP « Going baroque : de Bach aux baroques» Philips 844 825
Enregistrement : certainement début 1964 / Sortie : certainement en août 1964
A1 : Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)  1:19 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
A2 : Airs et variations : "L'harmonieux forgeron" (Suite pour clavecin en mi majeur, Haendel)  2:23 : Claudine Meunier (soliste) et groupe vocal mixte
A3 : Gigue (Suite pour violoncelle seul n°1 en ut majeur, BWV 1009)  1:19 : groupe vocal masculin
A4 : Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)  3:00 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
A5 : Prélude n°19 en la majeur (Clavier bien tempéré, Livre 1, BWV 864)  1:09 : groupe vocal mixte
A6 : Préambule (Partita pour clavecin n°5 en sol majeur, BWV 829) 2:24 : groupe vocal mixte
B1 : Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)  2:22 : groupe vocal mixte
B2 : Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)  3:14 : Christiane Legrand, Claudine Meunier, Jeanette Baucomont et Anne Germain (solistes) et groupe vocal mixte
B3 : Prélude n°7 en mi bémol majeur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 876)  2:39 : groupe vocal mixte
B4 : Solfeggietto en ut mineur (Wq.117/2, Carl Philipp Emanuel Bach)  0:54 : groupe vocal mixte
B5 : Der Fruehling (Le Printemps, Wilhelm Friedemann Bach)  1:32 : groupe vocal mixte
B6 : Prélude n°24 en si mineur (Clavecin bien tempéré, Livre 2, BWV 893)  1:56 :
-Arrangements: Ward Swingle
-Guy Pedersen (b) / Gus Wallez (dm)
-Enregistré, selon Claudine Meunier, aux Studios D.M.S. (rue Saussier-Leroy) par Pierre Fatosme.
-Lauréat du meilleur album d'ensemble vocal aux Grammy Awards 1964.

-Alors que le premier album, Jazz Sébastien Bach, était axé sur des transcriptions de partitions écrites pour clavier, celui-ci se concentre sur des arrangements orchestraux.  Le premier album était plutôt choral et celui-ci met plus en avant des voix solistes, en particulier Christiane Legrand.
-L'album est commercialisé sous les noms "Going baroque : de Bach aux baroques" (France),"Going baroque" (la plupart des pays),"Bach Handel Vivaldi" (Royaume-Uni) "Van al Barrocco" (Espagne), "Al Estilo Barrocco" (Mexique) et "E o Barrocco" (Brésil).
-Utilisation des enregistrements:
"Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)" dans la B.O. (thème principal) du film "Galia" (1966) de Georges Lautner
"Prélude n°7 en mi bémol majeur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 876)" dans la B.O. du film "Harvey Milk" (2008) de Gus Van Sant


Concert ou TV vers le 4/03/64 à Amsterdam (photo à l'aéroport d'Amsterdam-Shiphol avec Pierre Michelot et André Arpino).


Émission TV non-identifiée a priori du 12/03/64
Chant en playback
« Bourrée (Suite anglaise n°2 en la mineur, BWV 807) »« Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle » et 

« Badinerie en si mineur »
Chanteurs à l'image : Jean-Claude Briodin, Jeanette Baucomont, Claude Germain, Claudine Meunier, Jean Cussac, Christiane Legrand, Ward Swingle et Anne Germain.
Pierre Michelot est reconnaissable à la contrebasse, mais le batteur est moins visible.
VHS retrouvée dans les archives d'Anne Germain. L'enregistrement ne vient vraisemblablement pas de la R.T.F. mais peut-être d'une télévision étrangère. La date est incertaine.



Line-up n°2 (printemps 1964-printemps 1965) : Christiane Legrand, Jeanette Baucomont, Anne Germain, Alice Herald / Claude Germain, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac


Line-up n°2 en répétition au Madison Square Garden (mai 1964)
Photo : Friedman-Abeles


L'une des filles du président américain Lyndon B. Johnson convainque son père d'engager les Swingle Singers (dont elle est fan, et ne sait pas qu'ils ne sont pas américains) comme groupe pour sa campagne électorale. Ils deviennent ainsi un groupe de scène.
Claudine Meunier et Jean-Claude Briodin, déjà engagés sur une tournée des Double Six, quittent les Swingle Singers. Claudine est remplacée par Alice Herald (Vassails de son vrai nom, jeune choriste studio, belle-fille du compositeur et professeur Julien Falk, lancée trois ou quatre ans plus tôt dans le métier par Jean-Claude Dubois et Christiane Legrand) et Jean-Claude par José Germain (frère de Claude (et beau-frère d'Anne), saxophoniste et choriste).

Le couturier Pierre Cardin, ami de Ward Swingle (ils se sont connus par Jeanne Moreau, dont Ward était le chef d'orchestre), coupe les robes des femmes Swingle Singers.

Concert le 15 mai 1964 au Théâtre de la Cité Universitaire (Paris).
Ce concert sera décrit ultérieurement par Ward Swingle comme le "premier concert" des Swingle Singers, alors qu'il y en a quand même eu quelques autres avant avec le line-up n°1.
1ère partie du concert:"Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Gigue (Suite pour violoncelle seul n°1 en ut majeur, BWV 1009)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Prélude en fa mineur", "Fugue n°2 en ut mineur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 871)", "Prélude n°19 en la majeur (Clavier bien tempéré, Livre 1, BWV 864)", "Préambule (Partita pour clavecin n°5 en sol majeur, BWV 829)", "Prélude N° 9 (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 878)", "Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)", "Bourrée (Suite anglaise n°2 en la mineur, BWV 807)".
2ème partie du concert:"Canon", "Fugue n°5 en ré majeur (Clavier bien tempéré, Livre 1, BWV 850)", "Airs et variations : "L'harmonieux forgeron" (Suite pour clavecin en mi majeur, Haendel)", "Prélude n°7 en mi bémol majeur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 876)", "Invention à deux voix n°1 en ut majeur (BWV 772)", "Der Fruehling (Le Printemps, Wilhelm Friedemann Bach)", "Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Prélude n°1 en ut majeur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 870)", "Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)", "Solfeggietto en ut mineur (Wq.117/2, Carl Philipp Emanuel Bach)".
Accompagnement: Guy Pedersen (b) et Gus Wallez (dm)



Émission TV  britannique "A Degree of Frost" (BBC) du 18/05/64
Avec Paul McCartney. Deux morceaux de Bach. 


Grande tournée américaine (primaires et campagne électorale) de Lyndon Johnson. En arrivant dans sa chambre d'hôtel à New York, Anne Germain a la surprise de s'entendre à la radio (disque qu'elle avait enregistré avec Armand Migiani).

Concert le 26/05/64 "Salute to President Johnson"à l'Armory de Washington D.C. Avec Mitzi Gaynor, Allan Sherman, Mahalia Jackson, Gregory Peck, Gina Lollobrigida, the New York City Ballet, Anna Moffo (star du Metropolitan Opera), Joan Baez, Milt Kamen, the New Christy Minstrels, Peter Gennerro Dance Group, the Swingle Singers, Bill Cosby, Mace Barrett et Woody Allen. 

Concert le 28/05/64 au Madison Square Garden.
Avec Joan Baez, Woody Allen, Gregory Peck, etc. 

Concert le 1/06/64 "An Evening of Bach"à la Maison-Blanche, devant le président américain Lyndon B. Johnson et le premier ministre israélien Levi Eshkol.
Mischa Elman (accompagné par Joseph Seiger), The Swingle Singers.
Programme chanté par les Swingle: "Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Bourrée (Suite anglaise n°2 en la mineur, BWV 807)", "Fugue n°2 en ut mineur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 871)", "Fugue n°5 en ré majeur (Clavier bien tempéré, Livre 1, BWV 850)", "Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)".


Émission TV américaine "The Hollywood Palace" (ABC) du 6/06/64
Avec Buster Keaton, Gloria Swanson, etc. Programme inconnu.


Critiques positives de l'album "Going baroque" dans la presse américaine en août 1964 (Daily Defender (Chicago) du 17/08/64, San Francisco Progress du 19/08/64 et Los Angeles Tribune du 20/08/64) et dans la presse britannique de septembre 1964 (single "Largo"), ce qui nous permet de mieux dater sa sortie.

Concert au Berliner Festwochen Jazz Tage (septembre 1964).




33T LP « Swinging Mozart » Philips 842 109 PY
Enregistrement en septembre et octobre 1964 / Sortie a priori fin février 1965
A1 : Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265  5:47 : Christiane Legrand (soliste à 0:21, et non Anne Germain comme indiqué par erreur dans le disque), Claude Germain (soliste à 0:40), Anne Germain et Alice Herald (duo à 1:00), José Germain et Jean Cussac (duo à 0:18), José Germain (soliste à 1:56), Alice Herald (soliste à 2:04), José Germain (soliste à 2:08), Jeanette Baucomont (soliste à 3:15), Christiane Legrand (soliste à 3:36) et groupe vocal mixte.
A2 : Fugue (Sonate n° 37 en la majeur pour violon et clavier, K 402)  2:52 : groupe vocal mixte
Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545
A3a : Allegro2:08 : Christiane Legrand, Alice Herald, Jeanette Baucomont, Claude Germain et José Germain (solistes) et groupe vocal mixte 
A3b : Andante2:39 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
A3c : Allegretto1:23 : groupe vocal mixte
Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525
B1a : Allegro3:22 : groupe vocal mixte
B1b : Romance2:44 : groupe vocal mixte
B1c : Menuetto1:20 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
B1d : Rondo2:42 : Christiane Legrand et José Germain (solistes) et groupe vocal mixte
Sonate pour piano n° 5 en sol majeur, K 283
B2 : Allegro2:51 : groupe vocal mixte
-Arrangements : Ward Swingle
-Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)
-Enregistré, selon Claudine Meunier, aux Studios D.M.S. (rue Saussier-Leroy) par Pierre Fatosme.
-La photo de la couverture américaine a été prise dans les locaux américains du journal Playboy (souvenir d'Alice Herald).
-Lauréat du meilleur album d'ensemble vocal aux Grammy Awards 1965.
-L'album est commercialisé sous les noms "Swinging Mozart" (France, Israël et pays "latins"),"Anyone for Mozart?" (pays germaniques et anglophones, photo de George Pickow) et "The Swingle's Mozart" (réédition anglaise).
-Dans "Les Demoiselles de Rochefort" (1967), le disque est vendu dans la boutique de Simon Dame.


Concert le 3/10/64 au Concertgebouw d'Amsterdam (Pays-Bas) pour le Grand Gala du Disque. Avec Josephine Baker, Dusty Springfield, Adamo, etc.

Concert le 24/10/64 au Carnegie Hall avec Oscar Peterson et Clark Terry en guest (critique dans le New York Times et le New York Herald Tribune du 26/10/64).


Émission TV américaine "The Tonight Show starring Johnny Carson" (NBC) du 27/10/64
Programme inconnu.


Concerts au Oberlin College (début novembre).

Dans le "Time" du 6/11/64, Ward Swingle dit que l'album Swinging Mozart a mis plusieurs mois de préparation.


Émission TV "The Hollywood Palace" (ABC) du 14/11/64
Avec Victor Borge, The Nicholas Brothers, etc. Programme inconnu.


Concerts au club The Village Gate de New York (à partir du 17/11/64, article dans The Ottawa Citizen du 4/12/64).

Concert au Théâtre des Champs-Elysées en janvier 1965 (d'après souvenirs d'Alice Herald, concerts à Prague et Berlin peu de temps avant).


Émission TV "Moi j'aime" du 18/01/65

Chant en playback
"Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)" et "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)"
Chanteurs à l'image: Anne Germain, Claude Germain, Jeanette Baucomont, Christiane Legrand, José Germain, Jean Cussac, Alice Herald, Ward Swingle.
Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)

Émission TV "Pile ou face" du 21/01/65
Chant en playback
"Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)"
Chanteurs à l'image: Christiane Legrand (1er rang), Jeanette Baucomont, Anne Germain et Alice Herald (2ème rang), Jean Cussac, José Germain, Claude Germain et Ward Swingle.
Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)

Émission radiophonique "Paris sur scène" du 11/02/65 enregistrée le 25/01/65 à la Maison de la Radio (Studio 104)
Chant en direct
"Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Rondo" et "Fugue n°5 en ré majeur (Clavier bien tempéré, Livre 1, BWV 850)".
Jean-Marie Proslier précise qu'ils reviennent de "deux mois de tournée aux États-Unis".

Émission TV "Rhône Alpes Actualités" du 9/02/65 (datée par erreur en 1966 dans les archives pro de l'INA)
Chant en direct (sur la scène d'un théâtre) et interview
"Badinerie"
Chanteurs à l'image: Claude Germain, Anne Germain, Jeanette Baucomont, Christiane Legrand, José Germain, Jean Cussac, Alice Herald et Ward Swingle
Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)

Émission radiophonique "Grand Prix" du 13/02/65 enregistrée le 9/02/65 à la Maison de la Radio (Studio 102)
Chant en direct, interview de Ward Swingle et démonstration de "Badinerie" partie par partie
"Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)", "Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Variations sur "Ah ! Vous Dirais-je Maman", K 265", "Canon", "Prélude n°1 en ut majeur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 870)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Der Fruehling (Le Printemps, Wilhelm Friedemann Bach)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)" (mention des solistes), "Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)", "Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Allegro / Romance / Menuetto / Rondo", "Bourrée (Suite anglaise n°2 en la mineur, BWV 807)", Solfeggietto en ut mineur (Wq.117/2, Carl Philipp Emanuel Bach), "Fugue n°5 en ré majeur (Clavier bien tempéré, Livre 1, BWV 850)".
Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)
Le disque Mozart "sort à la fin de ce mois".


Interviewé dans le Sunday Mirror du 14/02/65, le grand violoniste Yehudi Menuhin dit apprécier les Swingle Singers.

Concert au Royal Albert Hall de Londres le 28/03/65.
1ère partie: "Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)",  "Gigue (Suite pour violoncelle seul n°1 en ut majeur, BWV 1009)", "Prélude n°9 (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 878)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545: Allegro / Andante / Allegretto", "Variations sur "Ah ! Vous Dirais-je Maman", K 265".
2ème partie: "Canon", "Prélude n°1 en ut majeur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 870)", "Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)", "Der Fruehling (Le Printemps, Wilhelm Friedemann Bach)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)", "Fugue n°5 en ré majeur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 874)", "Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Allegro / Romance / Menuetto / Rondo".


Émission TV "Midi variétés" du 9/01/66 (rétrospective de "pastilles" inédites enregistrées pendant l'année 1965) enregistrée à Marseille début 1965
Chant en playback
"Solfeggietto en ut mineur (Wq.117/2, Carl Philipp Emanuel Bach)"
Chanteurs à l'image: Jean Cussac, José Germain, Claude Germain, Ward Swingle, Anne Germain, Alice Herald, Jeanette Baucomont, Christiane Legrand


Line-up n°3 (printemps 1965-février 1967) : Christiane Legrand, Jeanette Baucomont, Claudine Meunier, Alice Herald / Claude Germain, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac

Le line-up n°3 "coiffé" par un graphiste de Philips facétieux et amateur des Beatles (c. 1966)
(Coll. privée Claudine Meunier)


Anne Germain souhaitant quitter le groupe, elle est remplacée par Claudine Meunier qui fait son retour chez les Swingle Singers après l'arrêt des Double Six.


Émission TV "La Scène à Paris" du 17/05/65 (également radiodiffusée sur France Inter le 20/05/65) à la Maison de la Radio : Soirée de Soutien Confraternel aux Journalistes
Chant en direct
"Sonate pour piano n°15 en ut majeur, K 545 : Allegro", "Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Rondo"
Chanteurs à l'image: Alice Herald, Claudine Meunier (soliste titre 1), Jeanette Baucomont, Christiane Legrand (soliste titre 1), Jean Cussac, José Germain (soliste titres 1 et 2), Claude Germain, Ward Swingle.
Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)

Émission TV américaine "The Best on Record" (NBC) du 18/05/65
Show spécial pour célébrer les lauréats des Grammy Awards 1964. Les Swingle Singers chantent "Badinerie". Avec Woody Allen, Louis Armstrong, les Beatles, etc.


Christiane Legrand et Jean Cussac sont interviewés dans l'émission de radio "Rendez-vous à cinq heures" du 14/06/65, à propos de leur concert le lendemain (15/06/65) au Festival du Marais (Hôtel de Sully).
Ils enregistrent leur "quatrième disque" (une étude de Chopin déjà enregistrée et une autre en préparation), sur les compositeurs du XIXème siècle.
Programme du concert : Fugue en ré mineur, Prélude pour choral d'orgue, Badinerie, Aria, Fugue de Vivaldi, Gigue, Largo de Bach, Allegro de Haendel, Sonate n°15 en do majeur (1er mouvement) de Mozart, Sinfonia, Variations sur "Ah vous dirais-je maman", "Petite musique de nuit" (quatre mouvements).

Les Swingle Singers chantent (accompagnés à l'orgue par Michel Legrand) au mariage d'Eddie Barclay et Marie-Christine Steinberg à l'Église Saint-François-de-Salles le 1/07/65 (article dans Billboard du 24/07/65).

Article dans "Hello" du 15/07/65.



33T LP « Les Romantiques » Philips 842 124 PY
Enregistrement a priori à partir de l'été 1965 / Sortie certainement en automne 1965 (et non en 1967 comme on peut parfois le lire).
A1 : Scherzo (Sonate pour violon et piano op. 24 n°5 en fa majeur "Le Printemps", L. Van Beethoven)  1:11 : groupe vocal mixte
A2 : Allegro (Sonate pour piano op. 26 n°12 en la bémol majeur, L. Van Beethoven)  2:32 : groupe vocal mixte
A3 : Étude (op. 10 n° 6 en mi bémol majeur, F. Chopin)  3:26 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
A4 : Étude (op. 25 n° 2 en fa majeur, F. Chopin)  1:27 : Alice Herald et Claudine Meunier (duo) et groupe vocal mixte
A5 : Valse (op. 64 n° 2 en ut dièse, F. Chopin)  3:13 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
A6 : Petit Prélude et Fugue (Album à la Jeunesse op. 68, R. Schumann)  2:10 : groupe vocal mixte
B1 : La Fileuse (Romance sans paroles op. 67 n° 4, F. Mendelssohn)  2:01 : groupe vocal mixte
B2 : Le Marché de Limoges (Tableaux d'une Exposition, M. Moussorgsky)  1:23 : groupe vocal mixte
B3 : Andante (Quatuor op. 44 n° 1 en ré majeur, F. Mendelssohn)  3:29 : groupe vocal mixte
B4 : Zortzico (Albeniz)  2:06 : groupe vocal mixte
B5 : Andante (Quatuor à cordes op. 29 en la mineur, D.804 "Rosemonde", F. Schubert)  5:14 : groupe vocal mixte
-Arrangements: Ward Swingle
-Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)
-Enregistré, selon Claudine Meunier, aux Studios D.M.S. (rue Saussier-Leroy) par Pierre Fatosme.
-L'album est commercialisé sous les noms "Les Romantiques" (France, Italie),"Getting Romantic" (la plupart des pays dont États-Unis) et "The Swingle Singer's Classics" (Royaume-Uni).
-La couverture française (Les Romantiques) représente le bon line-up (n°3). En revanche, celle des albums "Getting Romantic" et "The Swingle Singer's Classics" représente par erreur le line-up n°2 (Anne Germain figure à la place de Claudine Meunier).

Émission radiophonique "Jam Session Chanson-Poésie" du 9/09/65 enregistrée le 29/06/65 à la Maison de la Radio (Studio 102)
Chant en direct, seuls ou en fond sonore de poésies dites par des comédiens et chanteurs.
"Bourrée (Suite anglaise n°2 en la mineur, BWV 807)" (nommé par erreur "Largo de Haendel" dans les archives pro de l'INA) (poème "Dedans Paris" de Clément Marot), "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)" (poème: "Les cloches du soir" de Marceline Desbordes Valmore), "Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525". Émission radiophonique "Jam Session Chanson-Poésie" du 16/09/65 enregistrée le 29/06/65 à la Maison de la Radio (Studio 102)
Chant en direct, seuls ou en fond sonore de poésies dites par des comédiens et chanteurs."Solfeggietto en ut mineur (Wq.117/2, Carl Philipp Emanuel Bach)" , "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)" (poème "Union Libre" d'André Breton dit par Jacques Doyen), "Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)"

Concerts à Scheveningen en juillet 1965 (article dans Het Vaderland du 22/07/65), au Festival de Menton (août 1965), au Royal Albert Hall de Londres (octobre 1965, critique dans Record Mirror du 14/10/65. Dans le programme : Moussorgsky, Schumann, Chopin, etc. (donc a priori le disque "Les Romantiques" est déjà sorti)). Puis le lendemain, départ pour les Etats-Unis (Kensigton Post du 22/10/65).

Concert au Town Hall de New York le 16/10/65 (critique dans le New York Times le 18/10/65). 

Article dans The Salt Lake Tribune du 29/10/65, article dans le Los Angeles Times du 2/12/65. En décembre 1965, les Swingle Singers sont à New York. Ils en profitent pour répéter avec le Modern Jazz Quartet sur un projet d'album.


Émission TV américaine "Toast of the Town" (CBS) du 12/12/65
Présenté par Ed Sullivan. Avec The Byrds, etc. Programme inconnu.
Rediffusion le 7/08/66 avec extraits inédits.

Émission TV ouest-allemande "Hotel Victoria" du 29/12/65
Programme inconnu.

Émission radiophonique "Les Swingle Singers : concert au Palais des fêtes de Strasbourg" du 7/02/66 enregistrée le 24/01/66
Chant en direct
"Canon", "Fugue n°2 en ut mineur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 871)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "La Fileuse (Romance sans paroles op. 67 n° 4, F. Mendelssohn)", "Allegro (Sonate pour piano op. 26 n°12 en la bémol majeur, L. Van Beethoven)", "Étude (op. 10 n° 6 en mi bémol majeur, F. Chopin)" ("Christiane chante la main gauche et les autres font la main droite"), "Le Marché de Limoges (Tableaux d'une Exposition, M. Moussorgsky)", "Zortzico (Albeniz)", "Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Allegro / Romance / Menuetto / Rondo", "Solfeggietto en ut mineur (Wq.117/2, Carl Philipp Emanuel Bach)", "Fugue n°5 en ré majeur (Clavier bien tempéré, Livre 1, BWV 850)", "Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)".

Enregistrement le 31/01/66 d'un concert radiophonique (date de diffusion inconnue, mais peut-être n'a-t-il jamais été diffusé. Quelques fausses notes, et contrebasse trop présente dans le mixage. Il s'agit peut-être de la première partie du concert strasbourgeois).
Chant en direct
"Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)" (précédé d'une démonstration de la construction du morceau), "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Andante (Quatuor op. 44 n° 1 en ré majeur, F. Mendelssohn)", "Étude (op. 25 n° 2 en fa majeur, F. Chopin)", "Fugue (Sonate n° 37 en la majeur pour violon et clavier, K 402)", "Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro", "Variations Sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265".


Concerts au Théâtre des Champs-Elysées du 2 au 7/02/66 (programme Bach, Mendelssohn (La Fileuse), Moussorgsky, Chopin, Vivaldi, etc. d'après Combat du 24/01/66).
Interview de Christiane Legrand dans l'émission radiophonique "Rendez-vous à cinq heures" du 3/02/66. Les Swingle Singers ont fait un récital la veille et vont en faire un autre (le 7/02/66) au Théâtre des Champs-Elysées (confirmé par article dans France-Soir du 4/02/66).
Ils sont allés à Nancy il y a quelques jours après leur retour des États-Unis, et il y a un an. 


Émission TV américaine "The Dean Martin Show" (NBC) du 17/02/66
"Prélude n° 9 (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 878)".
Avec Mahalia Jackson, Julie London, etc.


Concert aux Pays-Bas en février 1966 (article dans un journal hollandais le 17/02/66), aux Jardins de Tivoli à Copenhague en février 1966 (article dans le Berlingske Tidende du 25/02/66),

Christiane Legrand, Claudine Meunier et Jeanette Baucomont enregistrent "Laborintus II" de Luciano Berio et Edoardo Sanguineti le 4/06/66 (diffusion radio le 6/10/66).

Concert à Vienne début juin 1966 (article dans AZ-Kultur du 8/06/66 et dans un autre journal autrichien).

Concert avec George Malcolm au Royal Festival Hall le 6/07/66 (The Tatler des 18 et 25/06/66, Daily Telegraph du 7/07/66).
Concert au Festival de Menton (août 1966).

Tournée en Israël durant l'année 1966 (d'après le programme israélien de la tournée de 1968).


Émission TV ouest-allemande "Wir machen Musik" (SDR) du 10/09/66
Programme inconnu.



33T LP The Swingle Singers & The Modern Jazz Quartet « Place Vendôme 
» Philips 840 257 PY
Enregistrement en six séances du 27/09 au 30/10/66 / Sortie en avril 1967.
A1 : Sascha (Little David's Fugue, John Lewis)  4:19
A2 : Aria (Orchestral suite n°3 in D major, BWV 1068) 5:40
A3 : Vendôme (John Lewis)  3:35
A4 : Ricercare (Musical Offering, BWV 1079)  6:32
B1 : Dido's Lament ("When I Am Laid In Earth", Purcell)  5:04
B2 : Alexander's Fugue (John Lewis)  4:52
B3 : Three Windows (John Lewis)  7:08
-Arrangements de John Lewis (A2, A4, B1) et Ward Swingle (A2).
The Modern Jazz Quartet: John Lewis (piano), Milt "Bags" Jackson (vibraphone), Percy Heath (contrebasse), Connie Kaye (batterie).
-Enregistré, selon Claudine Meunier, aux Studios D.M.S. (rue Saussier-Leroy) par Pierre Fatosme.
-L'aria faisait déjà partie du répertoire des Swingle Singers. Ils l'avaient enregistré dans le premier disque, avec un arrangement plus fidèle à la partition, moins improvisé.
-Nomination pour le meilleur album d'ensemble vocal aux Grammy Awards 1967.
-L'album est commercialisé sous les noms "Place Vendôme" (la plupart des pays dont la France),"Encounter : The Swingle Singers perform with the Modern Jazz Quartet" (États-Unis, Canada), "Encuentro : Los Swingle Singers se reunen con El Modern Jazz Quartet (Venezuela), "The Swingle Singers meet the Modern Jazz Quartet" (Allemagne). 
-La couverture allemande ("The Swingle Singers meet the Modern Jazz Quartet") représente la couverture française ("Place Vendôme") entourée des contours de chaque artiste et d'un numéro pour savoir qui est qui... et se trompe en mentionnant Anne Germain à la place d'Alice Herald, et Jean-Claude Briodin à la place de José Germain.

Émission TV ouest-allemande (titre inconnu) du 11/10/66
Enregistrée à Hambourg avec des artistes Philips français (Les Swingle Singers, Les Quatre Barbus, France Gall). Photos prises par Pierre Jamet dans les loges.


Concert au Jazz Jamboree de Varsovie (15/10/66).

Le Billboard du 29/10/66 évoque une tournée en Allemagne de l'Ouest, notamment au Beethovenhalle de Bonn.





33T LP « Swingling Telemann 
» Philips 840 578 PY
Enregistrement certainement pendant l'été 1966 / Sortie certainement en septembre-octobre 1966.
Concerto à six (Telemann)
A1 : Allegro  2:06 : Christiane Legrand et Alice Herald (solistes) et groupe vocal mixte
A2 : Adagio  1:23 :  Christiane Legrand et Claudine Meunier (solistes) et groupe vocal mixte
A3 : Presto  1:06 : Ward Swingle et Claude Germain (solistes) et groupe vocal mixte
A4 : Adagio  0:32 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
A5 : Allegro  2:24 : groupe vocal mixte
A6 : La Couperin  (Quatrième livre des pièces pour clavecin, 21ème ordre, Couperin) 2:42 : groupe vocal mixte
A7 : Gigue (Suite pour cordes "La Lyra", Telemann)  1:41 : groupe vocal mixte
A8 : Fugue en ré mineur (Muffat)  2:59 : groupe vocal mixte
B1 : Presto (Trio de la Sonate en mi majeur, Telemann)1:23 : Christiane Legrand et Jeanette Baucomont (solistes) et groupe vocal mixte
B2 : Larghetto (Concerto en la majeur pour hautbois d'Amour & cordes, Telemann)  3:05 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
B3 : Le Coucou (1er livre de pièces pour clavecin "A Mlle de Soubise", Daquin)1:38 : groupe vocal mixte
B4 : Presto (Sonate n°4 pour flûte et basse continue en mi mineur, Marcello)  1:50 : José Germain (soliste) et groupe vocal mixte
Sonate en do mineur (Quantz)
B5 : Allegro  1:44 : groupe vocal mixte
B6 : Andante Moderato  2:55  : groupe vocal mixte
B7 : Vivace  1:56  : groupe vocal mixte
-Arrangements: Ward Swingle
-Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)
-Enregistré, selon Claudine Meunier, aux Studios D.M.S. (rue Saussier-Leroy) par Pierre Fatosme.
-Nomination pour le meilleur album d'ensemble vocal aux Grammy Awards 1966.
-L'album est commercialisé sous les noms "Swingling Telemann" (France, Israël et Japon; collage recto: Jean Berthier, photo verso: Pierre Fatosme),"Rococo á go go" (la plupart des pays dont États-Unis; le titre comprend une double erreur: accent aigu au lieu du grave sur le "a", et gogo écrit "go go").


Concert au Town Hall de New York début novembre 1966 (critique dans le New York Times du 11/11/66) avec dans le programme Chopin, Mendelssohn, Telemann, Vivaldi, etc.


Émission TV britannique "Meet the Swingle Singers" (BBC1) du 24/12/66
Programme: compositeurs du XVIIIème siècle (cf. Birmingham Daily Post du 24/12/66).

Émission TV "Réveillon 1967" du 31/12/66 (les Swingle Singers sont crédités par erreur Les Double Six dans la notice de l'émission dans les archives pro de l'INA)
Chant en playback
"Concerto à six de Telemann: Allegro"
Chanteurs à l'image : Jeanette Baucomont, Claudine Meunier, Alice Herald (soliste), Christiane Legrand (soliste), Jean Cussac, José Germain, Claude Germain, Ward Swingle.
Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)


Article dans "Für dich" du 3/12/66.


Film d'actualités British Pathé de 1966 (date inconnue)
Chant en playback
"Badinerie"
Les Swingle Singers font semblant de répéter et d'enregistrer "Badinerie" aux nouveaux studios Olympic de Londres (alors que le titre a été enregistré en France par le line-up n°1 deux ans plus tôt). Il existe deux vidéos: le reportage d'époque et les rushs. 
Chanteurs à l'image: Christiane Legrand, Claude Germain, Claudine Meunier, Jeanette Baucomont, José Germain, Jean Cussac, Alice Herald, Ward Swingle.
Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)

Émission TV (peut-être suisse) de 1965 ou 1966 (nom et date inconnus)
Chant en playback
"Badinerie"
Bernard Haller se cogne à la porte vitrée d'un grand magasin. Christiane Legrand entre dans le magasin, où les Swingle Singers jouent les vendeurs.
Chanteurs à l'image: Christiane Legrand, Jeanette Baucomont (caissière), Ward Swingle (caché), Claude Germain (vendeur de bijoux), Claudine Meunier, Jean Cussac, José Germain, Alice Herald.
Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)

Émission TV étrangère de 1965 ou 1966 (nom et date inconnus)
Chant en playback
"Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)"
Extrait utilisé dans une émission des années 2000 de la Rai Uno.
Chanteurs à l'image : Claudine Meunier, Alice Herald, Jeanette Baucomont, Alice Herald, Jean Cussac, José Germain, Claude Germain, Ward Swingle.
Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)

Émission TV étrangère de 1965 ou 1966 (nom et date inconnus)
Chant en playback
"Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K.545 : Allegro"
Extrait utilisé dans une émission des années 2000 de la Rai Uno.
Chanteurs à l'image : Alice Herald, Claudine Meunier, Jeanette Baucomont, Christiane Legrand, Jean Cussac, José Germain, Claude Germain, Ward Swingle.
Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)

Émission TV "International Cabaret" (Royaume-Uni) du 14/01/67
Programme inconnu.



Line-up n°4 (mars 1967-printemps 1967) : Christiane Legrand, Jeanette Baucomont, Claudine Meunier, Hélène Devos / Claude Germain, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac

L'éphémère line-up n°4 (1967)
Hélène Devos est arrivée mais Claude Germain n'a pas encore quitté le groupe


Alice Herald souhaite quitter le groupe. Elle est remplacée par Hélène Devos (qui a fait ses débuts en 1965 comme membre des Nouveaux Double Six), qui épousera le contrebassiste Guy Pedersen après l'avoir rencontré chez les Swingle Singers.
Elle apprend par coeur les parties d'Alice, et assiste à un concert donné par les Swingle Singers (première partie de Raymond Devos, a priori au Théâtre des Champs-Elysées), avant de partir en tournée au Royaume-Uni.

Il existe une série de photos de presse et un programme avec ce "line-up n°4"à la durée très éphémère, puisque après l'arrivée d'Hélène, Jo Novès a très rapidement remplacé Claude Germain dans le groupe.

Concerts : tournée au Royaume-Uni (1er au 13/03/67 dont Fairfield Hall de Croydon le 8/03/67).


Line-up n°5 (printemps 1967-juillet 1969) : Christiane Legrand, Jeanette Baucomont, Claudine Meunier, Hélène Devos / Jo Novès, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac


Leonard Bernstein et Luciano Berio dirigeant le line-up n°5 (octobre 1968)


Claude Germain est remplacé (certainement fin mars ou avril) par Joseph (dit Jo) Novès (originaire de Toulouse, ancien chanteur dans l'orchestre de Jacques Hélian), mais revient très ponctuellement en dépannage dans le groupe lorsque Jo Novès, qui avait pris d'autres engagements avant d'intégrer le groupe, ne peut assurer des séances (notamment trois titres sur le disque "Concerto d'Aranjuez - Sounds of Spain", été 1967) ou des dates (Jeux Olympiques d'hiver à Chamonix, février 1968). 

Enregistrement d'une publicité le 21/03/67.

Concert à Cologne (29/03/67),

Enregistrement d'une publicité le 5/04/67.

Critiques de "Place Vendôme" dans la presse anglaise en avril-mai 1967, ce qui nous permet de dater sa sortie.



33T LP « Concerto d'Aranjuez - Sounds of Spain
» Philips 844 718 BY
Enregistrement : certainement pendant l'été 1967 / Sortie : entre novembre 1967 et janvier 1968
A1 : Romanza Andaluza op. 22 n°1 (Danses espagnoles, Pablo de Sarasate)  2:45 : Ward Swingle et Christiane Legrand (solistes) et groupe vocal mixte
A2 : Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)  4:19 : Claudine Meunier, Christiane Legrand et Jo Novès (solistes) et groupe vocal mixte
A3 : Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)  2:30 : Ward Swingle (soliste) et groupe vocal mixte
A4 : Tango en ré majeur op. 165 n°2 (España, Isaac Albéniz)  2:12 : Christiane Legrand et Claudine Meunier (solistes) et groupe vocal mixte
A5 : Granada op. 47 n°1 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)  2:45 : groupe vocal mixte
B1 : Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)  3:40 : Claudine Meunier (soliste) et groupe vocal mixte
B2 : Romance espagnole (Trad.)  2:34 : Christiane Legrand et Ward Swingle (solistes) et groupe vocal mixte
B3 : Tango en la mineur (Isaac Albéniz)  3:22 : groupe vocal mixte
B4 : Sonate en ré majeur  S.R. 84 (Padre Antonio Soler)  2:58 : groupe vocal mixte
B5 : Andaluza (Danse espagnole n°5 en mi mineur, Enrique Granados)  2:16 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
-Arrangements: Ward Swingle
-Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm, tous morceaux sauf B3 et B4) / André Arpino (dm, B3 et B4)
-Claude Germain remplace Jo Novès sur les morceaux A1, A3 et B1. A-t-il enregistré ces titres en mars 1967 lorsqu'il était encore dans le groupe, ou est-il revenu en raison d'une indisponibilité de Jo (hypothèse privilégiée par Claudine Meunier)? Mystère.
-Bernard Houdy (ténor) se souvenait (merci à sa fille Caroline) avoir participé en remplaçant à une ou plusieurs séances des Swingle Singers. Il pourrait s'agir de ce disque, mais sans trace (contrat, feuilles de présence), impossible à retrouver.
-Enregistré, selon Claudine Meunier, aux Studios D.M.S. (rue Saussier-Leroy) par Pierre Fatosme.
-L'album est commercialisé sous les noms "Concerto d'Aranjuez - Sounds of Spain" (la plupart des pays dont France, peinture de couverture: Michel Tyszblat), "Concêrto de Aranjuez - Sons da Espanha" (Brésil), "Concerto d'Aranjuez - Sonidos de España" (Venezuela), "Sounds of Spain" (Royaume-Uni), "Spanish Masters" (États-Unis).

Enregistrement effectué aux cours des séances "Concerto d'Aranjuez - Sounds of Spain" et jamais sorti en disque
Enregistrement : certainement pendant l'été 1967
Pavane pour une infante défunte (Maurice Ravel) 4:57 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
L'enregistrement n'est pas sorti en raison de l'opposition des ayants-droit de Ravel. Je l'ai publié pour la première fois (avec l'accord de Claudine Meunier, Hélène Devos, Jean Cussac et José Germain) en septembre 2014 sur Dans l'ombre des studios.
Il est possible que "Danse espagnole n°1: La Vida Breve (Manuel de Falla)", chantée par les Swingle Singers lors de certains concerts ou TV (la seule trace disponible est une émission hollandaise) ait été enregistrée elle aussi en studio sans sortir en disque.


Concerts : Festival Mai de Versailles (6/05/67), 

Théâtre des Champs-Elysées (7/06/67, 1/2 heure), TV le 20/06/67.


Émission TV "Toast of the Town" (CBS) du 25/06/67
Présenté par Ed Sullivan. Avec Connie Francis, etc. Programme inconnu.


Concerts : Théâtre des Champs-Elysées (1/07/67), Argentine (à partir du 12/07/67
), Teatro Gran Rex de Buenos Aires (17, 20 et 23/07/67 et TV, article dans La Nacion du 19/07/67).
1ère partie: "Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "Gigue (Suite pour cordes "La Lyra", Telemann)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Andante (Quatuor op. 44 n° 1 en ré majeur, F. Mendelssohn)", "Presto (Sonate n°4 pour flûte et basse continue en mi mineur, Marcello)", "Concerto à six (Telemann) : Allegro / Adagio / Presto / Adagio / Allegro", "Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)".
2ème partie: "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265", "Fugue en ré mineur (Muffat)", "Presto (Trio de la Sonate en mi majeur, Telemann)","Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Larghetto (Concerto en la majeur pour hautbois d'Amour & cordes, Telemann)", 
 "Le Marché de Limoges (Tableaux d'une Exposition, M. Moussorgsky)", "Zortzico (Albeniz)", "Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Allegro / Romance / Menuetto / Rondo".
"Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro".



33T LP « Noëls sans passeport » Philips 844 858 BY -1ère vague de séances-
Enregistrement : septembre 1967 / Sortie : automne 1968 
A2 : God rest ye merry gentlemen (Trad.) / The First Noel (Trad.) / Go tell it on the mountain (Trad.)  3:10 : José Germain (soliste "God rest ye merry gentlemen"), Jo Novès (soliste "Go tell it on the mountain") et groupe vocal mixte
A3 : Stille Nacht, Heilige Nacht (Joseph Mohr, Franz Gruber)  2:32 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
A4 : Deck the halls with boughs of Holly (Trad.) / What child is this? (Greensleeves, Trad.) 3:09 : Claudine Meunier (soliste "What child is this?") et groupe vocal mixte
B1 : Les anges dans nos campagnes (Trad.) / O Tannenbaum (Trad.) / Bel astre que j'adore (Trad.)  3:12 : Christiane Legrand (soliste "Les anges dans nos campagnes"), Christiane Legrand et Ward Swingle (duo "O Tannenbaum") et groupe vocal mixte
B2 : El Noi de la Mare (Trad.) / Hanej, Nynej, Jezisku (Trad.) / Canzone Dei Zampognari (Trad.)  2:44 : Christiane Legrand (soliste "Hanej, Nynej, Jezisku") et groupe vocal mixte
B3 : We Three Kings (John Henry Hopkins) / The Holly And The Ivy (Trad.) / La Peregrinacion (Ariel Ramirez)  3:08 : José Germain (soliste "We Three Kings"), Ward Swingle (soliste "The Holly And The Ivy"), Christiane Legrand (soliste "La Peregrinacion") et groupe vocal mixte
B4 : White Christmas (Irving Berlin)  2:10 : Ward Swingle (soliste) et groupe vocal mixte
-Arrangements: Ward Swingle
-Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)
-L'album indique deux périodes d'enregistrement (septembre 1967 et février 1968), et un changement de batteur (Bernard Lubat) sur les titres A1, A5 et B5. Bernard Lubat ayant rejoint le groupe après Daniel Humair, il est fort probable que les trois titres avec Bernard Lubat aient été enregistrés en février 1968 et le reste en septembre 1967.
-Les noms des chanteurs ne sont pas indiqués sur l'album, même si une photo les représente au verso.
-Enregistré par Pierre Fatosme.
-L'album est commercialisé sous les noms "Noëls sans passeport" (France; montage de couverture: Butterfass), "Navidas sin pasaporte" (Espagne), "Christmas with the Swingle Singers" (Royaume-Uni), "Christmastime" (États-Unis).


Concerts à Munich (12 au 15/09/67, avec une TV).


Émission TV ouest-allemande "Lieder, Arien und Geschichten" en 1967
Programme inconnu.


Concerts : Bologne (2/10/67), Lyon (6/10/67), Suisse (9 au 19/10/67, a
rticle dans Il Lavoro (Genève) du 26/10/67), Italie (22/10 au 3/11/67).


Émission TV "Palmarès des chansons" du 30/11/67
Chant en direct
"Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro"
Chanteurs à l'image: Claudine Meunier, Hélène Devos, Jeanette Baucomont, Christiane Legrand, Jean Cussac, José Germain, Jo Novès et Ward Swingle.
Guy Pedersen (b) / Daniel Humair (dm)


Concerts programmés (mais au moins celui de Belfast, sinon tous, ont été annulés) au Portsmouth Guildhall (1/12/67, annoncé dans The Stage du 14/09/67), Queen's Festival de Belfast (2/12/67, annoncé dans Belfast Telegraph du 22/09/67), Birmingham (4/12/67, annoncé dans le Walsall Observer du 13/10/67).



33T LP "Operazione San Pietro" (B.O. du film de Lucio Fulci) CAM SAG9003
Enregistrement en décembre 1967 / Sortie en 1968.
A1 : Titoli Operazione San Pietro  1:54 : groupe vocal mixte
A2 : Operazione Recupero  1:49 : groupe vocal mixte
A3 : Francescani all attacco  1:45 : groupe vocal mixte
A4 : Sua Eminenza  1:02 : groupe vocal mixte
A5 : Tre imbroglioni per un cardinale  1:47 : groupe vocal mixte
A6 : Il Clero Alla Rescossa  1:09 : José Germain (soliste) et groupe vocal mixte
A7 : ...Meglio la liberta'  0:56 : groupe vocal mixte
A8 : L'Americana  1:53 : José Germain (soliste) et groupe vocal mixte
B1 : Flash 1935  1:45 : orchestre
B2 : Verso La Capitale  1:42 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
B3 : Grand Hotel  1:49 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
B4 : Fuga in bulldozer  1:49 : José Germain (soliste) et groupe vocal mixte
B5 : One Dollar  1:40 : groupe vocal mixte
B6 : L'Indecisione del cajella  1:34 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
B7 : Furtivo  1:11 : groupe vocal mixte
-Musique : Ward Swingle / Direction d'orchestre : Jean-Michel Defaye / Réalisation : Pierre Fatosme
-Le thème principal (décliné plusieurs fois dans le film) est en fait une transposition de la "Fugue en sol mineur (BWV 578)" de Bach, air jamais enregistré par les Swingle Singers auparavant, mais qui sera par la suite chanté régulièrement lors de concerts ou télés.
-L'album a été réédité au Japon sous le nom de "Going Baroque", ce qui prête à confusion (le deuxième album des Swingle Singers portant déjà le nom de "Going Baroque").
-Le film sort en France sous le nom de "Au diable les anges".


Concert à Grenoble le 24/12/67.


Téléfilm "The world: color it happy" de 1967
Avec Woody Allen. Programme inconnu.

Émission radiophonique (RTL) le 12 janvier 1968
Programme inconnu.


Concert : Grand Amphi de la Faculté de Droit de Paris le 17/01/68 (récital dans le cadre du cycle Quartier Latin Aecus, Guy Pedersen (b) et Daniel Humair (dm)).


Émission TV "Le temps des loisirs" du 27/01/68 enregistré dans le grenier de Ward Swingle
Chant en direct ou playback ?
"Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)"  (générique de l'émission), "Tango en ré majeur op. 165 n°2 (España, Isaac Albéniz)"
Chanteurs à l'image: Claudine Meunier, Hélène Devos, Jeanette Baucomont, Christiane Legrand, Jean Cussac, José Germain, Jo Novès et Ward Swingle.
Gilbert Rovère (b) / Daniel Humair (dm)




33T LP « Noëls sans passeport 
» Philips 844 858 BY -2ème vague de séances-
Enregistrement : février 1968 / Sortie : automne 1968 ?
A1 : Jingle Bells (James Pierpont) / Il est né le divin enfant (Trad.) / Es ist ein ros' Entsprungen (Michael Praetorius)  3:44 : José Germain (soliste "Jingle Bells") et groupe vocal mixte
A5 : O Jul med din Glede (Trad.) / Komt, verwondert U hier Mensen (Trad.) / Away in a manger (Trad.)  3:51 : Christiane Legrand (soliste "Komt, verwondert U hier Mensen"), Jean Cussac (soliste "Away in a manger") et groupe vocal mixte
B5 : Stchedrivka (Trad.) / Dag Visen (Trad.) / O Sanctissima (Trad.)  3:09 : José Germain et certainement Claudine Meunier (solistes "Dag Visen") et groupe vocal mixte
-Arrangements: Ward Swingle
-Guy Pedersen (b) / Bernard Lubat (dm)
-L'album indique deux périodes d'enregistrement (septembre 1967 et février 1968), et un changement de batteur (Bernard Lubat) sur les titres A1, A5 et B5. Bernard Lubat ayant rejoint le groupe après Daniel Humair, il est fort probable que les trois titres avec Bernard Lubat aient été enregistrés en février 1968 et le reste en septembre 1967.
-Les noms des chanteurs ne sont pas indiqués sur l'album, même si une photo les représente au verso.
-Enregistré par Pierre Fatosme.
-L'album est commercialisé sous les noms "Noëls sans passeport" (France; montage de couverture: Butterfass), "Navidas sin pasaporte" (Espagne), "Christmas with the Swingle Singers" (Royaume-Uni), "Christmastime" (États-Unis).


Dans une émission radiophonique du 26/02/68, interview de Ward Swingle et Christiane Legrand. Le disque espagnol vient de sortir. "Nous sommes en train de finir un disque de Noël. Nous avons [plutôt "allons"] créé en octobre à New York une oeuvre de Luciano Berio écrite spécialement pour nous".


Tournage film "Les cordes vocales" le 9/03/68
Programme inconnu.



33T LP « Le volume 2 de Jazz Sébastien Bach 
» Philips 844 847 BY 
Enregistrement : peut-être printemps 1968 ? / Sortie : peut-être printemps ou été 1968 ?
A1 : Vivace (Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043)3:16 : groupe vocal mixte
A2 : Prélude et fugue n° 10 en mi mineur (Clavier bien tempéré, livre 1, BWV 855)  2:58 : Ward Swingle (soliste à 0'00), Claudine Meunier et José Germain (solistes à 1'49) et groupe vocal mixte
A3 : Choral de la cantate "Jesus que ma joie demeure" (Cantate BWV 147)  3:19 : groupe vocal mixte
A4 : Gavotte (Partita n° 3 pour violon seul en mi majeur, BWV 1006)  2:29 : Christiane Legrand, José Germain et Claudine Meunier (trio à 1'10) et groupe vocal mixte
A5 : Prélude et fugue n° 1 en ut majeur (Clavier bien tempéré, livre 1, BWV 846)  3:21 : groupe vocal mixte
B1 : Fugue en sol majeur (Prélude et fugue pour orgue, BWV 541)  3:13 : groupe vocal mixte
B2 : Adagio (Sonate n° 3 pour violon et clavecin en mi majeur, BWV 1016)  3:54  : Christiane Legrand (soliste à 0'14), Claudine Meunier (soliste à 0'46) et groupe vocal mixte
B3 : Prélude et fugue n° 3 en ut dièse majeur (Clavier bien tempéré, livre 1, BWV 848)  3:17 : groupe vocal mixte
B4 : Prélude du choral d'orgue "Num komm der heiden Heiland" (Chorals de Leipzig, BWV 859)  3:29 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
B5 : Fugue n° 21 en si bémol majeur (Clavier bien tempéré, livre 1, BWV 866)  1:25 : groupe vocal mixte
-Arrangements: Ward Swingle
-Guy Pedersen (b) / Bernard Lubat (dm : A1 à A4 et B5) et Daniel Humair (dm : A5, B1 à B4)
-Pas de précisions concernant la date d'enregistrement. Y a-t-il eu des séances en janvier-février 1968 (Daniel Humair étant présent sur plusieurs titres), ou Daniel Humair est-il revenu plus tard dans le groupe pour remplacer Bernard Lubat lors d'une séance? En février 1968, Christiane Legrand parle de l'enregistrement de "Noëls sans passeport" mais ne parle pas de séances de "Le volume 2 de Jazz Sébastien Bach". Or le numéro de disque Philips nous montre que l'album "Le volume 2 de Jazz Sébastien Bach" est finalement sorti avant "Noëls sans passeport". Très compliqué à dater.
-Les noms des chanteurs ne sont pas indiqués sur l'album, même si une photo les représente au verso.
-Enregistré par Pierre Fatosme.
-L'album est commercialisé sous les noms "Le volume 2 de Jazz Sébastien Bach" (la plupart des pays dont France; peinture de couverture: Monique Chavasse-Frette adapté par Monique Kerever), "Volumen 2 de Jazz Sebastián Bach" (Mexique), "Back to Bach" (États-Unis, Canada).


Concerts : Paris Gare d'Orsay (10/03/68), Sud-Ouest de la France (13 au 16/03/68), Suède : Stockholm / Umeå / Göteborg (17 au 23/03/68), Est de la France (30/03 au 3/04/68, dont Forbach (2/04/68)).

Programme à Forbach:
1ère partie: "Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "Gigue (Suite pour cordes "La Lyra", Telemann)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro", "Andante (Quatuor op. 44 n° 1 en ré majeur, F. Mendelssohn)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265".
2ème partie: "Zortzico (Albeniz)", "Tango en la mineur (Isaac Albéniz)", "Romanza Andaluza op. 22 n°1 (Danses espagnoles, Pablo de Sarasate)", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Romance espagnole (Trad.)", "Tango en ré majeur op. 165 n°2 (España, Isaac Albéniz)", "Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)", Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)", "Danse espagnole n°1 (La Vida Breve, Manuel De Falla)".


Concerts : Poitiers (25 et 26/04/68), Chatillon (30/04/68), Saint-Etienne (3/05/68), École Polytechnique (4/05/68).

Article dans "Radiocorriere" du 26/06/68.


Émission TV "Paris nach Noten" du 29/06/68
Avec Françoise Hardy, Barbara, Nancy Wilson, etc. Les Swingle Singers chantent "Concerto à six".


Concerts en Israël (22/06 au 14/07/68, 1ère le 22/06/68 au Mann Auditorium de Tel-Aviv. Il s'agit de leur 2ème tournée en Israël, la première eut lieu en 1966 d'après le programme).
1ère partie: "Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Gavotte (Partita n° 3 pour violon seul en mi majeur, BWV 1006)", "Gigue (Suite pour cordes "La Lyra", Telemann)", "Choral de la cantate "Jesus que ma joie demeure" (Cantate BWV 147)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Prélude et fugue n° 10 en mi mineur (Clavier bien tempéré, livre 1, BWV 855)", "Fugue en sol majeur (Prélude et fugue pour orgue, BWV 541)", "Adagio (Sonate n° 3 pour violon et clavecin en mi majeur, BWV 1016)", "Concerto à six : Allegro (Telemann)", "Vivace (Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043)", "Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)".
2ème partie: "Zortzico (Albeniz)", "Tango en la mineur (Isaac Albéniz)", "Romanza Andaluza op. 22 n°1 (Danses espagnoles, Pablo de Sarasate)", "Pavane pour une infante défunte (Maurice Ravel, inédit en disque)", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Romance espagnole (Trad.)", "Tango en ré majeur op. 165 n°2 (España, Isaac Albéniz)", "Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)", Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)", "Danse espagnole n°1 (La Vida Breve, Manuel De Falla)".
Guy Pedersen (b) / Bernard Lubat (dm)
Robes Lempereur


Tournée au Mexique dans le cadre des Jeux Olympiques (du 17 au 31/07/68 (dont Teatro Degollado de Guadalajara les 19 et 20/07/68 et Palais des Beaux-Arts de Mexico du 22 au 27/07/68), b: Guy Pedersen, dm: Bernard Lubat), Argentine (1 au 17/08/68), Vienne (Autriche) (29/09 au 2/10/68).


Émission TV autrichienne "Ein Jahr 'Ö 3'" (ORF) du 1/10/68
Programme inconnu.


Les Swingle Singers répètent avec Leonard Bernstein à New York le "Sinfonia" de Luciano Berio. L'oeuvre est créée (sous la direction de Luciano Berio) dans sa première version les 10, 11, 12 et 14/10/68 au Lincoln Center avec le New York Philharmonic. A partir de cette date, les tournées des Swingle sont partagées entre récitals de leur répertoire habituel et représentations symphoniques du "Sinfonia" de Berio.


33T LP Luciano Berio, The Swingle Singers & The New York Philharmonic « Sinfonia » CBS S 34-61079
Enregistrement : 12/10/68 / Sortie : 1969
A1 : Sinfonia : Premier mouvement : groupe vocal mixte
A2 : Sinfonia : Deuxième mouvement : groupe vocal mixte
B1 : Sinfonia : Troisième mouvement : groupe vocal mixte
B2 : Sinfonia : Quatrième mouvement : groupe vocal mixte
-Le disque a été commercialisé aux États-Unis (Columbia Masterworks MS 7268), au Royaume-Uni (CBS 61079 avec "Visage" de Berio en face B), etc.
-Lauréat de la meilleure interprétation par un choeur classique autre qu'un opéra aux Grammy Awards 1969.



Émission TV norvégienne inconnue (NDK) en 1968
Chant en direct
"Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)"
Chanteurs à l'image: Claudine Meunier, Hélène Devos, Jeanette Baucomont, Christiane Legrand, Jean Cussac, José Germain, Jo Novès et Ward Swingle.
Guy Pedersen (b) / Bernard Lubat (dm)


Concerts au Japon (les 6, 18, 19 et 24/12/68, alternance entre deux programmes)
Programme 1, 1ère partie: "Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "Gigue (Suite pour cordes "La Lyra", Telemann)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Andante (Quatuor op. 44 n° 1 en ré majeur, F. Mendelssohn)", "Presto (Sonate n°4 pour flûte et basse continue en mi mineur, Marcello)", ""Concerto à six : Allegro (Telemann)", "Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)"
Programme 1, 2ème partie: "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265", "Fugue en ré mineur (Muffat)", "Presto (Trio de la Sonate en mi majeur, Telemann)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)", "Le Marché de Limoges (Tableaux d'une Exposition, M. Moussorgsky)", "Zortzico (Albeniz)", "Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Allegro / Romance / Menuet / Rondo". Programme 2, 1ère partie: "Fugue n°5 en ré majeur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 874)", "Bourrée (Suite anglaise n°2 en la mineur, BWV 807)", "Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)", "Fugue (Sonate n° 37 en la majeur pour violon et clavier, K 402)", "Fugue en sol mineur (L'Art de la fugue, BWV 578)", "Larghetto (Concerto en la majeur pour hautbois d'Amour & cordes, Telemann)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro / Andante / Allegretto", "Vivace (Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043)", "Fugue en sol majeur (Prélude et fugue pour orgue, BWV 541)".
Programme 2, 2ème partie: "Zortzico (Albeniz)", "Tango en la mineur (Isaac Albéniz)", "Romanza Andaluza op. 22 n°1 (Danses espagnoles, Pablo de Sarasate)", "Pavane pour une infante défunte (Maurice Ravel, 
inédit en disque)", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Romance espagnole (Trad.)", "Tango en ré majeur op. 165 n°2 (España, Isaac Albéniz)", "Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)", Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)", "Danse espagnole n°1 (La Vida Breve, Manuel De Falla)".

Concerts : Philamlife Auditorium de Manille (8, 9, 11 et 12/01/69, article dans The Philippines Herald du 8/11/69. Même programme scénique qu'au Japon. Sur le programme, le nom de Gilbert Rovere est scotché sur Guy Pedersen), Baalbek (16/01/69), Byblos (18/01/69).


Émission TV ouest-allemande "Sing and Swing - Klassiker im neuen Rhythmus" (ZDF) diffusée le 24/01/69
Avec Benny Bailey. Programme inconnu.


Concerts : Courchevel (29/01/69), Hilversum (18/02/69), Rome (18/03/69, création d'une pièce de Luciano Berio pour la RAI), Umea (21/03/69), Göteborg (
22/03/69. Un article du Göteborgs-Posten mentionne dans le programme Bach (fugue en sol majeur, Sinfonia Partitia n°2, Vivace du concert pour deux violons), Telemann (Concerto à six), Muffat, Albeniz, Ravel, etc. Gilbert Rovere (b) / Bernard Lubat (dm)).


Émission radiophonique "6ème festival d'art contemporain de Royan" du 8/04/69 enregistrée au Théâtre du Casino Municipal de Royan le 4/04/69
"Cela veut dire que" (Luciano Berio): Cathy Berberian et Christiane Legrand (solistes), Sandra Mantovani (récitante) et groupe vocal mixte
 "Sinfonia" (Luciano Berio) : groupe vocal mixte
-Direction : Bruno Maderna
-Orchestre de l'ORTF
-"Cela veut dire que" est introduit au public par Ward Swingle


Émission radiophonique "Sinfonia au Palais de Chaillot" enregistrée le 18/04/69 et diffusée le 5/05/70
"Sinfonia" (Luciano Berio)
Direction: Luciano Berio
Première parisienne de l'oeuvre.


Concerts : Féérie 69 gala de l'Association de l'École de Haut Enseignement Commercial pour les Jeunes Filles au Pavillon d'Armenonville (14/05/69, programme Bach Telemann Vivaldi), Grignon (15/06/69, 1ère partie du concert de Nicole Croisille), Festival de Strasbourg (juillet 1969), Holland Festival au Concertgebouw d'Amsterdam (3/07/69, Sinfonia, dir. Luciano Berio), Henry Wood Promenade Concerts (22/07/69).

Dans le Kent & Sussex Courrier du 25/07/69: "Cette semaine, Ward Swingle a rendu visite à l'Institut pour la Recherche Culturelle, à Langton Green. Il a discuté avec Idries Shah, directeur de l'Institut, la possibilité de faire enregistrer par les Swingle Singers un disque de mélodies traditionnelles anglaises".

Concert au Festival de Hammamet (24/07/1969).
1ère partie:"Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Bourrée (Suite anglaise n°2 en la mineur, BWV 807)", "Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)", "Fugue (Sonate n° 37 en la majeur pour violon et clavier, K 402)", "Fugue en sol mineur (L'Art de la fugue, BWV 578)", "Larghetto (Concerto en la majeur pour hautbois d'Amour & cordes, Telemann)", 
"Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro / Andante / Allegretto", "Vivace (Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043)".
2ème partie:"
Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265", "Fugue en ré mineur (Muffat)", "Presto (Trio de la Sonate en mi majeur, Telemann)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)", "Le Marché de Limoges (Tableaux d'une Exposition, M. Moussorgsky)", "Zortzico (Albeniz)", "Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Allegro / Romance / Menuet / Rondo".

Concerts au Festival de Carthage (juillet 1969), Wiltz Festival (juillet 1969).


Line-up n°6 (juillet 1969-août 1971) : Christiane Legrand, Nicole Darde, Claudine Meunier, Hélène Devos / Jo Novès, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac


Le line-up n°8 (c. 1969)
Photo: Henri Guilbaud (libre de droits)

Soprano indispensable au groupe (et appui pour Christiane Legrand), Jeanette Baucomont, suite à un traitement médical pour des problèmes de thyroïde, perd ses aigus. Ward se rend chez elle pour lui annoncer qu'elle doit quitter le groupe.
Elle est remplacée par Nicole Darde (ancienne élève de la Maîtrise de la R.T.F., membre des Djinns, choriste et chanteuse soliste sous le pseudonyme d'Elsa).
Nicole arrive dans le groupe le 31/07/69 (d'après sa biographie dans un programme de concert).

Concerts à Europalia '69 Bruxelles (septembre 1969), Les Nuits de Septembre de Liège (septembre 1969).


Émission TV croate inconnue (HRT 2) enregistrée à Dubrovnik en 1969
Chant en playback
"Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)", "Bourrée (Suite anglaise n°2 en la mineur, BWV 807)", "Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)", "Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Rondo"
Chanteurs à l'image: Claudine Meunier, Hélène Devos, Nicole Darde, Christiane Legrand, Jean Cussac, José Germain, Jo Novès, Ward Swingle
Jack Cavallero (b) / Roger Fugen (dm)

Émission TV allemande "Sinfonia für 8 Stimmen und Orchester" (Das Erste) diffusée en 1969 et vraisemblablement enregistrée le 18/10/69 à Donaueschingen
Chant en direct
"Sinfonia de Luciano Berio" (direction: Ernest Bour)
Chanteurs à l'image: Claudine Meunier, Hélène Devos, Nicole Darde, Christiane Legrand, Jean Cussac, José Germain, Jo Novès et Ward Swingle



33T LP « American Look 
» Philips 6311.007
Enregistrement : septembre 1969 (d'après contrats de H. Devos) / Sortie : a priori mars 1970 (contrat signé le 19/06/70)
A1 : Country Dances
(Arkansas/ College Hornpipe/ Devil's Dream/ Old Zip Coon/ Virginia Reel / Pop goes the weasel, Anonyme) 2:13 : Claudine Meunier et groupe vocal mixte
A2 : When Jesus wept (canon, William Billings) 2:05 : Christiane Legrand, Ward Swingle, Claudine Meunier et José Germain (solistes) et groupe vocal mixte
A3 : Negro Spirituals (Joshua fit the Battle of Jericho / Swing low, sweet chariot / Little David / Deep River, Anonyme) 3:50 : José Germain (soliste "Joshua fit the Battle of Jericho" et "Swing low, sweet chariot"), Christiane Legrand (soliste "Deep River") et groupe vocal mixte
A4 : Patriotic Songs (Dixie / Yankee Doodle / Battle Hymn of the Republic, Anonyme) 2:05 : groupe vocal mixte
A5 : He's gone away (Appalachian Folk Song, Anonyme) 2:09 : Claudine Meunier (soliste) et groupe vocal mixte
A6 : Saints Fugue (based on "When the Saints Go Marchin' in", Anonyme)  2:16 : groupe vocal mixte
B1 : Stephen Foster Medley (Old Folks at Home / Beautiful Dreamer / Camptown Races / Jeannie with the Light Brown Hair, Stephen Foster)  3:24 : Ward Swingle (soliste "Old Folks at Home" et "Jeannie with the Light Brown Hair"), Christiane Legrand (soliste "Beautiful Dreamer"), José Germain (soliste "Camptown Races"), Claudine Meunier (soliste "Jeannie with the Light Brown Hair") et groupe vocal mixte
B2 : Porgy and Bess Suite (George Gershwin)
B2a : My man's gone now  2:49 : Nicole Darde et Claudine Meunier (solistes), Ward Swingle et Christiane Legrand (solistes) et groupe vocal mixte
B2b : It ain't necessarily so  1:57 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
B2c : Summertime  1:56 : Jo Novès et Claudine Meunier (solistes) et groupe vocal mixte
B2d : I got plenty of nothin'  2:01 : groupe vocal mixte
B2e : Bess you is my woman  2:41 : Christiane Legrand et Ward Swingle (solistes) et groupe vocal mixte
-Arrangements: Ward Swingle
-Jacky Cavallero (b) / Roger Fugen (dm)
-Photographie de couverture : Henri Guilbaud
-Enregistré par Pierre Fatosme.
-L'album est commercialisé sous le nom "American Look" dans tous les pays.

Émission TV "Journal télévisé de 20h" du 16/11/69
Répétitions avec Duke Ellington du concert "Duke Ellington à l'Église Saint-Sulpice" (deux documents dans des montages différents, un en couleurs et un en noir et blanc)
Chanteurs à l'image: Claudine Meunier, Hélène Devos, Nicole Darde, Christiane Legrand, Jean Cussac, José Germain, Jo Novès, Ward Swingle.
Orchestre de Duke Ellington

Émission TV "Duke Ellington à l'Église Saint-Sulpice" du 25/12/69 enregistrée le 16/11/69
Chant en direct
Concert avec Duke Ellington et son orchestre, Alice Babs et les Swingle Singers.
"Praise God", "Heaven", "It's freedom", "Meditation", etc.

Émission TV "Midi Première" du 17/11/69

Extraits du concert "Duke Ellington à l'Église Saint-Sulpice" joué la veille au soir


Concert au Whitla Hall de Belfast pour le Festival 69 (29/11/69).


Téléfilm "La Nuit de Paris" diffusé le 25/12/69
Chant en playback
Les Swingle Singers chantent "Oh when the saints" dans une scène de cette "histoire de Noël" où défilent les stars.
Chanteurs à l'image: Claudine Meunier, Hélène Devos, Nicole Darde, Christiane Legrand, Jean Cussac, José Germain, Jo Novès, Ward Swingle.
Roger Fugen (dm)

Émission TV "Spécial Michel Legrand" du 19/02/70 (tournée en février 1970?)
Chant en playback
"Concerto d'Aranjuez"
Chanteurs à l'image: Claudine Meunier, Hélène Devos, Nicole Darde, Christiane Legrand, Jean Cussac, Ward Swingle, Jo Novès, José Germain
Bibi Rovere (b) / Bernard Lubat (dm)

Concerts : Londres (17/01/70, TV), Rome (24/01/70, "This means, that... / Questo vuol dire chede / Cela veut dire que..." de Luciano Berio), Copenhague (28/01/70, Sinfonia), Carnegie Hall de New York (17/02/70, "This means, that... / Questo vuol dire chede / Cela veut dire que..." de Luciano Berio, et enregistrement le 20/02/70), Oakland Auditorium Theatre (les 24, 25 et 26/02/70, Sinfonia, dir. Gerhard Samuel), Zellerbach Hall de Berkeley (27/02/70, Sinfonia, dir. Gerhard Samuel), Scheveningen (13 et 14/03/70, avec Michel Delaporte (dm)), Londres (19/03/70, avec Jacky Cavallero (b) et Daniel Humair (dm)), Florence (20 et 21/03/70, Sinfonia?).

Enregistrement de la musique du film de John Boorman "Leo the Last" (musique : Fred Myrow) certainement en mars 1970.


Émission TV britannique "Presenting Nana Mouskouri (saison 2, épisode 5)" (BBC) diffusée le 26 mars 1970
Avec Nana Mouskouri et les Athéniens. Programme inconnu.


Concerts à Los Angeles (3 et 4/04/70, Sinfonia).


Émission radiophonique "Inter actualités de 13h" du 12/04/70
Chant en direct
Interview de Ward Swingle et Christiane Legrand, "Badinerie" décomposée, "He's gone away" (a cappella), 
Ward: "Cet été nous partons en Israël pour 10 jours, puis Téhéran, Hong Kong, Osaka, Mexique". Christiane: "On est allé au moins 8 fois aux États-Unis", "Sur Leo the Last qui va être projeté à Cannes, on a fait des improvisations". Le présentateur: "Le disque (American Look) est sorti il y a 15 jours".
Pas de musiciens

Concerts à Périgueux (17/04/70), Genève (22 et 23/04/70, un récital et un Sinfonia), Firminy (24/04/70), Amsterdam (26 et 27/04/70, récitals et radio), Los Angeles (début mai 70, d'après Newcastle Evening Chronicle du 7/05/70), Royal Albert Hall de Londres (6/05/70), Concert à Newcastle (7/05/70).

A cette occasion, un article du Newcastle Evening Chronicle raconte que le disque "American Look" est distribué uniquement sur le continent et que des disques ont été acheminés en urgence pour être vendus à Newcastle.
Programme:
1ère partie: "Fugue en sol mineur (L'Art de la fugue, BWV 578)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "Gigue (Suite pour cordes "La Lyra", Telemann)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Fugue en sol majeur (Prélude et fugue pour orgue, BWV 541)", "Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro", "Andante (Quatuor op. 44 n° 1 en ré majeur, F. Mendelssohn)", "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265"
2ème partie:"Saints Fugue (based on "When the Saints Go Marchin' in", Anonyme)", "He's gone away (Appalachian Folk Song, Anonyme)", "Country Dances
(Arkansas/ College Hornpipe/ Devil's Dream/ Old Zip Coon/ Virginia Reel / Pop goes the weasel, Anonyme)", "Negro Spirituals (Joshua fit the Battle of Jericho / Swing low, sweet chariot / Little David / Deep River, Anonyme)", "Porgy and Bess Suite : I got plenty of nothin' (George Gershwin)", "Romanza Andaluza op. 22 n°1 (Danses espagnoles, Pablo de Sarasate)", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Pavane pour une infante défunte (Maurice Ravel, 
inédit en disque)", "Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)", "Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)", "Danse espagnole n°1 (La Vida Breve, Manuel De Falla)".

Concerts à Edimbourg (8/05/70), Londres (9/05/70, enregistrement Sinfonia pour le Canada), Glasgow (10 et 11/05/70, TV), Vierzon (20/05/70).


Émission radiophonique "R.T.L. Non Stop" (R.T.L.) du 3/06/70
Swingle Singers & Patrick Abrial. Programme inconnu.


Concerts en Yougoslavie (du 5 au 7/06/70, et TV), Israël (20/06 au 2/07/70), Téhéran (3 et 4/07/70).

Émission TV britannique "The Val Doonican Show" (BBC2) diffusée le 4/07/70.
Avec Dai Davies. Programme inconnu.

Concerts sur l'île d'Aberdeen à Hong Kong (9 et 10/07/1970, article dans le South China Morning Post du 10/07/70, récitals), 
Exposition Universelle de 1970 à Osaka (Hall d'exposition les 13, 14 et 15/07/70, Pavillon Français les 16, 17, 18 et 19/07/70, récitals).

Concert au Palais des Beaux Arts de Mexico (les 25, 26, 27, 28 et 30/07/70, récitals):
Programme 1 : 1ère partie: Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Le Coucou (1er livre de pièces pour clavecin "A Mlle de Soubise", Daquin)", "Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Rondo", "Vivace (Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043)", "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265"
Programme 1 : 2ème partie: "Saints Fugue (based on "When the Saints Go Marchin' in", Anonyme)", "Country Dances
(Arkansas/ College Hornpipe/ Devil's Dream/ Old Zip Coon/ Virginia Reel / Pop goes the weasel, Anonyme)", "Negro Spirituals (Joshua fit the Battle of Jericho / Swing low, sweet chariot / Little David / Deep River, Anonyme)", "Porgy and Bess Suite : It ain't necessarily so (George Gershwin)","Porgy and Bess Suite : I got plenty of nothin' (George Gershwin)", ""Porgy and Bess Suite : Bess you is my woman (George Gershwin)", "Gymnopédie n°1 (Erik Satie, 
inédit en disque)", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)", "Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)", "Danse espagnole n°1 (La Vida Breve, Manuel De Falla)".
Programme 2 : 1ère partie: "Fugue en sol mineur (L'Art de la fugue, BWV 578)", "Bourrée (Suite anglaise n°2 en la mineur, BWV 807) 1:45 : groupe vocal mixte", "Gigue (Suite pour cordes "La Lyra", Telemann)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", Fugue en sol majeur (Prélude et fugue pour orgue, BWV 541)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro / Andante / Allegretto", "Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826) ".
Programme 2 : 2ème partie: "Scherzo (Sonate pour violon et piano op. 24 n°5 en fa majeur "Le Printemps", L. Van Beethoven)", "Allegro (Sonate pour piano op. 26 n°12 en la bémol majeur, L. Van Beethoven)", "Petit Prélude et Fugue (Album à la Jeunesse op. 68, R. Schumann)", "La Fileuse (Romance sans paroles op. 67 n° 4, F. Mendelssohn)", "Le Marché de Limoges (Tableaux d'une Exposition, M. Moussorgsky)", "Andante (Quatuor op. 44 n° 1 en ré majeur, F. Mendelssohn)", "Étude (op. 25 n° 2 en fa majeur, F. Chopin)", "Étude (op. 10 n° 6 en mi bémol majeur, F. Chopin)", "Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Allegro / Romance / Menuet / Rondo".
Le programme indique Guy Pedersen (b) / Bernard Lubat (dm) et Tenues Lempereur (Paris), mais il s'agit peut-être d'une erreur.

Concerts: Santa Fe Opera (août 70, certainement création de "Opéra" de Luciano Berio), Cambridge Jazz Festival (fin août, d'après Liverpool Echo du 16/05/70), Abbaye de Royaumont (12/09/70).

Interview radiophonique de Pierre Fatosme et Christiane Legrand dans l'émission Panorama du 11 septembre 1970.




45T EP Philippe Sarde "Chansons tirées de la musique originale du film "La Liberté en Croupe" d'Edouard Molinaro" Philips 6009.103
Enregistrement les 16/09 et/ou 2/10/70 au Studio Davout / Sortie a priori en 1970
A : Mon enfance est un rubis (Philippe Sarde / Eddy Marnay) : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
B : Laurence (Philippe Sarde / Eddy Marnay) : Christiane Legrand (petit solo), Jean Cussac (lead) et groupe vocal mixte
-Arrangements : Jean-Michel Defaye / Production : Eddy Marnay
-Philippe Sarde a réutilisé la musique de "Laurence" en la faisant devenir le thème principal de Tess (1979) de Roman Polanski.



Enregistrement de l'indicatif Erge (septembre 1970) et travail pour le studio d'animation publicitaire Fischerkoesen (septembre 1970?).

Concerts à Rotterdam (22, 23 et 24/09/70, Sinfonia), Lincoln Center de New York (les 8, 9, 10 et 12/10/70, Sinfonia, dir. Leonard Bernstein et Luciano Berio), Seattle Centre Opera House (les 18, 19 et 20/10/70, Sinfonia, dir. Milton Katims), Temple Theatre de Tacoma (21/10/70, Sinfonia), Severence Hall de Cleveland (29 et 31/10/70, Sinfonia, Cleveland Orchestra, dir. Louis Lane), Eldon L. Johnson Theater de l'Université de New Hampshire à Durham (10/11/70, récital).
Programme:

1ère partie: Fugue en sol mineur (BWV 578)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "Gigue (Suite pour cordes "La Lyra", Telemann)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro", "Andante (Quatuor op. 44 n° 1 en ré majeur, F. Mendelssohn)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265".
2ème partie: "Saints Fugue (based on "When the Saints Go Marchin' in", Anonyme)", "Country Dances", "Negro Spirituals (Joshua fit the Battle of Jericho / Swing low, sweet chariot / Little David / Deep River, Anonyme)", "Porgy and Bess Suite : 
My man's gone now (George Gershwin)", "Porgy and Bess Suite :  I got plenty of nothin' (George Gershwin)", "Porgy and Bess Suite : Bess you is my woman (George Gershwin)", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Gymnopédie n°1 (Erik Satie, inédit en disque)", "Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)", "Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)", "Danse espagnole n°1 (La Vida Breve, Manuel De Falla)".(Jacky Cavallero (b) / Roger Fugen (dm))

Concerts: Orchestre Symphonique de Montréal (17 et 18/11/70, Sinfonia), TV à Quebec le 20/11/70, Centre national des Arts d'Ottawa (21/11/70, récital, même programme qu'à Durham avec en moins les "Country Dances"), tournée belge Liège Uccle Huy Verviers Namur (25 au 30/11/70), Théâtre de la Ville (1 au 12/12/70, article dans Paris-Jour du 2/12/70 et Le Monde du 4/12/70).


Émission TV "Vingt quatre heures sur la Deux" du 2/12/70
Chant en playback
"Country Dances"
Les Swingle Singers sont dans un jardin et dansent. Une comédienne (?) habillée en "française moyen" boit son litron de rouge et se fait des tartines.
Chanteurs à l'image: Christiane Legrand, Nicole Darde, Claudine Meunier, Hélène Devos, Ward Swingle, Jo Novès, Jean Cussac, José Germain
Jacky Cavallero (b) / Roger Fugen (dm)

Concert à l'Église Notre-Dame de Bergerac (19/12/70).
Programme:

1ère partie: "Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "Gigue (Suite pour cordes "La Lyra", Telemann)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Andante (Quatuor op. 44 n° 1 en ré majeur, F. Mendelssohn)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro", "Concerto à six (Telemann) : Allegro / Adagio / Presto / Adagio / Allegro", "Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826)".
2ème partie: "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265", "Bourrée (Suite anglaise n°2 en la mineur, BWV 807)", "Fugue en sol mineur (BWV 578)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)", "Le Marché de Limoges (Tableaux d'une Exposition, M. Moussorgsky)", "Pavane pour une infante défunte (Maurice Ravel, inédit en disque)", Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Allegro / Romance / Menuetto / Rondo".

(Jacky Cavallero (b) / Roger Fugen (dm))

Concert au Théâtre de l'Ouest-Aquitain à Saint-Médard-en-Jalles (20/12/70)
1ère partie: Fugue en sol mineur (BWV 578)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "Gigue (Suite pour cordes "La Lyra", Telemann)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro", "Andante (Quatuor op. 44 n° 1 en ré majeur, F. Mendelssohn)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265".
2ème partie: "Saints Fugue (based on "When the Saints Go Marchin' in", Anonyme)", "Country Dances", "Negro Spirituals (Joshua fit the Battle of Jericho / Swing low, sweet chariot / Little David / Deep River, Anonyme)", "Porgy and Bess Suite : 
My man's gone now (George Gershwin)", "Porgy and Bess Suite :  I got plenty of nothin' (George Gershwin)", "Porgy and Bess Suite : Bess you is my woman (George Gershwin)", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Gymnopédie n°1 (Erik Satie, 

inédit en disque)", "Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)", "Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)", "Danse espagnole n°1 (La Vida Breve, Manuel De Falla)".
(Jacky Cavallero (b) / Roger Fugen (dm))


Émission TV britannique "The Swingles sing" (ITV) diffusée le 3/01/71
Programme inconnu. Avec Cavallero / Fugen d'après Reading Evening Post du 2/01/71


Fairfield Hall de Croydon le 17/02/71 (d'après Kent & Sussex Courier du 12/02/71) et certainement d'autres dates au Royaume-Uni.
1ère partie: 
"Fugue en sol mineur (L'Art de la fugue, BWV 578)", "Gavotte (Partita n° 3 pour violon seul en mi majeur, BWV 1006)", "Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Sonate n° 37 en la majeur pour violon et clavier, K 402)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro / Andante / Allegretto)", "Vivace (Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043)", "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265".
2ème partie: "Saints Fugue (based on "When the Saints Go Marchin' in", Anonyme)", "Stephen Foster Medley (Old Folks at Home / Beautiful Dreamer / Camptown Races / Jeannie with the Light Brown Hair, Stephen Foster)", "Country Dances", "Porgy and Bess Suite : My man's gone now (George Gershwin)", "Porgy and Bess Suite :  I got plenty of nothin' (George Gershwin)", "Porgy and Bess Suite : Bess you is my woman (George Gershwin)", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Gymnopédie n°1 (Erik Satie, inédit en disque)", "Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)", "Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)", "Danse espagnole n°1 (La Vida Breve, Manuel De Falla)".
(Jacky Cavallero (b) / Roger Fugen (dm))
Même programme que Rio 71 à part Stephen Foster à la place de Negro Spirituals.



Émission TV hollandaise "Voor de Vuist Weg" du 12/02/71
Chant en direct
"Fugue en sol mineur (BWV 578)", "Country Dances", "Danse espagnole n°1: La Vida Breve (Manuel de Falla)" (inédit en disque).
Chanteurs à l'image: Claudine Meunier, Hélène Devos, Nicole Darde, Christiane Legrand, Jean Cussac, José Germain, Jo Novès, Ward Swingle
Jacky Cavallero (b) / Roger Fugen (dm)

Émission radiophonique inconnue (R.T.L.) du 2/03/71
Programme inconnu.


Concert pour le Festival Musica Viva à la Herkulessaal de Munich (26/03/71, Sinfonia, dir. Francis Travis, avec l'Orchestre Symphonique de la Radiodiffusion Bavaroise, diffusion le 20/12/71)

Concerts au Théâtre Municipal de Rio de Janeiro (récital les 13, 14 et 17/04/71, Sinfonia le 16/04/71, dir. Henrique Morelenbaum)
Programme des 13 et 14/04/71: 1ère partie: "Fugue en sol mineur (L'Art de la fugue, BWV 578)", "Gavotte (Partita n° 3 pour violon seul en mi majeur, BWV 1006)", "Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Sonate n° 37 en la majeur pour violon et clavier, K 402)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro / Andante / Allegretto)", "Vivace (Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043)", "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265".
Programme des 13 et 14/04/71: 2ème partie: "Saints Fugue (based on "When the Saints Go Marchin' in", Anonyme)", "Negro Spirituals (Joshua fit the Battle of Jericho / Swing low, sweet chariot / Little David / Deep River, Anonyme)", 
"Country Dances
(Arkansas/ College Hornpipe/ Devil's Dream/ Old Zip Coon/ Virginia Reel /  
Pop goes the weasel, Anonyme)", "Porgy and Bess Suite : My man's gone now (George Gershwin)","Porgy and Bess Suite : I got plenty of nothin' (George Gershwin)", ""Porgy and Bess Suite : Bess you is my woman (George Gershwin)", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Gymnopédie n°1 (Erik Satie, inédit en disque)", "Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)", "Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)", "Danse espagnole n°1 (La Vida Breve, Manuel De Falla)".
Programme du 17/04/71, 1ère partie:"Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)","Gigue (Suite pour cordes "La Lyra", Telemann)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Largo (Concerto pour clavecin et orchestre en fa mineur, BWV 1056)","Presto (Sonate n°4 pour flûte et basse continue en mi mineur, Marcello)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545", "Andante (Quatuor op. 44 n° 1 en ré majeur, F. Mendelssohn)", "Concerto à six : Allegro (Telemann)", "Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826) ".
Programme du 17/04/71, 2ème partie: "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265", "La Fileuse (Romance sans paroles op. 67 n° 4, F. Mendelssohn)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Larghetto (Concerto en la majeur pour hautbois d'Amour & cordes, Telemann)", "Le Marché de Limoges (Tableaux d'une Exposition, M. Moussorgsky)",
"Romanza Andaluza op. 22 n°1 (Danses espagnoles, Pablo de Sarasate)", "Romance espagnole (Trad.)", "Pavane pour une infante défunte (Maurice Ravel, 
inédit en disque)", "Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Allegro / Romance / Menuet / Rondo".


Émission TV britannique inconnue de Moira Anderson (BBC1) du 23/04/71
Matt Monro, The Swingle Singers, etc. d'après The Stage du 15/04/71.

Émission TV ouest-allemande "Münchner Bilderbogen" (ZDF) du 11/06/71
Programme inconnu.


Concert à Rotterdam (22/06/71), Mexico (juillet 71), Festival de Dubrovnik (août 1971, d'après historique du festival), Tulle (12/08/71), St Céré (13/08/71), Condom (14/08/71).


Line-up n°7 (septembre 1971-début 1972) : Christiane Legrand, Claude Chauvet, Claudine Meunier, Hélène Devos / Jo Novès, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac


Attendant un heureux événement, Nicole Darde cherche une remplaçante et appelle Claude Chauvet (ancienne élève de la Maîtrise de la RTF, qui était à l'époque assistante attachée de presse chez Philips et choriste occasionnelle) juste avant les vacances d'été. Hasard, celle-ci a assisté à un concert des Swingle Singers un ou deux mois avant, à la Cité Universitaire.
Pendant les vacances, Claude travaille sur les partitions, rend visite tous les jours à Christiane Legrand pendant un mois, puis passe une audition devant Ward (dans l'ancien bureau des éditions Legrand, qui se trouvait à Pleyel).
Elle est engagée pour quelques mois, participe à de nombreux concerts mais n'enregistre pas de disque pendant cette période.
Claude se souvient avoir fait des concerts avec les Swingle aux États-Unis, à Madrid, aux Pays-Bas, et peut-être en Belgique.

Tournée au Royaume-Uni (Festival d'Edimbourg le 10/09/71, Chichester le 12/09/71), 
Arc-et-Senans (15/09/71), certainement Hambourg (octobre 1971), Madrid (13, 14, 15, 16 et 17/10/71, récitals).

Concert pour le 14ème automne musical napolitain de la RAI au Palais des Sports de Naples (29/10/71).
Programme: "Fugue en sol mineur (BWV 578)", "
Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)", "Danse Espagnole n°1 (La Vida Breve, Manuel De Falla)".
(Jacky Cavallero (b) / Roger Fugen (dm))

Tournée de 17 concerts (8 Sinfonia et 9 récitals) aux États-Unis et au Canada du 11/11 au 10/12/71.
Programme de voyage: arrivée à Cincinatti le 8/11/71, Minnesota Symphony Orchestra à Minneapolis les 11 et 12/11/71 (Sinfonia), Cincinatti les 13 et 14/11/71, Mount Vernon (Ohio, Ashland University) le 15/11/71, Ashland le 16/11/71, Detroit les 18 et 20 (Sinfonia, dir. Luciano Berio), Power Center for the Performing Arts de l'Université du Michigan à Ann Arbor (19/11/71, récital), Canandaigua (NY) le 21/11/71, Amherst le 22/11/71, Regina (Canada) les 23 et 24/11/71, Saskatoon (Canada) le 25/11/71, Memorial University de Saint-Jean de Terre-Neuve (Canada) du 26 au 28/11/71, Université Saint-Francis-Xavier d'Antigonish (Canada) le 29/11/71, Easton Lafayette College (Pennsylvanie) le 30/11/71, West Chester State College (Pennsylvanie) le 1/12/71, Duluth (Minnesota) le 3/12/71, Chicago le 4/12/71 (Chicago Symphony, Sinfonia), Saint Louis (Missouri) le 5/12/71, Indianapolis le 9/12/71 (Indianapolis Symphony Orchestra, Sinfonia). Retour à New York le 10/12/71, survol en hélicoptère jusqu'au Kennedy Airport, puis vol pour Paris).

Programme des récitals (programme du 
19/11/71 au Power Center for the Performing Arts de l'Université du Michigan, Ann Arbor):
1ère partie: "Fugue en sol mineur (BWV 578)", "Gavotte (Partita n° 3 pour violon seul en mi majeur, BWV 1006)", "Gigue (Suite pour cordes "La Lyra", Telemann)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Sonate n° 37 en la majeur pour violon et clavier, K 402)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro / Andante / Allegretto)", "Vivace (Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043)", "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265".
2ème partie:"Country Dances", "Bess, you is my woman", "I got plenty of nothin'", "Pavane pour une infante défunte" (Maurice Ravel, inédit en disque), "Romanza Andaluza op. 22 n°1 (Danses espagnoles, Pablo de Sarasate)", "Romance espagnole (Trad.)", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)", "Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)", "Danse espagnole n°1: La Vida Breve (Manuel de Falla, inédit en disque)".

Concerts à Messine (15/12/71), Rome (17 et 19/12/71), Chambéry (21 et 22/12/71), Lanchester Polytechnic Arts Festival à la Cathédrale de Coventry (7/01/72, création de "Aura" de Luciano Berio avec le Sinfonietta de Londres, d'après pré-annonce dans journal), Mutualité (29/01/72), Croydon (4/02/72)
1ère partie: "Fugue en sol mineur (BWV 578)", "Airs et variations : "L'harmonieux forgeron" (Suite pour clavecin en mi majeur, Haendel)", "Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)", "Fugue n°5 en ré majeur (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 874)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Adagio (extrait du concerto pour hautbois en ré mineur, Alessandro Marcello)", "Prélude n° 9 (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 878)", "Vivace (Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043)", "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265".
2ème partie: "
Country Dances
(Arkansas/ College Hornpipe/ Devil's Dream/ Old Zip Coon/ Virginia Reel / Pop goes the weasel, Anonyme)", "Porgy and Bess Suite (George Gershwin) :
My man's gone now / I got plenty of nothin'", "Canção Sertaneja (Camargo Guarnieri, inédit en disque)", "Milonga del angel (Astor Piazzolla, inédit en disque)", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)", "Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)", "Danse espagnole n°1 (La Vida Breve, Manuel de Falla, inédit en disque).


Concerts à Portsmouth (5/02/72), Bristol (6/02/72), Flora Hall de Southport (7/02/72), Spennymoor Variety Club (9/02/72, la presse rapporte que le groupe ayant demandé à ce que soit interdite la vente d'alcool pendant le concert, la salle était aux trois-quarts vide), Besançon (15/02/72, récital), Colombes (18/02/72, récital).

Concert à l'Église Saint-Patrice d'Epinay (19/02/72). 
Programme :
1ère partie: "Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "
Gigue (Suite pour cordes "La Lyra", Telemann)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Andante (Quatuor op. 44 n° 1 en ré majeur, F. Mendelssohn)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro / Andante / Allegretto", "Vivace (Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043)", "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265"
2ème partie:"Saints Fugue (based on "When the Saints Go Marchin' in", Anonyme)", "Negro Spirituals (Joshua fit the Battle of Jericho / Swing low, sweet chariot / Little David / Deep River, Anonyme)", "Porgy and Bess Suite (George Gershwin) : My man's gone now / I got plenty of nothin' /  Bess you is my woman", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Pavane pour une infante défunte (Maurice Ravel, inédit en disque)", "Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525 : Allegro / Romance / Menuetto / Rondo". (Jacky Cavallero (b) / Roger Fugen (dm))

Concerts au Théâtre de l'Est Parisien (22/02/72, Sinfonia dir. Serge Baudo), Théâtre des Champs-Elysées (23 et 26/02/72
, Sinfonia dir. Serge Baudo), Faculté de droit (24/02/72, Sinfonia dir. Serge Baudo).


Line-up n°8 (début 1972-juin 1973) : Christiane Legrand, Nicole Darde, Claudine Meunier, Hélène Devos / Jo Novès, Ward Swingle, José Germain, Jean Cussac

Line-up n°8 (idem au n°6)


Nicole Darde revient dans le groupe (certainement en février ou mars 1972).



33T LP « Les Quatre Saisons » Philips 6385.501
Enregistrement : mars 1972 (d'après contrat de H. Devos) / Sortie : automne 1972 (contrat signé le 18/10/72)
Le Printemps (extrait des Quatre Saisons, concerto n°1 en mi majeur, op.8, Antonio Vivaldi) : A1 : Allegro  2:13 : groupe vocal mixte
A2 : Largo  2:40 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
A3 : Allegro (Danse pastorale)  3:17 : Claudine Meunier et Nicole Darde ? (solistes) groupe vocal mixte
A4 : Canon en ré majeur (Johann Pachelbel) 4:21 : groupe vocal mixte
A5 : Sinfonia (Cantate BWV 209 "Non sio che dolore") 3:29 : Christiane Legrand et groupe vocal mixte
B1 : Adagio (extrait du concerto pour hautbois en ré mineur, Alessandro Marcello)  3:04 : Christiane Legrand (soliste) et groupe vocal mixte
B2 : Ouverture du Mariage de Figaro (Wolfgang Amadeus Mozart)  3:55 : groupe vocal mixte
B3 : Allegro (extrait du concerto pour deux violons, BWV 1043)  3:47 : Christiane Legrand (soliste à 0'39), Claudine Meunier (soliste à 0'47), Hélène Devos (soliste à 1'10), Nicole Darde (soliste à 1'30) et groupe vocal mixte
B4 : Molto allegro - Fugue n°14 en sol majeur pour quatuor à cordes (K.387)  4:08 : Claudine Meunier (soliste à 0'01), Nicole Darde (soliste à 1'14), Christiane Legrand (soliste à 3'10) et groupe vocal mixte
-Jacky Cavallero (b) / Roger Fugen (dm)
-Illustration de couverture : carton de Grassen (Le Printemps, vitrail 1894, Musée des Arts Décoratifs) photographié par Giraudon
-Photo du verso : Claude Delorme
-Pierre Fatosme a quitté le management et l'enregistrement du groupe. Le disque est produit par la filiale japonaise de Philips
-L'album est commercialisé sous le nom "Les 4 Saisons" (France, Canada) et "The Joy of Singing" (États-Unis, Australie, Japon, Pays-Bas, Allemagne).



Émission TV britannique "The Val Doonican Show (saison 2, épisode 2)" (ATV) diffusée le 18/03/72

Avec Manitas de Platas. Programme inconnu.


Concert : 

Église de La Clusaz (29/03/72), Salle du Majestic de Chamonix (30/03/72), Palais des Sports de Megève (2/04/72), la Piccolo Scala de Milan (12/04/72, récital, avec Roger Fugen).


Émission TV "Top à Michel Legrand" du 29 avril 1972 (répétée du 26 au 28/04/72)
Chant en direct
"Badinerie", "Porgy and Bess suite : Bess you is my woman" (duo avec Michel Legrand), et rappel de "Porgy and Bess suite : Bess you is my woman" (duo avec Michel Legrand) au moment des saluts.
Chanteurs à l'image: Claudine Meunier, Nicole Darde, Hélène Devos, Christiane Legrand, Jean Cussac, Jo Novès, José Germain, Ward Swingle
Jacky Cavallero (b) / Daniel Humair (dm)


Concerts : Porto (23/05/72, récital), Grand auditorium de la Fondation Calouste Gulbenkian de Lisbonne (27/05/72, Sinfonia, dir. Luciano Berio), Lisbonne (28/05/72, récital), Théâtre-Français de Bordeaux (31/05/72, récital Bach Marcello Vivaldi Haendel Mozart Albeniz Rodrigo De Falla), Japon (12 concerts du 5 au 17/06/72, récitals Swingle, confirmé par Billboard du 10/06/72), Rotterdam (21 et 22/06/72, Sinfonia), Lyon (26/06/72, avec Sabiani), Aix en Provence (27/06/72), Tongres (1/07/72), Quiberon (20/07/72, récital), Nottingham (22 et 23/07/72, récital), Florenville (29/07/72, récital), Avignon (31/07/72, création de Bitter Ending).



33T LP André Hodeir et les Swingle Singers « Bitter Ending » Epic EPC 80544
Enregistrement les 11 et 12/09/72 à la Maison de la Radio / Sortie a priori en 1974
A : 1ère partie : solistes (principalement Claudine Meunier, Christiane Legrand et Jo Novès) et groupe vocal mixte

B : 2ème partie : solistes (principalement Claudine Meunier, Christiane Legrand et Jo Novès) et groupe vocal mixte
-Pierre Gossez (sax alto) / Jacky Cavallero (b) / Marcel Sabiani (dm) / Jean-Louis Chautemps (sax ténor) / Roger Guérin (tp) 
-Composition, arrangements et direction : André Hodeir



Concert à Come (23/09/72).



33T LP Jean-Claude Eloy et Michel Zbar « Faisceaux - Diffractions / Swingle Novae 
» Inédits ORTF 995 038
Enregistrement : 2 et 3/10/72 / Sortie : février-mars 1973
A : Faisceaux et diffractions (Jean-Claude Eloy) : Ensemble Ars Nova
B : Swingle Novae (Michel Zbar) avec les Swingle Singers : groupe vocal mixte et Ensemble Ars Nova
-Direction : Boris de Vinogradov
-Orchestre : Ensemble Ars Nova
-Récitant : Jean-Marie Gouëlou
-Christiane Legrand et Nicole Darde sont créditées sur le disque sous leurs noms d'épouses (Christiane Fatosme et Nicole Bouhadjer)
-Diffusé à la radio a priori le 30/11/72


Émission radiophonique "Swingle Novae" du 31/10/72 enregistrée le 10/10/72
Extraits de répétitions de "Swingle Novae" et interviews de Michel Zbar, Boris de Vinogradov, Ward Swingle, Jean Cussac et Jean-Marie Gouëlou.


Concerts à Chichester (13/10/72), Swansea (14/10/72).

Concert à l'Opéra de Jersey (15/10/72).
Programme:
1ère partie:"Fugue en sol mineur (BWV 578)", "Airs et variations : "L'harmonieux forgeron" (Suite pour clavecin en mi majeur, Haendel)", "Badinerie (Suite n°2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067)", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Fugue (Concerto op.3 "l'Estro armonico" n°11 en ré mineur, Vivaldi, transcription J.-S. Bach)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Adagio (extrait du concerto pour hautbois en ré mineur, Alessandro Marcello)", "Prélude n° 9 (Clavier bien tempéré, Livre 2, BWV 878)", "

Vivace (Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043)", "Variations sur "Ah ! Vous dirais-je maman", K 265".
2ème partie:"
Country Dances
(Arkansas/ College Hornpipe/ Devil's Dream/ Old Zip Coon/ Virginia Reel / Pop goes the weasel, Anonyme)", "Porgy and Bess Suite (George Gershwin) :
My man's gone now / I got plenty of nothin'", "Canção Sertaneja (Camargo Guarnieri, inédit en disque)", "Gymnopédie n°1 (Erik Satie, inédit en disque)", "Sevilla op. 47 n°3 (Première suite espagnole, Isaac Albéniz)", "Rondalla Aragonesa (Danse espagnole n°6 en ré majeur, Enrique Granados)", "Adagio (Concerto d'Aranjuez pour guitare et orchestre, Joaquín Rodrigo)", "Danse espagnole n°1 (La Vida Breve, Manuel de Falla, inédit en disque).
(Jacky Cavallero (b) / Roger Fugen (dm))


Concerts à la Scala de Milan (du 16 au 21/10/72, Sinfonia les 18, 19 et 20/10/72, dir. Aldo Ceccato
), Théâtre Municipal de Metz (30/11/72, récital).
1ère partie: "Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "Sinfonia (Cantate BWV 209 "Non sio che dolore")", "Aria (Suite pour orchestre n°3 en ré majeur, BWV 1068)", "Molto allegro - Fugue n°14 en sol majeur pour quatuor à cordes (K.387)", "Allegro (Concerto Grosso op.6 n°4 en la mineur, Haendel)", "Sérénade n°13 en sol majeur, "Une Petite Musique de Nuit", K 525".
2ème partie:"
Concerto à six (Telemann)", "Sonate pour piano n° 15 en ut majeur, K 545 : Allegro", "Adagio (extrait du concerto pour hautbois en ré mineur, Alessandro Marcello)", "Canon en ré majeur (Johann Pachelbel)", "Le Printemps (extrait des Quatre Saisons, concerto n°1 en mi majeur, op.8, Antonio Vivaldi): Allegro / Largo / Allegro", "Ouverture des Noces de Figaro (Wolfgang Amadeus Mozart)".
(Jacky Cavallero (b) / Marcel Sabiani (dm))


Concert au Théâtre des Champs-Elysées (12/12/72, récital spécial 10ème anniversaire), Vitoria (14/12/72).


Émission TV "Top à Guy Bedos et Sophie Daumier" du 28/10/72
Chant en playback
"Les Quatre Saisons : Le Printemps - Allegro". Puis danse du slow "La Drague" (Guy Bedos & Sophie Daumier) lors du générique de fin.
Chanteurs à l'image : Claudine Meunier, Nicole Darde, Hélène Devos, Christiane Legrand, Jean Cussac, Jo Novès, José Germain, Ward Swingle
Jacky Cavallero (b) / Marcel Sabiani (dm)


Concert à Zurich (5/01/73).


Émission TV "Soirée électorale" du 11/03/73
Chant en playback
"Sinfonia (Cantate BWV 209 "Non sio che dolore")", interview de Ward Swingle par Roger Lanzac, "Molto allegro - Fugue n°14 en sol majeur pour quatuor à cordes (K.387)", "Adagio (extrait du concerto pour hautbois en ré mineur, Alessandro Marcello)", "Le Printemps (extrait des Quatre Saisons, concerto n°1 en mi majeur, op.8, Antonio Vivaldi) : Allegro"
Chanteurs à l'image: Jo Novès, Claudine Meunier, Nicole Darde, Christiane Legrand, José Germain, Jean Cussac, Hélène Devos, Ward Swingle.
Jacky Cavallero (b) / Marcel Sabiani (dm)


Concerts à Charleroi (16/03/73), Saint-Gall (14/05/73), Église Saint-Roch (23/05/73).

Dans l'émission radiophonique Inter Actualités (13h) du 23/05/73, Ward Swingle et Christiane Legrand sont interviewés à propos de leur concert du soir à l'Église Saint-Roch (programme de leur dernier disque "Les quatre saisons"). Ils annoncent la fin du groupe.

Concerts à Bergen (27 et 29/05/73 et TV), 2ème partie d'un Gala Choralies à la Maison de la Culture et des Loisirs de Saint-Etienne (1/06/73).
Programme:
"Fugue en ré mineur (L'Art de la fugue, BWV 1080)", "Choral n°1 "Réveillez-vous, la voix des veilleurs vous appelle" (6 Chorals Schübler, BWV 645)", "Sinfonia (Cantate BWV 209 "Non sio che dolore")", "Adagio (extrait du concerto pour hautbois en ré mineur, Alessandro Marcello)", "Molto allegro - Fugue n°14 en sol majeur pour quatuor à cordes (K.387)", "Allegro (extrait du concerto pour deux violons, BWV 1043)", "Les Quatre Saisons : Allegro / Largo / Allegro", "Canon en ré majeur (Johann Pachelbel)", "Ouverture des Noces de Figaro (Wolfgang Amadeus Mozart)".


Fatigués par les tournées, et après quelques tensions dans le groupe Ward décide de dissoudre les Swingle Singers (leur dernier concert sera à Saint-Etienne, le 1/06/73).
Ward remontera finalement le groupe en Grande-Bretagne avec des chanteurs britanniques quelques mois plus tard: Swingle II.


Line-up n°9 (reformations ponctuelles du groupe à partir de 1974) : Christiane Legrand, Nicole Darde ou Claude Chauvet, Claudine Meunier, Hélène Devos / Jo Novès, Ward Swingle ou Michel Barouille, José Germain, Jean Cussac


Tandis que sous la houlette de Ward Swingle, le groupe poursuit sa destinée en Grande-Bretagne avec des chanteurs anglais (Swingle II, Swingle Singers, Swingles, etc.), les anciens se réunissent très occasionnellement, avec ou sans Ward Swingle.

Claude Chauvet remplace Nicole Darde (qui quitte Paris en 1981) au moins pour Le Grand Echiquier et l'Arsenal de Metz.
Michel Barouille remplace Ward Swingle au moins pour le Grand Échiquier.


Émission radiophonique "Nouvel orchestre philharmonique de Radio France" du 15/08/80 enregistrée Salle Pleyel le 17/03/80 
Sinfonia (Luciano Berio) : groupe vocal mixte
Direction: Gilbert Amy
Sous le nom "Ensemble Christiane Legrand". D'après leurs archives, présence de Hélène Devos, Jo Novès, José Germain et Jean Cussac.


Émission TV "Le Grand Échiquier" du 20/02/84 enregistrée le 17/02/84 
Sinfonia (Partita n°2 en ut mineur, BWV 826) : Christiane Legrand et Michel Legrand (solistes) et groupe vocal mixte
Chanteurs à l'image: Claudine Meunier, Hélène Devos, Claude Chauvet, Christiane Legrand, Michel Legrand, Jo Novès, Michel Barouille, Jean Cussac, José Germain
Ray Brown (b) / Shelly Manne (dm) 


Concert "Sinfonia (Berio)"à l'Arsenal de Metz le 25/06/96 (avec Claude Chauvet, Hélène Devos, etc.).



Pour écouter "Les Swingle Singers":


La plupart des disques ont été réédités en CD par Universal (coffret et double).

La plupart des titres peuvent être téléchargés ou écoutés sur toutes les plateformes de téléchargement légal et de streaming comme Qobuz, Deezer, etc.:


"Les Swingle Singers" sur Dans l'ombre des studios :

Interview de Claudine Meunier:
http://danslombredesstudios.blogspot.com/2014/04/joyeux-anniversaire-claudine-meunier.html

Interview d'Anne Germain:
http://danslombredesstudios.blogspot.com/2014/05/anne-germain-chanter-la-vie-chanter-les.html

Interview de Jean-Claude Briodin:
http://danslombredesstudios.blogspot.com/2020/03/jean-claude-briodin-entretien-avec-un_7.html

Interview radiophonique de Claudine Meunier, Jean-Claude Briodin et moi-même ("Etonnez-moi Benoît" par Benoît Duteurtre, France Musique, enregistrement le 6/03/2020):
https://www.francemusique.fr/emissions/etonnez-moi-benoit/groupes-vocaux-francais-d-hier-et-d-aujourd-hui-avec-remi-caremel-claudine-meunier-jean-claude-briodin-81374

Hommage à Jeanette Baucomont:
http://danslombredesstudios.blogspot.com/2019/12/deces-de-jeanette-baucomont-1926-2019.html


Autres lectures conseillées:

Vocal jazz groups, scat & vocalese
 (Eric Fardet, éditions Connaissances et Savoir, 2018)

Les arrangeurs de la chanson française
 (Serge Elhaïk, éditions Textuel, 2018)


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Table ronde à Avallon (Samedi 19/03/2022)

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La Cité de la Voix (Vézelay) organise dans plusieurs communes de Bourgogne-Franche-Comté quatre week-ends consacrés à la comédie musicale.
Dans le cadre du week-end "Regardez (la comédie musicale)" je serai invité à participer à une table ronde autour du doublage de films musicaux samedi 19/03/2022 à 17h au cinéma Le Vauban d'Avallon, en compagnie des comédiens-chanteurs Léovanie Raud (voix de Mary Poppins dans Le Retour de Mary Poppins) et Guillaume Beaujolais (voix du Prince Hans dans La Reine des Neiges). 
Débat animé par Lisandro Nesis. Entrée libre. Programme complet ci-dessous. Au plaisir de vous retrouver!

Vendredi 18/03/2022 à 19h : Master class "Métamorphoses de la comédie musicale filmée" par N.T. Binh (Lieu: Cité de la Voix (Vézelay), gratuit, réservation conseillée au 03 86 94 84 30)

Samedi 19/03/2022, 5 ateliers de 10h à 16h : Ateliers tout public "Découverte du doublage" par Léovanie Raud et Guillaume Beaujolais 
(Lieu: Cité de la Voix (Vézelay), gratuit, sur inscription au 03 86 94 84 30)

Samedi 19/03/2022 à 15h : Projection de "La Reine des Neiges" (Lieu: Cinéma Le Vauban (Avallon), places 6€/4€ en vente le jour même au cinéma, renseignements au 03 86 48 23 03)

Samedi 19/03/2022 à 17h : Table ronde "Rencontre avec des voix françaises des comédies musicales" présentée par Lisandro Nesis avec Léovanie Raud (comédienne-chanteuse), Guillaume Beaujolais (comédien-chanteur) et Rémi Carémel (auteur du blog Dans l'ombre des studios)  
(Lieu: Cinéma Le Vauban (Avallon), gratuit, renseignements au 03 86 48 23 03)
https://www.lacitedelavoix.net/agenda/rencontre-avec-des-voix-francaises-des-comedies-musicales/

Samedi 19/03/2022 à 18h : Projection "La Nuit des Musicals"
Chantons sous la pluie (18h)
La La Land (20h)
Les Demoiselles de Rochefort (22h30)
Grease (1h)
(Lieu: Cinéma Le Vauban (Avallon), places 6€/1 séance, 10€/2 séances, 3 séances ou plus: 4€/séance, tarif étudiants/collégiens: 4€/séance, en vente le jour même au cinéma, renseignements au 03 86 48 23 03)


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